Dans quelques jours, nous allons fièrement franchir la barre du 3000e post sur notre blog. Pour fêter cela, j'ai fait appel (comme pour le 1000e et le 2000e… car une tradition est une tradition) à Jacqueline, de la promo Anne Dacier.
Voici son texte :
En ce temps-là, l’empereur des posts1 s’ennuyait fort. De rayonnage en rayonnage, il avait tout lu, tout vu, tout entendu. De voyage en voyage, il avait fait trois fois le tour de la terre, de sa bibliothèque veux-je dire, évidemment. Les ans lui pesaient. Tenez, il avait froid aux pieds et Jeanne au bûcher qui les enveloppait ne parvenait pas à les réchauffer. Il se traînait à la fenêtre et priait : « Anne, ma sœur Anne »…mais la pauvrette ne voyait rien venir que l’herbe qui mouroie et le ciel qui flamboie. Alors elle sonna la charge et tous à la rescousse les livres bien-aimés, se prêtèrent à son jeu et l’allèrent consoler.
L’empereur des posts fut très entouré, les trois mousquetaires lui firent une haie d’honneur et un rempart de leurs épées, l’Ecclésiaste en sa main droite alla se loger, les uns bravache et l’autre résigné avaient comme un air de famille. Alors tous s’animent et dans une sarabande folle, trois mille post en délire tourbillonnent deux années en arrière ; les livres l’un après l’autre sautent des étagères et se mettent à construire patiemment leur muraille… Au loin Sancho pressa sa mule, son maître avait vu juste, la fête était bien là et qu’importe après tout si les ailes du moulin n’étaient que de papier, l’important, c’est d’y croire
Cependant, la muraille montait, elle était si haute à présent qu’une douce chaleur se répandait dans son sein apaisé, les post enguirlandés dansaient autour de lui. « Dame, se dit sa majesté ragaillardie, mon corps est lourd et las mais du moins je peux le penser et le dire et même le traduire », car tout est question d’interprétation, n’est-ce pas, de je et de jeux dans ce grand théâtre du monde. A cette pensée notre ami fut tout retourné.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Il s’assoupit, bercé et quand il se réveilla, simple post-it était devenu. Personne ne le crut. Le siècle a ses légendes et la mer au plus près permet d’appareiller à toute heure pour une autre aventure, une autre lecture du temps, une traduction longue, si longue… Tant il est vrai qu’il n’est de pur bonheur et de sage raison qu’en folies littéraires.
« Caramba ! » dit le maure et mon père : «cette leçon vaut bien…un it post sans doute », et le chapeau tomba et le post s’envola… au bout de trois, un, deux, trois : croisez les bras !
À tous mes collègues bâtisseurs de la 3ème génération, avec mes vœux sincères pour cette rude et passionnante histoire : celle qu’ils vont écrire à leur tour au long de cette année. Jacqueline
1- voir éditions des 18 juin 2009 et 16 janvier 2010.
Voici son texte :
Le IT POST
En ce temps-là, l’empereur des posts1 s’ennuyait fort. De rayonnage en rayonnage, il avait tout lu, tout vu, tout entendu. De voyage en voyage, il avait fait trois fois le tour de la terre, de sa bibliothèque veux-je dire, évidemment. Les ans lui pesaient. Tenez, il avait froid aux pieds et Jeanne au bûcher qui les enveloppait ne parvenait pas à les réchauffer. Il se traînait à la fenêtre et priait : « Anne, ma sœur Anne »…mais la pauvrette ne voyait rien venir que l’herbe qui mouroie et le ciel qui flamboie. Alors elle sonna la charge et tous à la rescousse les livres bien-aimés, se prêtèrent à son jeu et l’allèrent consoler.
L’empereur des posts fut très entouré, les trois mousquetaires lui firent une haie d’honneur et un rempart de leurs épées, l’Ecclésiaste en sa main droite alla se loger, les uns bravache et l’autre résigné avaient comme un air de famille. Alors tous s’animent et dans une sarabande folle, trois mille post en délire tourbillonnent deux années en arrière ; les livres l’un après l’autre sautent des étagères et se mettent à construire patiemment leur muraille… Au loin Sancho pressa sa mule, son maître avait vu juste, la fête était bien là et qu’importe après tout si les ailes du moulin n’étaient que de papier, l’important, c’est d’y croire
Cependant, la muraille montait, elle était si haute à présent qu’une douce chaleur se répandait dans son sein apaisé, les post enguirlandés dansaient autour de lui. « Dame, se dit sa majesté ragaillardie, mon corps est lourd et las mais du moins je peux le penser et le dire et même le traduire », car tout est question d’interprétation, n’est-ce pas, de je et de jeux dans ce grand théâtre du monde. A cette pensée notre ami fut tout retourné.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Il s’assoupit, bercé et quand il se réveilla, simple post-it était devenu. Personne ne le crut. Le siècle a ses légendes et la mer au plus près permet d’appareiller à toute heure pour une autre aventure, une autre lecture du temps, une traduction longue, si longue… Tant il est vrai qu’il n’est de pur bonheur et de sage raison qu’en folies littéraires.
« Caramba ! » dit le maure et mon père : «cette leçon vaut bien…un it post sans doute », et le chapeau tomba et le post s’envola… au bout de trois, un, deux, trois : croisez les bras !
À tous mes collègues bâtisseurs de la 3ème génération, avec mes vœux sincères pour cette rude et passionnante histoire : celle qu’ils vont écrire à leur tour au long de cette année. Jacqueline
1- voir éditions des 18 juin 2009 et 16 janvier 2010.
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