Un billet de Laure L.
Obama président du monde… Ceux qui connaissent « 24 » ou « The West Wing » ont un petit sourire narquois. Mais le sujet est sérieux. Si les séries anglo-saxonnes ont un impact sociologique certain sur le monde occidental et l’inconscient collectif, elles ne sont pas les seules à tenir le marché ! Les telenovelas latino-américaines ont un poids socio-économique fort non seulement dans les pays qui les produisent, mais aussi à l’étranger. Imaginez des milliards de chinois (jusque-là, je le reconnais, c’est facile…), mais imaginez-les maintenant devant leur stélés made in Taiwan et une retransmission de « Betty la Fea ». « Betty la Fea » c’est un phénomène mondial. Cette telenovela colombienne a été adaptée dans de nombreux pays sous des noms aussi exotiques que Ne Rodis Krasivoy ou Jassi Jaissi Koi Nahin en Russie et en Inde mais encore Yo Soy Bea ou Uggly Betty en Espagne et aux États-Unis. La telenovela est à l’Amérique latine ce que les starlettes sont à la croisette ! Ce phénomène prend sa source au XXème siècle dans les feuilletons de la presse écrite. L’évolution se poursuit à travers les feuilletons radiophoniques cubains des années 1940 pour arriver au format télévisuel découpé en une centaine d’épisodes, dont certain d’entre nous sont friands.
Traducteur visualise une situation de crise : un problème de traduction ! Tu sens une référence culturelle dans ton texte mais tu ne la saisis pas parce que tu n’as pas voulu connaître les joies (les peines, les drames et rebondissements formatés) des telenovelas... et comme tu dois traduire « avec amour et abjection » tu ne peux plus ignorer la téléphagie. La telenovela de 18h, 19h ou 20h qu’elle soit à l’eau de rose ou dramatique est un divertissement qu’il est difficile d’ignorer tant il fait partie de la culture latino-américaine.
Tout comme il est difficile d’ignorer le nom de notre nouveau président du monde… En conclusion, voici donc une nouvelle maxime :
Petit Traducteur
Ne soit pas Bêcheur
Et à la telenovela
Intéresse-toi !
Betty la Fea sur You tube :
http://www.youtube.com/watch?v=tpc_YOSC3JE
Traducteur visualise une situation de crise : un problème de traduction ! Tu sens une référence culturelle dans ton texte mais tu ne la saisis pas parce que tu n’as pas voulu connaître les joies (les peines, les drames et rebondissements formatés) des telenovelas... et comme tu dois traduire « avec amour et abjection » tu ne peux plus ignorer la téléphagie. La telenovela de 18h, 19h ou 20h qu’elle soit à l’eau de rose ou dramatique est un divertissement qu’il est difficile d’ignorer tant il fait partie de la culture latino-américaine.
Tout comme il est difficile d’ignorer le nom de notre nouveau président du monde… En conclusion, voici donc une nouvelle maxime :
Petit Traducteur
Ne soit pas Bêcheur
Et à la telenovela
Intéresse-toi !
Betty la Fea sur You tube :
http://www.youtube.com/watch?v=tpc_YOSC3JE
Un article dans Courrier international :
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=81638
7 commentaires:
J'ai un aveu à vous faire : lors de mon premier séjour au Mexique – il y bien longtemps, maintenant – j'étais tombée par hasard sur le très célèbre "Alondra"… J'ai beaucoup rigolé. Mais j'ai quand même regardé l'épisode jusqu'au bout, et le lendemain soir, j'ai exigé d'être rentrée à l'heure pour ne surtout pas manquer la suite. Je n'ai évidemment jamais su comment cela se terminait – d'ailleurs y a-t-il une fin à ces telenovelas ? – mais il n'en reste pas moins que cela demeure un des souvenirs de ce voyage.
Dans le roman « La isla de los amores infinitos » (de Daína Chaviano) dont je vous parle souvent, un chapitre entier était structuré par des références directes et indirectes à un feuilleton radiophonique cubain diffusé avant la Révolution. Le nom n'était pas donné… parce que pour un lecteur latino-américain, cela relevait de l'évidence et sans doute aussi parce que le charme est encore plus grand quand la communauté des lecteurs se retrouve dans l'implicite. Et j'ai dû chercher de quoi il s'agissait pour être certaine de reconstituer correctement le fond des allusions et le sens qu'elles pouvaient donner à mon passage, aux propos et aux pensées du personnage. Cela prouve une fois de plus que le traducteur doit être une éponge : ouvrir les yeux, les oreilles, la bouche pour voir, entendre et manger tout ce qui passe à sa portée… sans rien hiérarchiser et sans rien trouver bizarre. Vive la culture populaire !
Pour répondre à ta question Caroline, oui il y a une fin aux telenovelas...en général elle ne durent que quelques mois.Le shéma narratif est toujours le même,c'est très formaté;)))
Le roman de Mario Vargas Llosa "La Tia Julia y el Escribidor" offre quelques passages savoureux sur les feuilletons radiophoniques également très prisés.
Chère Brigitte, j'attends avec impatience que tu nous sélectionnes un passage particulièrement gratiné du roman de Vargas LLosa pour la rubrique « Votre version de la semaine ». Puis-je compter sur toi pour vendredi prochain ?
À l'attention de Laure G. : mais regarde Les Feux de l'amour… nous en sommes à combien de saisons et en voit-on le bout ?
Ce qu'il y a d'intéressant avec celle choisie par Laure, c'est le succès qu'elle a eu en dehors des seules frontières du monde hispanophone. Un travail sur les différentes traductions et adaptations serait certainement porteur.
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