Compte rendu de l'atelier tutoré du vendredi 21 novembre 2008
par Nathalie Lavigne
Jean-Marie Saint-Lu a gentiment accepté 2 apprenties supplémentaires dans son atelier tutoré; nous étions donc 4 (Jacqueline, Blandine, Laure et Nathalie) à pouvoir profiter de cette rencontre et à bénéficier de nombreux conseils que je m'empresse de vous faire partager.
Partant du principe que traduire, c'est avoir envie d'écrire en français, J.-M. Saint-Lu nous a recommandé de lire presque exclusivement en français – et pas seulement des auteurs contemporains – afin de brasser le plus de vocabulaire possible et de pouvoir repérer plus facilement les "écarts" de langue par rapport au français normatif. Il nous conseille également de lire quotidiennement un ouvrage des difficultés de la langue française (on y apprend toujours quelque chose).
Le traducteur est comme un chef d'orchestre qui interprète une œuvre : il doit la servir sans la dénaturer. Un mauvais traducteur est celui qui traduit toujours de la même façon, quelle que soit l'œuvre à traduire. Il faut pouvoir garder à l'arrivée un petit goût d'étrangeté et ne pas avoir l'impression de lire une œuvre originale (ce qui serait un aveu d'échec).
La notion de plaisir est revenu plusieurs fois au cours de la discussion : plaisir de la lecture en espagnol que l'on doit s'efforcer de transmettre au lecteur français, plaisir de la traduction grâce aux tâtonnements, aux jeux de mots... C'est le plaisir qui doit guider le traducteur tout au long de sa démarche.
Voilà pour ce qui est des conseils d'ordre général.
Passons maintenant à la méthode de travail. J.-M. Saint-Lu commence par une traduction littérale de la totalité de l'œuvre; une fois imprimé, ce premier jet sera relu mot à mot et confronté au texte source puis corrigé. Devant une difficulté, on peut chercher à visualiser voire à raconter la scène; on peut également lancer une recherche sur Google ou consulter un des nombreux dictionnaires disponibles en ligne (par exemple, les dictionnaires unilingues CLAVE ou GRIJALVO). Si on se retrouve face à un poème, il est impératif de respecter les jeux sonores; voici l'adresse d'un dictionnnaire français des rimes (tapez "entrez un mot" sur Google et cliquez sur le site de l'université d'Amiens). En dernier recours, on peut constituer "una lista de dudas" que l'on va soumettre à l'auteur. Et si l'on est amené à traduire plusieurs œuvres d'un même auteur, il sera judicieux de rédiger un glossaire personnalisé afin de ne pas avoir à rechercher comment on a déjà traduit tel ou tel mot.
Nous avons commencé à traduire les premières lignes du roman sur lequel J.-M. Saint-Lu travaille depuis quelques semaines : Sin remedio (1984), d'Antonio CABALLERO, journaliste et caricaturiste colombien dont c'est la seule oeuvre de fiction. Photographie de la bourgeoisie des années 80 et réflexion sur les notions de liberté et d'engagement, Sin remedio est un roman culte en Colombie. Nous avons donc de la chance de pouvoir le découvrir en avant première.
par Nathalie Lavigne
Jean-Marie Saint-Lu a gentiment accepté 2 apprenties supplémentaires dans son atelier tutoré; nous étions donc 4 (Jacqueline, Blandine, Laure et Nathalie) à pouvoir profiter de cette rencontre et à bénéficier de nombreux conseils que je m'empresse de vous faire partager.
Partant du principe que traduire, c'est avoir envie d'écrire en français, J.-M. Saint-Lu nous a recommandé de lire presque exclusivement en français – et pas seulement des auteurs contemporains – afin de brasser le plus de vocabulaire possible et de pouvoir repérer plus facilement les "écarts" de langue par rapport au français normatif. Il nous conseille également de lire quotidiennement un ouvrage des difficultés de la langue française (on y apprend toujours quelque chose).
Le traducteur est comme un chef d'orchestre qui interprète une œuvre : il doit la servir sans la dénaturer. Un mauvais traducteur est celui qui traduit toujours de la même façon, quelle que soit l'œuvre à traduire. Il faut pouvoir garder à l'arrivée un petit goût d'étrangeté et ne pas avoir l'impression de lire une œuvre originale (ce qui serait un aveu d'échec).
La notion de plaisir est revenu plusieurs fois au cours de la discussion : plaisir de la lecture en espagnol que l'on doit s'efforcer de transmettre au lecteur français, plaisir de la traduction grâce aux tâtonnements, aux jeux de mots... C'est le plaisir qui doit guider le traducteur tout au long de sa démarche.
Voilà pour ce qui est des conseils d'ordre général.
Passons maintenant à la méthode de travail. J.-M. Saint-Lu commence par une traduction littérale de la totalité de l'œuvre; une fois imprimé, ce premier jet sera relu mot à mot et confronté au texte source puis corrigé. Devant une difficulté, on peut chercher à visualiser voire à raconter la scène; on peut également lancer une recherche sur Google ou consulter un des nombreux dictionnaires disponibles en ligne (par exemple, les dictionnaires unilingues CLAVE ou GRIJALVO). Si on se retrouve face à un poème, il est impératif de respecter les jeux sonores; voici l'adresse d'un dictionnnaire français des rimes (tapez "entrez un mot" sur Google et cliquez sur le site de l'université d'Amiens). En dernier recours, on peut constituer "una lista de dudas" que l'on va soumettre à l'auteur. Et si l'on est amené à traduire plusieurs œuvres d'un même auteur, il sera judicieux de rédiger un glossaire personnalisé afin de ne pas avoir à rechercher comment on a déjà traduit tel ou tel mot.
Nous avons commencé à traduire les premières lignes du roman sur lequel J.-M. Saint-Lu travaille depuis quelques semaines : Sin remedio (1984), d'Antonio CABALLERO, journaliste et caricaturiste colombien dont c'est la seule oeuvre de fiction. Photographie de la bourgeoisie des années 80 et réflexion sur les notions de liberté et d'engagement, Sin remedio est un roman culte en Colombie. Nous avons donc de la chance de pouvoir le découvrir en avant première.
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