Jean-Marc BUIGUES, directeur de notre l’UFR a accepté très gentiment de recevoir Tradabordo au pied levé pour faire un point sur la création du Master Pro Traduction Littéraire et sur l’évolution de ce cursus. Nous avons d’abord fait une visite guidée du blog et M. BUIGUES a apprécié la diversité des informations et la réactivité des apprentis traducteurs. Après les remerciements d’usage, nous lui avons posé quelques questions :
Tradabordo : Pourriez-vous tout d’abord nous rappeler la genèse de ce nouveau diplôme ?
J. Marc BUIGUES : Bien volontiers, elle est double, selon qu’on considère l’aspect purement administratif ou celui des compétences.
Tout d’abord, il faut se souvenir que les germanistes avaient créé il y a environ sept ans un DESS de traduction littéraire ; à l’époque l’UFR hispanique n’avait pas se joindre à eux à cause du sous encadrement du Département d’espagnol de l’UFR. Puis, il y a deux ans, lorsqu’on a renégocié la maquette des habilitations, trois parcours ont été proposés au Ministère : le parcours actuel, une formation à la traduction automatique dans le domaine scientifique – à l’initiative des anglicistes – et une formation autour du patrimoine régional et de la traduction , qu’avait envisagée notre UFR ; le rapport d’expertise du Ministère a préconisé un refus pour la seconde proposition et un niveau licence plutôt que master pro pour la troisième ; en ce qui concerne le parcours actuel, l’avis était réservé, notamment faute de données statistiques suffisantes sur les débouchés. Il faut souligner que l’ouverture de l’option espagnole a consolidé le Master qui était en danger et le parcours actuel a pu être adopté après moult négociations, tant en interne qu’avec le Ministère.
Quant aux compétences, il était clair dès le départ qu’à l’UFR, nous avons ce potentiel ; il ne faut pas oublier que la traduction est la pierre angulaire de la formation universitaire. Par ailleurs il existait peu de formations de ce type en France. Nous avons donc tout naturellement associé des compétences et un besoin.
Tradabordo : Avez-vous prévu une évaluation de la formation et si oui, sous quelle forme ?
J. Marc BUIGUES : Effectivement, dès fin janvier, je vais lancer une commission de réflexion sur la nouvelle habilitation puisque dans le cadre du plan quadriennal, nous devons présenter notre maquette au Ministère à l’automne 2009. C’est l’occasion de faire le point ; par ailleurs je me propose en fin d’année universitaire de faire une évaluation de la formation avec les étudiants et les enseignants concernés.
Tradabordo : Vous parliez d’une évolution du cursus ?
J. Marc BUIGUES : Oui, il me semble qu’il faudra être pragmatique et considérer probablement que le métier de traducteur littéraire ne peut pas être un métier à temps plein mais un complément de formation permettant un travail en free lance ; dans cette perspective il nous faudra envisager une consolidation des enseignements au sein du tronc commun, notamment développer les compétences en gestion en mettant moins l’accent sur l’aspect traduction proprement dit. Cette évolution sera sans doute facilitée par la réorganisation au sein d’une UFR de langues qui donnerait plus de poids aux propositions que nous pourrions faire au Ministère ; d’autant plus que le Master pro a vocation à s’élargir, une option portugais étant envisagée prochainement. Par ailleurs, il faudra mieux formater le budget pour prendre en compte la dimension « communication » autour de ce diplôme. A la rentrée 2010-2011, nous aurons une nouvelle habilitation pour quatre ans, la réflexion qui sera menée en amont est donc particulièrement importante.
Tradabordo : Nous aimerions connaître votre position sur plusieurs questions concernant directement la traduction : le traducteur que vous m’avez avoué avoir été voit-il le traducteur comme un auteur à part entière ? Avec un rôle difficile ?
J. Marc BUIGUES : Oui, le traducteur est un auteur : il prend parti, il choisit ; je dirai même qu’il est l’éditeur d’un texte : il est amené à sortir de son domaine et à se poser les questions d’un éditeur, par exemple, doit-il accompagner sa traduction d’un appareil critique pour faciliter l’accès de l’ouvrage au lecteur ? ce qui conduit le traducteur à être en formation permanente pour enrichir sa double compétence dans les deux langues, dans ses aspects les plus fins, de l’ordre de la culture car autrement la méconnaissance du contexte pourrait invalider partiellement la traduction. D’où la spécialisation du traducteur qui s’avère très vite nécessaire, nul ne pouvant posséder un savoir encyclopédique.
Tradabordo : Une dernière question : notre promotion, la première, la pionnière, aimerait peut-être se doter d’un nom de baptême, auriez-vous un nom à lui proposer ?
J. Marc BUIGUES : Pourquoi pas celui du Padre Isla ? Ce jésuite du 18ème siècle a traduit le roman picaresque de Lesage Gil Blas de Santillane, un patronage, entre autres, qui me paraît intéressant.
Tradabordo : Et sans doute indiqué pour un nom de baptême en effet ; je transmettrai. Merci, monsieur, de votre soutien et de l’intérêt que vous avez manifesté à Tradabordo au cours de cet entretien.
Tradabordo : Pourriez-vous tout d’abord nous rappeler la genèse de ce nouveau diplôme ?
J. Marc BUIGUES : Bien volontiers, elle est double, selon qu’on considère l’aspect purement administratif ou celui des compétences.
Tout d’abord, il faut se souvenir que les germanistes avaient créé il y a environ sept ans un DESS de traduction littéraire ; à l’époque l’UFR hispanique n’avait pas se joindre à eux à cause du sous encadrement du Département d’espagnol de l’UFR. Puis, il y a deux ans, lorsqu’on a renégocié la maquette des habilitations, trois parcours ont été proposés au Ministère : le parcours actuel, une formation à la traduction automatique dans le domaine scientifique – à l’initiative des anglicistes – et une formation autour du patrimoine régional et de la traduction , qu’avait envisagée notre UFR ; le rapport d’expertise du Ministère a préconisé un refus pour la seconde proposition et un niveau licence plutôt que master pro pour la troisième ; en ce qui concerne le parcours actuel, l’avis était réservé, notamment faute de données statistiques suffisantes sur les débouchés. Il faut souligner que l’ouverture de l’option espagnole a consolidé le Master qui était en danger et le parcours actuel a pu être adopté après moult négociations, tant en interne qu’avec le Ministère.
Quant aux compétences, il était clair dès le départ qu’à l’UFR, nous avons ce potentiel ; il ne faut pas oublier que la traduction est la pierre angulaire de la formation universitaire. Par ailleurs il existait peu de formations de ce type en France. Nous avons donc tout naturellement associé des compétences et un besoin.
Tradabordo : Avez-vous prévu une évaluation de la formation et si oui, sous quelle forme ?
J. Marc BUIGUES : Effectivement, dès fin janvier, je vais lancer une commission de réflexion sur la nouvelle habilitation puisque dans le cadre du plan quadriennal, nous devons présenter notre maquette au Ministère à l’automne 2009. C’est l’occasion de faire le point ; par ailleurs je me propose en fin d’année universitaire de faire une évaluation de la formation avec les étudiants et les enseignants concernés.
Tradabordo : Vous parliez d’une évolution du cursus ?
J. Marc BUIGUES : Oui, il me semble qu’il faudra être pragmatique et considérer probablement que le métier de traducteur littéraire ne peut pas être un métier à temps plein mais un complément de formation permettant un travail en free lance ; dans cette perspective il nous faudra envisager une consolidation des enseignements au sein du tronc commun, notamment développer les compétences en gestion en mettant moins l’accent sur l’aspect traduction proprement dit. Cette évolution sera sans doute facilitée par la réorganisation au sein d’une UFR de langues qui donnerait plus de poids aux propositions que nous pourrions faire au Ministère ; d’autant plus que le Master pro a vocation à s’élargir, une option portugais étant envisagée prochainement. Par ailleurs, il faudra mieux formater le budget pour prendre en compte la dimension « communication » autour de ce diplôme. A la rentrée 2010-2011, nous aurons une nouvelle habilitation pour quatre ans, la réflexion qui sera menée en amont est donc particulièrement importante.
Tradabordo : Nous aimerions connaître votre position sur plusieurs questions concernant directement la traduction : le traducteur que vous m’avez avoué avoir été voit-il le traducteur comme un auteur à part entière ? Avec un rôle difficile ?
J. Marc BUIGUES : Oui, le traducteur est un auteur : il prend parti, il choisit ; je dirai même qu’il est l’éditeur d’un texte : il est amené à sortir de son domaine et à se poser les questions d’un éditeur, par exemple, doit-il accompagner sa traduction d’un appareil critique pour faciliter l’accès de l’ouvrage au lecteur ? ce qui conduit le traducteur à être en formation permanente pour enrichir sa double compétence dans les deux langues, dans ses aspects les plus fins, de l’ordre de la culture car autrement la méconnaissance du contexte pourrait invalider partiellement la traduction. D’où la spécialisation du traducteur qui s’avère très vite nécessaire, nul ne pouvant posséder un savoir encyclopédique.
Tradabordo : Une dernière question : notre promotion, la première, la pionnière, aimerait peut-être se doter d’un nom de baptême, auriez-vous un nom à lui proposer ?
J. Marc BUIGUES : Pourquoi pas celui du Padre Isla ? Ce jésuite du 18ème siècle a traduit le roman picaresque de Lesage Gil Blas de Santillane, un patronage, entre autres, qui me paraît intéressant.
Tradabordo : Et sans doute indiqué pour un nom de baptême en effet ; je transmettrai. Merci, monsieur, de votre soutien et de l’intérêt que vous avez manifesté à Tradabordo au cours de cet entretien.
1 commentaire:
Un merci collectif à Jean-Marc Buiguès pour avoir accepté de répondre à cet entretien… qui manifeste clairement l'engagement de l'équipe enseignante dans cette formation professionnelle.
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