Voilà que cette fois-ci on nous demande une ekphrasis ! J’essayais donc, en fouillant dans mes souvenirs, de jeter mon dévolu sur une scène dont les formes et les couleurs disent pourtant déjà beaucoup.
J’arrêtais mon choix, sans trop de difficulté, à vrai dire, sur une toile qui m’avait beaucoup touchée lors de ma deuxième année universitaire. Il faut dire qu’on l’avait étudié de long en large pendant plus d’une semaine.
L’horreur de la guerre.
La mort.
Le désespoir.
La désolation.
Le tout parfaitement ficelé d’une main de maître qui a choisi de rendre cette abominable atrocité dans un ton monochromatique, à la manière de la presse. Comme si, s'y faisant, il l’a rendrait plus vraie.
Cette scène monumentale, devenue depuis, le symbole de de la culture opposée à la violence, est exécutée en camaïeu de couleurs gris-noir barré de jaune et blanc.
Au premier abord, on est frappé par les personnages désarticulés, torturés et, malgré l’absence du rouge, on devine parfaitement qu’ils sont morts ou à l’agonie.
En haut, au centre, une lampe à l’intérieur d’un œil illumine cette peinture pour que tous puissent voir la barbarie commise au nom de la guerre et la souffrance engendrée par celle-ci.
Au centre, et aussi la figure centrale de ce tableau, un cheval – ou une jument selon bien des experts – qui agonise. À gauche, une femme, hurlant de douleur, porte son enfant mort. Derrière elle, un taureau, impassible, qui représente la cruauté de ceux qui sont derrière ce massacre. À droite, il y a trois femmes désarticulées, brisées qui pleurent ou hurlent. À l’arrière-plan, nous voyons des formes géométriques dans les tons gris et noirs qui représentent des immeubles effondrés où le blanc indique qu’ils sont en feu. En bas, une tête d'homme et un bras coupé tient une épée cassée.
Difficile à apercevoir et invisible à l’œil distrait, on peut tout de même observer une minuscule trace d'espoir : une main porte une toute petite fleur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire