vendredi 3 juillet 2009

Deuxième bilan tradabordien, par Brigitte

En photo : Le Monstre à Zacharie par Mathieu Latulippe

Ce message était destiné à être publié hier (désolée Brigitte…).

Il est 14 H 53. Je viens de terminer la rédaction de ce petit post, je suis loin et en vacances (enfin) mais toujours de tout cœur avec vous !
Si je devais trouver un titre à ce post, je serai bien embarrassée. Étant cinéphile à mes heures plusieurs titres m’ont inspirée… avec humour toujours…
« La vie est un long fleuve tranquille » (Façon de parler)
« Femme(s) au bord de la crise de nerfs » (Je me soigne)
« Seul(e) au monde » ou « La solitude du coureur de fond »
« Les Aventuriers de l’Arche… Perdue ?»

À vous de choisir le titre qui vous paraît le mieux adapté !

Comme l’a très justement constaté notre Capitaine, il est vrai que je ne suis guère bavarde à l’heure de parler de moi, de ce que je fais, de ce que je pense… bref, j’ai toujours préféré agir que parler, et jalousement utiliser mon précieux temps à traduire tout ce qui me tombe sous la main. Et, je l’avoue (pas honteusement mais fièrement), je suis devenue au cours de cette année une véritable « adicta ». Souvenez-vous, si nous avions rebaptisé le blog « Tradadictos », ce n’était pas pour rien !
J’avais déjà fait un petit bilan dans un article du 14 mai mais qu’à cela ne tienne… vous l’aurez-voulu, pour une fois je vais être un peu (trop) bavarde…
En ce jour important de « Rencontres au Troisième type », où les nouvelles apprenties fraîchement sélectionnées avec grand mérite vont rencontrer les ex-apprenties et leur nouveau Capitaine, je ne me montrerai pas avare de mes péripéties, ni de mon expérience et je vous conterai mon année tradabordienne par le menu…
Permettez-moi tout d’abord, de préciser une petite chose, car les nouvelles recrues ou les personnes qui nous lisent pourraient se faire de fausses idées : lorsque Caroline évoque dans ses commentaires ma « formation à distance », ne vous imaginez pas que j’ai suivi des cours privés et personnalisés par correspondance ! Non, non, j’ai bel et bien assisté à tous les cours du mardi et du mercredi à l’Université de Bordeaux 3 Montaigne, tant qu’il y en a eu ! J’ai participé également aux fréquents ateliers tutorés du Mercredi après-midi (petite pensée pour Olivier qui quitta le navire en cours d’aventure !) ateliers que ma tutrice préférée (!) – le Capitaine en personne – a bien voulu organiser et ce, au-delà des quelques séances prévues initialement (Merci !).
Comme vous l’aurez compris, la « double casquette » d’enseignante et d’étudiante n’a pas été des plus faciles à porter pour moi et cette année s’est avérée à plus d’un titre un véritable « parcours de combattant » : Professeur d’espagnol certifiée mais TZR (comprenez remplaçante) « titulaire » (comprenez « à vie »), j’ai dû jongler entre 2 établissements (Seulement 2, Caroline !). Pour ajouter un peu de « piment » à cela, deux établissements bien différents : un collège avec des classes de 4ème et 3ème et un Lycée Professionnel (Je ne suis pas PLP, pas formée pour, mais peu importe !) avec des classes de BEP (sans espagnol à l’examen final) et de secondes professionnelles (contraints et forcés de faire de l’espagnol !).
Naturellement, comme j’ai demandé à me faire libérer le Mardi et Mercredi en semaine (pour assister aux cours de Master à Bordeaux, pardi !), il m’en a coûté des journées de 6 de cours épuisantes, entre les deux établissements, groupées sur 3 jours de la semaine mais étalées de 8h du matin à 18 H l’après-midi : un emploi du temps « gruyère » (comprenez, avec des trous), 7 salles différentes pour 9 heures de cours au collège, des niveaux de cours très différents et tout à faire : les cours et les évaluations ne se préparent pas tout seuls et les évaluations ne se corrigent pas non plus par l’opération du Saint-Esprit !
Une situation « idyllique », en somme…
Voilà pour le chapitre professionnel !
Si vous le voulez bien, ajoutons à cela, un petit chapitre « géographie » car sinon la situation ne serait pas assez drôle : je vis en Dordogne à Sarlat. Sarlat, « Perle du Périgord Noir » pour certains (Merci à André Malraux pour la restauration du Patrimoine) et que certaine (Private joke) qualifie aussi, à juste titre, d’ « Usine à touristes ». Pour vous situer un peu, le département de la Dordogne s’étend jusqu’à la limite de la Corrèze et du Lot. Sarlat aussi !!! Concrètement, un paysage boisé, vallonné et varié : beaucoup de virages, de brouillard et de verglas l’hiver… de camions de bois et de chevreuils en automne, de caravanes et de camping cars l’été ! Au choix : 440 kms aller-retour par l’autoroute (16 euros de péage… les Autoroutes de France » vous souhaitent bonne route !) ou 180 kms par les nationales mais au minimum 2 heures 45 de trajet aller voire 3 heures (parfois pour seulement 2 heures de cours ou même 0 !)
Quant aux trains Sarlat-Bordeaux, pour y aller ça va, le problème est que si vous avez cours le soir jusqu’à 18 h à l’Université, il vaut mieux prévoir votre sac de couchage pour dormir sur le campus car vous ne pouvez plus rentrer chez vous mais non, au fait, au cas où vous l’auriez oublié… vous devez être « fraîche et dispose » pour assurer 6 heures de cours dès le lendemain à 8heures « pétantes » et tenir le choc jusqu’à 18 h sur deux établissements !!!
Voilà pour le chapitre « Géographie et Transports » !
Alors oui, effectivement, on peut parler de « formation à distance, forcée » !
Paradoxalement, c’est peut-être à la fois cette distance géographique, cet isolement, ces contraintes matérielles et professionnelles qui ont entraîné ma connexion quasi permanente et mon addiction progressive au Blog Tradabordo et, pour une fois, la formule « Loin des yeux, loin du cœur » ne s’est pas révélée juste : je veux dire par là que si mes pieds étaient à Sarlat, mon cœur était à Bordeaux via Tradabordo !
Alors je dirai que le blog a été à la fois « mon port d’attache » et « ma bouée de sauvetage », mon lien virtuel mais bien réel avec cette formation de Master, lorsque mes contraintes professionnelles m’empêchaient d’assister aux cours. Pour plaisanter avec Caroline, ce blog que nous avons surnommé « La bête » est vorace, glouton, insatiable et il faut l’alimenter continuellement, vous verrez, chères nouvelles apprenties, ne le négligez pas ! Soyez généreuses avec « Ce gentil monstre glouton », « Donnez-lui chaque jour son pain quotidien » : un thème, une version, une référence, un article, une trouvaille, un simple lien, une anecdote, votre avis… « Le monstre » avale tout ce qui lui tombe sous la dent mais il ne mord pas et ne vous dévorera pas non plus !
Jamais un instant je me suis dit « mais que diable fais-je dans cette galère ? ». J’ai nourri « La bête » cette année de quelques 95 versions, 30 thèmes, environ 40 posts de références culturelles, 11 traductions françaises recopiées, sans compter les nombreux billets, les commentaires et débats via le blog, les petits « tuyaux », les liens et références communiqués, les recherches de traductions non référencées pour le Nadal et le Planeta. Je n’ai pas compté mon temps et j’ai toujours fait les choses avec grand plaisir. Et, vous voyez, je suis toujours là, bien vivante, je n’en suis pas morte, bien au contraire, je me suis enrichie et nourrie chaque jour de mon propre travail et de ces échanges via le blog !
N’oublions pas, surtout, que derrière tout cela, notre Commandant de Bord sait mener sa barque avec une main experte, « faisant feu de tout bois ». N’hésitez donc pas à proposer, suggérer, innover… vous êtes à bord pour joindre l’utile à l’agréable, donc faites-vous surtout plaisir et régalez-vous aussi comme je l’ai fait moi-même !
Et surtout, SURTOUT, un grand MERCI à toi, Caroline, sans qui tout cela ne serait rien et sans qui j’aurais peut-être quitté le navire depuis longtemps. MERCI pour ces nombreux échanges fructueux, amicaux, professionnels, ces INNOMBRABLES mails hors blog qui ont su me faire « tenir le choc » pendant toute cette année pleine de péripéties en tous genres. MERCI pour tes encouragements, MERCI pour tes gentils compliments (c’est trop !), MERCI pour tes mercis !

BIENVENUE AUX NOUVELLES APPRENTIES, BON VOYAGE A BORD DE TRADABORDO ET BON VENT A TOUTES !

P.S. : Désolée, Caroline, je n’ai pas eu le temps de te faire un post chiffré plus détaillé comme tu les aimes tant !

8 commentaires:

Tradabordo a dit…

Chère Brigitte,
Ah oui, tu as dû te faire violence pour en dire autant. C'est gentil à toi de t'être livrée un peu… Nous avons parlé de toi hier, évidemment (c'était pour nous aussi un peu l'heure des bilans…), et j'ai justement évoqué ta situation, ton investissement dans la formation via le blog… tes difficultés matérielles pour assurer… m'attardant sur mon principal regret te concernant : à savoir l'impossibilité dans laquelle tu étais d'assister aux ateliers de traduction collective du jeudi, qui, rétrospectivement, me semblent parmi les plus importants. Que ce soit bien clair, je ne dis pas cela parce qu'il s'agit de mon cours – un autre traducteur professionnel le faire différemment mais sans doute tout aussi bien… car nombre de traducteurs professionnels sont de bons pédagogues dans la mesure où ayant beaucoup réfléchi à leur pratique, ils sont compétents pour en parler et, surtout, heureux de la transmettre –, mais parce que je crois que c'est dans l'échange que les principaux progrès ont été faits cette année. Oui, j'y ai beaucoup réfléchi et ma conclusion est que pour éviter de perdre ce temps précieux de l'apprentissage sur le tas – qui vous fait vous installer dans des mécanismes parfois justes et parfois pas – il faut beaucoup parler avec les autres, être confronté à l'incompréhension vis-à-vis de sa trad, à l'étonnement, à la demande de précisions, de nuances… à la remise en cause… ou à l'approbation. C'est sans doute la raison pour laquelle j'ai employé à ton sujet l'expression « Formation à distance »… et la raison pour laquelle je crois indispensable que tu puisses suivre ce cours l'année prochaine, si tu en as la possibilité. Et ce, précisément parce que tu as beaucoup traduit…
A priori, ce sera toujours le jeudi… Essaie de te libérer.

Nathalie a dit…

J'ai lu ton billet avec beaucoup de plaisir et je constate que tu ne perds pas ton sens de l'humour, quelles que soient les circonstances ! J'espère que tu poursuivras l'aventure tradabordienne, l'an prochain, si ce n'est en présentiel (pour les ateliers du jeudi) du moins à distance (via le blog). Tu ne peux pas nous abandonner...

Brigitte a dit…

Avec ce que vient de préciser Caroline dans son commentaire précédent, insistant sur la nécessité d'assister à l'Atelier Collectif du jeudi, il est à présent quasiment clair pour moi que je ne pourrai terminer la formation complète ...En effet, si les cours communs ont lieu le Lundi comme cette année, il me sera matériellement, physiquement et mathématiquement impossible de faire 2 aller-retour Sarlat-Bordeaux chaque semaine et surtout placer 18 heures de cours (N'oublions pas que je suis enseignante) sur seulement 2 journées et demie...Faites le compte vous-même !
Sachant de surcroît que les emplois du temps de collèges et lycées sont faits en ce moment-même et ceux de l'Université plus tard ...Je vous laisse le soin d'en tirer les évidentes conclusions.
Je regrette simplement qu'on ne m'ait pas posé les choses en ces termes plus tôt, j'aurais au moins été fixée sur mon sort.
J'attends de savoir où je vais travailler l'an prochain et dans quelles conditions et je prendrai la décision qui s'impose.
Nathalie, toi qui as eu la chance de pouvoir suivre cette formation complète, sache que tout le monde compte sur toi pour nous faire part de ta riche expérience !J'espère que tes projets professionnels aboutiront et qu'avant cela tu passeras d'excellents vacances reposantes !

Tradabordo a dit…

Allons, Brigitte, il s'agit pour moi d'un constat, que je fais après discussion avec les apprenties, hier… et, plus encore, en réponse à de nombreuses questions qu'on me pose par mail. Et dans mon commentaire, il n'y avait pas de surprise de dernière minute à ton intention ; nous avons déjà réglé le sujet de la manière que tu sais… pour ce qui est de ton cas, tu n'ignores pas, en effet, que ces ateliers te font défaut – nous en avons parlé ensemble à maintes reprises, de même que des arrangements que nous pourrions imaginer… Pas d'acrimonie, donc…

Brigitte a dit…

Rassure-toi, Nathalie, je ne vous abandonne pas !
D'ailleurs, à ce propos, donne-moi de plus amples informations sur la CAT,car en tant qu'"ex-apprentie" de la promo Anne DACIER 2008/2009, j'adhère évidemment sur le champ !
A tout de suite, donc !

Brigitte a dit…

Oui, Caroline, j'en suis tout à fait consciente : ces ateliers conviviaux et riches d'enseignement, de rencontres avec les professionnels aussi, m'ont vraiment fait défaut et constituent d'ailleurs tout l'intérêt de cette formation professionnelle !

Nathalie a dit…

C'est Jacqueline qui a eu l'idée de créer une association qui regrouperait les anciennes de Tradabordo, pour nous permettre de rester en contact les unes avec les autres. J'avais dans l'idée de promouvoir un marrainage et c'est aussi ce que va proposer l'asso pour aider les nouvelles au cours de leur année d'apprentissage. CAT devrait voir le jour à la rentrée. Pour ce qui est des réunions, on envisage une rencontre mensuelle et/ou des interventions ponctuelles en fonction des besoins (et des possibilités) des unes et des autres. Tu seras bien évidemment membre à part entière de cette asso (une raison supplémentaire de venir à Bordeaux, non ?).

Brigitte a dit…

Parfait, Nathalie, merci pour ces précisions !