Assis sur son canapé, Tim semblait éreinté. Il avait disposé tout son attirail sur la table basse et était prêt à se mettre au travail. Colle, ciseaux, cahier, journaux, photos. Cela faisait deux ou trois semaines – il ne savait plus très bien – que c’était arrivé. Il ne réalisait pas ou ne semblait pas vouloir le faire. Il avait toujours eu tendance à se bercer d’illusions. Mais qu’y avait-il de mal à ça ? La vie était si cruelle…
D’abord, il découpa consciencieusement les articles puis il entreprit de les coller dans son cahier. Mais pas dans n’importe quel ordre. Il fallait que tout soit net, droit, organisé. Tim avait toujours été perfectionniste, parfois même jusqu’à l’obsession. Depuis ce qui s’était passé dans son immeuble, son état psychologique avait empiré. Sa petite amie avait été tuée et il ne savait plus où il en était. L’incident avait eu lieu à deux pas de sa porte, dans l’ascenseur. Tout avait été très rapide et il n’y avait pratiquement pas eu de bruit. L’appartement dans lequel vivait le jeune homme était au cinquième étage d’un beau bâtiment de style haussmannien. Il était placé dans un quartier tranquille et très agréable, non loin du centre de Paris. Un large escalier permettait l’accès aux étages supérieur mais, dans les années trente, on avait ajouté un bel ascenseur aux grilles de fer forgé, joliment ouvragées. Cet ascenseur était certes beau, il n’en restait pas moins dangereux. Il fallait être prudent avec les vieilles grilles qui s’ouvraient trop facilement.
Ce soir là, Coline avait du les ouvrir trop tôt mais pour les enquêteurs, cette hypothèse n’était pas acceptable. D’après le peu d’indices dont ils disposaient, la jeune fille avait été assassinée et il ne s’agissait en rien d’un accident.
C’était Tim qui avait prévenu la police. En prenant l’ascenseur, il avait perçu un énorme craquement lorsqu’il était arrivé au rez-de-chaussée. Il avait expliqué qu’il attendait Coline depuis un bon moment déjà et qu’il avait eu envie de patienter dans la rue, en fumant une cigarette. Ce bruit, qu’il n’avait jamais entendu auparavant, lui avait glacé le sang. Avec l’aide du concierge, il avait fait remonter l’ascenseur et avait découvert le corps de sa petite amie, ou du moins ce qu’il en restait. Le pauvre garçon était en pleurs et jurait que si ce n’était pas un accident qui avait tué Coline, il retrouverait l’ordure qui avait commis cette horreur. C’est d’ailleurs en partie pour cela que Tim récupérait tout ce qui était en lien avec l’enquête et son avancée. Il faisait chaud. Une chaleur humide qui vous épuise en moins de deux. Tim se leva et alla se servir un verre quand quelqu’un sonna à la porte. Il regarda discrètement par le judas et souffla, l’air excédé.
— J’arrive bébé ! – cria-t-il en s’efforçant d’avoir l’air enjoué.
Tout en maugréant, Tim ferma son cahier plein de coupures de journaux, glissa le tout sous son lit et abaissa l’écran de son ordinateur. Il prit soin de cacher les photos de Coline dont certaines étaient criblées de trous, à moitié brûlées ou recouvertes d’insultes avant d’aller ouvrir.
D’abord, il découpa consciencieusement les articles puis il entreprit de les coller dans son cahier. Mais pas dans n’importe quel ordre. Il fallait que tout soit net, droit, organisé. Tim avait toujours été perfectionniste, parfois même jusqu’à l’obsession. Depuis ce qui s’était passé dans son immeuble, son état psychologique avait empiré. Sa petite amie avait été tuée et il ne savait plus où il en était. L’incident avait eu lieu à deux pas de sa porte, dans l’ascenseur. Tout avait été très rapide et il n’y avait pratiquement pas eu de bruit. L’appartement dans lequel vivait le jeune homme était au cinquième étage d’un beau bâtiment de style haussmannien. Il était placé dans un quartier tranquille et très agréable, non loin du centre de Paris. Un large escalier permettait l’accès aux étages supérieur mais, dans les années trente, on avait ajouté un bel ascenseur aux grilles de fer forgé, joliment ouvragées. Cet ascenseur était certes beau, il n’en restait pas moins dangereux. Il fallait être prudent avec les vieilles grilles qui s’ouvraient trop facilement.
Ce soir là, Coline avait du les ouvrir trop tôt mais pour les enquêteurs, cette hypothèse n’était pas acceptable. D’après le peu d’indices dont ils disposaient, la jeune fille avait été assassinée et il ne s’agissait en rien d’un accident.
C’était Tim qui avait prévenu la police. En prenant l’ascenseur, il avait perçu un énorme craquement lorsqu’il était arrivé au rez-de-chaussée. Il avait expliqué qu’il attendait Coline depuis un bon moment déjà et qu’il avait eu envie de patienter dans la rue, en fumant une cigarette. Ce bruit, qu’il n’avait jamais entendu auparavant, lui avait glacé le sang. Avec l’aide du concierge, il avait fait remonter l’ascenseur et avait découvert le corps de sa petite amie, ou du moins ce qu’il en restait. Le pauvre garçon était en pleurs et jurait que si ce n’était pas un accident qui avait tué Coline, il retrouverait l’ordure qui avait commis cette horreur. C’est d’ailleurs en partie pour cela que Tim récupérait tout ce qui était en lien avec l’enquête et son avancée. Il faisait chaud. Une chaleur humide qui vous épuise en moins de deux. Tim se leva et alla se servir un verre quand quelqu’un sonna à la porte. Il regarda discrètement par le judas et souffla, l’air excédé.
— J’arrive bébé ! – cria-t-il en s’efforçant d’avoir l’air enjoué.
Tout en maugréant, Tim ferma son cahier plein de coupures de journaux, glissa le tout sous son lit et abaissa l’écran de son ordinateur. Il prit soin de cacher les photos de Coline dont certaines étaient criblées de trous, à moitié brûlées ou recouvertes d’insultes avant d’aller ouvrir.
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