samedi 30 octobre 2010

Version de CAPES, 39

Mi madre cerró el libro dando un suspiro, y de nuevo llamó a las niñas. Vi pasar sus sombras blancas a través del presbiterio y columbré que se arrodillaban a los lados de mi madre. La luz de la lámpara temblaba con un débil resplandor sobre las manos que volvían a sostener abierto el libro. En el silencio la voz leía piadosa y lenta. Las niñas escuchaban. y adiviné sus cabelleras sueltas sobre la albura del ropaje y cayendo a los lados del rostro iguales, tristes, nazarenas. Habíame adormecido, y de pronto me sobresaltaron los gritos de mis hermanas. Miré y las vi en medio del presbiterio abrazadas a mi madre. Gritaban despavoridas. Mi madre las asió de la mano y huyeron las tres. Bajé presuroso. Iba a seguirlas y quedé sobrecogido de terror. En el sepulcro del guerrero se entrechocaban los huesos del esqueleto. Los cabellos se erizaron en mi frente. La capilla había quedado en el mayor silencio, y oíase distintamente el hueco y medroso rodar de la calavera sobre su almohada de piedra. Tuve miedo como no lo he tenido jamás, pero no quise que mi madre y mis hermanas me creyesen cobarde, y permanecí inmóvil en medio del presbiterio, con los ojos fijos en la puerta entreabierta. La luz de la lámpara oscilaba. En lo alto mecíase la cortina de un ventanal, y las nubes pasaban sobre la luna, y las estrellas se encendían y se apagaban como nuestras vidas. De pronto, allá lejos, resonó festivo ladrar de perros y música de cascabeles. Una voz grave y eclesiástica llamaba:
-¡Aquí, Carabel! ¡Aquí, Capitán...!

Ramón del Valle-Inclán, El miedo

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Virginie nous propose sa traduction :

Ma mère ferma le livre en soupirant, et appela les petites une nouvelle fois. Je vis passer leurs ombres blanches à travers du presbytérium et j'aperçus qu'elles s'agenouillaient aux côtés de ma mère. La lumière de la lampe tremblait avec un faible éclat sur les mains qui maintenaient à nouveau le livre ouvert. Dans le silence la voix lisait, pieuse et lente. Les fillettes écoutaient et je distinguai leurs chevelures lachées sur les vêtements blancs et encadrant le visage semblables, tristes et nazaréennes. Je m'étais assoupi, et subitement les cris de mes soeurs me firent sursauter. Je regardai et je les vis au milieu du presbytérium accrochées aux bras de ma mère. Elles criaient, épouvantées. Ma mère les saisit par la main et toutes trois s'enfuirent. Je descendis rapidement. J'allais les suivre et je restai frappé de terreur. Les os du squelette s'entrechoquait dans le tombeau du guerrier. Mes cheveux se hérissèrent sur mon front. La chapelle était restée dans le plus grand silence, et on pouvait entendre distinctement le roulement creux et effrayant du squelette sur son oreiller de pierre. J'eus la peur de ma vie, mais je n'ai pas voulu que ma mère et mes soeurs me croient lâche, et je restai immobile au milieu du presbytérium, les yeux fixés sur la porte entrouverte. La lumière de la lampe oscillait. En haut, le rideau d'une grande vitre se balançait, les nuages passaient sur la lune, et les étoiles s'allumaient et s'éteignaient comme nos vies. Tout à coup, au loin, un aboiement festif de chiens résonna ainsi qu'une musique de grelots. Une voix grave et ecclésiastique appelait :
- Ici, Carabel ! Ici, Capitaine...!

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Maïté nous propose sa traduction :

Ma mère ferma le livre en poussant un soupir et appela de nouveau les filles. Je vis passer leurs ombres blanches à travers le presbytère et je distinguai qu’elles s’agenouillaient aux côtés de ma mère. La lumière de lampe tremblotait jetant une faible lueur sur ses mains qui de nouveau tenaient le livre ouvert. Dans le silence, la voix lisait de façon pieuse et lente. Les filles écoutaient, je devinai leurs cheveux lâchés sur le haut de leurs tenues et tombant de chaque côté de leurs visages, égaux, tristes, nazaréens. Je m’étais assoupi et d’un seul coup, les cris de mes sœurs me firent sursauter. Je regardai et je les vis, au milieu du presbytère, enlacées dans les bras de ma mère. Elles criaient, terrorisées. Ma mère les prit par la main et elles fuirent toutes les trois ensemble. Je descendis très rapidement. J’allais les suivre mais je restai glacé d’effroi. Dans le sépulcre du guerrier s’entrechoquaient les os du squelette. Mes cheveux se dressèrent sur ma tête. La chapelle était restée dans le plus grand silence et, on entendait distinctement le roulé boulé vide et craintif du crâne sur son coussin de pierre. J’eu peur comme jamais, mais, je ne voulus pas que ma mère et mes sœurs me croient lâche et je restai, immobile en plein milieu du presbytère, les yeux fixés sur la porte entrouverte. La lumière de la lampe oscillait. Au-dessus, le rideau d’une baie vitrée se balançait, les nuages passaient sur la lune, et, les étoiles brillaient puis s’éteignaient tout comme nos vies. D’un seul coup, là-bas, au loin, un festival d’aboiements de chiens et de bruits de grelots retentit. Une voix grave et solennelle appelait :
— Par ici, Carabel ! Par ici, Capitaine !

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Mélissa nous propose sa traduction :

Ma mère ferma le livre en poussant un soupir, et appela de nouveau les filles. Je vis leurs ombres blanches passer à travers le presbytère et j’aperçus qu’elles s’agenouillaient à côté de ma mère. La lumière de la lampe tremblait avec un faible éclat sur les mains qui recommençaient à tenir ouvert le livre. Dans le silence, la voix pieuse et lente lisait. Les filles écoutaient. Et je devinai leurs chevelures égales, tristes, nazaréennes, lâchées sur le haut de leur tenue et tombant sur les côtés de leur visage. J’avais dû m’assoupir, et tout à coup, les cris de mes sœurs me firent sursauter. Je regardai et les vis au milieu du presbytère enlacées à ma mère. Elles criaient, épouvantées. Ma mère les prit par la main et elles fuirent toutes les trois. Je descendis vite. J’allais les suivre et je restai là, saisi d’effroi. Dans le tombeau du guerrier les os du squelette s’entrechoquaient. Mes cheveux se dressèrent sur mon front. La chapelle était restée dans le plus grand silence, on entendait distinctement la course creuse et peureuse de la tête de mort sur son oreiller de pierre. J’eus peur comme jamais, mais je n’ai pas voulu pas que ma mère et mes sœurs me croient lâche, et je restai immobile au milieu du presbytère, avec les yeux fixés sur la porte entrouverte. La lumière de la lampe oscillait. En haut, le rideau d’une baie vitrée se balançait, et les nuages passaient devant la lune, et les étoiles s’allumaient et s’éteignaient comme nos vies. Tout à coup, au loin, les aboiements festifs des chiens et la musique des grelots résonnèrent. Une voix grave et ecclésiastique appelait :
- Ici, Carabel ! Ici Capitaine…!

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Loïc nous propose sa traduction :

Ma mère ferma le livre en poussant un soupir et elle appela de nouveau les filles. Je vis leurs ombres blanches défiler du presbytère et j’aperçus qu’elles s’agenouillaient à côté de ma mère. La lumière de la lampe tremblotait, projetant une faible lueur sur ses mains qui maintenaient à nouveau le livre ouvert. Une voix, pieuse et langoureuse, lisait dans le silence. Les fillettes écoutaient et, j’entrevis leurs chevelures détachées sur la blancheur éclatante de leur tenue et qui tombaient de chaque côté de leurs visages de la même manière, tristes et nazaréennes. Je m’étais endormi et, tout à coup, les cris de mes sœurs me firent sursauter. Je regardai et je les vis au milieu du presbytère, serrant ma mère avec leurs bras. Elles criaient épouvantées. Ma mère les saisit de ses mains et, toutes les trois, s’enfuirent. Je descendis, pressé. J’allais les suivre mais je fus saisi d’effroi. Dans le tombeau du guerrier, les os du squelette s’entrechoquaient. Les cheveux sur mon front se dressèrent. La chapelle était restée dans le plus grand silence et, on entendait distinctement l’effrayant et vide roulement de la tête de mort sur son oreiller en pierre. Je pris peur comme jamais, mais je ne voulus pas que ma mère et mes sœurs me prennent pour un lâche et, je restai immobile au beau milieu du presbytère, les yeux fixés sur la porte entrouverte. La lumière de la lampe bougeait. En haut, le rideau d’une baie vitrée se balançait, les nuages passaient devant la lune et les étoiles brillaient puis s’éteignaient comme nos vies. Tout à coup, là-bas, au loin, des aboiements festifs de chiens et une musique de grelots résonnèrent. Une voix, grave et monacale, appelait :
- Par ici Carabel ! Par ici Capitaine !

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Aurélie nous propose sa traduction :

Ma mère ferma le livre en soupirant, et appela de nouveau les filles. Je vis passer leurs ombres blanches à travers le presbytère et j’aperçus qu’elles s’agenouillaient à côté de ma mère. La lumière de la lampe tremblait, laissant apparaître une faible lueur sur ses mains qui maintenaient à nouveau le livre ouvert. Dans le silence, la voix pieuse et lente lisait. Les enfants écoutaient et, je devinai leurs chevelures détachées sur la blancheur de leurs tenues et qui tombaient de chaque côté de leur visage de façon identique, tristes et nazaréennes. Je m’étais endormi et soudain les cris de mes sœurs me firent sursauter. Je regardai et les vis au milieu du presbytère, enlaçant ma mère. Elles criaient d’épouvante. Ma mère les saisit par la main, et elles s’enfuirent toutes les trois. Je descendis pressé. J’allais les suivre mais je fus saisi de terreur. Dans le tombeau du guerrier, les os du squelette s’entrechoquaient. Les cheveux sur ma tête s’hérissèrent. La chapelle était restée dans le plus grand silence, et on entendait distinctement l’effrayant et vide roulement de la tête de mort sur son oreiller en pierre. Je pris peur comme jamais, mais je ne voulus pas que ma mère et mes sœurs me considèrent comme un lâche, et je restai immobile au beau milieu du presbytère, les yeux rivés sur la porte entrouverte. La lumière de la lampe oscillait. En haut, le rideau d’une baie vitrée se balançait, les nuages passaient devant la lune, les étoiles brillaient et s’éloignaient comme nos vies. Tout à coup, au loin, des aboiements festifs de chiens et une musique de grelots résonnèrent. Une voix grave et ecclésiastique appelait : - Par ici, Carabel ! Par ici, Capitaine… !

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