Pour aujourd'hui, nous devions avoir réfléchi à la fin de notre nouvelle.
Nous commençons l'atelier par un petit rappel important : Qu'est-ce qui différencie la narration, la description, les dialogues? Nous avons cité des types de verbes, la présence ou non d'adverbes, d'adjectifs ou encore de figures de style. Nous avons vu les différents types de discours (direct, indirect, indirect libre) et appris qu'il faut penser à les varier dans un dialogue (selon sa longueur) pour que le lecteur ne s'ennuie pas.
Pour rendre le dialogue tonique, on insère des verbes, de courtes descriptions qui permettent au lecteur de percevoir ce que ressent le lecteur. Nous devons vraiment imaginer notre scène comme sur un tournage.
Et avec ce petit commentaire, nous en venons aux différents plans, les mêmes que ceux du cinéma.
Plan rapproché, plan moyen, plan large, panoramique. Nous devons maîtriser ces trois plans, savoir ce que l'on voit dans chacun d'eux : le visage du personnage principal ou bien les deux personnages ensemble, un paysage...
Nous devons ensuite pouvoir imaginer notre nouvelle avec ces différents plans et nous servir de cela pour insérer des descriptions, savoir si on se concentre sur les mouvements ou les expressions, un geste brusque ou un sourcil relevé...
Ces plans nous permettent aussi de jouer avec le rythme. Phrases courtes, longues, saccadées, listes.
Stéphanie nous explique que lorsque nous commençons à écrire, nous écrivons d'après ce que nous avons lu. Cependant, chacun a un style qui lui est propre. Il faut travailler ce style, l'étoffer, l'enrichir. En fait, nous sommes comme de petits artisans!
Après avoir noté toutes ces infos et ces petits conseils (petits mais utiles!!), chacun de nous doit se demander qui fait quoi dans sa nouvelle et pour quelle raison.
Notre but aujourd'hui est de prendre un passage de l'histoire (situé juste après la description de préférence cf deuxième atelier) et de le développer, de créer une nouvelle scène.
La nouvelle n'est pas terminée, je vais devoir refaire cet exercice pour d'autres parties du texte. Nous devons avoir fini pour le vendredi 4 mars.
En attendant, je vous souhaite une bonne lecture!!
Assise sur son lit dans sa robe d’un rouge intense, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses quinze ans et elle devenait une femme. Ses cheveux, d’un noir intense aux reflets presque bleutés contrastaient avec ses grands yeux verts. Son corps n’avait plus l’air d’être celui d’une enfant. Sa taille s’affinait à mesure que ses hanches s’élargissaient, ses seins étaient devenus ronds et fermes. Plus elle se regardait, plus elle se trouvait jolie. Mais elle ne parvenait pas à sécher ses larmes. Les fleurs d’oranger dégageaient tout autour d’elle une odeur sucrée qui lui rappelait ses jeunes années passées dans les champs voisins. Elle percevait des voix éloignées qui répétaient, à la fois douces et angoissantes : « C’est le plus beau jour de ta vie ! ».
— Lune, que fais-tu encore ici ? – lui lança une petite femme ronde avec un sourire réconfortant.
— Je me demandais où était mon collier en or. Je crois l’avoir perdu…
— Voyons ma petite Lune, ne pleure pas pour ça ! Lève-toi, nous allons le chercher – dit la petite femme en se penchant de tous côtés et en défaisant les draps du lit.
Lune ne bougeait pas. Elle observait sa nourrice qui s’agitait autour d’elle sans vraiment la voir. Elle s’était laissée absorber par ses pensées. Les voix revenaient, lancinantes. Un petit cri aigu lui fit retrouver ses esprits.
— Je m’en doutais ! Il a du tomber quand tu dormais ! Tiens ma Lune, mets-le. Comme tu as grandi… – murmura la nourrice avec une pointe de nostalgie dans la voix.
— Anne, aide-moi à attacher mon collier, s’il te plaît – demanda la jeune fille. Puis elle se mit à pleurer de plus belle.
Anne prit Lune dans ses bras. Une lumière dorée auréolait les deux femmes. Le lit à baldaquins, majestueux, donnait l’impression que Lune était minuscule lorsqu’elle se trouvait à côté. Le soleil se reflétait sur les draps délicats en créant des reflets moirés. Tout autour d’elle était sublimé. La chambre était exigüe et même si elle était confortable, Lune s’y sentait généralement à l’étroit. Parfois, l’ombre d’un oiseau dansait sur les murs de pierre, glissant à travers les barreaux de la fenêtre. Il se retrouvait ainsi piégé, malgré lui, dans une petite cage dorée faite de dorures, de pierres froides et de tissus raffinés. Lune se sentait comme ces ombres fuyantes. Depuis un mois, elle errait dans la grande maison familiale, sans appétit, absente, presque invisible. Sa chambre était devenu son seul refuge mais elle ne l’empêchait pas de penser à ce qui l’attendait d’ici peu.
Un bruissement d’ailes lui fit tourner la tête vers la petite fenêtre. Un corbeau se trouvait sur le rebord et avait passé sa tête à travers les barreaux. La nourrice se précipita vers lui pour l’effrayer.
— Va t-en, oiseau de malheur !
Anne faisait de grands gestes désordonnés. Elle avait beau s’égosiller et remuer comme une démente, elle ne parvenait pas à faire fuir le corbeau. Celui-ci restait stoïque, sur la fenêtre, et l’observait.
Lune ne put réprimer un petit rire au spectacle de sa nourrice échevelée et du corbeau indifférent.
— Va t-en ! Va t-en ! Et toi Lune, ne ris pas ! Je suis toute décoiffée et cet imbécile d’animal me regarde sans bouger.
— Laisse-le donc, nous avons autre chose à faire. On nous attend.
Lune sentait un nœud se former dans sa gorge à mesure qu’elle prononçait ces paroles. Son sourire s’effaça.
Anne répondit à Lune que celle-ci avait raison et elle trottina jusqu’au miroir pour tenter de redonner un peu d’allure à son chignon. Le corbeau croassa et s’envola dans le ciel bleu. Une petite brise fraîche, très agréable par la chaleur qu’il faisait, pénétra dans la pièce. Lune respira profondément pour s’imprégner de l’air pur chargé de l’odeur subtile et rassurante de l’herbe fraîchement coupée. Elle regarda par la fenêtre et sa nourrice vint se placer derrière elle. « C’est une belle journée, une fête grandiose nous attend ». À ces mots, la gorge de Lune devint plus étroite encore et ses mains moites cherchèrent un support sur lequel s’appuyer.
La jeune femme ne pouvait rien dire. Pas aujourd’hui, il était trop tard.
Anne savait. Depuis toujours, elle était au courant du secret qui rongeait sa protégée. Mais elle non plus, elle ne dirait rien.
La vie était faite ainsi. Des promesses, des compromis, des engagements…
Pour les hommes de haut rang, l’amour était une chose futile et il ne devait, en aucun cas, venir à l’encontre de leurs intérêts.
Après une dernière étreinte, sa nourrice proposa à Lune de la suivre jusqu’au jardin. Les invités étaient arrivés et il ne manquait plus qu’elle à la fête.
Lune descendit les escaliers en s’agrippant au bras de celle qui l’avait vue grandir. Elle se dirigea ensuite vers le jardin, faisant abstraction de tout ce qui l’entourait. Mais bien vite, la réalité reprit le dessus.
Au bout d’un petit chemin parsemé de roses, un jeune homme de dos attendait sa promise. Lune avança, fébrile. Les musiciens avaient déjà commencé à jouer. Tout le monde avait l’air heureux mais la jeune femme se sentait mal à l’aise. Le futur marié se retourna et fit un sourire dans sa direction. Rougissant, elle le lui rendit et alla se placer à sa gauche. Ensemble, ils regardèrent la mariée qui avançait en rythme. Vêtue d’une belle robe blanche, ses cheveux blonds tressés et ornés d’une couronne de fleurs d’oranger, Amandine, la sœur de Lune, était rayonnante. Elle s’arrêta devant l’autel aux côtés de l’homme qu’elle allait épouser.
Assise sur son lit dans sa robe d’un noir profond, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses vingt ans et désormais, elle était une femme. Cela faisait cinq ans qu’elle était entrée au couvent des Capucines. Parfois, l’ombre d’un oiseau passait entre les barreaux de sa cellule et semblait voltiger sur les murs de pierre. Pour oublier sa vie d’avant et tenter de sécher ses larmes, Lune entonnait une prière au nom de son nouvel Amour.
Nous commençons l'atelier par un petit rappel important : Qu'est-ce qui différencie la narration, la description, les dialogues? Nous avons cité des types de verbes, la présence ou non d'adverbes, d'adjectifs ou encore de figures de style. Nous avons vu les différents types de discours (direct, indirect, indirect libre) et appris qu'il faut penser à les varier dans un dialogue (selon sa longueur) pour que le lecteur ne s'ennuie pas.
Pour rendre le dialogue tonique, on insère des verbes, de courtes descriptions qui permettent au lecteur de percevoir ce que ressent le lecteur. Nous devons vraiment imaginer notre scène comme sur un tournage.
Et avec ce petit commentaire, nous en venons aux différents plans, les mêmes que ceux du cinéma.
Plan rapproché, plan moyen, plan large, panoramique. Nous devons maîtriser ces trois plans, savoir ce que l'on voit dans chacun d'eux : le visage du personnage principal ou bien les deux personnages ensemble, un paysage...
Nous devons ensuite pouvoir imaginer notre nouvelle avec ces différents plans et nous servir de cela pour insérer des descriptions, savoir si on se concentre sur les mouvements ou les expressions, un geste brusque ou un sourcil relevé...
Ces plans nous permettent aussi de jouer avec le rythme. Phrases courtes, longues, saccadées, listes.
Stéphanie nous explique que lorsque nous commençons à écrire, nous écrivons d'après ce que nous avons lu. Cependant, chacun a un style qui lui est propre. Il faut travailler ce style, l'étoffer, l'enrichir. En fait, nous sommes comme de petits artisans!
Après avoir noté toutes ces infos et ces petits conseils (petits mais utiles!!), chacun de nous doit se demander qui fait quoi dans sa nouvelle et pour quelle raison.
Notre but aujourd'hui est de prendre un passage de l'histoire (situé juste après la description de préférence cf deuxième atelier) et de le développer, de créer une nouvelle scène.
La nouvelle n'est pas terminée, je vais devoir refaire cet exercice pour d'autres parties du texte. Nous devons avoir fini pour le vendredi 4 mars.
En attendant, je vous souhaite une bonne lecture!!
Assise sur son lit dans sa robe d’un rouge intense, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses quinze ans et elle devenait une femme. Ses cheveux, d’un noir intense aux reflets presque bleutés contrastaient avec ses grands yeux verts. Son corps n’avait plus l’air d’être celui d’une enfant. Sa taille s’affinait à mesure que ses hanches s’élargissaient, ses seins étaient devenus ronds et fermes. Plus elle se regardait, plus elle se trouvait jolie. Mais elle ne parvenait pas à sécher ses larmes. Les fleurs d’oranger dégageaient tout autour d’elle une odeur sucrée qui lui rappelait ses jeunes années passées dans les champs voisins. Elle percevait des voix éloignées qui répétaient, à la fois douces et angoissantes : « C’est le plus beau jour de ta vie ! ».
— Lune, que fais-tu encore ici ? – lui lança une petite femme ronde avec un sourire réconfortant.
— Je me demandais où était mon collier en or. Je crois l’avoir perdu…
— Voyons ma petite Lune, ne pleure pas pour ça ! Lève-toi, nous allons le chercher – dit la petite femme en se penchant de tous côtés et en défaisant les draps du lit.
Lune ne bougeait pas. Elle observait sa nourrice qui s’agitait autour d’elle sans vraiment la voir. Elle s’était laissée absorber par ses pensées. Les voix revenaient, lancinantes. Un petit cri aigu lui fit retrouver ses esprits.
— Je m’en doutais ! Il a du tomber quand tu dormais ! Tiens ma Lune, mets-le. Comme tu as grandi… – murmura la nourrice avec une pointe de nostalgie dans la voix.
— Anne, aide-moi à attacher mon collier, s’il te plaît – demanda la jeune fille. Puis elle se mit à pleurer de plus belle.
Anne prit Lune dans ses bras. Une lumière dorée auréolait les deux femmes. Le lit à baldaquins, majestueux, donnait l’impression que Lune était minuscule lorsqu’elle se trouvait à côté. Le soleil se reflétait sur les draps délicats en créant des reflets moirés. Tout autour d’elle était sublimé. La chambre était exigüe et même si elle était confortable, Lune s’y sentait généralement à l’étroit. Parfois, l’ombre d’un oiseau dansait sur les murs de pierre, glissant à travers les barreaux de la fenêtre. Il se retrouvait ainsi piégé, malgré lui, dans une petite cage dorée faite de dorures, de pierres froides et de tissus raffinés. Lune se sentait comme ces ombres fuyantes. Depuis un mois, elle errait dans la grande maison familiale, sans appétit, absente, presque invisible. Sa chambre était devenu son seul refuge mais elle ne l’empêchait pas de penser à ce qui l’attendait d’ici peu.
Un bruissement d’ailes lui fit tourner la tête vers la petite fenêtre. Un corbeau se trouvait sur le rebord et avait passé sa tête à travers les barreaux. La nourrice se précipita vers lui pour l’effrayer.
— Va t-en, oiseau de malheur !
Anne faisait de grands gestes désordonnés. Elle avait beau s’égosiller et remuer comme une démente, elle ne parvenait pas à faire fuir le corbeau. Celui-ci restait stoïque, sur la fenêtre, et l’observait.
Lune ne put réprimer un petit rire au spectacle de sa nourrice échevelée et du corbeau indifférent.
— Va t-en ! Va t-en ! Et toi Lune, ne ris pas ! Je suis toute décoiffée et cet imbécile d’animal me regarde sans bouger.
— Laisse-le donc, nous avons autre chose à faire. On nous attend.
Lune sentait un nœud se former dans sa gorge à mesure qu’elle prononçait ces paroles. Son sourire s’effaça.
Anne répondit à Lune que celle-ci avait raison et elle trottina jusqu’au miroir pour tenter de redonner un peu d’allure à son chignon. Le corbeau croassa et s’envola dans le ciel bleu. Une petite brise fraîche, très agréable par la chaleur qu’il faisait, pénétra dans la pièce. Lune respira profondément pour s’imprégner de l’air pur chargé de l’odeur subtile et rassurante de l’herbe fraîchement coupée. Elle regarda par la fenêtre et sa nourrice vint se placer derrière elle. « C’est une belle journée, une fête grandiose nous attend ». À ces mots, la gorge de Lune devint plus étroite encore et ses mains moites cherchèrent un support sur lequel s’appuyer.
La jeune femme ne pouvait rien dire. Pas aujourd’hui, il était trop tard.
Anne savait. Depuis toujours, elle était au courant du secret qui rongeait sa protégée. Mais elle non plus, elle ne dirait rien.
La vie était faite ainsi. Des promesses, des compromis, des engagements…
Pour les hommes de haut rang, l’amour était une chose futile et il ne devait, en aucun cas, venir à l’encontre de leurs intérêts.
Après une dernière étreinte, sa nourrice proposa à Lune de la suivre jusqu’au jardin. Les invités étaient arrivés et il ne manquait plus qu’elle à la fête.
Lune descendit les escaliers en s’agrippant au bras de celle qui l’avait vue grandir. Elle se dirigea ensuite vers le jardin, faisant abstraction de tout ce qui l’entourait. Mais bien vite, la réalité reprit le dessus.
Au bout d’un petit chemin parsemé de roses, un jeune homme de dos attendait sa promise. Lune avança, fébrile. Les musiciens avaient déjà commencé à jouer. Tout le monde avait l’air heureux mais la jeune femme se sentait mal à l’aise. Le futur marié se retourna et fit un sourire dans sa direction. Rougissant, elle le lui rendit et alla se placer à sa gauche. Ensemble, ils regardèrent la mariée qui avançait en rythme. Vêtue d’une belle robe blanche, ses cheveux blonds tressés et ornés d’une couronne de fleurs d’oranger, Amandine, la sœur de Lune, était rayonnante. Elle s’arrêta devant l’autel aux côtés de l’homme qu’elle allait épouser.
Assise sur son lit dans sa robe d’un noir profond, Lune pleurait. Elle se persuadait que malgré tout, son avenir serait heureux. Elle était ravissante du haut de ses vingt ans et désormais, elle était une femme. Cela faisait cinq ans qu’elle était entrée au couvent des Capucines. Parfois, l’ombre d’un oiseau passait entre les barreaux de sa cellule et semblait voltiger sur les murs de pierre. Pour oublier sa vie d’avant et tenter de sécher ses larmes, Lune entonnait une prière au nom de son nouvel Amour.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire