Entre les deux derniers ateliers, nous avons du ajouter une description à notre texte en essayant de faire une métaphore. Il fallait en tout cas que le milieu décrit nous renvoie une image autre que la simple réalité.
Pour ce troisième atelier, il nous a fallu terminer notre nouvelle.
Déjà...
Enfin, terminer... Penser à la fin.
Nous avons chacun fait une sorte de fiche pour chacun des personnages en nous posant des questions comme : Qui est-il? Qu'a-t-il fait? Que va-t-il faire? Pourquoi?
Perrine et moi devions partir plus tôt pour assister à notre tutorat en compagnie de Marianne Millon. Nous n'avons donc pas pu entendre les idées de la classe.
Stéphanie nous a guidées pour que l'on puisse faire durer le suspense jusqu'à la fin.
À retenir donc : ne jamais trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture.
Je vous propose la dernière version de ma nouvelle.
Elle est terminée et je la trouve plutôt courte. Mais nous verrons sans doute, dans nos derniers ateliers, comment étoffer nos textes... La suite au prochain épisode !!
Assise sur son lit dans sa robe d’un rouge intense, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses quinze ans et elle devenait une femme. Ses cheveux, d’un noir intense aux reflets presque bleutés contrastaient avec ses grands yeux verts. Son corps n’avait plus l’air d’être celui d’une enfant. Sa taille s’affinait à mesure que ses hanches s’élargissaient, ses seins étaient devenus ronds et fermes. Plus elle se regardait, plus elle se trouvait jolie. Mais elle ne parvenait pas à sécher ses larmes. Les fleurs d’oranger dégageaient tout autour d’elle une odeur sucrée qui lui rappelait ses jeunes années passées dans les champs voisins. Elle percevait des voix éloignées qui répétaient, à la fois douces et angoissantes : « C’est le plus beau jour de ta vie ! ».
— Lune, que fais-tu encore ici ? – lui lança une petite femme ronde avec un sourire réconfortant.
— Je me demandais où était mon collier en or. Je crois l’avoir perdu…
— Voyons ma Lune, ne pleure pas pour ça ! Lève-toi, nous allons le chercher – dit la petite femme en se penchant de tous côtés et en défaisant les draps du lit.
Lune ne bougeait pas. Elle observait sa nourrice qui s’agitait autour d’elle sans vraiment la voir. Elle s’était laissée absorber par ses pensées. Les voix revenaient, lancinantes. Un petit cri aigu lui fit retrouver ses esprits.
— Je m’en doutais ! Il a du tomber quand tu dormais ! Tiens ma Lune, mets-le. Comme tu as grandi… – murmura la nourrice avec une pointe de nostalgie dans la voix.
— Aide-moi à attacher mon collier, s’il te plaît – demanda la jeune fille. Puis elle se remit à pleurer de plus belle.
La nourrice prit Lune dans ses bras. Une lumière dorée semblait auréoler les deux femmes. Le lit à baldaquins, majestueux, donnait l’impression que Lune était minuscule lorsqu’elle se trouvait à côté. Le soleil se reflétait sur les draps délicats en créant des reflets moirés. Tout autour d’elle était sublimé. La chambre était exigüe et même si elle était confortable, Lune s’y sentait généralement à l’étroit. Parfois, l’ombre d’un oiseau dansait sur les murs de pierre, glissant à travers les barreaux de la fenêtre. Ils se retrouvaient ainsi piégés, malgré eux, dans une petite cage dorée faite de dorures, de pierres froides et de tissus raffinés. Lune se sentait comme ces ombres. Depuis un mois, elle errait dans la grande maison familiale, sans appétit, absente, presque invisible. Sa chambre était devenu son seul refuge mais ne l’empêchait pas de penser à ce qui l’attendait d’ici peu.
Un bruissement d’ailes lui fit tourner la tête vers la petite fenêtre. Un corbeau se trouvait sur le rebord et avait passé sa tête à travers les barreaux. La nourrice se précipita vers lui pour l’effrayer.
Après une dernière étreinte, sa nourrice dit à Lune de la suivre jusqu’au jardin. Les invités étaient arrivés et il ne manquait plus qu’elle à la fête.
Lune descendit les escaliers en s’agrippant au bras de celle qui l’avait vue grandir. Elle se dirigea ensuite vers le jardin, faisant abstraction de tout ce qui l’entourait. Mais bien vite, la réalité reprit le dessus.
Au bout d’un petit chemin parsemé de roses, un jeune homme de dos attendait sa promise. Lune avança, fébrile. Les musiciens avaient déjà commencé à jouer. Tout le monde avait l’air heureux mais la jeune femme se sentait mal à l’aise. Le futur marié se retourna et fit un sourire dans sa direction. Rougissant, elle le lui rendit et alla se placer à sa gauche. Ensemble ils regardèrent la mariée qui avançait en rythme. Vêtue d’une belle robe blanche, ses cheveux blonds tressés et ornés d’une couronne de fleurs d’oranger, Amandine, la sœur de Lune, était rayonnante. Elle s’arrêta devant l’autel aux côtés de l’homme qu’elle allait épouser.
Assise sur son lit dans sa robe d’un noir profond, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses vingt ans et désormais, elle était une femme. Cela faisait cinq ans qu’elle était entrée au couvent des Capucines. Parfois, l’ombre d’un oiseau passait entre les barreaux de sa cellule et semblait voltiger sur les murs de pierre. Pour oublier sa vie d’avant et tenter de sécher ses larmes, Lune entonnait une prière au nom de son nouvel Amour.
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