Exercice d'écriture spécial Caroline, Volet 5 : À travers les yeux du chat de Julie
Le texte de Julie :
Je suis fatiguée. Qu’est-ce que je suis fatiguée !
J’aimerais bien voir le monde autrement, ne serait-ce qu’une journée, pouvoir paresser sans que cela ne pose de problèmes à personne.
Ne pas avoir à répondre au téléphone, ni aux mails…
Mon chat par exemple, il a la belle vie ! Comme j’aimerais passer mes journées à dormir au soleil, à courir, à manger, à me faire câliner quand j’en ai envie, à ne pas recevoir de reproches de la part de mon patron et juste entendre que je suis douce et mignonne.
Le texte « métamorphosé » :
Tu veux savoir comment je me sens, Chouchou, hein, c'est ça… ? Ben je vais te le dire, puisque tu insistes, que oui, je vais te le dire, et attends voir, en un mot comme en cent même : je suis fatiguée, voilà ce que j'ai, voilà comment je me sens. Et j'ai pas quarante ans. Oh mon Dieu oui, vidée, ratatinée, lessivée, au bout du rouleau… ! L'impression d'être comme ces vieilles grues rouillées qui grincent sur les chantiers navals. Et pourtant, crois-moi, ça n'est pas de gaité de cœur que je te fais cet aveu. Ça me met dans une belle position, tiens. Je te l'avoue… Maintenant que j'ai ouvert les vannes, autant aller jusqu'au fond. Je te l'avoue, moi, si je pouvais choisir et lui demander quelque chose, une faveur, comme ça, au petit Jésus, ce serait de tout recommencer à zéro, d'être de nouveau cette belle jeune fille qu'on m'a chanté que j'étais, un soir, alors que j'avais pas encore seize ans et qu'on était allées danser avec Marie et les autres filles du village. C'est tout simple, figure-toi : j’aimerais regarder le monde autrement, ne serait-ce qu’une journée, quelques heures à peine. Mon rêve, à moi, ce serait de pouvoir paresser sans que cela pose de problèmes à personne, sans qu'on m'appelle en salle pour « un petit jaune », « une Suze », « un calva ». Tu comprends, moi, j'en peux plus de Jojo et de sa bande… de l'odeur de ce rade pourri qui suinte la misère, l'ennui et la frustration de tous ces gars q'attendent plus rien de la vie.
Ne pas avoir à jouer de la brosse à récurer et de l'éponge…
Même mon chat, Tony, il a une meilleure vie que moi ! Une bestiole… Tu te rends compte. Comme j’aimerais passer mes journées à dormir au soleil, à courir après un papillon comme si c'était de la première importance, à manger sans me soucier de savoir si j'aurais un morceau de pain à me mettre sous la dent le lendemain, à me faire câliner quand j’en ai envie, à ne pas recevoir de reproches du patron, juste entendre que je suis douce et mignonne… et attendre gentiment que tout ça passe, sans me demander sans cesse quel sens ça a. Parce que ça, j'en suis bien sûre, ça n'a pas le moindre sens.
Le texte de Julie :
Je suis fatiguée. Qu’est-ce que je suis fatiguée !
J’aimerais bien voir le monde autrement, ne serait-ce qu’une journée, pouvoir paresser sans que cela ne pose de problèmes à personne.
Ne pas avoir à répondre au téléphone, ni aux mails…
Mon chat par exemple, il a la belle vie ! Comme j’aimerais passer mes journées à dormir au soleil, à courir, à manger, à me faire câliner quand j’en ai envie, à ne pas recevoir de reproches de la part de mon patron et juste entendre que je suis douce et mignonne.
Le texte « métamorphosé » :
Tu veux savoir comment je me sens, Chouchou, hein, c'est ça… ? Ben je vais te le dire, puisque tu insistes, que oui, je vais te le dire, et attends voir, en un mot comme en cent même : je suis fatiguée, voilà ce que j'ai, voilà comment je me sens. Et j'ai pas quarante ans. Oh mon Dieu oui, vidée, ratatinée, lessivée, au bout du rouleau… ! L'impression d'être comme ces vieilles grues rouillées qui grincent sur les chantiers navals. Et pourtant, crois-moi, ça n'est pas de gaité de cœur que je te fais cet aveu. Ça me met dans une belle position, tiens. Je te l'avoue… Maintenant que j'ai ouvert les vannes, autant aller jusqu'au fond. Je te l'avoue, moi, si je pouvais choisir et lui demander quelque chose, une faveur, comme ça, au petit Jésus, ce serait de tout recommencer à zéro, d'être de nouveau cette belle jeune fille qu'on m'a chanté que j'étais, un soir, alors que j'avais pas encore seize ans et qu'on était allées danser avec Marie et les autres filles du village. C'est tout simple, figure-toi : j’aimerais regarder le monde autrement, ne serait-ce qu’une journée, quelques heures à peine. Mon rêve, à moi, ce serait de pouvoir paresser sans que cela pose de problèmes à personne, sans qu'on m'appelle en salle pour « un petit jaune », « une Suze », « un calva ». Tu comprends, moi, j'en peux plus de Jojo et de sa bande… de l'odeur de ce rade pourri qui suinte la misère, l'ennui et la frustration de tous ces gars q'attendent plus rien de la vie.
Ne pas avoir à jouer de la brosse à récurer et de l'éponge…
Même mon chat, Tony, il a une meilleure vie que moi ! Une bestiole… Tu te rends compte. Comme j’aimerais passer mes journées à dormir au soleil, à courir après un papillon comme si c'était de la première importance, à manger sans me soucier de savoir si j'aurais un morceau de pain à me mettre sous la dent le lendemain, à me faire câliner quand j’en ai envie, à ne pas recevoir de reproches du patron, juste entendre que je suis douce et mignonne… et attendre gentiment que tout ça passe, sans me demander sans cesse quel sens ça a. Parce que ça, j'en suis bien sûre, ça n'a pas le moindre sens.
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