Je tiens à remercier chaleureusement Julie Duquesne-Létoublon, de la librairie "Les Gourmands Lisent" à Besançon pour avoir gentiment répondu à mes questions.
1) Quelle est l'histoire de votre librairie, les origines de son nom. L'histoire de ma librairie :
Fin 2007, après 8 ans d'expérience dans le monde du livre, je décide de créer une petite structure à Besançon après que celui qui est devenu mon mari a monté sa structure, je vois dès lors que la réalisation est faisable. Après quelques mois de recherches de locaux, je les trouve. Dans un premier temps la librairie va s'appeler "L'ivre des Mots". Devant les difficultés financières, mon mari et moi décidons de réunir nos 2 boutiques et cela devient "Les Gourmands lisent".
Aujourd'hui, la boutique est complètement atypique mais me correspond, j'ai réalisé ce que je voulais un travail de fonds associé à des coups de cœur. Un lieu ancré dans la ville avec ses originalités. Un lieu d'accueil pour les auteurs. Un lieu qu'on espère chaleureux.
2) En quoi vous différenciez-vous des autres librairies bisontines ? Par la structure : une librairie cave, ce n'est tout de même pas courant ! Un fonds polar très développé tout comme les rayons cuisine et vins tout en continuant à travailler littérature et jeunesse. Un petit lieu avec une clientèle mixte : quartier et au delà.
De plus, une rencontre littéraire est organisée par mois
3) Quel type de livres vendez-vous ? Littérature
Polar
BD
Cuisine
Vins
Jeunesse
Guides de voyage
Récits de voyage
4) Comment choisissez-vous les livres que vous vendez ? Mes livres sont choisis en fonction de ce que me présentent les représentants, en sachant que je laisse une place importante au fonds (livres ayant plus d'un an de parution)
5) Que pensez-vous des sites de vente en ligne ? Je pense que si on revient de plus en plus aux rapports humains on reviendra des sites de vente à distance tout du moins en ville. Si non, je n'ai pas beaucoup d'avis sur cette question.
6) Quels sont les défis et les difficultés du métier de libraire ? Les difficultés du métier de libraire sont complexes, elles proviennent de plusieurs facteurs qui finissent par converger. La loi du prix unique du livre (Loi Lang 1981) nous protège, c'est indiscutable et sans une telle loi nous n'existerions plus, comme les disquaires. Du fait du prix fixe, notre marge est une remise concédée par les distributeurs. Cette remise est négociée et négociable. Or depuis quelques années, nous avons plus des financiers en face de nous que des interlocuteurs sensibilisés aux enjeux du métier de libraire. Donc les remises sont plus compliquées à négocier pour les petites et moyennes librairies.
Tout cela pour en arriver à : le prix du livre n'a pas augmenter depuis 15 ans (environ) en euros constants (hors format poche). Nos remises non plus. En revanche, les loyers, les télécommunications, l'électricité, les taux bancaires, le coût du transport... Toutes les charges ont énormément augmenté dans le même temps. Notre défi est de trouver comment continuer à exercer, un métier, certes passionnant mais qui ne nous fait quasi plus vivre. Nous, libraires, exerçons un métier qui fait rêver bon nombre de quidam. Il est indispensable de rappeler qu'il serait bon que ce métier soit un peu plus considéré et nous fasse vivre...
Mes difficultés sont complexes et je ne peux toutes les citer. J'ai 2 casquettes je suis libraire et chef de mon entreprise, dans un même temps je dois réaliser toutes les tâches inhérentes aux 2 fonctions, seule, mon mari s'occupant de la partie cave... Les difficultés classiques d'une jeune librairie : chercher à faire connaître le travail qu'on effectue, chercher des clients, chercher de la trésorerie
7) Quelles relations entretenez-vous avec les éditeurs/maisons d'édition ? J'ai d'excellentes relations avec les éditeurs. Organisant régulièrement des rencontres avec des auteurs, ayant pris le parti de choisir les auteurs venant ici par rapport à des coups de cœur et non leur proximité avec la région (Franche Comté), je suis régulièrement en contact avec des éditeurs nationaux. Des liens plus personnels se sont créés au fil du temps, en sachant que je suis dans le métier depuis 15 ans.
8) Quelles sont vos perspectives pour l'avenir ? Les perspectives d'avenir sont dans un premier temps : continuer sans se décourager de faire mon métier avec la même envie et la même passion. D'autres projets plus conséquents pourraient voir le jour à moyen terme, ce n'est qu'en projet pour le moment.
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