jeudi 8 janvier 2009

Devoirs de vacances (Noël), 19

En photo : hulk angry par owenbooth

Huevi ha demostrado que tiene huevos tan desmesurados como los de Maceo. Yo no, yo, mientras él avanza, he ido retrasándome precavidamente, y será porque mis huevos son de tamaño normal, y porque pienso que, total, la idea fue de Huevi, y que él debe llevarla a cabo. Aun así me aflige que mi amigo avance hacia nuestro adversario solitariamente, y que el mecánico, neutral hasta hace un rato, se apreste a cortarle el paso con la flamígera arma, mientras yo, penquísimo, siento fatiga por un insólito hipotensión, una reacción vagal diría el médico, fatiguita dirían los socios del barrio, pendijitis aguda diría mi papá. Se nublan los personajes, y a la vez me da lástima que el Huevón, como le decíamos en el Pre, sea tan valiente que ni siquiera me obligue a imitarlo. Y me adelanto llave en mano – vikingo blandeciendo su maza, mordiéndose la lengua, afeando los rasgos – hacia el temible melón con patas, el aberrado amante del Chevrolet. El Yanki me observa, abre los ojos conmovido, como si fuera yo la pequeña copia de Frankenstein, y abre también las manos y las alza en señal de rendición, y dice : Okay, I give up, qué querer ustedes. El mecánico se aparta. Sorpresivemente el gigante empequeñece. Yo, disculparme con ustedes, doce, yo crazy porque amigo de ustedes romper auto, y ese auto no ser mío, yo prometer cuidarlo… Mientras hablaba dedica una triste mirada a la puerta del Chevrolet. Y sigue hablando, casi lloroso : Mi vida ser muy feliz hasta hoy, mirar ustedes ese auto, mirar la puerta, un desastre (la voz le vibra), yo sentirlo por su amigo, yo… Baja la cabeza, se pasa la mano por la frente. Huevi, algo más atrás que yo, amenaza inflexible : Te despingamos si no sueltas el fula, oíste, las disculpas no bastan. Amenaza, mueve la tubería, enarca las cejas Huevi. El yuma no entender, no saber qué pretender nosotros. Hay que indemnizarnos, digo yo. Mueve la cánula letal mi compañero de lucha, un touche con tal armamento prromete lesión y quién sabe qué más. Me muerdo otra vez la lengua, método Stanislavski, ser matón, gángster, pendenciero, miro atravesado. ¿ In-demni-what ? No comprender el rubito que nuestro amigo ya no podrá trabajar por unos cuantos días, que necesita dinero, sí, dólares para comprar aceite, malangas, jabón, y, con el menudo, chupa-chupas. No comprender que nuestro amigo ser padre de cinco niñitos, y que él, ponerlo fuera de combate, que él desfigurarle el rostro, partirle el tabique, sacarle un diente, y eso sancionarse por la ley como en todas partes del mundo. ¿ Dinero ? Sí, por lo menos quinientos, exige Huevi. No por gusto tiene un par de macrotestículos. El arma ahora es un implemento deportivo, un liviano bate, y Huevi un bateador impaciente por abatir al pivot de la NBA reducido a pícher de Grandes Ligas. Okay, yo darte cuatrocientos. Mete mano en el bolsillo al ver que deponemos las armas, y el rubio sorprenderse con los cubanos cada día, aunque los cubanos perdonen cariñosamente mientras paga peaje por haber transitado sus innobles puños por la jeta del camionero ; aunque los cubanos estrechen la mano como si fueran amigos de siempre ; aunque cubanos sonrían y digan : Zenkiu, y el responda : You are welcome.

David Mitrani, “No hay regreso para Johnny”, in Nuevos narradores cubanos, Madrid : Ediciones Siruela, 2000, pp.152-153.

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Ne recevant aucun message hier à propos des aventures de Huevi & Co, j'ai bien cru que personne n'était parvenu à en faire quelque chose. Or non ! Je me félicite de recevoir deux propositions ce matin.

Carole nous propose sa traduction :

Le Couillu a démontré qu’il avait des couilles aussi démesurées que celle de Maceo. C’est pas mon cas, moi, tandis qu’il avançait, j’ai reculé avec précaution, et c’est sûrement parce que mes couilles sont de tailles normales, et parce que je crois, en fin de compte, que c’était l’idée du Couillu, et que c’est à lui d’aller jusqu’au bout. Et pourtant, je suis affligé, car mon ami avance seul en direction de notre adversaire, et que le mécanicien, neutre jusqu’alors, se prépare à lui barrer la route muni de son arme flamboyante, alors que moi, mal en point, je me sens fatigué, victime d’une insolite baisse de tension, un malaise vagal, dirait le médecin, un coup de mou, diraient les habitants du quartier, une crise de trouillardise aiguë, dirait mon père. Ma vision des personnages se brouille et en même temps, je suis peiné en voyant le Grand Couillu, comme on l’appelle dans El Pre, si courageux qu’il ne m’oblige même pas à l’imiter. Mais, je m’avance, une clef à la main- tel un Viking brandissant sa masse, se mordant la langue, grimaçant- vers le menaçant melon sur pâte, l’amant égaré de la Chevrolet. Le Yanki m’observe, il ouvre les yeux, troublé, comme si j’étais la copie miniature de Frankenstein, et il écarte les mains, les lève en signe de reddition et dit : Okay, I give up, vous vouloir quoi ? Le mécanicien recule. A ma grande surprise, le géant rapetisse. Moi, demander vous pardon, moi crazy parce que ami à vous casser voiture, et cette voiture, pas à moi, moi promettre faire attention… Tout en parlant, il dirige un triste regard sur la porte de la Chevrolet. Et il continue à parler, presque en larme : Moi avoir une vie heureuse jusqu’à aujourd’hui, regarder cette voiture, regarder la porte, un désastre (avec des trémolos dans la voix), moi être désolé pour votre ami, moi… Il baisse la tête passe sa main sur son front. Le Couillu, un peu plus en retrait que moi, le menace inflexible : On te démonte si t’allonge pas la monnaie, t’as compris, les excuses, ça suffit pas. Il le menace, le Couillu, il agite son tuyau, il fronce les sourcils. Le Ricain pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous dédommager, dis-je. Mon compagnon de lutte agite sa canule létale, une touche avec une telle arme et c’est la lésion assurée et qui sait, même pire. Je me mors à nouveau la langue, c’est la méthode Stanislavski, être maton, gangster, bagarreur, je le regarde, inquiétant. Dé-domma-quoi ? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra pas travailler pendant quelques jours, qu’il a besoin d’argent, oui, des dollars, pour acheter de l’huile, du manioc, du savon, et avec la petite monnaie, des Chupa-Chups. Toi pas comprendre que notre ami être père de cinq jeunes enfants, et que le mettre KO, que lui refaire le portrait, que lui casser le nez, lui faire cracher une dent, tout ça, sanctionner par la loi comme partout dans le monde. De l’argent. Oui, au moins cinq cent, exige le Couillu. C’est pas pour faire joli, qu’il a une paire de macrotesticules. Son arme devient à présent un instrument de sport, une légère batte, le Couillu, un batteur impatient de renvoyer la balle au pivot de la NBA réduit à un lanceur de Grandes Ligues. Okay, moi donner toi quatre cent. Mets la main à la poche et tu verras, on dépose les armes, et le blond, être surpris tous les jours par les Cubains, même si les Cubains pardonnent affectueusement alors que tu payes le péage pour avoir fait transiter tes ignobles poings par la gueule du camionneur ; même si les Cubains tendent la main comme s’ils étaient des amis de toujours ; même si les Cubains sourient et disent : Zenkiu, et lui de répondre : You are welcome.

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Vanessa nous propose sa traduction :

Huevi a démontré qu’il avait des couilles aussi démesurées que celles de Maceo. Moi, non ; moi, alors que lui avançait, j’allais à reculons par prévention, et c’est sans doute dû au fait que mes couilles sont de taille normale et parce que je pense que, tout compte fait, l’idée est de Huevi, et que c’est lui qui doit la mener à bien. Même si ça m’afflige que mon ami avance vers notre adversaire de manière solitaire, et que le mécanicien, neutre depuis un moment déjà, s’apprête à lui bloquer le passage avec son arme flamboyante, pendant que moi, lâche, je ressens de la fatigue à cause d’une insolite baisse de tension, une réaction lâche dirait le médecin, une petite fatigue diraient les amis du quartier, une flemmingite aiguë dirait mon père. Les personnages deviennent flous, et en même temps ça me fait de la peine que le Couillu, comme on le dit au Pré, soit si courageux qu’il ne m’oblige même pas à l’imiter. Et moi, j’avance clé en main- Viking brandissant sa massue, se mordant la langue, enlaidissant les trais de son visage- vers le redoutable melon à pattes, le faux amant de la Chevrolet. Le yanki m’observe, ouvre les yeux, ému, comme si c’était moi la petite copie de Frankenstein, et il ouvre les bras et les tend en signe de se rendre, et dit : Okay, I give up, vous vouloir quoi ? Le mécanicien se pousse. Par surprise, le géant rapetisse. Moi, m’excuser avec vous, douze, moi crazy parce que ami à vous casser voiture, et cette voiture pas être la mienne, moi promettre de faire attention à elle… Alors qu’il parlait, il dirigeait un triste regard vers la portière de la Chevrolet. Mais, il continue de parler, presqu’en pleurant : Ma vie être très heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous regarder cette voiture, regarder la portière, un désastre (sa voix tremble), moi être désolé pour votre ami, moi… Il baisse la tête, passe la main sur son front. Huevi, un peu plus en arrière que moi, le menace, inflexible : On te fait la peau si tu ne lâches pas ton arme, t’as entendu, les excuses ne suffisent pas. Il menace, il se dandine, Huevi fronce les sourcils. Le yuma pas comprendre, pas savoir quoi vouloir nous. Il faut nous indemniser, dis-je. Mon compagnon de combat bouge la canule létale, un contact avec un tel armement assure une lésion et qui sait quoi d’autre. Je me remords la langue, méthode Stanislavski, être dur, gangster, bagarreur, je regarde de travers. In-demni-what ? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra pas travailler pendant plusieurs jours, qu’il a besoin d’argent, oui, des dollars pour acheter de l’huile, des ……….., du savon, et, avec la plus petite coupure, des chupa-chupas. Pas comprendre que notre ami être père de cinq enfants en bas âge, et que lui, l’avoir mis sur la touche, que lui l’avoir défiguré, lui avoir casser le nez, casser une dent, et ça être puni par la loi comme partout dans le monde. Argent ? Oui, au moins cinq cents, exige Huevi. Ce n’est pas par plaisir qu’il a une paire de macro testicules. Désormais, l’arme est un instrument sportif, une batte superficielle, et Huevi, un batteur impatient d’abattre le pivot de la NBA réduit à ……….. de Grandes Ligues. Okay, moi te donner quatre cents. Il met la main dans sa poche voyant que nous déposons les armes, et le blond être surpris tous les jours à cause des Cubains, même si les Cubains pardonnent facilement du moment que l’on paie le péage pour avoir fichu ses poings ignobles sur la tronche du routier ; même si les Cubains donnent une poignée de main comme s’ils étaient amis de longue date ; même si les Cubains sourient et disent: Zenkiu, et lui répond : You are welcome.

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Brigitte nous propose sa traduction :
Son mail était accompagné d'un petit commentaire que je reproduis intégralement :
(« Bien que je comprenne l'importance du surnom dans le texte, j'ai laissé Huevi et Huevon car je n'ai pas su trouver d'équivalent en français venant de Huevos...( à part "couillu") Je pense qu'il faudrait absolument trouver une traduction pour ses deux surnoms.
Peut-être que mes collègues feront des propositions...je suis sûre qu'Olivier saura trouver les mots justes ! »)

Caroline : Olivier, tu vois ce qu'il te reste à faire ! Je comptais publier ma propre traduction aujourd'hui, mais je te laisse encore un jour ou deux… au cas où…

Huevi, a prouvé qu’il a des couilles ça comme, tout autant que Maceo. Pas moi. Moi, pendant qu’il avance, j’ai traîné exprès, et c’est sans doute parce que mes couilles à moi sont de taille normale, et parce que je pense qu’après tout, c’était son idée à Huevi, et que c’est à lui d’assurer.
Et même, je suis atterré de voir que mon ami avance vers notre adversaire, en solo, et que le mécano, encore neutre il y a un instant, s’empresse de lui barrer le passage avec l’arme flambante, tandis que moi, faiblard, je me sens abattu par une insolite chute de tension, malaise vagal dirait le médecin, petit coup de barre diraient les potes du quartier, flemmengite aiguë dirait mon pater.
Les personnages deviennent troubles, et en même temps ça me fait de la peine que Huevon, comme on l’appelait au bahut, soit à tel point courageux que j’me sente même pas obligé de faire comme lui. Et j’ m’approche la clef à la main – viking brandissant sa massue, se mordant la langue, enlaidissant ses traits – vers le terrible melon à pattes, le raide dingue de la Chevrolet. Le yanqui m’observe, ouvre tout grand les yeux, inquiet, comme si j’étais le sosie en réduction de Frankeinstein, et il ouvre aussi les mains et il les lève en l’air en signe de reddition et il dit : Ok, I give up, que vouloir vous ? Le mécanicien se pousse. Curieusement, le géant rapetisse. Moi, demander pardon à vous, douze, moi crazy parce que ami à vous avoir cassé auto, et cette auto pas être à moi, moi promettre de m’en occuper bien…
Pendant qu’il parlait, il jette un regard attristé vers la portière de la Chevrolet. Et il continue à parler, presqu’en pleurnichant : ma vie être très heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous regarder cette auto, regarder la portière, un désastre (sa voix tremble), moi être désolé pour votre ami, moi… Il baisse la tête, passe sa main sur son front.
Huevi, un peu derrière moi, menace, intraitable : on t’étripe si tu lâches pas la tune, t’as pigé, ça suffit pas les excuses. Il menace, agite le bout de tuyau, Huevi fait les gros yeux. L’amerloque ne pas comprendre, ne pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous indemniser, moi j’dis. Mon compagnon d’arme agite la canule létale, un coup avec une arme pareille et c’est la lésion garantie, et qui sait quoi d’autre encore. Je me mords encore une fois la langue, méthode Stanislavski, être tueur, gangster, voyou, je regarde d’un air menaçant. In –demni – what ? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra plus travailler pendant quelques jours, qu’il a besoin d’argent, oui, dollars, pour acheter huile, malangas, savon, et, avec la ferraille, des chupa-chups. Lui pas comprendre que notre ami être père de cinq gosses, et que lui, il va le mettre hors jeu, qu’il va le défigurer, lui démolir le portrait, lui arracher une dent, et que ça, s’est puni par la loi comme partout dans le monde. Argent ? Oui, au moins cinq cents, exige Huevi. C’est pas pour des prunes qu’il a une paire de méga couilles.
L’arme est maintenant un objet de sport, une batte légère, et Huevi un joueur impatient d’abattre le pivot de la NBA devenu remplaçant de Championnat. Ok, moi te donner quatre-cents. Il met la main à sa poche en voyant que nous déposons les armes, et le blond être surpris par les cubains tous les jours, même si les cubains pardonnent gentiment pendant qu’il paie le droit de péage pour avoir fait passer ses ignobles poings en travers de la figure du camionneur ; même si les cubains lui serrent la main comme s’ils étaient des amis de toujours ; même si les cubains sourient et disent : Zenkiu, et qu’il répond : You are welcome.

Brigitte nous propose sa deuxième mouture :

Burny, a prouvé qu’il a des couilles ça comme, tout autant que Maceo. Mais pas moi. Moi, pendant qu’il avance, je recule prudemment, et c’est sans doute parce que mes burnes à moi sont de taille normale, et parce que je pense qu’après tout, c’était son idée à Burny, et que c’est à lui d’assurer.
Et même, je suis atterré de voir que mon pote avance vers notre adversaire, en solo, et que le mécano, encore neutre il y a un instant, s’empresse de lui barrer le passage avec l’arme flambante, tandis que moi, faiblard, je me sens abattu par une insolite chute de tension, malaise vagal dirait le médecin, petit coup de barre diraient les potes du quartier, flemmengite aiguë dirait mon pater.
Les personnages deviennent flous, et en même temps ça me fait de la peine que Big Burny, c’est comme ça qu’ on l’appelait au bahut, soit à ce point courageux que j’me sente même pas obligé de faire comme lui. Et j’ m’approche la clef à la main – viking brandissant sa massue, se mordant la langue, enlaidissant ses traits – vers la coloquinte à pattes, le raide dingue de la Chevrolet. Le yanquee m’observe, ouvre tout grand les yeux, inquiet, comme si j’étais le sosie modèle-réduit de Frankeinstein, et il ouvre aussi les mains et il les lève en l’air en signe de reddition et il dit : Ok, I give up, que vouloir vous ? Le mécanicien se pousse. Curieusement, le géant rapetisse. Moi, demander pardon à vous, douze, moi crazy parce que ami à vous avoir cassé auto, et cette auto pas être à moi, moi promettre de m’en occuper bien…
Pendant qu’il parlait, il jette un regard attristé vers la portière de la Chevrolet. Et il continue à parler, presqu’en pleurnichant : ma vie être très heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous regarder cette auto, regarder la portière, un désastre (sa voix tremble), moi être désolé pour votre ami, moi… Il baisse la tête, passe sa main sur son front.
Burny, un peu derrière moi, menace, intraitable : on t’étripe si tu lâches pas la tune, t’as pigé, ça suffit pas les excuses. Il menace, agite le bout de tuyau, Burny, menaçant. L’amerloque ne pas comprendre, ne pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous indemniser, moi j’dis. Mon compagnon d’arme agite la canule létale, un coup avec une arme pareille et c’est la lésion garantie, et qui sait quoi d’autre encore. Je me mords encore une fois la langue, méthode Stanislavski, être tueur, gangster, voyou, je regarde d’un air menaçant. In –demni – what ? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra plus travailler pendant quelques jours, qu’il a besoin d’argent, oui, dollars, pour acheter huile, malangas, savon, et, avec la ferraille, des chupa-chups. Lui pas comprendre que notre pote être père de cinq gosses, et que lui, il va le mettre hors jeu, qu’il va le défigurer, lui démolir le portrait, lui arracher une dent, et que ça, s’est puni par la loi comme partout dans le monde. Argent ? Oui, au moins cinq cents, exige Burny. C’est pas pour des prunes qu’il a une paire de méga couilles.
L’arme est maintenant un objet de sport, une batte légère, et Burny un joueur impatient d’abattre le pivot de la NBA devenu lanceur de Championnat. Ok, moi te donner quatre-cents. Il met la main à sa poche en voyant que nous déposons les armes, et le blond être surpris par les cubains tous les jours, même si les Cubains pardonnent gentiment pendant qu’il paie le droit de péage pour avoir fait passer ses ignobles poings en travers de la figure du camionneur ; même si les Cubains lui serrent la main comme s’ils étaient des potes de toujours ; même si les Cubains sourient et disent : Zenkiu, et qu’il répond : You are welcome.

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Olivier nous propose sa traduction :

Couilles d’âne a démontré qu’il en avait dans la culotte, et plutôt de bonne taille, comme Maceo. Pas moi. Moi, pendant qu’il avance, je frenne des quatre fers, prudemment, à cause de mes couilles taille standard, je suppose, et que, tout bien pensé, l’idée étant de Couilles d’âne, c’est donc à lui de la mener à bien. Même vu comme ça, ça me fait quelque chose que mon ami marche seul vers notre adversaire et que le garagiste, qui ne s’en était pas mêlé jusqu’à présent, tente de lui barrer la route à l’aide de l’arme flamboyante, pendant que moi je me fais tout petit, objet d’une insolite chute de tension, réaction physiologique aurait dit mon toubib, petit coup de mou dans le genou baptiserait plutôt ça les potes du quartier, connarditis aiguë dirait mon père. Les personnages deviennent flous, et en même temps ça me fait quelque chose que Couilles d’âne, comme on l’appelait au bahut, les ait tellement bien accrochées que je ne sois pas obligé de l’imiter. Et j’avance, clé au poing - viking brandissant sa massue, se mordant la langue, grimaçant - vers le redoutable melon à pattes, l’extravagant amant à la Chevrolet. Le Ricain me regarde, tout chose, les yeux comme des soucoupes, comme s’il avait devant lui un bonzai de Frankenstein . Il desserre les poings, lève les mains en l’air en signe de reddition, et dit: Okay, I give up, vous vouloir quoi. Le garagiste s’écarte. Le géant rétrécit bizarrement. Excuser moi à vous, moi fou parce que ami de vous casser voiture, et voiture pas à moi, moi promettre faire attention à voiture… Il regarde tristement la porte de la Chevrolet en parlant. Et il poursuit, les larmes aux yeux: Ma vie être heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous voir cette voiture, voir la porte, un désastre (des sanglots dans la voix), moi regretter pour votre ami, moi… Il baisse la tête, s’essuie le front. Couilles d’âne, un peu en retrait, inflexible, le menace: Tes excuses, on s’en tape. Si tu balances pas la némo, on t’arrache les burnes. T’entraves, mec? Couilles d’âne, il se fait menaçant, jongle avec le bout de tuyau, fronce les sourcils. Le blaireau pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous indemniser, je lui dis. Mon compagnon de lutte agite le tube mortel ; une avoine avec une arme comme ça et c’est au minimum la blessure craignos, et peut-être même plus. Je me remords la langue, méthode Sanislavski. Tueur, gangster, dur-à-cuire, je lui lance mon regard le plus pénétrant. In-demni-quoi? Le blondinet lui pas comprendre que notre copain ne pourra pas travailler pendant plusieurs jours, qu’il a besoin de fraîche, oui, des dollars pour acheter de l’huile, des patates, du savon, et avec la ferraille qui reste, des susus. Lui pas comprendre que notre copain est père de cinq enfants, que lui le mettre hors circuit, que lui lui défoncer la tronche, lui péter le tarin, lui exploser une ratiche, et ça être puni par la loi, ici comme ailleurs. De l’argent? Oui, au moins cinq cents, exige Couilles d’âne. Il a pas une paire de burnes XXL pour rien. L’arme s’est muée maintenant en ustensil sportif, une batte légère, et Couilles d’âne en batteur impatient d’abattre ce pivot de la NBA réduit à un pitcher de deuxième zone. Okay, moi te donner quatre cents. Il met la main à la poche en voyant qu’on a toujours pas baissé nos armes, et blondinet être lui tous les jours surpris par cubains. Même si les cubains pardonnent affectueusement à condition qu’il paye l’octroi pour le transit de ses vils poings à travers la chetron du camionneur. Même si les cubains lui serrent la main comme à un ami de longue date. Même si les cubains sourient et disent: Zenkiu, et l’autre réponde: You are welcome.

Après prise en compte des corrections-commentaires, Olivier nous propose sa deuxième mouture :

Big Balls [je ne trouve rien en un seul mot pour, à la fois, la « percutance »et le yankee. Deux mots, certes, mais qui sonnent courts et brefs. J‘avais un pote cubain à Valencia qui se dénommait lui-même comme ça, en toute modestie…] a démontré qu’il en avait dans la culotte, des balls, et plutôt de bonne taille, comme Maceo. Pas moi! C’est clair.[cheville?] Moi, pendant qu’il avance, je freine des quatre fers, prudemment, à cause de mes couilles taille standard, je suppose, parce que, tout bien pensé, c’est Big Balls qu’a eu l’idée et il a qu’à se débrouiller. Même vu comme ça, ça me fait quelque chose que mon pote [j’avais laissé ami pour « amigo » et non « colega », mais « pote » est en effet plus dans le ton] déboule [fort?] seul vers notre adversaire et que le mécano [yes!], qui ne s’en était pas mêlé jusque-là, tente de lui barrer la route à l’aide son arme rutilante [flamboyante: nul, ok, mais moi pas comprendre…] pendant que moi, je me fais tout petit [j‘ai mis ça pour ne pas avoir une pénalisation CAPES pour refus d’obstacle. En fait, je cale] , victime d’une insolite chute de tension, réaction du système vague [Nul.je ne sais pas quoi mettre ici] aurait dit mon toubib, avoir les foies me chambreraient, sûr, les potes du quartier, couarditis [FE, c’est quoi?] aiguë dirait mon père. Les personnages deviennent flous, et en même temps ça me fait quelque chose que Big Balls, comme on l’appelait au bahut, les ait, lui, tellement bien accrochées que je ne sois pas obligé de l’imiter. Et j’avance, clé au poing - viking brandissant sa massue, se mordant la langue, grimaçant - vers le redoutable citrouille ambulante[je n’avais pas fait gaffe au polically correct! La madre que pariò a todos los melones…], l’extravagant amant de la Chevrolet. Le Ricain me regarde, tout chose, les yeux comme des soucoupes, comme s’il avait devant lui un bonzai de Frankenstein . Il desserre les poings, lève les mains en l’air en signe de reddition, et dit: Okay, I give up, vous vouloir quoi. Le mécano s’écarte. Le géant rétrécit, bizarrement. Excuser moi à vous, moi crazy parce que ami de vous casser voiture, et voiture pas à moi, moi promettre faire attention à voiture… Il parle en jetant un regard triste sur la porte de la Chevrolet. Et il poursuit, les larmes aux yeux: Ma vie être heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous voir cette voiture, voir la porte, un désastre (des trémolos dans la voix), moi regretter pour votre ami, moi… Il baisse la tête, s’essuie le front. Big Balls, un peu en retrait, inflexible, le menace: Tes excuses, on s’en branle. Si tu craches pas la tune, on t’arrache les burnes. T’entraves, mec? Big Balls, il se fait menaçant, jongle avec le bout de tuyau, fronce les sourcils. Le blaireau pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous indemniser, je lui dis. Mon pote de baston brandit son morceau de ferraille [« agite le tube mortel », bizarre sans la VO (et sans aussi d‘ailleurs..), tu as raison. Nul, même. D’autant plus qu’on parle de ses grosses couilles, alors « agiter son tube mortel… », j’te dis pas!] ; une avoine avec une arme comme ça et c’est au minimum le gros bobo assuré [qu‘en penses-tu?], et peut-être même plus. Je me remords la langue, méthode Stanislavski. Tueur, gangster, dur-à-cuire, je lui lance mon regard lame de couteau [?]. In-demni-what?[où avais-je la tête?] Le blondinet lui pas comprendre que notre copain ne pourra pas travailler pendant plusieurs jours, qu’il a besoin de fraîche, oui, des dollars pour acheter de l’huile, des patates, du savon, et avec la ferraille qui reste, des susus. Lui pas comprendre que notre copain est père de cinq enfants, que lui le mettre hors circuit, que lui lui défoncer la tronche, lui péter le tarin, lui exploser une ratiche, et ça être puni par la loi, ici comme ailleurs. De l’argent? Oui, au moins cinq cents, exige Big Balls. Il a pas une paire de burnes XXL pour rien. Son arme, c’est maintenant un joujou [?] sportif, une batte de base-ball légère, et Big Balls il a qu’une envie, c’est d’envoyer au tapis pour le compte ce pivot de la NBA réduit à un pitcher de deuxième zone. Okay, moi te donner quatre cents. Il met la main à la poche en voyant qu’on a toujours pas baissé nos armes, et blondinet être lui tous les jours surpris par Cubains. Même si les Cubains pardonnent affectueusement à condition qu’il paye l’octroi pour le transit de ses vils poings à travers la chetron du camionneur. Même si les Cubains lui serrent la main comme à un ami de longue date. Même si les Cubains sourient et disent: Zenkiu, et l’autre répond: You are welcome.

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Odile nous propose sa traduction :

Le Couillu a prouvé qu'il avait des couilles aussi démesurées que celles de Maceo. Moi non, et tandis qu'il avance, j'ai fait exprès de traîner, ça doit être parce que mes couilles sont d'une taille normale et aussi parce que je pense, qu'en fin de compte, l'idée venait du Couillu, et que c'est lui qui doit aller jusqu'au bout. Cependant, ça m'attriste que mon ami avance tout seul vers notre adversaire, et que le mécanicien, qui n'avait pas pris position jusqu'à maintenant, s'apprête à l'arrêter avec l'arme à feu, pendant que moi, trouillard, je suis tout à coup fatigué par une insolite hypo-tension, une réaction vagale dirait le docteur, petite fatigue dirait les voisins du quartier, crapulerie aigüe dirait mon père. Je mélange les personnes, et en même temps ça me fait de la peine que le Grand Couillu, comme on l'appelait au collège, soit si courageux qu'il ne m'oblige même pas à faire comme lui. Et je m'avance, la clef à la main -viking brandissant sa masse, se mordant la langue, enlaidissant ses traits- vers le terrible type haut comme trois pommes, le faux-amant de la Chevrolet. L'amerloque m'observe, il a un regard troublé, comme si j'étais, moi, le petit sosie de Frankestein, il montre aussi ses mains, les lève pour montrer qu'il se rend et dit : Okay I give up, vous vouloir quoi. Le mécanicien s'écarte. A ma grande surprise, le géant rapetisse. Moi, demander excuses à vous, douze fois, moi fou parce que amis de vous casser voiture, et cette voiture pas à moi, moi avoir promis faire attention....Pendant qu'il parlait, il lance un regard triste vers la portière de la Chevrolet. Et il continue de parler, pleurant presque : Ma vie être très heureuse jusqu'à aujourd'hui, vous regarder cette voiture, regarder la portière, un désastre (sa voix tremble), moi être désolé pour votre ami, moi..... Il baisse la tête, se passe la main sur le front. Le Couillu, un peu en retrait par rapport à moi, le menace, inflexible : On te descend si tu laches pas le pognon, t'as compris, les excuses ne suffisent pas. Le Couillu menace, remue le flingue, fronce les sourcils. Américain pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir dire . Il faut nous indemniser, dis-je. Mon compagnon de combat agite le tuyau létal, un tir avec une telle arme c'est une blessure assurée et qui sait, plus peut-être. Je me mords encore une fois la langue, façon Stanislavsky, pour faire tueur, gangster, bagarreur, et le regarde de travers. In-demni-quoi? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra plus travailler pendant quelques jours, qu'il a besoin d'argent, oui, des dollars, pour acheter de l'huile, des patates, du savon, et avec la monnaie des Chupa-chups. Pas comprendre que notre ami être père de cinq petits, et que le mettre hors de combat, lui casser la figure, lui mettre une râclée, lui casser les dents, être puni par la loi comme partout? De l'argent? Oui, au moins cinq cents exige le Couillu. Ce n'est pas pour rien qu'il a une paire de macros testicules. L'arme est maintenant un accessoire de sport, une batte légère, et le Couillu un batteur pressé de dégommer le pivot de la NBA ramené à un simple joueur des Grandes Ligues. Okay, moi donner quatre cents. Il met la main à la poche en voyant que nous déposons les armes et le blond être surpris tous les jours par les Cubains, même si les Cubains pardonnent facilement quand tu paies le tribut pour avoir foutu tes sales poings sur la gueule du routier, même si les Cubains serrent la main comme s'ils étaient des amis de toujours; même si Cubains sourient et disent : Zenkiu et qu'il réponde : You are welcome.

5 commentaires:

Tradabordo a dit…

Caroline pour Carole

Voici mes commentaires-corrections pour le texte de D. Mitrani.

Le Couillu [ça m’embête, pour deux raisons. D’abord parce que je trouve que ça fait un peu « campagne » comme « surnom » et d’autre part parce que l’on perd la recherche manifeste d’’angliciser’ le nom du personnage. Il y a Huevi comme il y a Johnny, etc.] a démontré qu’il avait des couilles aussi démesurées [la traduction littérale n’est pas très bonne ; à reprendre ] que celle [attention à l’orthographe grammaticale] de Maceo. C’est pas mon cas, moi [pour ce morceau de phrase, j’aimerais que l’oralité soit plus travaillée], tandis qu’il avançait [faute de temps], j’ai reculé avec précaution [ce n’est pas tout à fait ça ; il ne s’agit pas de dire qu’il fait ce mouvement « avec précaution », mais qu’il prend la précaution de reculer], et c’est sûrement parce que mes couilles sont de tailles normales [beaucoup trop plat. L’un des points forts du cubain repose précisément sur l’oralité et l’emploi du langage de la rue et de l’argot. Sans un vrai travail d’écriture, le texte sera non seulement sans intérêt, mais rendu à une stricte vulgarité… ce serait dommage, car il est très fin dans la représentation des relations entre les Cubains et les étrangers], et parce que je crois, en fin de compte, que c’était l’idée du Couillu [idem ; ici, il tente de justifier sa couardise…], et que c’est à lui d’aller jusqu’au bout [petit CS]. Et pourtant [beaucoup trop écrit ; le narrateur, là, je ne l’entends pas parler… Sa voix est remplacé par celle d’une traductrice française qui traduit sans faire parler, vociférer, chanter… Cette traduction manque de corps !], je suis affligé [notre narrateur dirait-il vraiment cela. Attention, nous ne sommes pas avec Miss Marple devant une tasse de thé en porcelaine], car mon ami avance seul [à travailler avec une expression familière en français] en direction de notre adversaire, et que le mécanicien [un tout petit travail pour rendre cela plus naturel et plus adapté au contexte], neutre jusqu’alors, se prépare à lui barrer la route muni de son arme flamboyante [ ?], alors que moi, mal en point [FS], je me sens fatigué [md], victime d’une insolite baisse de tension [md… et tout coup, l’humour de la phrase tombe un peu à l’eau], un malaise vagal, dirait le médecin, un coup de mou [pas un peu faible… Là, j’hésite], diraient les habitants [FS] du quartier, une crise de trouillardise [là, on doit vraiment pouvoir faire mieux] aiguë, dirait mon père. Ma vision des personnages se brouille et en même temps, je suis peiné [encore le même problème de registre] en voyant le Grand Couillu [idem que pour la première ligne], comme on l’appelle dans El Pre [ ???????], si courageux qu’il ne m’oblige même pas à l’imiter. Mais, je m’avance, une clef [est-ce clair en français ?] à la main – tel un Viking brandissant sa masse [ !!!!!!!], se mordant la langue, grimaçant – vers le menaçant melon [impossible en français… car cela reprend un terme raciste pour parler des maghrébins ; donc le traducteur renvoie le lecteur français à une réalité socio-politique qui n’est pas du tout celle du texte. À reprendre] sur pâte, l’amant égaré de la Chevrolet [sens ?]. Le Yanki [orthographe : Yankee] m’observe, il ouvre les yeux [sans précision, on pense que jusque-là, ses yeux étaient fermés… ce qui fait bizarre], troublé [bof], comme si j’étais la copie miniature de Frankenstein, et il écarte les mains, les lève en signe de reddition et dit : Okay, I give up, vous vouloir quoi ? Le mécanicien [idem] recule. A [accent sur le A majuscule ; maintenant, on les met] ma grande surprise, le géant rapetisse [on ne pourrait pas trouver quelque chose de plus drôle ?]. Moi, demander vous pardon, moi crazy parce que ami à vous casser voiture, et cette voiture, pas à moi, moi promettre faire attention… Tout en parlant, il dirige un triste regard sur [vers] la porte [voiture : portière] de la Chevrolet. Et il continue à parler, presque en larme[S] : Moi avoir une vie heureuse jusqu’à aujourd’hui, regarder cette voiture, regarder la porte, un désastre (avec des trémolos dans la voix [bonne idée]), moi être désolé pour votre ami, moi… Il baisse la tête [virgule] passe sa main sur son front. Le Couillu, un peu plus en retrait que moi, le menace [virgule] inflexible : On te démonte [c’est tout ????? J’attendais quelque chose d’un peu plus menaçant] si t’allonge pas la monnaie [trop plat !], t’as compris [rendre plus familiers], les excuses, ça suffit pas [trop plat !]. Il le menace, le Couillu, il agite son tuyau [ ?????], il fronce les sourcils. Le Ricain pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous dédommager, dis-je. Mon compagnon de lutte [md] agite sa canule létale, une touche [ ??????] avec une telle arme et c’est la lésion assurée et qui sait, même pire. Je me mors [ORTHOGRAPHE] à nouveau la langue, c’est la méthode Stanislavski, être maton [FS], gangster, bagarreur, je le regarde, inquiétant [FS] [l’ensemble de cette phrase mérite d’être reprise]. Dé-domma-quoi ? Le blondinet pas comprendre que notre ami ne pourra pas travailler pendant quelques [plusieurs] jours, qu’il a besoin d’argent, oui, des dollars, pour acheter de l’huile, du manioc, du savon, et avec la petite monnaie, des Chupa-Chups. Toi pas comprendre que notre ami être père de cinq jeunes enfants [là, il faut faire pleurer dans es chaumières], et que le mettre KO, que lui refaire le portrait, que lui casser le nez, lui faire cracher une dent, tout ça, sanctionner par la loi [virgule] comme partout dans le monde [on ne devrait pas être plus brutaux dans la desciption des coups… ?]. De l’argent [le point d’interrogation]. Oui, au moins cinq cent, exige le Couillu. C’est pas pour faire joli, qu’il a une paire de macrotesticules. Son arme devient à présent un instrument [ ?] de sport, une légère batte [ ?????], le Couillu, un batteur impatient de renvoyer la balle [CS] au pivot de la NBA réduit à un lanceur de Grandes Ligues [pour un lecteur français, je pense que ça n’est pas très clair. Ne doit-on pas faire une traduction explicitante ?]. Okay, moi donner toi quatre cent [orthographe !!!]. Mets la main à la poche et tu verras [gros CS], on dépose les armes, et le blond, [pourquoi une virgule ?] être surpris tous les jours par les Cubains, même si les Cubains pardonnent affectueusement alors que tu payes le péage pour avoir fait transiter tes ignobles poings par la gueule du camionneur ; même si les Cubains tendent la main comme s’ils étaient des amis de toujours ; même si les Cubains sourient et disent : Zenkiu, et lui de répondre [tournure trop littéraire pour ce texte] : You are welcome.

Tradabordo a dit…

Caroline à Olivier :

La traduction est vraiment bien. Voici, tout de même, quelques remarques et points à reprendre, à mon avis… À toi de voir ce que tu en fais.

Couilles d’âne [même remarque qu’à Carole ; je n’ai pas cette « anglicisation », évidente en cubain… et par ailleurs, avec deux mots, ça perd de sa « percutance », si je puis le dire de cette façon. Non, là, il faut quelque chose qui claque en soi et qui fasse ricain] a démontré qu’il en avait dans la culotte, et plutôt de bonne taille [ça n’est pas mal, mais je crois qu’il est dommage de ne pas garder la répétition : Huevi – huevos… cela participe également de l’humour de cette phrase], comme Maceo. Pas moi [là, je mettrais un point d’exclamation. Qu’en penses-tu ? Et même, j’ajouterais une cheville ou deux pour renforcer l’oralité]. Moi, pendant qu’il avance, je frenne des quatre fers [bonne idée], prudemment, à cause de mes couilles taille standard, je suppose, et que [attention : parce que], tout bien pensé, l’idée étant de Couilles d’âne, c’est donc [le « donc » ne me paraît pas utile] à lui de la mener à bien [un peu plat… et surtout ça sent trop la traduction littérale]. Même vu comme ça, ça me fait quelque chose que mon ami [pote ?] marche [bof] seul vers notre adversaire et que le garagiste [mécano ?], qui ne s’en était pas mêlé jusqu’à présent [pas dans un texte comme celui-ci ; préférer jusque-là], tente de lui barrer la route à l’aide de l’arme [attention au possessif implicite] flamboyante [ ?], pendant que moi [virgule entre « moi » et « je »] je me fais tout petit [FS], objet [non… éventuellement la « proie »] d’une insolite chute de tension, réaction physiologique [FS] aurait dit mon toubib, petit coup de mou dans le genou [ça se dit ?] baptiserait plutôt ça les potes du quartier [formulation pas très correcte. Parfois, il vaut mieux des répétitions que des contournements un peu artificiels du verbe « dire »], connarditis [FE] aiguë dirait mon père. Les personnages deviennent flous, et en même temps ça me fait quelque chose que Couilles d’âne, comme on l’appelait au bahut, les ait [« lui » à ajouter ici entre virgules] tellement bien accrochées que je ne sois pas obligé de l’imiter [tu t’es bien débrouillé avec cette phrase]. Et j’avance, clé au poing - viking brandissant sa massue, se mordant la langue, grimaçant - vers le redoutable melon [même remarque qu’à Carole] à pattes, l’extravagant amant à la Chevrolet [« à la » introduit un CS]. Le Ricain me regarde, tout chose, les yeux comme des soucoupes, comme s’il avait devant lui un bonzai de Frankenstein [excellente idée !]. Il desserre les poings, lève les mains en l’air en signe de reddition, et dit : Okay, I give up, vous vouloir quoi. Le garagiste s’écarte. Le géant rétrécit [ajouter une virgule pour donner du relief à l’adverbe] bizarrement. Excuser moi à vous, moi fou parce que ami de vous casser voiture, et voiture pas à moi, moi promettre faire attention à voiture… Il regarde tristement la porte [idem qu’à Carole] de la Chevrolet en parlant. Et il poursuit, les larmes aux yeux : Ma vie être heureuse jusqu’à aujourd’hui, vous voir cette voiture, voir la porte, un désastre (des sanglots dans la voix), moi regretter pour votre ami, moi… Il baisse la tête, s’essuie le front. Couilles d’âne, un peu en retrait, inflexible, le menace : Tes excuses, on s’en tape [un peu plat]. Si tu balances pas la némo [jamais entendu. Je veux bien admettre que je ne suis pas une référence… mais ne vaudrait-il pas mieux trouver un terme plus courant ? D’autant que ce n’est pas le choix qui manque], on t’arrache les burnes. T’entraves, mec ? Couilles d’âne, il se fait menaçant, jongle avec le bout de tuyau, fronce les sourcils. Le blaireau pas comprendre, pas savoir ce que nous vouloir. Il faut nous indemniser, je lui dis. Mon compagnon de lutte [bof] agite le tube mortel [sans la v.o. à côté, ça ne peut que paraître bizarre, non ?] ; une avoine avec une arme comme ça et c’est au minimum la blessure craignos [je ne sais pas trop quoi en penser de la blessure « craignos » Est-ce qu’on dirait vraiment de quelqu’un qu’il a une blessure craignaos], et peut-être même plus. Je me remords la langue, méthode Sanislavski. Tueur, gangster, dur-à-cuire, je lui lance mon regard le plus pénétrant [l’adjectif n’est pas très bien choisi]. In-demni-quoi? [pourquoi tu as traduit l’anglais ? Surtout pas !] Le blondinet lui pas comprendre que notre copain ne pourra pas travailler pendant plusieurs jours, qu’il a besoin de fraîche, oui, des dollars pour acheter de l’huile, des patates, du savon, et avec la ferraille qui reste, des susus [j’adore !]. Lui pas comprendre que notre copain est père de cinq enfants, que lui le mettre hors circuit, que lui lui défoncer la tronche, lui péter le tarin, lui exploser une ratiche, et ça être puni par la loi, ici comme ailleurs. De l’argent? Oui, au moins cinq cents, exige Couilles d’âne. Il a pas une paire de burnes XXL pour rien. L’arme s’est muée [« muée » ne va pas trop avec le reste] maintenant en ustensil [orthographe : ustensile] sportif, une batte légère, et Couilles d’âne en batteur impatient d’abattre [bof] ce pivot de la NBA réduit à un pitcher de deuxième zone [même question qu’à Carole, même si, ici, c’est beaucoup mieux traduit]. Okay, moi te donner quatre cents. Il met la main à la poche en voyant qu’on a toujours pas baissé nos armes, et blondinet être lui tous les jours surpris par cubains [« C » majuscule : les Cubains ; il est cubain]. Même si les cubains [Cubains] pardonnent affectueusement à condition qu’il paye l’octroi pour le transit de ses vils poings à travers la chetron du camionneur. Même si les cubains lui serrent la main comme à un ami de longue date. Même si les cubains sourient et disent: Zenkiu, et l’autre réponde [répond]: You are welcome.

Anonyme a dit…

Bon, j'ai réfléchi un peu au surnom, on pourrait l'appeler "Big Burnes" (on a comme ça la petite touche américaine) et on peut employer le verbe "burner": Il a démontré qu'il était tout aussi burné que Maceo... ou quelque chose dans le genre, même si ça me fait un peu penser à Tapie!

Quant au "melon", je ne connaissais pas cette insulte, il faudrait trouver un autre nom de fruit...

Tradabordo a dit…

Caroline en réponse à Carole :

« Big Burnes ». Pourquoi pas ? Même si le parallèle avec Big Foot fait un peu bizarre, non ? Eh oui, il y a des rapprochements (en particulier avec la culture populaire la plus populaire) que le traducteur doit prendre en compte… Parfois ils sont heureux et riches pour la création du sens… d'autre fois, c'est moins intéressant, voire désastreux.
Dans la mesure où ce Huevi-là est le gars courageux par excellence et sachant qu'ici, le courage se mesure de manière bien particulière… pourquoi ne pas aller vers quelque chose qui se dirait volontiers en français et remplirait les critères : The Burne ? J'imagine que certains ont pensé à "Ma couille"… mais là, je n'ai plus l'anglais.

Pour le melon… Pour nécessairement un fruit ?

Tradabordo a dit…

De Brigitte pour Carole :

« Proposition pour Huevi
Pour rebondir sur la proposition de Carole...
1. N'oublions pas que dans le texte , nous avons d'abord Huevi puis Huevon donc nous pourrions rendre Huevi par Burny avec un Y pour faire plus américain puis, dans la suite du texte Big Burny pour Huevon ... et naturellement reprendre le mot "burne" à la place de "couille" comme rappel au surnom de Burny.
2. Quant à "melon", j'ai pensé que "Citrouille à pattes" (il est peut-être roux ?) ou "Coloquinte à pattes" pourrait peut-être rendre la même idée.
Brigitte »