En dépit de ses grands établissements d’enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord américaine, trop candide et hypocrite. Malgré sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d’elle, il régnait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qui s’entretenaient ici, une certaine morosité, une certaine moralité (même l’Université avait une réputation de raciste et antisémite). Pour couronner le tout, la guerre en Europe empêchait toute manifestation de joie avec la spontanéité habituelle. Afin d’échapper à ces désagréments, Bacon s’était convaincu depuis longtemps que le seul domaine dans lequel la théorie – devenue pur fantasme personnel – non seulement infructueuse mais aussi perverse, était celui du sexe. Le drame c’est que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, et la plupart des d’étudiants, n’avaient toujours pas compris ce postulat fondamental. Ils se limitaient à mener des expérimentations mentales en rapport avec le sujet, dans des lieux les plus inattendus : à l’église et pendant leurs conférences, au cours des les réunions de famille et au moment d’accompagner les enfants à l’école, pendant le déjeuner ou en promenant leur caniche en fin d’après-midi. A l’instar de son Institut des Hautes Etudes, l’opaline société de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu’elle n’osait consommer. C’est pour cette raison que Bacon détestait ses habitants. Il les trouvait hypocrites, sots et timorés. Lui, en la matière, ne pouvait se contenter d’abstraction et d’imagination : aucun esprit – pas même celui d’Einstein – ne suffisait à découvrir la diversité du monde qu’offrent les femmes. La pensée était capable d’articuler lois et théories, de forger hypothèses et corollaires, mais pas d’appréhender, en un instant, l’infinie variété d’odeurs, de sensations et d’émotions que procure la luxure. Disons-le ouvertement : sans doute en raison de son impossibilité à entretenir des relations avec des femmes de son niveau social, Bacon avait pris, depuis deux ans, l’habitude d’investir son argent dans le plus vieux métier du monde
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Malgré ses grands centres d'enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop candide, trop hypocrite aussi. En dépit de sa tradition universitaire, ou peut-être à cause d'elle justement, il régnait dans l'ensemble des relations qu'on y établissait une certaine sobriété artificielle, une certaine insignifiance, une certaine moralité qui dérangeait (l'Université elle-même avait la réputation d'être raciste et antisémite.) Par-dessus le marché, la guerre en Europe empêchait toute joie de se manifester avec le naturel habituel. Pour contourner ces inconvénients, il y avait longtemps que Bacon s'était convaincu d'une chose : s'il y a un domaine dans lequel la théorie ?- transformée en pure imagination privée -? se révèle non seulement infructueuse, mais surtout perverse, c'est celui du sexe. Le plus tragique, c'est que parmi tous les habitants de la ville, du recteur aux diacres, en passant par les épouses des professeurs, le maire, les policiers, les médecins et les nombreux étudiants, personne n'avait compris cette prémisse fondamentale. Eux, ils se contentaient de mener à bonne fin des expériences mentales en lien avec cette affaire dans des lieux pour le moins inappropriés : à l'église ou dans leurs conférences, en pleine réunion familiale, au moment d'accompagner les enfants à l'école maternelle, à l'heure du déjeuner, ou encore en promenant leurs caniches à la tombée du jour. Prenant modèle sur son Institut des Études Avancées, la société d'opaline de Princeton se limitait à imaginer ces plaisirs qu'elle n'osait consommer. Voilà pourquoi Bacon détestait ses voisins. Pour lui, ce n'étaient que des menteurs, des idiots, des lâches... Sur ce sujet-là, il ne pouvait certainement pas se contenter de son abstraction et de son imagination : aucun cerveau ? pas même celui d'Einstein ? n'était suffisant pour découvrir la diversité du monde qu'offraient les femmes. Certes, la pensée était capable d'articuler des lois et des théories, de forger des hypothèses et des corollaires ; mais en aucun cas elle ne pouvait restituer, en un instant, l'infinie variété des odeurs, des sensations et des frissons que comportait la luxure. Disons-le ouvertement : depuis deux ans, sans doute faute de pouvoir se lier à des femmes du même rang social, Bacon s'était attaché à investir son argent dans le plus vieux métier du monde.
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Malgré ses grands centres d'enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop candide et hypocrite. À l'opposé de sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d'elle, il y avait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qui s'entretenaient là-bas, une certaine grisaille, une certaine moralité gênante (même l'Université était réputée raciste et antisémite). Pour comble, la guerre en Europe empêchait la joie de se manifester avec le naturel habituel. Pour échapper à ces inconvénients, cela faisait longtemps que Bacon s'était convaincu de ce que le seul domaine où la théorie – convertie en simple fantaisie personnelle – était non seulement infructueuse, mais perverse, était celui qui concernait le sexe. Le drame était que pratiquement aucun des habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, et nombre d'étudiants, n'étaient arrivés à comprendre ce principe fondamental. Ils se contentaient d'effectuer des expériences mentales en rapport avec ce sujet dans les lieux les moins appropriés : à l'église et à leurs conférences, aux réunions familiales et à l'heure d'amener leurs enfants aux jardins d'enfants, lorsqu'ils déjeunaient ou en promenant leurs caniches le soir. Sur le modèle de son Institut d'Études Avancées, l'opaline société de Princeton se cantonnait à imaginer les plaisirs qu'elle n'osait pas consommer. Pour cette raison, Bacon détestait ses voisins. Ils lui semblaient faux, sots, pusillanimes... Sur ce chapitre, il ne pouvait pas se contenter de l'abstraction et de l'imagination : aucun esprit – pas même celui d'Einstein – , ne suffisait pour découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. La pensée était capable d'articuler des lois et des théories, de forger des hypothèses et des corollaires, mais pas de saisir, en un instant, l'infinie variété d'odeurs, de sensations et de frémissements que la luxure entraîne. Il faut le dire ouvertement : peut-être à cause de son incapacité à fréquenter les femmes de son niveau social, cela faisait deux ans que Bacon avait pris goût à placer son argent dans le plus vieux métier du monde.
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En dépit de ses grands centres d'enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop crédule et hypocrite. Allant à l'encontre de sa tradition universitaire, ou peut-être s'appuyant justement sur celle-ci, il se manifestait dans chacune des relations qui avaient cours en ce lieu une certaine sobriété artificielle, une certaine médiocrité, une certaine moralité incommodante (l'Université elle-même avait la réputation d'être raciste et antisémite). De surcroît, la guerre en Europe empêchait que la joie se manifestât avec le naturel habituel. Pour fuir ces désagréments, il y avait longtemps que Bacon s'était convaincu que le seul domaine dans lequel la théorie – muée en simple fantasme privé – n'était pas seulement infructueuse, sinon perverse, c'était dans tout ce qui avait trait au sexe. Ce qui était tragique, c'était que presque tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, ainsi que grand nombre d'étudiants, n'étaient pas arrivés à saisir ce principe fondamental. Tous ceux-là se contentaient de mener à bout des expériences mentales sur ce chapitre dans les lieux les plus inouïs qui soient : à l'église et lors de leurs séminaires, dans les réunions de famille et à l'heure d'emmener leur progéniture au jardin d'enfants, en plein déjeuner ou pendant la promenade des caniches à la tombée du jour. À l'instar de l'Institut des Études Avancées, l'opalescente société de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu'elle n'osait consommer. C'est à cause de cela que Bacon haïssait ses voisins. Ils les considérait comme mensongers, idiots, pusillanimes… Sur le sujet en question, il ne pouvait, lui, se contenter de l'abstraction et du fantasme : aucun cerveau – pas même celui d'Einstein – ne pouvait, seul, découvrir ce que le sexe féminin offrait de plus diversifié. Certes, la pensée était à même de formuler lois et théories, d'émettre hypothèses et corolaires, mais en aucun cas, elle ne pouvait appréhender, en l'espace d'un instant, l'infinie variété d'odeurs, de sensations et de frémissements qu'offre la luxure. Il faut le dire ouvertement : en raison, sans doute, de son incapacité à entretenir des relations avec les femmes de son niveau social, depuis deux ans, Bacon avait pris l'habitude d'investir son argent dans le plus vieux métier du monde.
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Malgré ses grands centres d’enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop candide et hypocrite. À l’encontre de sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d’elle, régnait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qui s’y nouaient, un certain terne, une certaine moralité gênante (l’Université avait aussi la réputation d’être raciste et antisémite). Pour couronner le tout, la guerre en Europe empêchait la joie de se manifester avec le naturel coutumier. Pour fuir ces inconvénients, cela faisait longtemps que Bacon s’était convaincu que l’unique domaine dans lequel la théorie – convertie en une simple fantaisie privée – n’était pas seulement infructueuse, mais aussi perverse, était celui en rapport avec le sexe. Ce qui est tragique, c’est que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins ainsi qu’un grand nombre d’étudiants, n’avaient pas réussi à comprendre cette prémisse fondamentale. Ils se contentaient de réaliser des expériences mentales en lien avec ce sujet dans les lieux où on s’y attend le moins : à l’église et lors de leurs conférences, aux réunions de famille et à l’heure d’emmener leur progéniture au jardin d’enfants, pendant qu’ils déjeunaient ou en promenant leurs caniches en début de soirée. À la manière de son Institut d’Études Avancées, l’opaline société de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu’elle n’osait pas consommer. C’est pour cette raison que Bacon détestait ses voisins. Ils lui semblaient menteurs, sots, peureux… À ce sujet, il ne pouvait pas s’en tenir à l’abstraction et à l’imagination : aucun cerveau – pas même celui d’Einstein –, ne suffisait à découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. La pensée était capable d’articuler des lois et des théories, d’établir des hypothèses et des corollaires, mais pas de sauver, en un instant, l’infinie variété d’odeurs, de sensations et de frémissements que la luxure porte avec elle. Il faut le dire ouvertement : depuis deux ou trois ans, peut-être à cause de son impossibilité à fréquenter les femmes de son niveau social, Bacon avait pris goût à l’investissement de son argent dans la profession la plus vieille du monde.
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Malgré ses grands centres d'enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop américaine, trop candide et hypocrite. Contrairement à sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d'elle, il existait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qui s'y s'entretenaient, une certaine médiocrité, une certaine moralité gênante (l'Université avait même la réputation d'être raciste et antisémite). Pour couronner le tout, la guerre en Europe empêchait que la joie se manifeste avec le naturel habituel. Pour échapper à ces inconvénients, il y avait longtemps que Bacon s'était convaincu que l'unique domaine dans lequel la théorie -convertie en simple fantaisie personnelle- n'était pas seulement infructueuse, mais également perverse, était celui en relation avec le sexe. Le plus triste était que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, ainsi que beaucoup des étudiants, n'étaient pas arrivés à comprendre ce principe fondamental. Ils se contentaient de mener à bien des expériences mentales en rapport avec ce sujet dans les endroits auxquels on pensait le moins : dans l'église et dans leurs conférences, dans les réunions de famille et à l'heure d'emmener leur progéniture aux jardins d'enfants, pendant qu'ils déjeunaient ou promenant leurs caniches en fin d'après-midi. À l'instar de son Instituto de Estudios Avanzados, l'opaline société de Princeton se réduisait à imiter des plaisirs qu'elle n'osait pas consommer. Pour cette raison Bacon détestait ses voisins. Ils lui apparaissaient comme des menteurs, des idiots, des lâches... Sur ce sujet, il ne pouvait se contenter de l'abstraction et la fantaisie : aucun cerveau – pas même celui d'Einstein- , suffisait pour découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. L'esprit était capable d'articuler des lois et des théories, de forger des hypothèses et des déductions, mais pas de sauver, en un instant, l'infinie variété d'odeurs, sensations et bouleversements que la luxure entraîne. Il faut le dire ouvertement : peut-être à cause de son impossibilité à avoir de bons rapports avec les femmes de son niveau social, depuis un an ou deux, Bacon avait pris goût à investir son argent dans le plus vieux métier du monde.
Malgré ses grands établissements d’enseignement, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop américaine, trop candide et trop hypocrite. A l’encontre de sa tradition universitaire, ou peut-être à cause d’elle, il y avait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qu’on entretenait ici, une certaine médiocrité, une certaine moralité gênante (même l’Université avait pour réputation d’être raciste et antisémite). Comble de la situation, la guerre en Europe empêchait que la joie se manifeste avec le naturel habituel. Pour échapper à ces inconvénients, Bacon s’était convaincu depuis longtemps que le seul domaine dans lequel la théorie – convertie en simple fantasme privé – était non seulement infructueuse, mais aussi perverse, ce domaine étant en soi lié au sexe. Le plus tragique était que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, ainsi que beaucoup d’étudiants, n’arrivaient pas à comprendre cette prémisse fondamentale. Ils se contentaient de mener à bien des expériences mentales à ce propos dans les lieux les moins appropriés : dans l’église et dans leurs conférences, dans les réunions de famille et à l’heure d’emmener ses enfants au jardin d’enfants, pendant qu’ils déjeunaient ou au moment de la promenade du chien en fin de journée. Sur le modèle de son Instituto de Estudios Avanzados, la société opaline de Princeton se bornait à imaginer les plaisirs dont elle n’osait pas profiter. C’est pour cette raison que Bacon détestait ses voisins. Ils lui paraissaient menteurs, idiots, pusillanimes… A ce propos, il ne pouvait pas se contenter de l’abstraction et du fantasme : aucun cerveau – pas même celui d’Einstein –, suffisait pour découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. L’esprit était capable d’articuler des lois avec des théories, de forger des hypothèses et des corollaires, mais pas de sauver, en un instant, l’infinie variété des odeurs, des sensations et des frémissements qu’entraîne dans son sillage la luxure. Il faut le dire ouvertement : peut-être à cause de son impossibilité à se lier aux femmes du même rang social que le sien, depuis deux ans, Bacon avait pris goût à investir son argent dans le plus vieux métier du monde.
Malgré ses grands établissements d’enseignement supérieur, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop américaine, trop candide et hypocrite. Contre sa tradition universitaire ou peut-être justement à cause d’elle, il y avait une certaine sobriété artificielle dans toutes les relations qu’on y entretenait, une certaine fadeur, une certaine moralité gênante (l’université elle-même avait une réputation de raciste et d’antisémite). De plus, la guerre en Europe empêchait que la joie se manifeste avec sa simplicité habituelle. Pour échapper à ces inconvénients, Bacon s’était persuadé depuis longtemps que le seul terrain dans lequel la théorie –devenue simple fantaisie personnelle–était non seulement infructueuse, mais perverse, c’était tout ce qui est en rapport avec le sexe. Le tragique étant que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et les maires, les policiers et les médecins et beaucoup d’étudiants, ne soient pas parvenu à comprendre cette prémisse fondamentale. Ils se contentaient de mener à bien des expériences mentales en lien avec cette question dans des lieux insolites : à l’Église et lors de leurs conférences, dans les réunions familiales et au moment d’emmener leurs enfants à l’école maternelle, pendant le déjeuner ou en promenant leurs caniches à la tombée du jour. Tout comme ses instituts de hautes études, l’opaline société de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu’elle n’osait pas consommer. C’est pour cette raison que Bacon détestait ses voisins. Ils lui semblaient menteurs, niais, pusillanimes… Dans ce domaine, il ne pouvait pas se contenter de l’abstraction et du fantasme : aucun cerveau –même pas celui d’Einstein– ne suffisait à découvrir la diversité du monde offerte par les femmes. La pensée était capable de structurer des lois et des théories, de forger des hypothèses et des corolaires, mais pas d’apprivoiser, en un instant, l’infinie variété d’odeurs, de sensations et de frémissements qu’entraine avec elle la luxure. Il faut le dire ouvertement : c’est peut-être dû à son impossibilité à se mettre en relation avec les femmes de sa catégorie sociale, que depuis environ deux ans, Bacon s’était mis à investir son argent dans le plus vieux métier au monde.
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Malgré ses grands centres d’enseignements, Princeton était une ville insipide. Trop petite, trop nord-américaine, trop candide et hypocrite .Au détriment de sa tradition universitaire, ou peut-être justement à cause d’elle, il y avait une certaine sobriété artificielle au sein de toutes les relations qui se nouaient là, une certaine médiocrité, une certaine moralité inconfortable (même l’Université avait la réputation d’être raciste et antisémite). Pour couronner le tout, la guerre en Europe empêchait les gens d’exprimer leur joie aussi naturellement que d’habitude. Pour échapper à ces inconvénients, cela faisait un certain temps que Bacon s’était persuadé que l’unique domaine dans lequel la théorie-devenue une simple fantaisie privée-était non seulement inutile, mais perverse, concernait tout ce qui avait trait au sexe. Le drame c’était que pratiquement tous les habitants de la ville, le recteur et les diacres, les épouses des professeurs et le maire, les policiers et les médecins, et nombre des étudiants, n’étaient pas parvenus à comprendre cette prémisse fondamentale. Ils se soumettaient à mener à bien des expériences mentales en lien avec ce sujet dans les lieux les plus inattendus : à l’église ou ses conférences, dans les réunions de famille ou à l’heure d’emmener ses enfants au jardin d’enfants, pendant qu’ils déjeunaient ou en promenant leurs caniches l’après-midi. A l’instar de son Institut d’Etudes Avancées, la société opaline de Princeton se limitait à imaginer les plaisirs qu’elle n’osait consommer. Pour cette raison Bacon détestait ses voisins. Ils lui paraissaient menteurs, sots, pusillanimes… Dans ce domaine, lui ne pouvait se soumettre ni à l’abstraction, ni à la fantaisie : aucun cerveau-pas même celui d’Einstein-, ne suffisait pour découvrir les diverses facettes du monde offertes par les femmes. L’esprit avait les capacités d’engendrer des lois, des théories, de formuler des hypothèses, des corollaires, mais pas celle de sauver en un instant, l’infinie variété d’odeurs, de sensations et d’émotions que la luxure apporte avec elle. Il faut le dire ouvertement : peut-être état-ce en raison de son impossibilité à avoir des rapports avec les femmes de son niveau social, mais depuis une paire d’années Bacon avait pris goût à investir son argent dans le plus vieux métier du monde.
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