L'éditrice interviewée par Justine a préféré rester anonyme… Merci à elle, quoi qu'il en soit.
1) Comment es-tu devenue éditrice. Pourrais-tu me parler de ton parcours ?
J'ai suivi le cursus Lettres modernes appliquées, à Paris IV, avec la possibilité d'effectuer des stages en entreprises. J'ai commencé mon premier stage à la fin de ma première année, au service iconographie du groupe Sejer. Le monde de l'édition est très petit et j'ai donc rencontrer d'autres professionnels qui m'ont aidée à affiner mes choix professionnels en m'orientant vers l'éditorial. En troisième année, j'ai passé six mois chez Syros (Jeunesse) et six mois chez Nathan (Parascolaire) en tant qu'assistante d'édition. Pendant cette année, j'ai rencontré sur mon lieu de travail des étudiantes en apprentissage, inscrites à Paris XIII (Villetaneuse), qui m'ont conseillé de poser ma candidature pour le Master 2 "Commercialisation du livre", ce que j'ai fait. J'ai ainsi pu bénéficier d'une année en apprentissage aux éditions Les petits matins, toujours à l'éditorial. En 2009, une fois mes études terminées, j'ai été embauchée en CDI à l'Ecole pratique des hautes études pour occuper le poste d'assistante d'édition et j'y suis restée deux ans. J'ai ensuite voulu évoluer dans mon métier et j'ai répondu à une offre des éditions Le Manuscrit qui recherchaient une coordinatrice éditoriale en CDI. On m'a par la suite proposé de rejoindre le service commercial de l'équipe du Salon du livre de Paris, poste que j'occupe actuellement.
2) Quels sont les différentes étapes de l'édition d'un ouvrage ?
Tout commence par la sélection des manuscrits par le comité de lecture et l'éditeur. L'assitant d'édition prend ensuite le relais pour son travail de préparation de copie (relecture, réécriture, correction). Dans le meilleur des cas, il y a un correcteur et plusieurs allers et retours ont lieu pour arriver à une copie propre, prête à être maquettée. Le graphiste/maquettiste coule le texte dans la maquette, fait plusieurs propositions de couvertures à l'éditeur. Le fichier final (après avoir reçu le BAT, bon à tirer, peut être envoyé chez l'imprimeur). En parallèle, l'éditeur annonce la prochaine sortie de l'ouvrage aux commerciaux (sauf dans les très petites maisons) qui seront chargés d'annoncer la sortie aux libraires.
3) Quels genres de livres éditez-vous ? (Dans les maisons d'édition où tu as travaillé).
Syros : de la jeunesse, Nathan : livres parascolaires (dans mon service).
Les petits matins : littérature, sciences humaines, essais.
Ecole pratique des hautes études : sciences humaines.
Le Manuscrit : littérature, sciences humaines, essais.
4) Quels rapports entretenez-vous avec les auteurs, les traducteurs, les libraires ?
Un lien très proche. Il faut accompagner l'auteur de A à Z pour l'aider à "accoucher" de son livre. Les traducteurs ne sont pas assez mis en valeur mais tiennent une place de premier choix dans la réussite d'un ouvrage. Quant aux libraires, c'est par eux que le livre touche les lecteurs, grâce à leur amour du métier.
5) Quels sont les critères de choix d'un manuscrit ?
Cela peut être très subjectif. Le sujet, la qualité de l'écriture, la renommée d'un auteur…
6) Quel est le travail de relecture, de correction et de réécriturre effectué sur les textes afin de les rendre plus lisibles sans sacrifier au sens ?
Cela dépend vraiment du manuscrit original. Il arrive qu'un texte soit très bien préparé par son auteur, que l'écriture soit fluide… Il arrive aussi parfois qu'un important travail de réécriture soit nécessaire, en accord avec l'auteur, pour la bonne lisibilité du texte par les lecteurs. Dans tous les cas, il est indispensable de corriger le manuscrit. Malheureusement, il y a de moins en moins de correcteurs dans les maisons d'édition ; ce qui est dramatique.
7) Quelles sont, selon toi, les qualités d'un bon éditeur ?
Un bon éditeur doit à la fois avoir une bonne connaissance du secteur et des tendances, avoir un bon relationnel avec ses auteurs, maîtriser le budget de sa maison et savoir travailler en équipe.
8) Que penses-tu du livre numérique, représente-t-il un danger ?
Je ne pense pas que le livre numérique représente un danger. Les ventes n'ont toujours pas explosé, le livre papier a encore de beaux jours devant lui !
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