Sur 10 votants, nous avons les réponses suivantes :
Oui = 3 voix (30%)
Non = 7 voix (70%)
Donc, si je fais une combinaison de ce sondage avec le précédent (la question, je vous le rappelle, était de savoir si traduire faisait de nous des lecteurs différents… et une majorité des votants avait répondu OUI), j'en déduis que c'est effectivement le métier qui nous transforme. Mais alors je m'interroge : qu'est-ce qui fait qu'on est poussé vers la traduction ? N'oubliez pas que nombre de gens ne comprennent pas notre passion (voire notre addiction, n'est-ce pas, Brigitte ?). Il doit par conséquent bien y avoir quelque chose qui déclenche tout cela… autre que la frustration liée à l'incapacité d'écrire soi-même, comme le pense Jean-Marie Saint-Lu. Est-ce le hasard ? Pas très convaincant. Vous allez certainement me parler de vocation. Bien sûr qu'il y a de cela. Mais si l'on exclut la question de la lecture, que reste-t-il dans cette vocation ? La transmission ? Je suis très sincèrement curieuse d'avoir votre avis là-dessus. Et ensuite, que se passe-t-il exactement dans le « processus traductionnel » (vous apprécierez) pour que le lecteur « normal » ou « ordinaire » du départ devienne soudain un lecteur « différent » ? Et, plus étonnant encore, à partir de combien de temps cette mutation s'opère-t-elle ? Reconnaissez qu'envisager le traducteur comme un lecteur mutant est assez amusant. Sans compter qu'il faut aussi se demander si elle est bénéfique ou non, cette mutation. Car que signifie au juste « devenir un lecteur différent parce qu'on traduit » ? Qu'on est un meilleur lecteur ? Un moins bon lecteur ? Un lecteur libéré ? Un lecteur entravé ? Un lecteur qui ne cesse jamais de travailler en même temps qu'il lit ? Êtes-vous harcelé par cette petite phrase : « Tiens, comment je traduirais ça ? » ?
Bien des questions en somme… Si nous y répondions progressivement ?
Bien des questions en somme… Si nous y répondions progressivement ?
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