dimanche 20 janvier 2013

Exercice d'écriture 7 – par Kévin Cipollini


« Description d'un tableau »

Départ du navire ailé de Vladimir Kush

Le grand jour est arrivé. Le navire quitte la terre vers un horizon inconnu. Une poignée d’hommes venus souhaiter bon vent sur le rivage parsemé de rochers et de coquillages de taille égale, portant du bout de leurs bras filiformes leurs fanions de bon augure, et les dieux célestes sont favorables à l’odyssée de ces mortels qui depuis des générations leur portent un culte. Ce navire représente le plus bel hommage de ces marins ingénieux : en guise de voiles, la fière embarcation est pourvue de gigantesques papillons, majestueux et colorés, l’incarnation des déités du vent en somme. Car oui, ceux-ci participent au bon déroulement de ce périple. Le ciel est éclairci, et le cumulus à proximité témoigne de l’engouement divin : cet amas cotonneux est poussé, écrasé, pressé par la volonté des cieux, alors qu’à l’horizon, ils manifestent leur bienveillante présence par les stratocumulus dont la lumière du jour naissant permet d’admirer le manteau immaculé. Hormis les hommes, dont certains abusent de la clémence de leurs idoles en se déplaçant sur l’onde au moyen de planches à voile, elles aussi caractérisées par une aile de papillon, nuls autres êtres vivants que les papillons eux-mêmes ont également fait le déplacement pour célébrer le départ de ce navire qui est un peu le leur, puisqu’ils sont représentés par une gravure de bois à la poupe. Les couleurs pour les êtres vivants, la pureté du blanc pour les dieux, mais aussi le bleu pour les eaux, dont la timide danse des vagues apportent leur contribution à la fête et leurs encouragements. C’est non seulement la représentation de l’appel à l’aventure prometteuse qui figure sur ce tableau, mais dans le même temps celle de la célébration commune entre les vivants et les immortels qui ont agi de concert pour cet événement.

Aucun commentaire: