mercredi 5 novembre 2008

Mes premiers pas d'apprentie traductrice : Jacqueline


Non, ce n’est pas fait…

pour les tièdes, les indécis, les angoissés, les peureux, les perfectionnistes, les empêcheurs de tourner en rond, ceux qui veulent que tout soit au carré, les bavards, les silencieux, les délicats, les tire-au-flanc, les impatients, les trop lents, mais enfin quoi me direz-vous, eh bien mais c’est du Master 2 Pro Traduction dont je veux parler, mais vous le saviez déjà.
Cependant ne comptez pas sur moi pour pasticher le mais que diable suis-je allée faire dans cette galère parce qu’en fait je n’ai même pas le temps de me poser la question.
Entrée en trad comme on entre en religion, j’ai été tout de suite avec mes collègues entraînée par notre mère supérieure dans des alléluia, des mea culpa, des oraisons sans fin, des jeûnes –pas de vacances !- Qu’ai-je donc appris en quatre semaines sur le « métier » de l’apprenti traducteur ? Avant tout que celui-ci doit être adaptable et polyvalent ; il lui faut se sentir heureux d’entamer un marathon qui le conduira –peut-être- aux délices de l’édition, mais il ne doit pas dédaigner pour autant quelques sprints, dimanche compris. Il sera, naturellement, curieux, organisé –sous peine d’être vite débordé-, il devra réagir au quart de tour – le but du jeu étant de réagir avant même que Caroline ait eu l’idée la première, mais ça… – finalement c’est un obsédé , il pense traduction du matin jusqu’au soir ; vous ne me croyez pas ? Je vous donne un échantillon très personnel :
26 octobre –enfin, quatre jours de vacances ! J’envoie un dernier mèl à notre responsable une demi- heure avant de prendre le train ; je prends soin de préciser que là où je vais –Paris !-, je n’aurai pas d’ordinateur (ce n’est pas tout à fait vrai), je me sens donc en vacances, la conscience tranquille, enfin pas tout à fait car l’obsession perdure :
31 octobre – je rédige l’article sur les re-traductions et l’envoie ; cette fois je suis tranquille, j’ai un peu d’avance ; que nenni, le mèl de retour m’encourage vivement à me pencher sur les devoirs de vacances, stupeur, je découvre que j’ai 7 versions de retard (et quelques broutilles, un thème, des lectures…) ;
1er novembre -J’attaque fébrilement la dernière version, la n°7, sans oublier de rédiger ma fiche de pâtisserie n°3 ; je me souviens alors que je dois faire un dernier passage correctif de La reja , oui, encore elle ; je recommence à sprinter, déjà je ne me souviens plus que j’ai eu des vacances ;
2 novembre -Je me penche sur la traduction longue et alors là carrément, le doute m’envahit, suis-je bien le coureur de fond qu’on attend ?
3 novembre -C’est la rentrée, ouf, je vais pouvoir échanger quelques tuyaux pour l’informatique avec les copines, ça me manquait… C’est promis, je vais essayer de ne pas penser aux devoirs de vacances qui m’attendent pendant les « vacances » de Noël et m’appliquer à respecter un programme qui pour être sacrément ambitieux, n’en est pas moins des plus stimulants.
Pour respecter la métaphore de Nathalie, je dirai que je rame, que je nage, que je survis, il m’arrive même de vivre et vogue la galère !
Ainsi prennent fin ces premières impressions de voyage. De toutes façons, alea jacta est (vous voyez, j’ai bien retenu la leçon : un apprenti traducteur se doit d’être cultivé) ; s’il est polyglotte, ce n’en est que mieux, alors : MEKTOUB !

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