Sujet : Plantureuse
« Plante verte »
Dans la pénombre de la nuit, surgit un vaisseau spatial qui illumina tout autour de lui. Il ne s’agissait, bien évidemment, pas de n’importe quel engin. Celui-ci était spécial. Il avait un je ne sais quoi qui le différenciait des autres. Tout d’abord, sa coque était entièrement en verre transparent et il avait la forme d’un soleil géant avec des rayons qui paraissaient jaillir de toutes parts. Les faisceaux qui se détachaient du cœur de l’appareil projetaient des lumières diffuses sous la forme d’un dégradé de couleur. Chaque faisceau avait un dégradé qui lui était propre. Le premier faisceau était dans les tons orangés, le second dans les bleus, le troisième dans les verts et enfin le quatrième dans les rouges foncés. Entre ces rayons, on distinguait de multiples lueurs qui formaient une charmante symphonie de couleurs. Lorsque le vaisseau toucha enfin la terre ferme, toutes les lumières s’éteignirent pour se rallumer une à une.
Pierre n’avait pas perdu une miette de l’éblouissant spectacle qui venait de s’offrir à lui. Sa curiosité éveillé, il décida de s’en approcher. À quelques mètres du vaisseau, il s’arrêta. Des quatre faisceaux lumineux, voilà qu’émergea à chaque extrémité un être exceptionnel, il n’en avait jamais vu de sa vie. Sur la planète de Pierre, les gens ne naissaient pas de l’union d’un homme et d’une femme, ils avaient été remplacés par des machines capables de procréer. Mais, cette procréation artificielle était incapable de donner le jour aux femmes. La machine avait été créée par des hommes pour des hommes car le but de l’homme du XXI siècle avait été d’éradiquer toute trace de femmes sur la terre ; c’étaient des créations diaboliques venues pervertir les hommes qui, au fur et à mesure des siècles, commençaient à s’affirmer et à empiéter de plus en plus sur la vie des hommes, ceux-ci finirent par s’unir et décidèrent d’en venir à bout.
Au XXIII siècle, il n’y avait donc plus de femmes et les hommes avaient complètement oublié leurs existences. Alors quand, au bout de ses faisceaux, surgirent des êtres aux corps plantureux qui ressemblaient à des anges tout droit tombés du ciel. Pierre resta bouche bée. Le premier corps était celui d’une femme aux formes arrondies et harmonieuses, elle devait mesurer 1m70 et son corps illuminé par des lumières orangées paraissait irréel. Pierre décida d’aller voir l’autre faisceau de lumière pour voir si une autre créature allait aussi en jaillir, en effet, il vit une créature dont les formes lui étaient inconnues. Des lumières bleutées, apparut une petite femme au corps rectiligne, toute en muscles, Pierre se demanda quelle était cette créature si petite et si musclée au point que son apparence physique aurait pu rivaliser avec un homme de la même corpulence. Mu par l’excitation, il courut jusqu’au troisième faisceau, ici, se dressa une créature divine, à la chevelure ondulée, nappée de petites fleurs, on aurait dit une belle plante verte. Son corps semblait se mouvoir comme une feuille en automne, elle était pleine de grâce. Pierre était impatient de voir la quatrième femme, bondissant des flammes rougeâtres, une quatrième femme émergea, elle était absolument divine. Une longue chevelure rouge scintillait et encadrait joliment son visage carré, son corps était d’une blancheur indescriptible, blancheur dont on ne pouvait qu’admirer la beauté sur ce fond rougeoyant. À la vue de tout ces corps nus, aux formes et aux couleurs diverses, Pierre tomba à la renverse.
C’est alors qu’une cinquième femme fit son entrée, elle s’éleva du cœur du vaisseau dans un halo de lumière jaune. La tête penchée en arrière comme si elle dormait, des ailes blanches sortant de son dos, et de longs cheveux blonds. Elle lévita jusqu’à Pierre qui venait de s’assoir pour admirer le spectacle, et elle glissa dans ses bras. Ses ailes avaient disparu, seul un léger voile blanc couvrait sa nudité. Pierre la regardait, l’admirait, la contemplait, l’observait attentivement. Il examina chaque parcelle de son corps. Il commença par scruter ses cheveux et délicatement, lui caressa les cheveux. Puis, tout en continuant de la dévorer du regard, il laissa sa main parcourir son visage doux, ovale, d’une douceur sans égal, tout comme les hommes, elle avait des sourcils, des yeux, un nez, une bouche, mais tout chez elle, était plus doux, ses traits étaient fins, ses sourcils couleur châtain formaient une courbe qui encadrait parfaitement ses yeux légèrement en amande, son nez était bien proportionné, légèrement remonté en trompette, et ses lèvres, … que dire de ses lèvres, on aurait dit qu’elles formaient un cœur, leurs tailles était parfaites, leurs couleurs légèrement rosées. Pour la première fois de sa vie, Pierre sentit une émotion que jamais il n’avait connu jusqu’à présent. Il continua son périple, frôlant avec sensibilité le cou de la créature, puis soulevant légèrement le voile qui la recouvrait, il toucha sa peau mate, satinée, sa main vint effleurer ce qui se trouvait être la courbure de son sein, il ôta le reste du voile, voyant ainsi la symétrie parfaite de ces deux formes étranges. En passant sa main, il sentit comme une réaction, la partie centrale du petit dôme venait de se raidir sous l’effluve de tendresse dont il faisait preuve sans se rendre compte. Sa main glissa le long du ventre de cet être unique, il remarqua qu’elle aussi, avait un nombril. Mais ce qu’il vit sous sa taille le surprit au plus haut point. Elle n’avait pas de sexe ou du moins pas un sexe au sens où lui l’entendait. Sa main s’approcha de l’endroit où le sexe devait se trouver, et en avançant sa main, il sentit comme une entrée. Il essaya d’y glisser un doigt et son doigt se retrouva au contact d’une source de chaleur chaude et humide, une chose qu’il n’avait jamais ressenti auparavant. Il se rendit compte que l’être qui se trouvait dans ses bras respirait. Il retira sa main de l’entre-jambe de la belle créature, se pencha au-dessus de son visage, lorsque soudainement elle ouvrit les yeux, des yeux bleus-verts, étincelants, on avait l’impression de se plonger dans l’océan, Pierre en était tout retourné. Son corps avait des réactions et se remplissaient de sensations, d’émotions, que jamais jusqu’à lors il n’avait connu.
La jeune femme le regarda droit dans les yeux et releva légèrement la tête, voilà comment naquit le premier baiser du XXIII siècle.
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