Sur 10 votants, nous avons obtenu les réponses suivantes :
oui = 5
oui en le signalant = 4
non = 1
À l'évidence nous sommes d'accord pour corriger… Attention tout de même à laisser ces erreurs qui ont un sens (souvenez-vous du titre de la chanson des Beatles « Strawberry field » traduit dans un roman cubain par « champ de framboises »… Cette erreur n'est-elle pas très intéressante, en soi, et riche à commenter ? Concernant l'option « Oui en le signalant », cela pose tout de même un problème de taille : est-il habile d'établir une "complicité" avec le lecteur par-dessus et même contre l'auteur, en l'occurrence pour signaler que ce dernier se trompe… Pourquoi ne pas carrément suggérer qu'il est ignare ?
6 commentaires:
Il me semble que, en soi, une erreur appelle correction. Par essence. Si l'auteur le fait sciemment, ce n'est plus une erreur, c'est une manipulation, ou un acte poétique, enfin, bref, pour le coup cela appartiendrait au texte et demanderait au traducteur d'exercer sa subtilité.
Il arrive malheureusement trop souvent que des erreurs "passent à travers" les filtres mis en place au niveau éditorial. Vous le constatez souvent dans les ouvrages français, certes, eh bien ça n'est pas une maladie franco-française. Il arrive que l'éditeur (au sens plein) original ait manqué de vigilance. Alors évidemment, l'erreur qui n'aurait pas dû apparaître dans le texte en V.O. ne doit pas apparaître dans la V.F.
C'est aussi cela, servir le texte.
Une traductrice de mes connaissances [ ;-) ] a d'ailleurs été confrontée un jour à une "double ration de traduction"... La traduction terminée, l'éditeur français lui a gentiment demandé de reprendre au début avec une nouvelle édition originale entre-temps corrigée. Corrige-moi si je me trompe, Caroline !
En résumé, il faut penser au travail éditorial quand on se pose la pertinente question soulevée par ce sondage.
Ce commentaire nous a été envoyé par une amie éditrice… Merci à elle pour son éclairant point de vue.
Mais lorsque l'on envoie directement la traduction à l'auteur, et que celui-ci lit également le français, l'auteur ne risquerait-il pas de prendre la correction pour une erreur voire une insulte ?
C répondra certainement à la question de LexyKun, mais voici une petite remarque : s'il s'agit d'un auteur vivant, rien ne nous empêche d'entrer en contact avec lui pour lui faire part de ce que nous désignerons diplomatiquement comme des « doutes ».
Car que vaut-il mieux : ne pas risquer de froisser l'auteur ou laisser dans la version française de son texte quelque chose qui risque de le desservir ?
@ LexyKun : J'abonderai dans le sens de Caroline, dans le commentaire qui précède. La plupart des auteurs sont heureux d'échanger sur leur texte avec un traducteur soucieux de le servir au mieux. Cela, en plus, les rassure.
D'autre part, un auteur qui lit (peu ou prou) la langue d'arrivée de son livre sera le plus souvent frustré. Le cas inverse existe aussi, fort heureusement : soit l'éditeur d'origine ou l'agent lui a expliqué que confier son livre à un éditeur étranger, c'est le lui abandonner avec confiance, soit ils ont naturellement l'intelligence du processus de traduction, soit ils en ont l'expérience). On ne peut pas demander à un auteur de se déposséder lui-même de sa création. Je pense qu'une explication doit pouvoir le convaincre, et le rasséréner dans le cas d'un changement. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle un traducteur doit choisir soigneusement ses partis et justifier sa perspective voire, dans le meilleur des cas, en connivence avec l'éditeur, afin que ces explications puissent avoir lieu. Le dialogue, quand il est possible, me semble précieux.
D'ailleurs, je peux vous dire d'expérience que quand l'éditeur ne joue pas ce rôle de médiateur averti (ne serait-ce que par les relectures auxquelles ils doit procéder), il y a toutes les chances pour que les incompréhensions surgissent entre auteur et traducteur à propos des décisions « particulières » prises par le traducteurs. En effet, le traducteur fait parfois des choix nécessaires… qu'il peut justifier s'il a travaillé sérieusement et que, donc, il ne faut pas hésiter à lui demander d'expliciter pour pouvoir les défendre ensuite à ses côtés, auprès de l'auteur ou auprès de l'ensemble des récepteurs du livre, presse, lecteur lambda…
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