Nadie entendió jamás la razón de aquella guerra.
Y es que era -como la mayoría- una guerra irracional. Quizá la más irracional de todas ellas.
Hacía meses que los aldeanos comentaban que día a día se iba aproximando, pero ninguno de ellos tomó clara conciencia del peligro hasta que una tranquila mañana Ajím Biklia, cuyo pupitre era el más cercano a la ventana, se puso en pie de un salto para exclamar señalando hacia fuera:
- ¡Un muerto! Allí hay un muerto!
La señorita Margaret estuvo a punto de expulsarle airadamente temiendo que se tratara de una más de sus estúpidas bromas, pero ante la terca insistencia prestó atención y tuvo que buscar apoyo en la pizarra al comprobar que, efectivamente, el cadáver de un hombre descendía mansamente por el centro del río.
Los muchachos abandonaron de inmediato el aula, al poco se les unieron los chiquillos del curso inferior, y fue así como una treintena de niños y sus dos profesoras se agolparon a orillas del tranquilo riachuelo para observar en silencio cómo el agua arrastraba una masa oscura que flotaba boca abajo, como si buscara en el limo del fondo un hálito de la vida que le había abandonado corriente arriba.
Y es que era -como la mayoría- una guerra irracional. Quizá la más irracional de todas ellas.
Hacía meses que los aldeanos comentaban que día a día se iba aproximando, pero ninguno de ellos tomó clara conciencia del peligro hasta que una tranquila mañana Ajím Biklia, cuyo pupitre era el más cercano a la ventana, se puso en pie de un salto para exclamar señalando hacia fuera:
- ¡Un muerto! Allí hay un muerto!
La señorita Margaret estuvo a punto de expulsarle airadamente temiendo que se tratara de una más de sus estúpidas bromas, pero ante la terca insistencia prestó atención y tuvo que buscar apoyo en la pizarra al comprobar que, efectivamente, el cadáver de un hombre descendía mansamente por el centro del río.
Los muchachos abandonaron de inmediato el aula, al poco se les unieron los chiquillos del curso inferior, y fue así como una treintena de niños y sus dos profesoras se agolparon a orillas del tranquilo riachuelo para observar en silencio cómo el agua arrastraba una masa oscura que flotaba boca abajo, como si buscara en el limo del fondo un hálito de la vida que le había abandonado corriente arriba.
Alberto Vázquez Figueroa, África llora
***
Marie G. nous propose sa traduction :
Personne ne comprit jamais la raison de cette guerre. D'ailleurs, c'était -comme la plupart des guerres- une guerre irrationnelle. Peut-être la plus irrationnelle de toutes. Cela faisait des mois que les villageois discutaient du fait qu'elle s'approchait de jour en jour. Mais aucun d'entre eux n'avaient vraiment conscience du danger jusqu'à un matin ordinaire où Ajim Birkia, dont le pupitre était le plus près de la fenêtre, se leva tout d'un coup pour s'exclamer en montrant du doigt dehors :
— Un mort ! Là-bas, il y a un mort !
Mademoiselle Margaret, très irritée, était sur le point de l'expulser craignant qu'il s'agisse d'une autre de ses blagues stupides, mais devant l'insistance tenace du jeune garçon, elle lui prêta attention et dut s'appuyer contre le tableau au moment de voir qu'effectivement, le cadavre d'un homme dévalait paisiblement au milieu du fleuve.
Les garçons quittèrent immédiatement leur classe ; peu de temps après, vinrent les rejoindre les enfants du cours inférieur. C'est ainsi qu'une trentaine d'enfants et leurs deux professeurs se rassemblèrent au bord du ruisseau tranquille pour observer en silence comment l'eau emportait une masse obscure qui flottait sur le ventre, comme si elle cherchait, dans le limon au fond du ruisseau, un souffle de vie qui l'avait abandonné en amont.
Personne ne comprit jamais la raison de cette guerre. D'ailleurs, c'était -comme la plupart des guerres- une guerre irrationnelle. Peut-être la plus irrationnelle de toutes. Cela faisait des mois que les villageois discutaient du fait qu'elle s'approchait de jour en jour. Mais aucun d'entre eux n'avaient vraiment conscience du danger jusqu'à un matin ordinaire où Ajim Birkia, dont le pupitre était le plus près de la fenêtre, se leva tout d'un coup pour s'exclamer en montrant du doigt dehors :
— Un mort ! Là-bas, il y a un mort !
Mademoiselle Margaret, très irritée, était sur le point de l'expulser craignant qu'il s'agisse d'une autre de ses blagues stupides, mais devant l'insistance tenace du jeune garçon, elle lui prêta attention et dut s'appuyer contre le tableau au moment de voir qu'effectivement, le cadavre d'un homme dévalait paisiblement au milieu du fleuve.
Les garçons quittèrent immédiatement leur classe ; peu de temps après, vinrent les rejoindre les enfants du cours inférieur. C'est ainsi qu'une trentaine d'enfants et leurs deux professeurs se rassemblèrent au bord du ruisseau tranquille pour observer en silence comment l'eau emportait une masse obscure qui flottait sur le ventre, comme si elle cherchait, dans le limon au fond du ruisseau, un souffle de vie qui l'avait abandonné en amont.
***
Alexandra nous propose sa traduction :
Jamais personne n'avait compris la raison de cette guerre. Qui plus est c'était -comme la plupart- une guerre irrationnelle. Peut-être même la plus irrationnelle de toutes. Cela faisait des mois que les villageois commentaient qu’ elle s'approchait, de jour en jour, mais aucun d'entre eux ne prit clairement conscience du danger jusqu'au jour où, par une matinée tranquille, Ajim Biklia, dont le pupitre était le plus proche de la fenêtre, se leva rapidement pour s'exclamer désignant vers dehors :
- Un mort ! Il y a un mort là-bas !
Mademoiselle Margaret, l’air irrité, était sur le point de l'expulser craignant qu'il ne s'agisse d'une de ses stupide blague de plus mais face à son insistance entêtée, elle prêta attention et dut prendre appui sur le tableau au même moment où elle vérifiait qu' effectivement le cadavre d'un homme descendait paisiblement le long du fleuve.
Les enfants quittèrent de suite leur salle, en peu de temps les petits de la classe inférieure furent réunis, et ainsi une trentaine d'enfants et leurs deux professeurs se rassemblaient sur les bords du long fleuve tranquille pour observer en silence comment l'eau emportait une masse obscure qui flottait sur le ventre, comme si il recherchait dans le limon au fond un souffle de vie qui l'avait abandonné le courant plus bas.
Jamais personne n'avait compris la raison de cette guerre. Qui plus est c'était -comme la plupart- une guerre irrationnelle. Peut-être même la plus irrationnelle de toutes. Cela faisait des mois que les villageois commentaient qu’ elle s'approchait, de jour en jour, mais aucun d'entre eux ne prit clairement conscience du danger jusqu'au jour où, par une matinée tranquille, Ajim Biklia, dont le pupitre était le plus proche de la fenêtre, se leva rapidement pour s'exclamer désignant vers dehors :
- Un mort ! Il y a un mort là-bas !
Mademoiselle Margaret, l’air irrité, était sur le point de l'expulser craignant qu'il ne s'agisse d'une de ses stupide blague de plus mais face à son insistance entêtée, elle prêta attention et dut prendre appui sur le tableau au même moment où elle vérifiait qu' effectivement le cadavre d'un homme descendait paisiblement le long du fleuve.
Les enfants quittèrent de suite leur salle, en peu de temps les petits de la classe inférieure furent réunis, et ainsi une trentaine d'enfants et leurs deux professeurs se rassemblaient sur les bords du long fleuve tranquille pour observer en silence comment l'eau emportait une masse obscure qui flottait sur le ventre, comme si il recherchait dans le limon au fond un souffle de vie qui l'avait abandonné le courant plus bas.
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