par VAN DEN BOSCH . J
Je me souviens précisément du jour où ils apprirent ma venue au monde. Une petite excitation s'était emparée d'elle, un retard de quelques jours lui avait mis la puce à l'oreille, mais elle ne souhaita pas lui en souffler mot. Elle attendit qu'il fut parti travailler, c'était un mercredi, son jour de repos à elle, puis elle se rendit à la pharmacie, qui se trouvait à cinq minutes de la maison. Elle entra, esquissa un sourire timide, puis demanda un test de grossesse et entreprit le chemin inverse. Elle tremblait de tout son corps, elle attendait ce moment depuis si longtemps, depuis la fois où sa mère lui avait asséné sa première gifle, elle avait pris un de ses baigneurs dans les bras et s'était jurée que lorsqu'elle aurait une fille, jamais elle ne la frapperait. Dès lors, chaque fois que naissait entre elles une discorde, elle se plaisait à imaginer quelle serait sa réaction face à sa future progéniture. Penser que le bonheur pouvait être délivré par cet objet en plastique sur lequel elle allait uriner ôta toute poésie à cette réminiscence. Elle ouvrit la boîte, lut la notice, comme si elle eut voulu retarder cet instant qui allait déterminer le reste de sa vie, l'angoisse montait. Elle suivit donc les recommandations et au sortir des toilettes, elle ne tenait plus en place. Aucune minute ne lui avait semblé aussi longue que celle qui était en train de s'écouler, comme si le temps se dilatait. Puis, elle regarda en direction du test, elle vit un + apparaître sur l'écran. Elle savait ce que ça signifiait. Elle prit son manteau, se dirigea vers le bureau de mon père et lui annonça la nouvelle. Ce fut une effusion de joie, des embrassades, des « je t'aime » à tout va. J'allais naître dans un foyer regorgeant d'amour, je ne pouvais rêver mieux.
Arriva le troisième mois de grossesse, ils allaient enfin connaître mon sexe. Lui voulait une fille, elle, dans l'idéal un garçon, mais peu lui importait, ce qu'elle voulait avant tout c'était un enfant. Le verdict les réjouit tous deux. Ils commencèrent à parler prénom. Lui avait une préférence pour Léa, elle pour Emma, mais il restait encore plusieurs mois, ils auraient le temps de se mettre d'accord. Ils commencèrent à aménager la chambre qu'ils réservaient à cet usage depuis qu'ils avaient envisagé la venue de l'heureux événement. Puisque j'étais une fille, on la peindrait en rose. Maman a ce côté un peu vieux jeu, un peu cliché qui lui va si bien. Et puis, l'idée me plaisait, je me voyais déjà en train de jouer à la poupée ou à la dinette avec mes copines dans cette chambre rose.
Tout était prêt pour le jour tant attendu. Il allait être l'heure de se rendre à l'hôpital. L'accouchement ne serait sans doute pas une partie de plaisir mais si c'était le prix à payer, elle s'y rendait presque avec joie. On la mit dans la chambre 1978, je m'en souviens, car c'est l'année de naissance de maman. En voyant ce nombre, elle sourit. Sans pour autant savoir lequel, elle pensa que c'était un signe. Quelques heures plus tard, on vint la chercher. C'était l'heure ! Mon père lui prit la main et ils se dirigèrent ensemble vers la salle d'accouchement. Il la regardait tendrement « Tout ira bien » lui dit-il, il avait l'art de la rassurer. Elle lui faisait confiance.
Elle avait raison, tout se déroula avec une rapidité incroyable, elle ne ressentit presque aucune douleur. Moi non plus d'ailleurs, mon cœur ne fit que lâcher.
Arriva le troisième mois de grossesse, ils allaient enfin connaître mon sexe. Lui voulait une fille, elle, dans l'idéal un garçon, mais peu lui importait, ce qu'elle voulait avant tout c'était un enfant. Le verdict les réjouit tous deux. Ils commencèrent à parler prénom. Lui avait une préférence pour Léa, elle pour Emma, mais il restait encore plusieurs mois, ils auraient le temps de se mettre d'accord. Ils commencèrent à aménager la chambre qu'ils réservaient à cet usage depuis qu'ils avaient envisagé la venue de l'heureux événement. Puisque j'étais une fille, on la peindrait en rose. Maman a ce côté un peu vieux jeu, un peu cliché qui lui va si bien. Et puis, l'idée me plaisait, je me voyais déjà en train de jouer à la poupée ou à la dinette avec mes copines dans cette chambre rose.
Tout était prêt pour le jour tant attendu. Il allait être l'heure de se rendre à l'hôpital. L'accouchement ne serait sans doute pas une partie de plaisir mais si c'était le prix à payer, elle s'y rendait presque avec joie. On la mit dans la chambre 1978, je m'en souviens, car c'est l'année de naissance de maman. En voyant ce nombre, elle sourit. Sans pour autant savoir lequel, elle pensa que c'était un signe. Quelques heures plus tard, on vint la chercher. C'était l'heure ! Mon père lui prit la main et ils se dirigèrent ensemble vers la salle d'accouchement. Il la regardait tendrement « Tout ira bien » lui dit-il, il avait l'art de la rassurer. Elle lui faisait confiance.
Elle avait raison, tout se déroula avec une rapidité incroyable, elle ne ressentit presque aucune douleur. Moi non plus d'ailleurs, mon cœur ne fit que lâcher.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire