La traductrice a souhaité rester anonyme (je ne l'en remercie pas moins de sa disponibilité et de sa gentillesse).
1- Quel "type" de traduction pratiquez-vous ?
Je fais du sous-titrage de fictions, audiocoms ou documentaires pour la télé ou le DVD. Et également, du voice-over, c'est-à-dire de la traduction de documentaires (type docu animalier ou autres) pour la télévision.
2- Quel a été votre cursus universitaire et plus précisément votre formation dans le domaine qui est le vôtre ?
Maîtrise de LEA suivie d'un DESS adaptation cinématographique à Lille III.
3- Comment avez-vous commencé ?
Je me suis présentée dans un laboratoire de post-production qui avait besoin de traducteurs et j'ai commencé à travailler sur place, mais sans être salariée.
4- Etes-vous salariée ou free lance ?
Free lance.
5- Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
Depuis une quinzaine d'années.
6 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Oui.
7- Quels sont les principaux outils que vous utilisez pour traduire ?
Pour le sous-titrage : un logiciel (Ayato) qui permet de repérer et créer les sous-titres et d'envoyer un fichier prêt à être incrusté au labo.
Pour le voice-over : un lecteur vidéo et Word.
8- Avez-vous un domaine de spécialité (les programmes de telle ou telle nature, etc.) ?
Non, je ne suis pas spécialisée. Les sujets que je suis amenée à traduire sont très variés : animalier, science, société, histoire, téléréalité, sans être jamais hyper spécialisés.
9 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloquée (par exemple à cause du lexique), quelle est votre démarche ?
Il est très rare d'être bloquée sur un terme précis. Il est plus fréquent d'avoir un problème de phrase inaudible, par exemple, en cas d'absence de script ou de relevé non conforme. Pour ce qui est du lexique, les outils à notre disposition, je pense notamment à internet, permettent en général de trouver sans trop de difficultés. Sinon, on peut toujours faire appel à un spécialiste.
10- Entrons à présent dans les détails : comment procédez-vous ? Vous recevez un script, une bande son sans image, le programme tel qu'il a été diffusé dans le pays d'origine ?
Je travaille à partir d'une vidéo et d'un script ou d'un relevé (quand il y en a un).
Sur un logiciel pour le sous-titrage. Sous Word pour le voice-over.
11 – Votre activité est-elle menacée par les divers logiciels de traduction automatique qu'on nous présente comme devant faire disparaître les traducteurs… ?
Oui et non. Non parce qu'un logiciel qui serait capable de reconnaître les nuances, l'ironie, les jeux de mots, les références culturelles, les expressions toutes faites... tout ça, tout ça... ET de synthétiser et transposer dans la langue cible, je pense qu'on en est loin. Et oui parce que, par contre, on pourrait se retrouver avec quelque chose du genre "google translate", c'est-à-dire une bouillie prétraduite informe, avec en bout de chaîne un pauvre traducteur à qui on demandera de "mettre en forme" et qui, du coup, sera payé comme un correcteur/vérificateur alors que dans les faits, le travail de traduction restera entier.
12– Votre première traduction, si vous vous en souvenez, qu'’en pensez-vous aujourd’hui ?
Je n'en ai aucun souvenir, si ce n'est que je n'avais pas encore d'ordinateur et que j'ai fait tout sur papier avant de tout recopier dans Word dans le labo où je débutais. Laborieux.
13- Quels rapports entretenez-vous avec vos employeurs ?
Je suis en relation avec la ou les mêmes personnes pour chaque labo, que je connais depuis longtemps et qui finissent par connaître mon travail, mes points forts, voire mes sujets de prédilection.
14 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les « auteurs » sur lesquels vous travaillez ?
Je pense que c'est une question qui s'applique plus à un traducteur littéraire ou éventuellement un sous-titreur de cinéma qui traduirait tous les films d'un réalisateur précis. Ce qui n'est pas mon cas.
15- Avez-vous le moindre contact avec les "voix" qui diront vos traductions ?
Là encore, ça s'adresse plus aux doubleurs qu'aux sous-titreurs, je pense. Et pour ce qui est des comédiens qui disent les narrations de documentaires, je n'ai aucun contact avec eux.
16- Quel effet cela fait-il d'entendre ses traductions ?
Je regarde très rarement les émissions que j'ai traduites. Pour ce qui est des narrations de documentaires, si le comédien est bon, c'est toujours un plus pour donner du relief au texte et c'est plus agréable à entendre.
17 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Pas de souvenirs précis. Je dirais simplement que c'est un plaisir de sous-titrer un bon film, travailler sur une série ou une sitcom de qualité, ou traduire un beau documentaire. C'est moins amusant et épanouissant de traduire des bonus de DVD ou des émissions de téléréalité qui sont non seulement plus laborieuses à faire, mais qui représentent en quelque sorte le niveau zéro de la traduction. C'est malheureusement la tendance actuelle à la télévision.
18 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur ou un spectateur différent ? Le cas échéant, quel lecteur… quel spectateur ?
Oui. Pour ce qui est du sous-titrage, je ne peux pas m'empêcher de juger la traduction, de me demander comment j'aurais traduit, et de grincer des dents quand je repère des contresens, des maladresses ou des effets de style malvenus.
19 – Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Bien se renseigner sur le statut du traducteur audiovisuel et si possible sur les tarifs en vigueur afin de ne pas brader ses compétences et de ne pas contribuer à la baisse continuelle des tarifs que connaît, hélas, ce milieu, en acceptant d'être moins bien payé, par exemple.
1- Quel "type" de traduction pratiquez-vous ?
Je fais du sous-titrage de fictions, audiocoms ou documentaires pour la télé ou le DVD. Et également, du voice-over, c'est-à-dire de la traduction de documentaires (type docu animalier ou autres) pour la télévision.
2- Quel a été votre cursus universitaire et plus précisément votre formation dans le domaine qui est le vôtre ?
Maîtrise de LEA suivie d'un DESS adaptation cinématographique à Lille III.
3- Comment avez-vous commencé ?
Je me suis présentée dans un laboratoire de post-production qui avait besoin de traducteurs et j'ai commencé à travailler sur place, mais sans être salariée.
4- Etes-vous salariée ou free lance ?
Free lance.
5- Depuis combien de temps exercez-vous ce métier ?
Depuis une quinzaine d'années.
6 – Exercez-vous ce métier à plein temps ?
Oui.
7- Quels sont les principaux outils que vous utilisez pour traduire ?
Pour le sous-titrage : un logiciel (Ayato) qui permet de repérer et créer les sous-titres et d'envoyer un fichier prêt à être incrusté au labo.
Pour le voice-over : un lecteur vidéo et Word.
8- Avez-vous un domaine de spécialité (les programmes de telle ou telle nature, etc.) ?
Non, je ne suis pas spécialisée. Les sujets que je suis amenée à traduire sont très variés : animalier, science, société, histoire, téléréalité, sans être jamais hyper spécialisés.
9 – Lorsque vous rencontrez une difficulté et que vous êtes bloquée (par exemple à cause du lexique), quelle est votre démarche ?
Il est très rare d'être bloquée sur un terme précis. Il est plus fréquent d'avoir un problème de phrase inaudible, par exemple, en cas d'absence de script ou de relevé non conforme. Pour ce qui est du lexique, les outils à notre disposition, je pense notamment à internet, permettent en général de trouver sans trop de difficultés. Sinon, on peut toujours faire appel à un spécialiste.
10- Entrons à présent dans les détails : comment procédez-vous ? Vous recevez un script, une bande son sans image, le programme tel qu'il a été diffusé dans le pays d'origine ?
Je travaille à partir d'une vidéo et d'un script ou d'un relevé (quand il y en a un).
Sur un logiciel pour le sous-titrage. Sous Word pour le voice-over.
11 – Votre activité est-elle menacée par les divers logiciels de traduction automatique qu'on nous présente comme devant faire disparaître les traducteurs… ?
Oui et non. Non parce qu'un logiciel qui serait capable de reconnaître les nuances, l'ironie, les jeux de mots, les références culturelles, les expressions toutes faites... tout ça, tout ça... ET de synthétiser et transposer dans la langue cible, je pense qu'on en est loin. Et oui parce que, par contre, on pourrait se retrouver avec quelque chose du genre "google translate", c'est-à-dire une bouillie prétraduite informe, avec en bout de chaîne un pauvre traducteur à qui on demandera de "mettre en forme" et qui, du coup, sera payé comme un correcteur/vérificateur alors que dans les faits, le travail de traduction restera entier.
12– Votre première traduction, si vous vous en souvenez, qu'’en pensez-vous aujourd’hui ?
Je n'en ai aucun souvenir, si ce n'est que je n'avais pas encore d'ordinateur et que j'ai fait tout sur papier avant de tout recopier dans Word dans le labo où je débutais. Laborieux.
13- Quels rapports entretenez-vous avec vos employeurs ?
Je suis en relation avec la ou les mêmes personnes pour chaque labo, que je connais depuis longtemps et qui finissent par connaître mon travail, mes points forts, voire mes sujets de prédilection.
14 – Quels rapports éventuels entretenez-vous avec les « auteurs » sur lesquels vous travaillez ?
Je pense que c'est une question qui s'applique plus à un traducteur littéraire ou éventuellement un sous-titreur de cinéma qui traduirait tous les films d'un réalisateur précis. Ce qui n'est pas mon cas.
15- Avez-vous le moindre contact avec les "voix" qui diront vos traductions ?
Là encore, ça s'adresse plus aux doubleurs qu'aux sous-titreurs, je pense. Et pour ce qui est des comédiens qui disent les narrations de documentaires, je n'ai aucun contact avec eux.
16- Quel effet cela fait-il d'entendre ses traductions ?
Je regarde très rarement les émissions que j'ai traduites. Pour ce qui est des narrations de documentaires, si le comédien est bon, c'est toujours un plus pour donner du relief au texte et c'est plus agréable à entendre.
17 – Quel est votre meilleur souvenir de traducteur ? Et le moins bon ?
Pas de souvenirs précis. Je dirais simplement que c'est un plaisir de sous-titrer un bon film, travailler sur une série ou une sitcom de qualité, ou traduire un beau documentaire. C'est moins amusant et épanouissant de traduire des bonus de DVD ou des émissions de téléréalité qui sont non seulement plus laborieuses à faire, mais qui représentent en quelque sorte le niveau zéro de la traduction. C'est malheureusement la tendance actuelle à la télévision.
18 – Traduire a-t-il fait de vous un lecteur ou un spectateur différent ? Le cas échéant, quel lecteur… quel spectateur ?
Oui. Pour ce qui est du sous-titrage, je ne peux pas m'empêcher de juger la traduction, de me demander comment j'aurais traduit, et de grincer des dents quand je repère des contresens, des maladresses ou des effets de style malvenus.
19 – Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à un(e) apprenti(e) traducteur(trice)?
Bien se renseigner sur le statut du traducteur audiovisuel et si possible sur les tarifs en vigueur afin de ne pas brader ses compétences et de ne pas contribuer à la baisse continuelle des tarifs que connaît, hélas, ce milieu, en acceptant d'être moins bien payé, par exemple.
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