Creo que se ha escrito poco sobre la enorme importancia de los dinosaurios. Además de su notorio interés biológico, los dinosaurios tienen una envidiable trascendencia mítica y una repercusión epistemológica de primer orden. En lo tocante a la biología, otros más doctos que yo- en la materia podrían hablar largo y tendido de esta proliferación de reptiles de retumbante nombre que cubrieron las tierras, mares y hasta cielos del remoto Jurásico, convirtiéndose por sí solos en toda una zoología completa. Son sus aspectos míticos y epistemológicos los que ahora quisiera destacar. La calidad legendaria del dinosaurio consiste en responder adecuadamente a una íntima apetencia del alma romántica que Tolkien expresó en una ocasión así: «I desired dragons with a profound desire.» Borges señaló en su estudio sobre las literaturas germánicas que el dragón contagia de puerilidad todos los relatos en que aparece; esto es, en buena medida, cierto, pero no desmiente ni aminora nuestro profundo deseo de dragones, más hondo que cualquier apetencia de madurez literaria. El dragón aúna en su bulto escamoso la ferocidad y la desdicha, el sortilegio y las fuerzas telúricas, el último obstáculo que empecé la conquista del tesoro y la resignación desventurada de quien se ve por los siglos atado a una riqueza que no puede gozar más que como guardián; trepidante fruto de las entrañas de -la tierra, su aliento es fuego, sus alas le convocan a las alturas y algo en su silueta y ciertas de sus apariciones le certifican bestia marina: además, un baño de su sangre hace invulnerable y su esperma -el jade- es garantía de inmortalidad. Es lo tenebroso y lo incorruptible, la necesidad de la muerte o la clave de la vida perenne. El dragón es insustituible en la imaginería de nuestros arquetipos. ¿Cómo no agradecer a la paleontología su generosa evocación de terribles lagartos de carne y hueso -para nosotros, sólo hueso ya, desdichadamente-, que sacia por vía racionalista nuestro
anhelo de dragones? Evidentemente, no son tan satisfactorios en su funcionamiento mítico, como los auténticos dragones de las leyendas, pero suplen con el sello científico que los garantiza algunas de sus más obvias deficiencias estructurales; menos éticos y nostálgicos que los que pueblan los cuentos, los dragones de la paleontología son mucho más fecundos en formas extrañas y en la sugerencia de un ciego y devastador salvajismo. Naturalmente, lo que sabemos del comportamiento de estos reptiles no son sino conjeturas científicas, es decir, leyendas racionalistas, probablemente, influidas por la historia de Beowulf o de San Jorge: en cierto modo, los dinosaurios son las espeluznantes crías brotadas de los huevos puestos en las imaginaciones por los dragones míticos. Y así nos remitimos al valor epistemológico de estos lagartos del trueno.
anhelo de dragones? Evidentemente, no son tan satisfactorios en su funcionamiento mítico, como los auténticos dragones de las leyendas, pero suplen con el sello científico que los garantiza algunas de sus más obvias deficiencias estructurales; menos éticos y nostálgicos que los que pueblan los cuentos, los dragones de la paleontología son mucho más fecundos en formas extrañas y en la sugerencia de un ciego y devastador salvajismo. Naturalmente, lo que sabemos del comportamiento de estos reptiles no son sino conjeturas científicas, es decir, leyendas racionalistas, probablemente, influidas por la historia de Beowulf o de San Jorge: en cierto modo, los dinosaurios son las espeluznantes crías brotadas de los huevos puestos en las imaginaciones por los dragones míticos. Y así nos remitimos al valor epistemológico de estos lagartos del trueno.
Fernando Savater, La tierra de los dragones
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Auréba nous propose sa traduction :
Je crois que l’on a peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. En plus de leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus experts que moi en la matière pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom résonnant qui recouvrirent la terre, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, se transformant, à eux seuls, en tout une zoologie complète. C’est sur leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant mettre l´accent. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre convenablement à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien a exprimé dans une situation pareille : « I desired dragons with a profound desire. » Borges a signalé dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine de puérilité tout les récits dans lesquels il apparaît ; ça c’est vrai dans une bonne mesure, mais ça ne dément pas et n´amoindrit pas non plus notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon réunit dans son corps écailleux la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui puisse commencer la conquête du trésor et la résignation infortunée de quelqu’un qui se voit à tout jamais attaché à une richesse dont il ne peut pas plus profiter que comme gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle, c’est du feu, ses ailes le convoquent aux plus hauts sommets et quelque chose dans sa silhouette et quelques unes de ses apparitions le certifient bête marine : en plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est garantie d’immortalité. C’est ce qu’il y a de ténébreux et d’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant envers la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os- plus que des os pour nous, malheureusement - qui satisfait par la voie rationaliste notre désir de dragons? Évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme les authentiques dragons des légendes, mais ils rattrapent avec le sceau scientifique qui les garantit quelques unes de leurs plus évidentes déficiences structurales ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds dans des formes étranges et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles, ce ne sont que des conjectures scientifiques, c'est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement, influencées par l’histoire de Beowulf ou de San Jorge : d’une certaine façon, les dinosaures sont les effrayants petits sortis des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et ainsi nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
Je crois que l’on a peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. En plus de leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus experts que moi en la matière pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom résonnant qui recouvrirent la terre, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, se transformant, à eux seuls, en tout une zoologie complète. C’est sur leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant mettre l´accent. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre convenablement à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien a exprimé dans une situation pareille : « I desired dragons with a profound desire. » Borges a signalé dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine de puérilité tout les récits dans lesquels il apparaît ; ça c’est vrai dans une bonne mesure, mais ça ne dément pas et n´amoindrit pas non plus notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon réunit dans son corps écailleux la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui puisse commencer la conquête du trésor et la résignation infortunée de quelqu’un qui se voit à tout jamais attaché à une richesse dont il ne peut pas plus profiter que comme gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle, c’est du feu, ses ailes le convoquent aux plus hauts sommets et quelque chose dans sa silhouette et quelques unes de ses apparitions le certifient bête marine : en plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est garantie d’immortalité. C’est ce qu’il y a de ténébreux et d’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant envers la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os- plus que des os pour nous, malheureusement - qui satisfait par la voie rationaliste notre désir de dragons? Évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme les authentiques dragons des légendes, mais ils rattrapent avec le sceau scientifique qui les garantit quelques unes de leurs plus évidentes déficiences structurales ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds dans des formes étranges et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles, ce ne sont que des conjectures scientifiques, c'est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement, influencées par l’histoire de Beowulf ou de San Jorge : d’une certaine façon, les dinosaures sont les effrayants petits sortis des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et ainsi nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
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Laëtitia Sw nous propose sa traduction :
Je crois que l’on a peu écrit au sujet de l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures présentent une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’aucuns, plus versés que moi en la matière, pourraient parler longuement de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui ont peuplé les terres, les mers et même les cieux dans les temps reculés du Jurassique, constituant de fait une zoologie au grand complet. Je voudrais à présent souligner leurs aspects mythiques et épistémologiques. La qualité légendaire du dinosaure réside dans le fait qu’il répond de façon adéquate à une appétence intime de l’âme romantique que Tolkien a exprimé un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. » Borges a montré dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon imprime une certaine puérilité à tous les récits dans lesquels il apparaît ; ce qui est certain, dans une large mesure, sans pour autant démentir ni amoindrir notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon allie, dans sa masse d’écailles, la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle empêchant la conquête du trésor et la triste résignation de celui qui se voit, pour les siècles, lié à une richesse dont il ne peut jouir que comme gardien. Trépidant fruit des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes le destinent aux hauteurs et quelque chose dans sa silhouette comme dans certaines de ses apparitions l’attestent bête marine : de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est un gage d’immortalité. À la fois ténébreux et incorruptible, il renferme la promesse de la mort ou la clef de la vie pérenne. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant à la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os – pour nous, désormais, seulement en os, malheureusement –, qui assouvit par un biais rationaliste notre désir ardent de dragons ? Évidemment, dans leur fonctionnement mythique, ils ne sont pas aussi satisfaisants que les authentiques dragons des légendes, mais ils suppléent à ce manque par le sceau scientifique qui leur assure quelques-unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles. Moins éthiques et nostalgiques que ceux peuplant les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges et pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles n’est que conjectures scientifiques, c’est-à-dire légendes rationalistes probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : les dinosaures sont, en quelque sorte, les effrayantes créatures surgies des œufs que les dragons mythiques ont semés dans nos imaginations. Voilà la teneur de nos réflexions quant à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
Je crois que l’on a peu écrit au sujet de l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures présentent une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’aucuns, plus versés que moi en la matière, pourraient parler longuement de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui ont peuplé les terres, les mers et même les cieux dans les temps reculés du Jurassique, constituant de fait une zoologie au grand complet. Je voudrais à présent souligner leurs aspects mythiques et épistémologiques. La qualité légendaire du dinosaure réside dans le fait qu’il répond de façon adéquate à une appétence intime de l’âme romantique que Tolkien a exprimé un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. » Borges a montré dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon imprime une certaine puérilité à tous les récits dans lesquels il apparaît ; ce qui est certain, dans une large mesure, sans pour autant démentir ni amoindrir notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon allie, dans sa masse d’écailles, la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle empêchant la conquête du trésor et la triste résignation de celui qui se voit, pour les siècles, lié à une richesse dont il ne peut jouir que comme gardien. Trépidant fruit des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes le destinent aux hauteurs et quelque chose dans sa silhouette comme dans certaines de ses apparitions l’attestent bête marine : de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est un gage d’immortalité. À la fois ténébreux et incorruptible, il renferme la promesse de la mort ou la clef de la vie pérenne. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant à la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os – pour nous, désormais, seulement en os, malheureusement –, qui assouvit par un biais rationaliste notre désir ardent de dragons ? Évidemment, dans leur fonctionnement mythique, ils ne sont pas aussi satisfaisants que les authentiques dragons des légendes, mais ils suppléent à ce manque par le sceau scientifique qui leur assure quelques-unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles. Moins éthiques et nostalgiques que ceux peuplant les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges et pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles n’est que conjectures scientifiques, c’est-à-dire légendes rationalistes probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : les dinosaures sont, en quelque sorte, les effrayantes créatures surgies des œufs que les dragons mythiques ont semés dans nos imaginations. Voilà la teneur de nos réflexions quant à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
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Amélie nous propose sa traduction :
Je crois que peu d’écrits ont été rédigés au sujet de l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres personnes, plus doctes que moi en la matière, pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom majestueux qui peuplèrent les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, formant à eux seuls une zoologie toute entière. Je voudrais à présent souligner leurs aspects mythique et épistémologique. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière appropriée à une intime appétence de l’âme romantique, que Tolkien exprima un jour de la façon suivante : « I desired dragons with a profound desire ». Dans son étude sur les littératures germaniques, Borges signale que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; cela est vrai, dans une grande mesure, mais cela ne contredit ni n’affaiblit notre profond désir de dragons, plus fort encore que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Au sein de son corps écailleux, le dragon réunit la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui entrave la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, attaché à une richesse dont il ne peut jouir autrement qu’en tant que gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’entraînent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette ainsi que certaines de ses apparitions lui valent la qualification de bête marine ; par ailleurs, prendre un bain dans son sang rend invulnérable, et son sperme –le jade– assure l’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie perpétuelle. Le dragon est irremplaçable dans la représentation de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour son évocation généreuse de terribles lézards en chair et en os – pour nous, rien qu’en os, malheureusement –, qui rassasie par voie rationaliste notre désir de dragons ? Evidemment, leur fonctionnement mythique n’est pas aussi satisfaisant que celui des authentiques dragons des légendes ; néanmoins, ils les remplacent avec le sceau scientifique qui leur garantit quelques-unes de leurs déficiences structurelles les plus évidentes : moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en termes de formes étranges et de suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons à propos du comportement de ces reptiles ne nous vient que de conjectures scientifiques, c’est-à-dire de légendes rationalistes probablement, influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint-Georges : d’une certaine façon, les dinosaures sont les effrayants petits issus des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est pourquoi nous faisons référence à la valeur épistémologique de ces lézards de tonnerre.
Je crois que peu d’écrits ont été rédigés au sujet de l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une transcendance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres personnes, plus doctes que moi en la matière, pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom majestueux qui peuplèrent les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, formant à eux seuls une zoologie toute entière. Je voudrais à présent souligner leurs aspects mythique et épistémologique. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière appropriée à une intime appétence de l’âme romantique, que Tolkien exprima un jour de la façon suivante : « I desired dragons with a profound desire ». Dans son étude sur les littératures germaniques, Borges signale que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; cela est vrai, dans une grande mesure, mais cela ne contredit ni n’affaiblit notre profond désir de dragons, plus fort encore que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Au sein de son corps écailleux, le dragon réunit la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui entrave la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, attaché à une richesse dont il ne peut jouir autrement qu’en tant que gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’entraînent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette ainsi que certaines de ses apparitions lui valent la qualification de bête marine ; par ailleurs, prendre un bain dans son sang rend invulnérable, et son sperme –le jade– assure l’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie perpétuelle. Le dragon est irremplaçable dans la représentation de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour son évocation généreuse de terribles lézards en chair et en os – pour nous, rien qu’en os, malheureusement –, qui rassasie par voie rationaliste notre désir de dragons ? Evidemment, leur fonctionnement mythique n’est pas aussi satisfaisant que celui des authentiques dragons des légendes ; néanmoins, ils les remplacent avec le sceau scientifique qui leur garantit quelques-unes de leurs déficiences structurelles les plus évidentes : moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en termes de formes étranges et de suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons à propos du comportement de ces reptiles ne nous vient que de conjectures scientifiques, c’est-à-dire de légendes rationalistes probablement, influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint-Georges : d’une certaine façon, les dinosaures sont les effrayants petits issus des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est pourquoi nous faisons référence à la valeur épistémologique de ces lézards de tonnerre.
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Coralie nous propose sa traduction :
Je crois qu’on a peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une dimension mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres, plus savants que moi en la matière, pourraient parler à perdre haleine de cette prolifération de reptiles aux noms pompeux qui couvrirent les terres, les mers et les cieux du lointain Jurassique, se transformant d’eux même en une zoologie toute entière. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de façon appropriée à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien exprima un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. » Borges montra dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; c’est en grande partie vrai, mais cela ne dément ni n’amenuise notre profond désir de dragons, plus profond qu’un quelconque appétit de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans sa masse écailleuse la férocité et le malheur, les sortilèges et les forces telluriques, le dernier obstacle empêchant la conquête du trésor et la triste résignation de celui qui se voit au long des siècles lié à une richesse dont il ne peut jouir que comme gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son haleine est feu, ses ailes le mènent au plus haut et quelque chose dans sa silhouette, comme dans certaines de ses apparitions, le dis bête marine : de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme, le jade, garantit l’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie pérenne. Le dragon est irremplaçable dans l’imaginaire de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour sa généreuse évocation des terribles lézards en chair et en os –seulement des os, malheureusement pour nous, maintenant–, qui rassasie de façon rationaliste notre faim de dragons ? Evidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme les authentiques dragons des légendes, mais ils y pallient avec le cachet scientifique qui leur garantit quelques unes de leurs déficiences structurelles les plus claires ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus fertiles en formes étranges et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c’est à dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint George : d’une certaine manière, les dinosaures sont les terrifiantes créatures jaillies des œufs ancrés dans nos imaginations par les dragons mythiques. Et nous nous en remettons ainsi à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
Je crois qu’on a peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une dimension mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres, plus savants que moi en la matière, pourraient parler à perdre haleine de cette prolifération de reptiles aux noms pompeux qui couvrirent les terres, les mers et les cieux du lointain Jurassique, se transformant d’eux même en une zoologie toute entière. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de façon appropriée à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien exprima un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. » Borges montra dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; c’est en grande partie vrai, mais cela ne dément ni n’amenuise notre profond désir de dragons, plus profond qu’un quelconque appétit de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans sa masse écailleuse la férocité et le malheur, les sortilèges et les forces telluriques, le dernier obstacle empêchant la conquête du trésor et la triste résignation de celui qui se voit au long des siècles lié à une richesse dont il ne peut jouir que comme gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son haleine est feu, ses ailes le mènent au plus haut et quelque chose dans sa silhouette, comme dans certaines de ses apparitions, le dis bête marine : de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme, le jade, garantit l’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie pérenne. Le dragon est irremplaçable dans l’imaginaire de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour sa généreuse évocation des terribles lézards en chair et en os –seulement des os, malheureusement pour nous, maintenant–, qui rassasie de façon rationaliste notre faim de dragons ? Evidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme les authentiques dragons des légendes, mais ils y pallient avec le cachet scientifique qui leur garantit quelques unes de leurs déficiences structurelles les plus claires ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus fertiles en formes étranges et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c’est à dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint George : d’une certaine manière, les dinosaures sont les terrifiantes créatures jaillies des œufs ancrés dans nos imaginations par les dragons mythiques. Et nous nous en remettons ainsi à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
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Laëtitia nous propose sa traduction :
Je pense qu’il y a peu d’écrits sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur incontestable intérêt biologique, les dinosaures jouissent d’une transcendance mythique enviable et d’une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus savants que moi en la matière pourraient parler en long en large et en travers de cette prolifération de reptiles aux noms pompeux qui ont recouvert les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, pour devenir à eux seuls un écosystème complet. Je voudrais maintenant mettre en exergue leurs aspects mythiques et épistémologiques. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de façon adéquate à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien a exprimée en ces termes lors d’une occasion: « I desired dragons with a profound desire. » Borges a signalé dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine en puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; ce qui est vrai, la plupart du temps, mais il ne dément ni n’amenuise notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans sa bosse écaillée la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui a empêché la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit attaché par les siècles à une richesse dont il ne peut plus jouir qu’en tant que gardien ; fruit trépident des entrailles de la terre, il souffle du feu, ses ailes le convoquent dans les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et certaines de ses apparitions en faisaient une bête marine ; de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme -le jade- garantit l’immortalité. C’est l’aspect ténébreux et incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imaginaire de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os –pour nous, plus qu’en os, malheureusement-, qui comble par la voie rationaliste notre désir de dragons ? Il est évident qu’ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais ils compensent avec le sceau scientifique qui leur certifie d’être l’une des plus flagrantes déficiences structurales; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes bizarres et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c’est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint-Georges : d’une certaine façon, les dinosaures sont les épouvantables petits jaillis des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
Je pense qu’il y a peu d’écrits sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur incontestable intérêt biologique, les dinosaures jouissent d’une transcendance mythique enviable et d’une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus savants que moi en la matière pourraient parler en long en large et en travers de cette prolifération de reptiles aux noms pompeux qui ont recouvert les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, pour devenir à eux seuls un écosystème complet. Je voudrais maintenant mettre en exergue leurs aspects mythiques et épistémologiques. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de façon adéquate à une intime appétence de l’âme romantique que Tolkien a exprimée en ces termes lors d’une occasion: « I desired dragons with a profound desire. » Borges a signalé dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine en puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; ce qui est vrai, la plupart du temps, mais il ne dément ni n’amenuise notre profond désir de dragons, plus profond que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans sa bosse écaillée la férocité et l’infortune, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui a empêché la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit attaché par les siècles à une richesse dont il ne peut plus jouir qu’en tant que gardien ; fruit trépident des entrailles de la terre, il souffle du feu, ses ailes le convoquent dans les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et certaines de ses apparitions en faisaient une bête marine ; de plus, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme -le jade- garantit l’immortalité. C’est l’aspect ténébreux et incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imaginaire de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os –pour nous, plus qu’en os, malheureusement-, qui comble par la voie rationaliste notre désir de dragons ? Il est évident qu’ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais ils compensent avec le sceau scientifique qui leur certifie d’être l’une des plus flagrantes déficiences structurales; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes bizarres et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c’est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint-Georges : d’une certaine façon, les dinosaures sont les épouvantables petits jaillis des œufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
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Sonita nous propose sa traduction :
Je crois que l’on a bien peu écrit à propos de l’importance des dinosaures. En plus de leur notoire intérêt biologique, les dinosaures ont une enviable transcendance mythique et une répercussion épistémologique de première importance. En ce qui concerne la biologie, d’autres bien plus savants que moi sur ce thème pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui ont couvert les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, devenant par eux-mêmes toute une zoologie complète. C’est leur aspect mystique et épistémologique que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre parfaitement à une intime appétence de l’âme romantique de Tolkien qui lors d’une occasion dit ceci : « I desired dragons with a profond desire. » Borges fit remarquer dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine de puérilité tous les récits où il apparaît ; ceci est, dans une certaine mesure, vrai, mais cela ne dément pas ni diminue notre profond désir de dragons, plus profond qu’une quelconque appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans son corps écailleux la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui empêche de conquérir le trésor et la résignation malheureuse de qui se trouve pendant des siècles et des siècles attaché à une richesse dont il ne peut guère profiter sinon comme gardien ; trépidant fruit des entrailles de la terre, son haleine est feu, ses ailes le convoquent dans les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et certaines de ses apparitions l’assurent être une bête marine : de plus, un bain avec son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est une garantie d’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os – pour nous, malheureusement, plus que les os maintenant – qui rassasie par la voie rationnelle notre désir de dragons ? Bien évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme le sont les authentiques dragons des légendes, mais cela est remplacé par le sceau scientifique qui leur garantit quelques uns de leurs handicaps structurels les plus évidents ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus féconds sous d’étranges formes et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons sur le comportement de ces reptiles ne sont que de conjectures scientifiques, c’est-à-dire des légendes rationnelles, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : d’une certaine façon les dinosaures sont les petits qui donnent la chair de poule sortis des œufs mis dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que l’on se remet à la valeur épistémologique de ces lézard du tonnerre.
Je crois que l’on a bien peu écrit à propos de l’importance des dinosaures. En plus de leur notoire intérêt biologique, les dinosaures ont une enviable transcendance mythique et une répercussion épistémologique de première importance. En ce qui concerne la biologie, d’autres bien plus savants que moi sur ce thème pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui ont couvert les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, devenant par eux-mêmes toute une zoologie complète. C’est leur aspect mystique et épistémologique que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre parfaitement à une intime appétence de l’âme romantique de Tolkien qui lors d’une occasion dit ceci : « I desired dragons with a profond desire. » Borges fit remarquer dans son étude sur les littératures germaniques que le dragon contamine de puérilité tous les récits où il apparaît ; ceci est, dans une certaine mesure, vrai, mais cela ne dément pas ni diminue notre profond désir de dragons, plus profond qu’une quelconque appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble dans son corps écailleux la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui empêche de conquérir le trésor et la résignation malheureuse de qui se trouve pendant des siècles et des siècles attaché à une richesse dont il ne peut guère profiter sinon comme gardien ; trépidant fruit des entrailles de la terre, son haleine est feu, ses ailes le convoquent dans les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et certaines de ses apparitions l’assurent être une bête marine : de plus, un bain avec son sang rend invulnérable et son sperme – le jade – est une garantie d’immortalité. C’est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os – pour nous, malheureusement, plus que les os maintenant – qui rassasie par la voie rationnelle notre désir de dragons ? Bien évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique, comme le sont les authentiques dragons des légendes, mais cela est remplacé par le sceau scientifique qui leur garantit quelques uns de leurs handicaps structurels les plus évidents ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus féconds sous d’étranges formes et dans la suggestion d’une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons sur le comportement de ces reptiles ne sont que de conjectures scientifiques, c’est-à-dire des légendes rationnelles, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : d’une certaine façon les dinosaures sont les petits qui donnent la chair de poule sortis des œufs mis dans les imaginations par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que l’on se remet à la valeur épistémologique de ces lézard du tonnerre.
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Chloé nous propose sa traduction :
Je crois qu’on a très peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une importance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus doctes que moi en la matière pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom pompeux qui peuplèrent les terres, les mers et même les cieux de ce lointain Jurassique, devenant à eux seuls une zoologie toute entière. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais à présent souligner.
La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière adéquate à une intime appétence de l’âme romantique, que Tolkien a un jour exprimée de cette façon : « I desired dragons with a profound desire ». Borges a remarqué, dans son étude sur les littératures germaniques, que le dragon contamine de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; cela est vrai, en grande partie, mais cela ne dément, ni n’amoindrit, notre profond désir de dragons, plus profond encore que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble, sous sa masse écailleuse, la férocité et le malheur, les sortilèges et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui empêche la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, attaché à une richesse dont il ne peut jouir qu’en tant que gardien. Fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’entraînent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et dans certaines de ses apparitions font de lui une créature marine. De plus, un bain de son sang rend invincible et son sperme – le jade – assure l’immortalité. Il est ce qui est ténébreux et incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour son évocation généreuse de terribles lézards en chair et en os – pour nous, désormais, juste en os, malheureusement -, qui assouvit par voie rationaliste notre désir de dragons ? Évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais ils comblent cette lacune grâce au sceau scientifique qui leur garantit certaines de leurs déficiences structurelles les plus visibles. Moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent nos contes, les dragons en paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges, ainsi que pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles n’est que conjectures scientifiques, c’est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : d’une certaine manière, les dinosaures sont l’effrayante progéniture issue des œufs que les dragons mythiques ont semés dans nos imaginations. Et donc, nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
Je crois qu’on a très peu écrit sur l’énorme importance des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une importance mythique enviable et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus doctes que moi en la matière pourraient parler en long et en large de cette prolifération de reptiles au nom pompeux qui peuplèrent les terres, les mers et même les cieux de ce lointain Jurassique, devenant à eux seuls une zoologie toute entière. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais à présent souligner.
La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière adéquate à une intime appétence de l’âme romantique, que Tolkien a un jour exprimée de cette façon : « I desired dragons with a profound desire ». Borges a remarqué, dans son étude sur les littératures germaniques, que le dragon contamine de puérilité tous les récits dans lesquels il apparaît ; cela est vrai, en grande partie, mais cela ne dément, ni n’amoindrit, notre profond désir de dragons, plus profond encore que n’importe quelle appétence de maturité littéraire. Le dragon rassemble, sous sa masse écailleuse, la férocité et le malheur, les sortilèges et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui empêche la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, attaché à une richesse dont il ne peut jouir qu’en tant que gardien. Fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’entraînent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette et dans certaines de ses apparitions font de lui une créature marine. De plus, un bain de son sang rend invincible et son sperme – le jade – assure l’immortalité. Il est ce qui est ténébreux et incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie pour son évocation généreuse de terribles lézards en chair et en os – pour nous, désormais, juste en os, malheureusement -, qui assouvit par voie rationaliste notre désir de dragons ? Évidemment, ils ne sont pas aussi satisfaisants dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais ils comblent cette lacune grâce au sceau scientifique qui leur garantit certaines de leurs déficiences structurelles les plus visibles. Moins éthiques et nostalgiques que ceux qui peuplent nos contes, les dragons en paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges, ainsi que pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles n’est que conjectures scientifiques, c’est-à-dire, des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou de Saint Georges : d’une certaine manière, les dinosaures sont l’effrayante progéniture issue des œufs que les dragons mythiques ont semés dans nos imaginations. Et donc, nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards du tonnerre.
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Émeline nous propose sa traduction :
Je crois qu’on a peu écrit à propos de l’énorme importance des dinosaures. En plus de leur indéniable intérêt biologique, les dinosaures sont dotés d’une séduisante valeur mythique et d’une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus savants que moi en la matière pourraient être intarissables sur cette prolifération de reptiles aux noms sensationnels qui peuplèrent les terres, les océans et même les cieux du lointain Jurassique, se convertissant par eux même en une véritable zoologie complète. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière adéquate à un intime désir de l’âme romantique que Tolkien exprima un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. »
Borges montra, dans son étude des littératures germaniques, que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparait ; cela est vrai dans la majorité des cas, mais ne contredit pas et ne réduit pas non plus notre profonde envie de dragons, plus intense que n’importe quel désir de maturité littéraire. Le dragon réunit en son sein écailleux la férocité et l’affliction, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui entrave la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, enchaîné à une richesse de laquelle il ne peut jouir qu’en tant que gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’appellent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette, et même dans ses apparitions, témoigne du fait que c’est une bête marine : par ailleurs, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme –le jade– garantit l’immortalité. Il est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os –pour nous, plus que des os malheureusement–, qui répond par la voie rationaliste à notre avidité de dragon ? Evidemment, les dinosaures ne sont pas aussi satisfaisants, dans leur portée mythique, que les authentiques dragons des légendes, mais ils compensent ce manque par le prestige scientifique qui leur garantit quelques unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui hantent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges et en la suggestion d’une aveugle et dévastatrice sauvagerie. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjonctures scientifiques, c’est-à-dire des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou Saint Georges : d’une certaine façon les dinosaures sont les abominables créatures sorties des œufs pondus dans l’imaginaire par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards-tonnerre.
Je crois qu’on a peu écrit à propos de l’énorme importance des dinosaures. En plus de leur indéniable intérêt biologique, les dinosaures sont dotés d’une séduisante valeur mythique et d’une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne la biologie, d’autres plus savants que moi en la matière pourraient être intarissables sur cette prolifération de reptiles aux noms sensationnels qui peuplèrent les terres, les océans et même les cieux du lointain Jurassique, se convertissant par eux même en une véritable zoologie complète. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais maintenant souligner. La qualité légendaire du dinosaure consiste à répondre de manière adéquate à un intime désir de l’âme romantique que Tolkien exprima un jour ainsi : « I desired dragons with a profound desire. »
Borges montra, dans son étude des littératures germaniques, que le dragon entache de puérilité tous les récits dans lesquels il apparait ; cela est vrai dans la majorité des cas, mais ne contredit pas et ne réduit pas non plus notre profonde envie de dragons, plus intense que n’importe quel désir de maturité littéraire. Le dragon réunit en son sein écailleux la férocité et l’affliction, le sortilège et les forces telluriques, l’ultime obstacle qui entrave la conquête du trésor et la résignation malheureuse de celui qui se voit, au fil des siècles, enchaîné à une richesse de laquelle il ne peut jouir qu’en tant que gardien ; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes l’appellent vers les hauteurs et quelque chose dans sa silhouette, et même dans ses apparitions, témoigne du fait que c’est une bête marine : par ailleurs, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme –le jade– garantit l’immortalité. Il est le ténébreux et l’incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l’imagerie de nos archétypes. Comment ne pas remercier la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards en chair et en os –pour nous, plus que des os malheureusement–, qui répond par la voie rationaliste à notre avidité de dragon ? Evidemment, les dinosaures ne sont pas aussi satisfaisants, dans leur portée mythique, que les authentiques dragons des légendes, mais ils compensent ce manque par le prestige scientifique qui leur garantit quelques unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles ; moins éthiques et nostalgiques que ceux qui hantent les contes, les dragons de la paléontologie sont beaucoup plus féconds en formes étranges et en la suggestion d’une aveugle et dévastatrice sauvagerie. Naturellement, ce que nous savons du comportement de ces reptiles ne sont que des conjonctures scientifiques, c’est-à-dire des légendes rationalistes, probablement influencées par l’histoire de Beowulf ou Saint Georges : d’une certaine façon les dinosaures sont les abominables créatures sorties des œufs pondus dans l’imaginaire par les dragons mythiques. Et c’est ainsi que nous nous en remettons à la valeur épistémologique de ces lézards-tonnerre.
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Odile nous propose sa traduction :
Fernando Savater, La tierra de los dragones
Je crois que l'on a peu écrit sur l'importance énorme des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une enviable transcendance mythique et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne leur biologie, d'autres, plus savants que moi en la matière, pourraient parler longuement de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui habitèrent les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, formant à eux seuls une zoologie complète. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais souligner ici. La qualité légendaire du dinosaure tient à ce qu'il répond parfaitement à une intime aspiration de l'âme romantique que Tolkien exprima ainsi: «I desired dragons with a profound desire.» Dans son étude sur les littératures germaniques, Borges notait que le dragon teinte de puérilité tous les récits dans lesquels il apparait; ceci est vrai, en grande partie, mais ne dément ni n'atténue notre profonde exigence de dragons, plus profonde que toute appétence de maturité littéraire. Le dragon réunit dans sa masse écailleuse la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui empêche la conquête du trésor et la résignation infortunée de qui se voit lié par les siècles à une richesse dont il ne peut profiter qu'en tant que gardien; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes le destinent aux airs et quelque chose dans sa silhouette, certaines de ses apparitions, font de lui un animal marin: en outre, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme -le jade- est gage d'immortalité. Il est le ténébreux et l'incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l'imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant à la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards de chair et de sang - aujourd'hui, hélas, des ossements-, qui étanche par voie rationnaliste notre soif de dragons? Bien sûr, ils donnent moins de satisfactions dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais compensent ce manque par le sceau scientifique que leur garantissent quelques-unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles ; moins éthiques et moins nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus féconds, tant en formes étranges que pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement des ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c'est-à-dire des légendes rationalistes, probablement influencées par l'histoire de Beowulf ou de Saint Georges: d'une certaine manière, los dinosaures sont les effroyables couvées issues des oeufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et nous revenons alors à l'intérêt epistémologique de ces lézards du tonnerre.
Fernando Savater, La tierra de los dragones
Je crois que l'on a peu écrit sur l'importance énorme des dinosaures. Outre leur intérêt biologique notoire, les dinosaures ont une enviable transcendance mythique et une répercussion épistémologique de premier ordre. En ce qui concerne leur biologie, d'autres, plus savants que moi en la matière, pourraient parler longuement de cette prolifération de reptiles au nom retentissant qui habitèrent les terres, les mers et même les cieux du lointain Jurassique, formant à eux seuls une zoologie complète. Ce sont leurs aspects mythiques et épistémologiques que je voudrais souligner ici. La qualité légendaire du dinosaure tient à ce qu'il répond parfaitement à une intime aspiration de l'âme romantique que Tolkien exprima ainsi: «I desired dragons with a profound desire.» Dans son étude sur les littératures germaniques, Borges notait que le dragon teinte de puérilité tous les récits dans lesquels il apparait; ceci est vrai, en grande partie, mais ne dément ni n'atténue notre profonde exigence de dragons, plus profonde que toute appétence de maturité littéraire. Le dragon réunit dans sa masse écailleuse la férocité et le malheur, le sortilège et les forces telluriques, le dernier obstacle qui empêche la conquête du trésor et la résignation infortunée de qui se voit lié par les siècles à une richesse dont il ne peut profiter qu'en tant que gardien; fruit trépidant des entrailles de la terre, son souffle est feu, ses ailes le destinent aux airs et quelque chose dans sa silhouette, certaines de ses apparitions, font de lui un animal marin: en outre, un bain de son sang rend invulnérable et son sperme -le jade- est gage d'immortalité. Il est le ténébreux et l'incorruptible, la nécessité de la mort ou la clé de la vie éternelle. Le dragon est irremplaçable dans l'imagerie de nos archétypes. Comment ne pas être reconnaissant à la paléontologie de sa généreuse évocation de terribles lézards de chair et de sang - aujourd'hui, hélas, des ossements-, qui étanche par voie rationnaliste notre soif de dragons? Bien sûr, ils donnent moins de satisfactions dans leur fonctionnement mythique que les authentiques dragons des légendes, mais compensent ce manque par le sceau scientifique que leur garantissent quelques-unes de leurs plus évidentes déficiences structurelles ; moins éthiques et moins nostalgiques que ceux qui peuplent les contes, les dragons de la paléontologie sont bien plus féconds, tant en formes étranges que pour suggérer une sauvagerie aveugle et dévastatrice. Naturellement, ce que nous savons du comportement des ces reptiles ne sont que des conjectures scientifiques, c'est-à-dire des légendes rationalistes, probablement influencées par l'histoire de Beowulf ou de Saint Georges: d'une certaine manière, los dinosaures sont les effroyables couvées issues des oeufs déposés dans les imaginations par les dragons mythiques. Et nous revenons alors à l'intérêt epistémologique de ces lézards du tonnerre.
5 commentaires:
Une petite question: le tiret après "yo" à la ligne 6 doit-il vraiment se trouver là? Manque-t-il un second tiret dans la phrase? Ou est-ce seulement moi qui n'en comprend pas le sens?
Non, non, non… Je te confirme que le tiret n'a rien à faire là.
Odile me signale la présence d'une possible coquille (je vous rappelle que je prends les textes sur internet et que donc, il y a en effet régulièrement des erreurs… que je ne vois pas forcément lors de la lecture rapide que je fais pour les sélections).
La phrase est la suivante :
El dragón aúna en su bulto escamoso la ferocidad y la desdicha, el sortilegio y las fuerzas telúricas, el último obstáculo que empecé la conquista del tesoro y la resignación desventurada de quien se ve por los siglos atado a una riqueza que no puede gozar más que como guardián
Le problème porte évidemment sur « empecé » ; après réflexion, Odile pense qu'il s'agit en fait de : el último obstáculo que impide la conquista del tesoro.
Ça paraît logique…
À vous qui travaillez le texte de près de trancher.
Je suis d'accord avec Odile... En traduisant le texte, j'ai même chercher si "empezar" ne pouvait pas, parfois, signifier "empêcher".
Décidément cet "empecé" aura été un élément bien perturbateur ! Je vous soumets à mon tour le fruit de mes recherches (cf. Diccionario de uso del español María Moliner) :
Verbo "empecer" :
Preámbulo :
- viene de "empedecer"
- se conjuga como "agradecer"
- es poco usado : se usa realmente sólo en tercera persona y corrientemente sólo en frases negativas
Definiciones :
1) dañar, ofender o perjudicar a alguien o algo
2) impedir (Ejemplo : Eso no empece para que me acompañes.)
Derivados :
- empecible
- empeciente
- empecimiento
Notre problème semble résolu... si on laisse de côté l'accent... donc notre problème n'est résolu qu'en partie seulement !
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