par Brigitte
Fondée par les frères Vicente et José BOSCH i GRAU, notaire et avocat catalans, la fabrique « El Anís del Mono » fut créée en 1870 à Badalona.
D’abord fabriquée pour un usage familial et interne à l’entreprise, la liqueur d’anis la plus connue d’Espagne s’exporte aujourd’hui dans le monde entier, principalement aux Etats-Unis et en Amérique latine. Elle fait partie, depuis 1975, du Groupe Osborne.
De fabrication artisanale, « El Anís del Mono » est une liqueur (anisette) distillée depuis 130 ans dans les mêmes alambics de cuivre. Son ingrédient de base est l’anis vert, de son nom latin Pimpinilla anisum. L’essence d’anis obtenue par distillation des graines sert de base à sa composition. On y ajoute eau, sirop de sucre raffiné et filtré et alcool.
En 1897, Vicente Bosch, homme d’affaires progressiste et dynamique, eut l’idée novatrice d’organiser un concours d’affiches publicitaires pour promouvoir la vente de sa marque. Les plus grands artistes de l’époque y participèrent. En 1898, les œuvres furent exposées et c’est l’affiche de Ramón CASAS CARBÓ, intitulée « Mona y mono » qui fut choisie.
Ramon CASAS CARBÓ ((1866-1932) peintre et dessinateur, artiste du courant moderniste catalan (Art Nouveau en France) n’était pas inconnu du monde artistique de l’époque. Il s’était essayé comme affichiste sur les murs de son propre bar, le célèbre « Els Quatre Gats » récemment fondé en 1897 en plein cœur de Barcelone où il accueillait écrivains et artistes, organisant discussions littéraires et des expositions (Picasso y réalisa l’une de ses premières expositions).
Considéré comme tête de file de l’affichisme en Catalogne (cartelismo catalán), il se spécialisa dans la création d’affiches et créa par la suite d’autres affiches pour la marque « El Anís del Mono ».
Mais l’impact publicitaire de la marque « El Anís del Mono » est dû également à l’originalité de sa bouteille caractéristique : Vicente BOSCH avait rapporté de Paris un flacon de parfum à sa femme. L’originalité du flacon l’ayant séduit, il en acquit les droits de fabrication industrielle auprès du parfumeur parisien, modifia la forme rectangulaire du flacon en lui donnant une forme cylindrique et en fit le contenant de sa fameuse liqueur, le même depuis décembre 1902, en déclarant à l’époque : « Mi producto será también de gran calidad. Pero en vez de perfumar exteriormente, mi anis lo hará interiormente ».
Quant à l’étiquette non moins originale qui figure sur la célèbre bouteille, elle fut sujet de nombreuses controverses et fit couler beaucoup d’encre :
Sur cette étiquette en forme de losange, figurait à l’origine une femme et un singe. Puis Vicente Bosch commanda à un illustrateur plusieurs dessins pour représenter sa marque. Il choisit celui qui figure toujours sur les étiquettes actuelles : un singe « humanisé » avec la tête caricaturée de Darwin. Certains prétendent que Vicente BOSCH, homme d’affaires progressiste, aurait voulu mettre en avant les théories alors très controversées du célèbre scientifique sur l’évolution des espèces. Le singe tient à la main une feuille sur laquelle figure l’inscription suivante : « Es el mejor. La ciencia lo dijo y yo no miento » ce qui peut porter à croire que la caricature du scientifique inspira simplement l’artiste pour accompagner un slogan publicitaire en avance sur son temps !
À juste titre, Vicente BOSCH peut être considéré comme un novateur et un précurseur en matière de publicité à usage commercial, non seulement en Catalogne mais aussi dans toute l’Espagne. Il fut d’ailleurs le premier à proposer des produits dérivés pour promouvoir sa marque et à oser installer une enseigne publicitaire en plein Madrid, sur la Puerta del Sol en 1913 !
Mais la fameuse bouteille de « El Anís del Mono » a été également source d’inspiration pour plusieurs peintres :
Pablo Picasso fut inspiré à plusieurs reprises par la célèbre anisette dont on dit qu’elle était sa liqueur favorite. Il peignit, entre autres, les deux natures mortes « Botella de anís, confitería y pipa » en 1913 et « Botella de Anís del Mono, vaso de anís y naipe » en 1915.
Juan Grís (1887-1927), ami de Picasso et considéré comme l’un des maîtres du cubisme réalisa en 1914 un collage intitulé « La bouteille d’anis » où apparaît la fameuse étiquette de la marque.
En 1956, ce fut au tour du peintre catalan surréaliste Salvador Dalí de faire figurer la célèbre bouteille sur une nature morte intitulée « Naturaleza muerta viva ».
D’abord fabriquée pour un usage familial et interne à l’entreprise, la liqueur d’anis la plus connue d’Espagne s’exporte aujourd’hui dans le monde entier, principalement aux Etats-Unis et en Amérique latine. Elle fait partie, depuis 1975, du Groupe Osborne.
De fabrication artisanale, « El Anís del Mono » est une liqueur (anisette) distillée depuis 130 ans dans les mêmes alambics de cuivre. Son ingrédient de base est l’anis vert, de son nom latin Pimpinilla anisum. L’essence d’anis obtenue par distillation des graines sert de base à sa composition. On y ajoute eau, sirop de sucre raffiné et filtré et alcool.
En 1897, Vicente Bosch, homme d’affaires progressiste et dynamique, eut l’idée novatrice d’organiser un concours d’affiches publicitaires pour promouvoir la vente de sa marque. Les plus grands artistes de l’époque y participèrent. En 1898, les œuvres furent exposées et c’est l’affiche de Ramón CASAS CARBÓ, intitulée « Mona y mono » qui fut choisie.
Ramon CASAS CARBÓ ((1866-1932) peintre et dessinateur, artiste du courant moderniste catalan (Art Nouveau en France) n’était pas inconnu du monde artistique de l’époque. Il s’était essayé comme affichiste sur les murs de son propre bar, le célèbre « Els Quatre Gats » récemment fondé en 1897 en plein cœur de Barcelone où il accueillait écrivains et artistes, organisant discussions littéraires et des expositions (Picasso y réalisa l’une de ses premières expositions).
Considéré comme tête de file de l’affichisme en Catalogne (cartelismo catalán), il se spécialisa dans la création d’affiches et créa par la suite d’autres affiches pour la marque « El Anís del Mono ».
Mais l’impact publicitaire de la marque « El Anís del Mono » est dû également à l’originalité de sa bouteille caractéristique : Vicente BOSCH avait rapporté de Paris un flacon de parfum à sa femme. L’originalité du flacon l’ayant séduit, il en acquit les droits de fabrication industrielle auprès du parfumeur parisien, modifia la forme rectangulaire du flacon en lui donnant une forme cylindrique et en fit le contenant de sa fameuse liqueur, le même depuis décembre 1902, en déclarant à l’époque : « Mi producto será también de gran calidad. Pero en vez de perfumar exteriormente, mi anis lo hará interiormente ».
Quant à l’étiquette non moins originale qui figure sur la célèbre bouteille, elle fut sujet de nombreuses controverses et fit couler beaucoup d’encre :
Sur cette étiquette en forme de losange, figurait à l’origine une femme et un singe. Puis Vicente Bosch commanda à un illustrateur plusieurs dessins pour représenter sa marque. Il choisit celui qui figure toujours sur les étiquettes actuelles : un singe « humanisé » avec la tête caricaturée de Darwin. Certains prétendent que Vicente BOSCH, homme d’affaires progressiste, aurait voulu mettre en avant les théories alors très controversées du célèbre scientifique sur l’évolution des espèces. Le singe tient à la main une feuille sur laquelle figure l’inscription suivante : « Es el mejor. La ciencia lo dijo y yo no miento » ce qui peut porter à croire que la caricature du scientifique inspira simplement l’artiste pour accompagner un slogan publicitaire en avance sur son temps !
À juste titre, Vicente BOSCH peut être considéré comme un novateur et un précurseur en matière de publicité à usage commercial, non seulement en Catalogne mais aussi dans toute l’Espagne. Il fut d’ailleurs le premier à proposer des produits dérivés pour promouvoir sa marque et à oser installer une enseigne publicitaire en plein Madrid, sur la Puerta del Sol en 1913 !
Mais la fameuse bouteille de « El Anís del Mono » a été également source d’inspiration pour plusieurs peintres :
Pablo Picasso fut inspiré à plusieurs reprises par la célèbre anisette dont on dit qu’elle était sa liqueur favorite. Il peignit, entre autres, les deux natures mortes « Botella de anís, confitería y pipa » en 1913 et « Botella de Anís del Mono, vaso de anís y naipe » en 1915.
Juan Grís (1887-1927), ami de Picasso et considéré comme l’un des maîtres du cubisme réalisa en 1914 un collage intitulé « La bouteille d’anis » où apparaît la fameuse étiquette de la marque.
En 1956, ce fut au tour du peintre catalan surréaliste Salvador Dalí de faire figurer la célèbre bouteille sur une nature morte intitulée « Naturaleza muerta viva ».
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