Al entrar en el aparcamiento subterráneo casi se empotró contra la trasera de un automóvil rojo. El otro conductor sacó la cabeza por la ventanilla: una coronilla rala, unas mejillas blancas y enrojecidas, unos ojos hinchados. Perdona, chico, pero hay un cretino que ha ocupado mi plaza. Era Matías. César dio marcha atrás para facilitarle la maniobra, y el coche rojo retrocedió zumbando, derrapando y rasguñándose el costado contra una de las columnas de hormigón. Matías se apeó hecho una furia: Maldita la leche que, me cago en la, hay que joderse con el. Mascullaba imprecaciones mitad para sí, mitad para César; y también para el magullado alerón del auto, y sobre todo para el encargado del aparcamiento, que venía ahora hacia ellos envuelto en un mono untado de grasa: despacio, muy despacio, como si quisiera dar tiempo a que Matías se vaciara de maldiciones; o quizá simplemente por fastidiar. Que quién ha sido el imbécil que ha metido un coche en mi plaza. El tipo se rascó la barbilla, se encogió de hombros: Son órdenes, yo no sé nada. ¿Órdenes? ¿Qué órdenes? A mí me han dicho que a partir de hoy esa plaza es del señor Martínez, respondía cazurramente el otro, escupiendo de cuando en cuando alguna brizna invisible de materia, como si tuviera en la lengua una hebra de tabaco que no acabara de expulsar. Matías abrió la boca, la cerró. Y César pensó: Está acabado. Quién lo ha ordenado, preguntó el mediomuerto con voz ronca.
Rosa Montero, Amado amo
***
Sonita nous propose sa traduction :
En entrant dans le stationnement il faillit rentrer dans la partie arrière d’une automobile rouge. L’autre conducteur sortit la tête par la vitre : le sommet du crâne peu garni, les joues blanches empourprées, les yeux enflés. Pardon, mon garçon, mais il y a un crétin qui a occupé ma place. C’était Matías. César fit marche arrière pour lui faciliter la manœuvre, et la voiture rouge recula en ronflant, en dérapant et en rayant le flanc contre l’une des colonnes de béton. Matías sortit de la voiture, furieux : putain, bordel de merde, fais chier. Il marmonnait des imprécations à moitié envers lui, à moitié envers César ; et aussi envers l’aileron malheureux de la voiture, et surtout envers le responsable du parking, qui se dirigeait maintenant vers eux vêtu d’une salopette enduite de graisse : lentement, très lentement, comme s’il voulait laisser le temps à Matías de finir de maudire ; ou, peut-être simplement pour agacer. C’est qui l’imbécile qui a garé une voiture sur ma place. Le gars se gratta la barbe, haussa les épaules : ce sont des ordres. Moi, je ne sais rien. Des ordres ? Comment ça, des ordres ? À moi, on m’a dit qu’à partir d’aujourd’hui cette place est à M. Martinez, répondait avec niaiserie l’autre, en crachant de temps en temps un quelconque brin invisible de matière, comme s’il avait du tabac à rouler sur la langue qu’il ne terminait pas d’expulser. Matías ouvrit la bouche, la ferma. Et, César pensa : C’en est fini pour lui. Qui l’a ordonné demanda le zombie d’une voix rauque.
En entrant dans le stationnement il faillit rentrer dans la partie arrière d’une automobile rouge. L’autre conducteur sortit la tête par la vitre : le sommet du crâne peu garni, les joues blanches empourprées, les yeux enflés. Pardon, mon garçon, mais il y a un crétin qui a occupé ma place. C’était Matías. César fit marche arrière pour lui faciliter la manœuvre, et la voiture rouge recula en ronflant, en dérapant et en rayant le flanc contre l’une des colonnes de béton. Matías sortit de la voiture, furieux : putain, bordel de merde, fais chier. Il marmonnait des imprécations à moitié envers lui, à moitié envers César ; et aussi envers l’aileron malheureux de la voiture, et surtout envers le responsable du parking, qui se dirigeait maintenant vers eux vêtu d’une salopette enduite de graisse : lentement, très lentement, comme s’il voulait laisser le temps à Matías de finir de maudire ; ou, peut-être simplement pour agacer. C’est qui l’imbécile qui a garé une voiture sur ma place. Le gars se gratta la barbe, haussa les épaules : ce sont des ordres. Moi, je ne sais rien. Des ordres ? Comment ça, des ordres ? À moi, on m’a dit qu’à partir d’aujourd’hui cette place est à M. Martinez, répondait avec niaiserie l’autre, en crachant de temps en temps un quelconque brin invisible de matière, comme s’il avait du tabac à rouler sur la langue qu’il ne terminait pas d’expulser. Matías ouvrit la bouche, la ferma. Et, César pensa : C’en est fini pour lui. Qui l’a ordonné demanda le zombie d’une voix rauque.
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