jeudi 17 janvier 2013

Entretien avec Eric Vieljeux, 13e note éditions – réalisé par Manon Tressol




1. Manon Tressol. Comment êtes vous devenu éditeur et comment est née votre maison d’édition ?
Eric Vieljeux. Par hasard, souhaitant publier un seul auteur : DAN FANTE.

2. M. T. D’où vient le nom de votre maison d’éditions ?
E. V. D'un goût prononcé pour la musique et de la contradiction entre le fait que la 13eme note n'existe pas mais que les musiciens la jouent sans pouvoir l'écrire.

3. M. T. Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients de ce métier ?
E. V. Les inconvénients : les termes de paiement et le principe des retours.
Les avantages : le mélange entre business et art.

4. M. T. Combien de livres publiez-vous par an ?
E. V. Entre 15 et 20.

5. M. T. Quelle place accordez-vous aux livres étrangers ?
E. V. 98 %.

6. M. T. Qu’est-ce qui prime dans vos choix de publier un livre, parmi les nombreux manuscrits envoyés ?
E. V. Si on n'aime pas passionnément, on ne publie pas.

7. M. T. Vos critères concernant les œuvres étrangères sont-ils les mêmes ?
E. V. Oui.

8. M. T. Quel est le travail de relecture et de réécriture effectué sur les textes afin de les rendre plus lisibles sans en sacrifier le sens ?
E. V. Colossal.

9. M. T. Quelles sont vos relations avec les auteurs ? Comment les qualifieriez-vous ?
E. V. Intimes.

10. M. T. Quelles sont vos relations avec les traducteurs ? Comment les qualifieriez-vous ? Avez-vous vos traducteurs attitrés ?
E. V. Proches et parfois conflictuelles, les traducteurs ont des egos très sensibles.

11. M. T. Que pensez-vous du livre numérique et, de manière générale, du lien entre les nouvelles technologies et l’édition ?
E. V. Qu'il vient compléter l' offre papier et ne peut être que bénéfique.

12. M. T. Quel regard portez-vous sur le monde de l’édition,  dans quelle mesure a-t-il évolué ?
E. V. Je suis en marge de ce monde, je vis en Espagne et ne viens pas du milieu littéraire. Ni ne tiens à en faire partie.

13. M. T. Quelles sont selon vous les qualités nécessaires à un bon éditeur ?
E. V. Passion, passion et passion.

14. M. T. Comment envisagez-vous l’évolution des éditions la 13e note ?
E. V. Mal sans l'obtention d'un best seller, les éditeurs indépendants ont tous le même futur compromis sauf à être financés par un mécène.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce Monsieur Vieljeux n'est de toute évidence pas un éditeur mais un mécène qui subventionne sa propre maison. Il l'avoue, en fin de questionnaire, c'est amusant. La passion ne fait pas l'éditeur. Il faut pour ce métier des qualités autres : une patience infinie, un amour absolu des auteurs, une culture vaste du langage et de la littérature. Qualités dont ce Monsieur me semble dénuées, lui qui, ne connaît qu'une formule pour qualifier la valeur d'un ouvrage: C'EST TOP!
No comment.....

Tradabordo a dit…

Bonjour Anonyme,

Généralement, je ne valide pas, par principe, les commentaires des gens qui ne signent pas leurs propos… Vous les assumez ou vous les gardez pour vous.

Pour ce qui est du contenu de votre commentaire : je trouve curieux d'évaluer le degré ou la nature de la passion d'autrui, a fortiori pour les livres. Que vous désapprouviez sa façon de faire de l'édition, c'est une chose bien différente et cela, oui, mérite, éventuellement d'être commenté… – mais peut-être sur un blog / site plus approprié qu'un lieu paisible regroupant des travaux d'étudiants.

Unknown a dit…

@ Anonyme : ce commentaire est déstabilisant : tant d'aplomb situe son auteur dans la catégorie des initiés, des experts, alors même que la première phrase amalgame recours potentiel au mécénat (survie) et recours effectif au mécénat (existence) ; rien ne dit que l'éditeur est actuellement mécène de sa structure. Et puis, si le caractère passionnel n'est pas nécessaire, (moi je pense qu'il l'est, car il légitimise), les arguments qui suivent ne sont pas percutants. Etre editeur c'est maitriser la fab, la diff, la mise en page, c'est un métier technique sur la gestion des auteurs plus que de l'amour qu'on leur porte, d'ailleurs c'est le texte qui s'impose. La culture sans méthode est un leurre. J'attends des précisions de votre part, ainsi nous pourrons discuter. Cordialement, Erwan

Tradabordo a dit…

Merci, Erwan de votre commentaire… Assez d'accord avec vous sur tout cela. En l'occurrence, je ne sais même pas si cela fait véritablement matière à débat. Les raisons de l'acrimonie de certaines personnes à l'égard des éditeurs sont souvent liées à la frustration, vous le savez bien… et tient généralement d'une mauvaise connaissance du métier d'éditeur, représenté suivant le cliché ridicule en voleur d'œuvres, en tiroir-caisse bridant les AAAAArtistes… alors que la plupart essaie simplement de faire son travail, dans des conditions difficiles et précaires matériellement.