Carole Egger est maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille et traductrice de théâtre.
1 – Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Il me semble que si l’on veut travailler à fond un texte étranger à notre langue maternelle, la traduction est la meilleure voie car elle nous oblige à penser tous les méandres du texte (ton, rythme, jeux de langue, etc.)
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
En fait ma première traduction date de 1982 mais je l’ai remaniée de façon importante à la fin des années 90. Je pense que si je la reprenais aujourd’hui, je modifierai encore certains passages.
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
Comme un métier exigeant, difficile et obsédant.
4 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Pas du tout, je ne suis pas du tout spécialiste de la question.
5 – Quels sont les principaux outils que vous utilisez lorsque vous traduisez un texte ?
De quel point de vue ? Les dicos et autres manuels ?? J’aurais tendance à dire que je privilégie avant tout la compréhension du texte (du texte source d’abord mais aussi de l’accessibilité du texte dans la langue d’arrivée.)
6 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloquée, comment procédez-vous ?
Je laisse décanter au maximum, j’en parle autour de moi, je prends des avis sur la question.
7 – Vous traduisez exclusivement des textes de théâtre… Pensez-vous que cela présente des spécificités particulières ou que c'est une traduction littéraire comme une autre ?
Il y a bien sûr des spécificités. J. M Déprats en parle très bien à l’article « Traduction » dans le dictionnaire encyclopédique du théâtre de Michel Corvin.
8- Par exemple, pensez-vous au futur jeu du comédien français et celui a-t-il une incidence sur les choix de traduction que vous pouvez faire… ?
Oui, sans aucun doute. Si une réplique me semble difficile à mettre en bouche, je me dis qu’il faut trouver autre chose.
9- Pour la traduction de textes fiction, l'un des critères mis en avant par beaucoup est celui de la fluidité… Cela a-t-il un sens particulier pour vous, traductrice de pièces de théâtre ?
La question n’a peut-être pas le même sens dans les deux cas. Peut-être devrait-on parler d’audibilité pour un texte de théâtre plutôt que de fluidité. Car le texte de théâtre est beaucoup plus troué, haché, heurté, plein de ruptures de tons, de sons…
10 – Quels rapports éventuelles entretenez-vous avec les éditeurs ?
Pratiquement aucun.
11 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Je n’hésite jamais à les solliciter lorsque c’est possible.
12– Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les metteurs en scène ?
J’ai de très bons rapports avec deux ou trois metteurs en scène d’une des œuvres que je considère comme majeure sur la scène espagnole actuelle, celle de Miguel Romero Esteo.
13 Avez-vous déjà assisté à la représentation de l'une de vos traductions… Le cas échéant, qu'avez-vous ressenti ?
Oui, j’ai été très contente d’entendre les gens rire au moment opportun. J’aurais été très déçue s’ils ne l’avaient pas fait lors des passages « comiques ».
14 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
J’ai adoré traduire les passages versifiés. Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenir.
15 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
En ce qui me concerne, je me considère davantage comme passeur. Mais le grand art, c’est Benito Pelegrin traduisant « La vie est un songe ». Si j’osais, je dirai que certains de ses vers sont meilleurs que ceux de Calderón.
16 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent ? Le cas échéant, quel lecteur ?
Non, mais je ne suis qu’une traductrice occasionnelle et ne peux donc vraiment répondre à la question.
17– Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Celui que je donne à mes étudiants de Master spécialisé est de faire un premier jet et ensuite dire leur texte oralement. Tout ce qui ne passe pas à l’oral est à modifier, quitte à s’éloigner du texte source.
1 – Comment êtes-vous venue à la traduction ?
Il me semble que si l’on veut travailler à fond un texte étranger à notre langue maternelle, la traduction est la meilleure voie car elle nous oblige à penser tous les méandres du texte (ton, rythme, jeux de langue, etc.)
2 – Votre première traduction, qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
En fait ma première traduction date de 1982 mais je l’ai remaniée de façon importante à la fin des années 90. Je pense que si je la reprenais aujourd’hui, je modifierai encore certains passages.
3 – Comment voyez-vous aujourd’hui le métier de traducteur ?
Comme un métier exigeant, difficile et obsédant.
4 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Pas du tout, je ne suis pas du tout spécialiste de la question.
5 – Quels sont les principaux outils que vous utilisez lorsque vous traduisez un texte ?
De quel point de vue ? Les dicos et autres manuels ?? J’aurais tendance à dire que je privilégie avant tout la compréhension du texte (du texte source d’abord mais aussi de l’accessibilité du texte dans la langue d’arrivée.)
6 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloquée, comment procédez-vous ?
Je laisse décanter au maximum, j’en parle autour de moi, je prends des avis sur la question.
7 – Vous traduisez exclusivement des textes de théâtre… Pensez-vous que cela présente des spécificités particulières ou que c'est une traduction littéraire comme une autre ?
Il y a bien sûr des spécificités. J. M Déprats en parle très bien à l’article « Traduction » dans le dictionnaire encyclopédique du théâtre de Michel Corvin.
8- Par exemple, pensez-vous au futur jeu du comédien français et celui a-t-il une incidence sur les choix de traduction que vous pouvez faire… ?
Oui, sans aucun doute. Si une réplique me semble difficile à mettre en bouche, je me dis qu’il faut trouver autre chose.
9- Pour la traduction de textes fiction, l'un des critères mis en avant par beaucoup est celui de la fluidité… Cela a-t-il un sens particulier pour vous, traductrice de pièces de théâtre ?
La question n’a peut-être pas le même sens dans les deux cas. Peut-être devrait-on parler d’audibilité pour un texte de théâtre plutôt que de fluidité. Car le texte de théâtre est beaucoup plus troué, haché, heurté, plein de ruptures de tons, de sons…
10 – Quels rapports éventuelles entretenez-vous avec les éditeurs ?
Pratiquement aucun.
11 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les auteurs sur lesquels vous travaillez ?
Je n’hésite jamais à les solliciter lorsque c’est possible.
12– Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les metteurs en scène ?
J’ai de très bons rapports avec deux ou trois metteurs en scène d’une des œuvres que je considère comme majeure sur la scène espagnole actuelle, celle de Miguel Romero Esteo.
13 Avez-vous déjà assisté à la représentation de l'une de vos traductions… Le cas échéant, qu'avez-vous ressenti ?
Oui, j’ai été très contente d’entendre les gens rire au moment opportun. J’aurais été très déçue s’ils ne l’avaient pas fait lors des passages « comiques ».
14 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
J’ai adoré traduire les passages versifiés. Je n’ai pas vraiment de mauvais souvenir.
15 – Le traducteur est-il pour vous un auteur ou un passeur ?
En ce qui me concerne, je me considère davantage comme passeur. Mais le grand art, c’est Benito Pelegrin traduisant « La vie est un songe ». Si j’osais, je dirai que certains de ses vers sont meilleurs que ceux de Calderón.
16 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent ? Le cas échéant, quel lecteur ?
Non, mais je ne suis qu’une traductrice occasionnelle et ne peux donc vraiment répondre à la question.
17– Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Celui que je donne à mes étudiants de Master spécialisé est de faire un premier jet et ensuite dire leur texte oralement. Tout ce qui ne passe pas à l’oral est à modifier, quitte à s’éloigner du texte source.
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