par jtposey
Tous ces trucs et ces machins qui rebondissent, c’est d’un ennui ! Il faut être original quelques fois, aller contre l’air du temps, pisser dans le vent. Moi j’aime ce qui ne rebondit pas, ce qui tombe sur le sol sans se relever, ce qui s’écrase, ne mâchons pas nos mots, comme une merde ! Avant, le rebondissement me fascinait, mais plus maintenant… non. Désormais, je suis un de ceux qui en sont déçus.
Oui, déçu, voilà ce que je suis. Car il s’agit somme toute d’une criante injustice. Pourquoi certaines choses rebondissent-elles et d’autres non ? J’aimerais bien rebondir, moi. Me lancer dans le vide et…hop, me retrouver en un bond à hauteur des oiseaux. Naguère, j’avais acheté un déguisement de Marsupilami et passais mon temps à faire « Houba, Houba » dans le quartier. En bas des tours HLM, c’était cocasse ! Au moins ça faisait rire les enfants. Ensuite, j’ai mûri et, ce genre de distractions n'étant plus de mon âge, j’ai voulu passer à autre chose. J’ai commencé à rebouiller ça et là et j’ai fait l’acquisition d’un trampoline. C’est amusant, mais on ne va jamais très haut et, au bout d’un moment, on s'en lasse. Mais voilà où je voulais en venir, si on veut rebondir, il faut se doter d’un accessoire supplémentaire, on ne se suffit pas à soi-même. Le Monsieur là-haut aurait pu penser davantage à nous, pauvres humains : quand grand-mère chute en allant chercher son courrier, elle rebondit ? Tu parles ! Trois dents en moins, des fractures et j’en passe. Par contre, toutes ces balles et autres boules, ça, ça rebondit ! Mais peu leur importe, en fait, car ce sont des objets sans vie : quand ils tombent au sol, ils ne risquent pas de hurler de douleur, de se casser un membre, d’être envoyés en urgence à l’hôpital et d’entretenir le trou de la Sécu ! Alors que nous, c’est notre lot quotidien. Qui n’est jamais tombé de son lit, de sa chaise, de son vélo, de son hamac ou de son tricycle ? Moi je suis tombé des cinq et, soyons francs, je n’ai jamais rebondi. Mon séant s’en souvient encore !
En revanche, on dit souvent « quand t’es au fond du trou, donne un coup de talon et tu remontes à la surface ». Moi, je suis un scientifique, vous voyez, alors je me suis décidé à tenter l’expérience. J’ai commencé à fumer (cigarettes, cigares, shit, calumets, narguilé et ainsi de suite), j’ai fait une croix sur le sport, tiré un trait sur le sexe et l’hygiène, je mangeais au McDo et ne dormais que deux heures par nuit. Les résultats ont été plus que probants et ce, en un temps record : j’ai perdu mon emploi et ma maison, j’ai eu un cancer des poumons, pris 70 kg et ma femme est partie. Mais, il faut bien que je vous l’avoue, j’ai vraiment touché le fond quand, excédé par mon attitude autodestructrice et mon caractère lunatique, mon chien « Le Poulet » a tracé sa route, sans moi, entre les poubelles du quartier.
Alors j’ai donné un coup de talon, oui oui. Pas deux ni trois, mais un seul et cela a été suffisant. Maintenant, regardez, j’ai un toit au dessus de ma tête, des voisins charmants avec qui je m’entends à merveille, on me nourrit royalement chaque soir, on prend soin de moi, on me soigne avec toutes sortes de médicaments et on me donne de beaux habits blancs. Par contre, juste une remarque en passant, si vous me permettez. Vos couturiers… ils ne sont pas très doués ! Car mettre les manches de telle façon qu’on doive nous attacher les bras dans le dos, hé, c’est pas malin et pas pratique… hein docteur ?
Oui, déçu, voilà ce que je suis. Car il s’agit somme toute d’une criante injustice. Pourquoi certaines choses rebondissent-elles et d’autres non ? J’aimerais bien rebondir, moi. Me lancer dans le vide et…hop, me retrouver en un bond à hauteur des oiseaux. Naguère, j’avais acheté un déguisement de Marsupilami et passais mon temps à faire « Houba, Houba » dans le quartier. En bas des tours HLM, c’était cocasse ! Au moins ça faisait rire les enfants. Ensuite, j’ai mûri et, ce genre de distractions n'étant plus de mon âge, j’ai voulu passer à autre chose. J’ai commencé à rebouiller ça et là et j’ai fait l’acquisition d’un trampoline. C’est amusant, mais on ne va jamais très haut et, au bout d’un moment, on s'en lasse. Mais voilà où je voulais en venir, si on veut rebondir, il faut se doter d’un accessoire supplémentaire, on ne se suffit pas à soi-même. Le Monsieur là-haut aurait pu penser davantage à nous, pauvres humains : quand grand-mère chute en allant chercher son courrier, elle rebondit ? Tu parles ! Trois dents en moins, des fractures et j’en passe. Par contre, toutes ces balles et autres boules, ça, ça rebondit ! Mais peu leur importe, en fait, car ce sont des objets sans vie : quand ils tombent au sol, ils ne risquent pas de hurler de douleur, de se casser un membre, d’être envoyés en urgence à l’hôpital et d’entretenir le trou de la Sécu ! Alors que nous, c’est notre lot quotidien. Qui n’est jamais tombé de son lit, de sa chaise, de son vélo, de son hamac ou de son tricycle ? Moi je suis tombé des cinq et, soyons francs, je n’ai jamais rebondi. Mon séant s’en souvient encore !
En revanche, on dit souvent « quand t’es au fond du trou, donne un coup de talon et tu remontes à la surface ». Moi, je suis un scientifique, vous voyez, alors je me suis décidé à tenter l’expérience. J’ai commencé à fumer (cigarettes, cigares, shit, calumets, narguilé et ainsi de suite), j’ai fait une croix sur le sport, tiré un trait sur le sexe et l’hygiène, je mangeais au McDo et ne dormais que deux heures par nuit. Les résultats ont été plus que probants et ce, en un temps record : j’ai perdu mon emploi et ma maison, j’ai eu un cancer des poumons, pris 70 kg et ma femme est partie. Mais, il faut bien que je vous l’avoue, j’ai vraiment touché le fond quand, excédé par mon attitude autodestructrice et mon caractère lunatique, mon chien « Le Poulet » a tracé sa route, sans moi, entre les poubelles du quartier.
Alors j’ai donné un coup de talon, oui oui. Pas deux ni trois, mais un seul et cela a été suffisant. Maintenant, regardez, j’ai un toit au dessus de ma tête, des voisins charmants avec qui je m’entends à merveille, on me nourrit royalement chaque soir, on prend soin de moi, on me soigne avec toutes sortes de médicaments et on me donne de beaux habits blancs. Par contre, juste une remarque en passant, si vous me permettez. Vos couturiers… ils ne sont pas très doués ! Car mettre les manches de telle façon qu’on doive nous attacher les bras dans le dos, hé, c’est pas malin et pas pratique… hein docteur ?
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