par Kaléido
Je m’appelle Rose. Je n’ai pas plus d’un mois mais tout le monde fonde déjà de nombreux espoirs en moi. Mais je ne suis pas n’importe qui, je suis la fille à mon papa et à ma maman, ça met déjà la barre très haut. Je vais vous raconter ce qui s’est passé, ce jour où j’ai senti pour la première fois la douceur maternelle.
J’ai poussé mon premier petit cri dans la nuit, je ne me souviens plus très bien de l’heure même si une petite horloge trônait au dessus de la porte de la salle d’accouchement. J’ai regardé furtivement les aiguilles mais j’avais trop à faire pour me consacrer davantage à reconnaître les chiffres. Pour plus de précisions, le temps venu, je regarderai sur le Livret de Famille, ce genre de détail y sera inscrit. Ce petit cri, je l’ai fait aussi fort que j’ai pu. Je voulais réveiller tout le monde, de New York à Pékin, d’Istanbul à Ouagadougou, dans les villes, dans les campagnes, je voulais que tout le monde sache que j’étais arrivée et que désormais, rien ne serait plus comme avant. C’est comme ça, je suis là, faudra faire avec !
On m’a fait faire des petits exercices pour s’assurer que mes membres fonctionnaient bien et que tout était normal. Pour qui me prenaient-ils ? Je suis parfaite, un point c’est tout, évidemment que tout était normal !
Quand j’ai ouvert mes yeux pour la première fois, j’ai vu mon petit papa, ma petite maman et les autres. Ils avaient tous leur regard fixé sur moi et prenaient un air un peu ahuri, j’ignore encore pourquoi. Ils souriaient et m’observaient comme si j’étais un spécimen un peu bizarre, le premier individu d’une espèce encore inconnue. A vrai dire, ces autres je ne m’en souviens pas très bien, j’ai un peu oublié car le plus important, c’était la présence de mon papa et de ma maman. Leurs sourires suffisaient à eux seuls à me rendre orgueilleuse, fière et heureuse d’être arrivée et que le long voyage soit enfin terminé. J’ai serré le petit doigt de mon papa en le regardant. Je découvrais pour la première fois le visage de ceux qui me verraient grandir. Mais ils oublient sûrement un peu vite que moi aussi, j’allais les voir vieillir. Il n’y a pas de raison que moi seule soit le centre d’attention, eux aussi allaient m’être assez intéressants à observer. Maman était fatiguée. Ca aussi j’ignore pourquoi. Faudra que je pense à leur demander ces petits trucs qui m’échappent encore. Mais revenons à maman qui, malgré sa fatigue, me regardait tendrement et me souriait. Elle devait être contente. Moi aussi. Je scrutai donc un instant la forme du visage de celle qui me donnerait des conseils pour mes relations avec les garçons. Qu’entends-je ? Bien sûr que j’y pense. Les garçons des fois c’est bien, des fois c’est nul mais il faudra ne rien dire à papa car lui, il écarte déjà toute personne de sexe masculin s’approchant de trop près de mon berceau. Et après on dit que c’est les femmes qui couvent trop ! Enfin, j’ai encore un peu de temps pour échafauder quelques excuses à dire à papa.
Quand on a quitté l’hôpital, j’ai découvert l’endroit que j’allais appeler « maison ». C’était pas mal. J’en ai également appris un peu plus sur mes parents : maman me berce devant Dawson et papa aime bien les soirées pizza avec ses amis quand il ne travaille pas sur son ordinateur. Car oui, mon papa travaille sur un ordinateur. Je sais pas ce qu’il écrit, mais il écrit. Des pages et des pages.
J’ajouterai une dernière remarque ; depuis que je suis arrivée, ça défile au-dessus du berceau. Je vois ainsi se succéder des pairs d’yeux, que dis-je, des globes bleus, marrons, verts, des chevelures blondes, brunes, des courtes et des longues, j’entendais des « oh », des « ah » suivis d’un « comme elle est mignonne » : c’est ainsi que j’ai compris que j’étais belle, la plus belle de toutes. D’ailleurs, on m’a sûrement appelé Rose car c’est la plus belle des fleurs.
J’ai poussé mon premier petit cri dans la nuit, je ne me souviens plus très bien de l’heure même si une petite horloge trônait au dessus de la porte de la salle d’accouchement. J’ai regardé furtivement les aiguilles mais j’avais trop à faire pour me consacrer davantage à reconnaître les chiffres. Pour plus de précisions, le temps venu, je regarderai sur le Livret de Famille, ce genre de détail y sera inscrit. Ce petit cri, je l’ai fait aussi fort que j’ai pu. Je voulais réveiller tout le monde, de New York à Pékin, d’Istanbul à Ouagadougou, dans les villes, dans les campagnes, je voulais que tout le monde sache que j’étais arrivée et que désormais, rien ne serait plus comme avant. C’est comme ça, je suis là, faudra faire avec !
On m’a fait faire des petits exercices pour s’assurer que mes membres fonctionnaient bien et que tout était normal. Pour qui me prenaient-ils ? Je suis parfaite, un point c’est tout, évidemment que tout était normal !
Quand j’ai ouvert mes yeux pour la première fois, j’ai vu mon petit papa, ma petite maman et les autres. Ils avaient tous leur regard fixé sur moi et prenaient un air un peu ahuri, j’ignore encore pourquoi. Ils souriaient et m’observaient comme si j’étais un spécimen un peu bizarre, le premier individu d’une espèce encore inconnue. A vrai dire, ces autres je ne m’en souviens pas très bien, j’ai un peu oublié car le plus important, c’était la présence de mon papa et de ma maman. Leurs sourires suffisaient à eux seuls à me rendre orgueilleuse, fière et heureuse d’être arrivée et que le long voyage soit enfin terminé. J’ai serré le petit doigt de mon papa en le regardant. Je découvrais pour la première fois le visage de ceux qui me verraient grandir. Mais ils oublient sûrement un peu vite que moi aussi, j’allais les voir vieillir. Il n’y a pas de raison que moi seule soit le centre d’attention, eux aussi allaient m’être assez intéressants à observer. Maman était fatiguée. Ca aussi j’ignore pourquoi. Faudra que je pense à leur demander ces petits trucs qui m’échappent encore. Mais revenons à maman qui, malgré sa fatigue, me regardait tendrement et me souriait. Elle devait être contente. Moi aussi. Je scrutai donc un instant la forme du visage de celle qui me donnerait des conseils pour mes relations avec les garçons. Qu’entends-je ? Bien sûr que j’y pense. Les garçons des fois c’est bien, des fois c’est nul mais il faudra ne rien dire à papa car lui, il écarte déjà toute personne de sexe masculin s’approchant de trop près de mon berceau. Et après on dit que c’est les femmes qui couvent trop ! Enfin, j’ai encore un peu de temps pour échafauder quelques excuses à dire à papa.
Quand on a quitté l’hôpital, j’ai découvert l’endroit que j’allais appeler « maison ». C’était pas mal. J’en ai également appris un peu plus sur mes parents : maman me berce devant Dawson et papa aime bien les soirées pizza avec ses amis quand il ne travaille pas sur son ordinateur. Car oui, mon papa travaille sur un ordinateur. Je sais pas ce qu’il écrit, mais il écrit. Des pages et des pages.
J’ajouterai une dernière remarque ; depuis que je suis arrivée, ça défile au-dessus du berceau. Je vois ainsi se succéder des pairs d’yeux, que dis-je, des globes bleus, marrons, verts, des chevelures blondes, brunes, des courtes et des longues, j’entendais des « oh », des « ah » suivis d’un « comme elle est mignonne » : c’est ainsi que j’ai compris que j’étais belle, la plus belle de toutes. D’ailleurs, on m’a sûrement appelé Rose car c’est la plus belle des fleurs.
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