« Parle-moi d’hier »
Ils ont défoncé la porte à grands coups de pompes. Le temps que je calcule, j’étais déjà plaqué au sol. Face contre terre, flingue sur la nuque, menottes aux poignets. On est mal barré. De toute façon, ils doivent rien avoir. Ils m’embarquent, comme dans les mauvais films, regards à droite à gauche, et vas-y que je t’appuie sur la tête et que je claque les portes. Foutu cow-boy. Ils m’adressent pas la parole dans la bagnole, c’est pas plus mal. On doit rouler peut être dix, quinze minutes. Et ils m’enferment dans une petite salle d’interrogatoire à faire pleurer un clown. J’peux même pas m’allumer une clope, sérieux.
– Parle-moi d’hier.
Hier ? Merde, mais de quoi il parle ? Si c’est pas pour la grognasse du mois dernier, c’est pourquoi ? Bon, ça veut dire qu’ils ont toujours pas retrouvé cette conne au fond de son trou. Hier, hier… Qu’est-ce que j’ai foutu ? Putain si j’avais su, j’aurais pas autant forcé sur la bouteille. Avec mes conneries, je vais réussir à m’faire coincer pour un truc que j’ai même pas fait.
– Allez, fais pas le malin, raconte-moi tout.
Quel con, j’dis quoi ? Si je lui balance que j’ai trop picolé, ça va être pire, et j’vais casquer.
– On était quel jour hier ? De quoi tu m’parles ?
Merde, si j’avais pas été aussi con, j’aurais pu gagner du temps…
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