Jean-Luc Furette m’a a très gentiment reçue au Comptoir Lire en Poche qui vient d’ouvrir à Gradignan – 05 56 84 97 31 - Nous avions prévu de lui poser quelques questions auxquelles il a répondu sans langue de bois.
Tradabordo : Comment êtes-vous entré dans le monde de l’édition ?
En fait, j’ai suivi les conseils de mon père : « Soit tu travailles dans ce qui te passionnes, me disait-il, mais attention si tu échoues, soit tu fais de ta passion ton hobby » ; je suis allé sur les chemins de ma passion pour les livres, j’ai cherché à donner un sens à mon quotidien professionnel…Je suis un autodidacte, parti à seize ans sur les routes des USA et qui ne l’a jamais regretté. Je suis venu à l’édition par la librairie, j’ai exercé plusieurs métiers du livre, dès l’âge de 20 ans, d’abord dans une librairie saisonnière de Royan, j’aimais les lecteurs clients, puis animé du désir de faire partager mes plaisirs de lecture, j’ai souhaité informer les libraires, ce travail sur le terrain a duré trois ans, je suis ensuite devenu chef des ventes chez Flammarion, puis directeur commercial chez Hachette. Energie, appétit, exigences dans le travail m’ont soutenu tout au long de ce parcours professionnel.
Aujourd’hui Jean-Luc Furette a retrouvé ses racines mais loin de la Capitale, il n’a rien perdu de son dynamisme ni de sa capacité créatrice.
Tradabordo : Pourquoi avoir créé le Salon Lire en Poche ?
Avec l’aide de la Mairie de Gradignan qui m’a permis de mettre des couleurs sur mon projet, j’ai réalisé il y a cinq ans mon rêve : donner sa place au poche que je considère comme le cycle long du livre (le cycle court pour les nouveautés littéraires étant le grand format, qui physiquement disparaît très vite des tables des libraires) qui permet l’accès du livre et de la lecture à petit prix. Le marché du Poche représente 15% du marché français, 2 livres sur 3 vendus en littérature fiction sont des livres de poche. Le Salon Lire en Poche permet d’inviter des auteurs qui n’ayant pas d’actualité, ne sont pas invités dans les salons généralistes. Cette manifestation qui se tient tous les ans le premier week end d'octobre est maintenant bien établie. Elle avait besoin d’une permanence, d’où l’ouverture de Comptoir en poche, lieu public de rencontres et d'échanges autour des livres, c'est le centre d'organisation également d’autres manifestations de proximité, d'autres propositions d'une rencontre directe avec les livres adultes ou jeunesse, comme par exemple Poche voyageur, une idée originale qui consiste à placer en consultation en 50 points de la ville,-salles d’attente, coiffeurs, partout où la presse est proposée à la clientèle, des livres de poche, et si on les emporte, tant mieux, c’est qu’on prend du plaisir à lire, à grandir, s'ouvrir, se cultiver.
Oui, sans nul doute, le poche constitue aujourd'hui l'édition de référence de nombreux textes littéraires ou de sciences humaines. Nombre d'auteurs continuent d'être lus , découverts grâce au format poche. C'est essentiel!
Un genre de Poch’lib auquel on souhaite autant de succès que le vel’lib. Jean-Luc Furette a fait de ce lieu un espace convivial qui est un vrai lieu de rencontre où il organise des ateliers de lecture croisées. Son activité est largement relayée dans la ville, que ce soit par l’équipe municipale, élus et non élus, le Théâtre des quatre saisons etc…C’est à l’évidence un lecteur infatigable mais au fait quel genre de lecteur est-il ?
Tradabordo : donc, Jean-Luc Furette, quelle sorte de lecteur êtes-vous ?
La réponse fuse : éclectique. Je fais confiance à la notion de collection, à cette proposition éditoriale qui permet au chercheur d’or que je suis de trouver des pépites, comme Travaux de Georges Navel chez Folio. Je suis un acheteur de livres et un emprunteur de livres et je suis heureux de compter parmi les quelques 8000 adhérents de la Médiathèque.
Tradabordo : quelle est votre pochothèque idéale ?
Je citerai 3 livres : le Bartelby de Herman Melville, le Water music de Boyle et Les disparus de Daniel Mendelsohn.
Ma prochaine lecture ? J’aimerais bien lire le Journal de la poétesse et romancière américaine Carol Oates.
En cherchant sur le blog de la poétesse et romancière américaine, Jean-Luc Furette me fait observer que le nom du traducteur apparaît en bonne place. Je ne peux rêver meilleure transition pour lui poser ma prochaine question.
Tradabordo : Pour vous, qu’est-ce qu’un traducteur ?
Sans hésitation : un passeur, un écrivain, un technicien de la langue ; pour exercer ce métier, il faut aimer plonger dans l’imaginaire d’un autre et posséder un talent d’écriture.
Tradabordo : Et vous, avez-vous déjà été tenté par la traduction ?
Non, à chacun son métier ; moi je suis un créatif dans le domaine de l’ingénierie culturelle, une force intellectuelle de proposition, un technicien, enseignant des métiers du livre.
Jean-Luc Furette est très attaché à l’idée de métier, il pense que nous devrions plus souvent nous arrêter et demander à ceux qui nous entourent : « raconte-moi ta journée » ; il se déclare donc très heureux de l’existence de notre master et de l’évolution du métier de traducteur; il reconnaît que c’est une profession isolée, mal connue, un vrai métier de marathonien, mais qui évolue dans le bon sens, un grand cheminement de reconnaissance s’est fait, notamment en traduction littéraire où le traducteur a maintenant plus de visibilité y compris sur la couverture des livres ou dans les médias.
Tradabordo : un scoop pour finir ?
Oui, dès le 1er juillet, à la Médiathèque de Gradignan, nous créons avec Maxime Roudil et son équipe la pochothèque « sans frontière », avec une proposition innovante pour la littérature traduite, qui permettra d'interclasser poches VO et poches VS ; et au Salon Lire en Poche 2009 qui aura pour thème Liittératures du Monde , où nous avons invité Daniel Pennac, Russell Banks, Kate Mosse, pour la première fois seront décernés trois prix, un Prix des lecteurs, la littérature française, un Prix des libraires pour la littérature traduite et un Prix des 9-11 ans, littérature jeunesse.
En conclusion de cet entretien instructif et agréable, nous pouvons retenir que Jean-Luc Furette est de son propre aveu quelqu’un qui ne s’ennuie jamais ; par la lecture, son imaginaire rencontre d’autres imaginaires et être ainsi à la fois lecteur, spectateur, auditeur lui permet par ailleurs de mettre le réel à distance ; laissons-lui le dernier mot : la vie, c’est pour moi du lien et de l’émotion échangée.
Tradabordo : Comment êtes-vous entré dans le monde de l’édition ?
En fait, j’ai suivi les conseils de mon père : « Soit tu travailles dans ce qui te passionnes, me disait-il, mais attention si tu échoues, soit tu fais de ta passion ton hobby » ; je suis allé sur les chemins de ma passion pour les livres, j’ai cherché à donner un sens à mon quotidien professionnel…Je suis un autodidacte, parti à seize ans sur les routes des USA et qui ne l’a jamais regretté. Je suis venu à l’édition par la librairie, j’ai exercé plusieurs métiers du livre, dès l’âge de 20 ans, d’abord dans une librairie saisonnière de Royan, j’aimais les lecteurs clients, puis animé du désir de faire partager mes plaisirs de lecture, j’ai souhaité informer les libraires, ce travail sur le terrain a duré trois ans, je suis ensuite devenu chef des ventes chez Flammarion, puis directeur commercial chez Hachette. Energie, appétit, exigences dans le travail m’ont soutenu tout au long de ce parcours professionnel.
Aujourd’hui Jean-Luc Furette a retrouvé ses racines mais loin de la Capitale, il n’a rien perdu de son dynamisme ni de sa capacité créatrice.
Tradabordo : Pourquoi avoir créé le Salon Lire en Poche ?
Avec l’aide de la Mairie de Gradignan qui m’a permis de mettre des couleurs sur mon projet, j’ai réalisé il y a cinq ans mon rêve : donner sa place au poche que je considère comme le cycle long du livre (le cycle court pour les nouveautés littéraires étant le grand format, qui physiquement disparaît très vite des tables des libraires) qui permet l’accès du livre et de la lecture à petit prix. Le marché du Poche représente 15% du marché français, 2 livres sur 3 vendus en littérature fiction sont des livres de poche. Le Salon Lire en Poche permet d’inviter des auteurs qui n’ayant pas d’actualité, ne sont pas invités dans les salons généralistes. Cette manifestation qui se tient tous les ans le premier week end d'octobre est maintenant bien établie. Elle avait besoin d’une permanence, d’où l’ouverture de Comptoir en poche, lieu public de rencontres et d'échanges autour des livres, c'est le centre d'organisation également d’autres manifestations de proximité, d'autres propositions d'une rencontre directe avec les livres adultes ou jeunesse, comme par exemple Poche voyageur, une idée originale qui consiste à placer en consultation en 50 points de la ville,-salles d’attente, coiffeurs, partout où la presse est proposée à la clientèle, des livres de poche, et si on les emporte, tant mieux, c’est qu’on prend du plaisir à lire, à grandir, s'ouvrir, se cultiver.
Oui, sans nul doute, le poche constitue aujourd'hui l'édition de référence de nombreux textes littéraires ou de sciences humaines. Nombre d'auteurs continuent d'être lus , découverts grâce au format poche. C'est essentiel!
Un genre de Poch’lib auquel on souhaite autant de succès que le vel’lib. Jean-Luc Furette a fait de ce lieu un espace convivial qui est un vrai lieu de rencontre où il organise des ateliers de lecture croisées. Son activité est largement relayée dans la ville, que ce soit par l’équipe municipale, élus et non élus, le Théâtre des quatre saisons etc…C’est à l’évidence un lecteur infatigable mais au fait quel genre de lecteur est-il ?
Tradabordo : donc, Jean-Luc Furette, quelle sorte de lecteur êtes-vous ?
La réponse fuse : éclectique. Je fais confiance à la notion de collection, à cette proposition éditoriale qui permet au chercheur d’or que je suis de trouver des pépites, comme Travaux de Georges Navel chez Folio. Je suis un acheteur de livres et un emprunteur de livres et je suis heureux de compter parmi les quelques 8000 adhérents de la Médiathèque.
Tradabordo : quelle est votre pochothèque idéale ?
Je citerai 3 livres : le Bartelby de Herman Melville, le Water music de Boyle et Les disparus de Daniel Mendelsohn.
Ma prochaine lecture ? J’aimerais bien lire le Journal de la poétesse et romancière américaine Carol Oates.
En cherchant sur le blog de la poétesse et romancière américaine, Jean-Luc Furette me fait observer que le nom du traducteur apparaît en bonne place. Je ne peux rêver meilleure transition pour lui poser ma prochaine question.
Tradabordo : Pour vous, qu’est-ce qu’un traducteur ?
Sans hésitation : un passeur, un écrivain, un technicien de la langue ; pour exercer ce métier, il faut aimer plonger dans l’imaginaire d’un autre et posséder un talent d’écriture.
Tradabordo : Et vous, avez-vous déjà été tenté par la traduction ?
Non, à chacun son métier ; moi je suis un créatif dans le domaine de l’ingénierie culturelle, une force intellectuelle de proposition, un technicien, enseignant des métiers du livre.
Jean-Luc Furette est très attaché à l’idée de métier, il pense que nous devrions plus souvent nous arrêter et demander à ceux qui nous entourent : « raconte-moi ta journée » ; il se déclare donc très heureux de l’existence de notre master et de l’évolution du métier de traducteur; il reconnaît que c’est une profession isolée, mal connue, un vrai métier de marathonien, mais qui évolue dans le bon sens, un grand cheminement de reconnaissance s’est fait, notamment en traduction littéraire où le traducteur a maintenant plus de visibilité y compris sur la couverture des livres ou dans les médias.
Tradabordo : un scoop pour finir ?
Oui, dès le 1er juillet, à la Médiathèque de Gradignan, nous créons avec Maxime Roudil et son équipe la pochothèque « sans frontière », avec une proposition innovante pour la littérature traduite, qui permettra d'interclasser poches VO et poches VS ; et au Salon Lire en Poche 2009 qui aura pour thème Liittératures du Monde , où nous avons invité Daniel Pennac, Russell Banks, Kate Mosse, pour la première fois seront décernés trois prix, un Prix des lecteurs, la littérature française, un Prix des libraires pour la littérature traduite et un Prix des 9-11 ans, littérature jeunesse.
En conclusion de cet entretien instructif et agréable, nous pouvons retenir que Jean-Luc Furette est de son propre aveu quelqu’un qui ne s’ennuie jamais ; par la lecture, son imaginaire rencontre d’autres imaginaires et être ainsi à la fois lecteur, spectateur, auditeur lui permet par ailleurs de mettre le réel à distance ; laissons-lui le dernier mot : la vie, c’est pour moi du lien et de l’émotion échangée.
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