1) Kévin Cipollini. Comment êtes-vous venu à la traduction ?
Hélène Barnoncel. J’ai toujours aimé étudier les langues et au fil de mes études je me suis spécialisée en traduction. LEA mention traduction spécialisée et Master de Traduction à l’Université de Madrid. Je pense qu’à partir de ma deuxième année d’études j’ai su que la traduction était ce que j’aimais le plus faire.
2) K. V. Quelle a été votre première traduction ? Qu'en pensez-vous aujourd'hui ?
H. B. Ma première traduction était technique, un manuel d’utilisation de microphone haut de gamme je crois. Je ne saurais pas juger le niveau de la traduction, je pense que j’ai certainement beaucoup douté lors de la remise du travail et que j’avais probablement très peur d’avoir mal traduit. En ce qui concerne la traduction littéraire, ma première traduction a été encadrée par Antonio Arévalo au sein des éditions Culture Suds. Le souvenir que j’en ai est une profonde gratitude que l’on m’ait donné une opportunité de traduire un texte littéraire alors que je n’avais aucune expérience dans ce domaine !
3) K. V. Choisissez-vous les textes que vous traduisez ?
H. B. Je pense que l’on choisit les textes que l’on traduit dans la mesure où l’on cible ses clients. Peuvent arriver des textes que l’on aurait pas pensé traduire ou qui ne nous passionnent pas. Dans mon cas, à de rares exceptions près je ne choisis pas mes traductions.
4) K. V. Exercez-vous ce métier à plein temps ?
H. B. Non, pas le métier de traductrice littéraire ; je l’ai partagé jusqu’à présent avec la traduction technique au sein d’une entreprise.
5) K. V. Comment voyez-vous le métier de traducteur aujourd’hui ?
H. B. J’ai du mal à donner un avis global, je n’ai pas de contact avec beaucoup de traducteurs. D’ailleurs je connais mieux le métier de traducteur en Espagne, et il ne s’exerce (administrativement, légalement et économiquement) pas de la même manière qu’en France.
6) K. V. Quels rapports entretenez-vous avec les auteurs que vous traduisez ? Et avec les éditeurs ?
H. B. Le rapport avec les auteurs et les éditeurs sont différents pour chaque livre. Et à chaque maison d’édition sa stratégie. Pour ma part, j’aime avoir un contact direct avec l’auteur et dialoguer beaucoup avec le responsable de la traduction au sein de la maison d’édition.
7) K. V. Quel est votre meilleur souvenir, en tant que traducteur ?
La traduction d’un livre (mais cela peut s’appliquer aussi à un article technique) est remplie de petits bonheurs et de grandes angoisses, cependant le moment où tout cela se matérialise, l’aboutissement du travail et la fin de l’aventure est un moment émouvant. Je situerai cet instant au jour où l’on tient le livre dans ses mains et où on peut le feuilleter pour la première fois.
8) K. V. Traduire a-t-il fait de vous un lecteur différent? Et si oui, quel lecteur ?
H. B. Non, je ne lis pas différemment. Il y a peut-être une petite déformation professionnelle qui parfois surgit que lorsque l’on lit une expression qui nous aurait convenu lors d’une traduction, me fait la noter ou regretter de ne pas avoir lu le livre avant !
9) K. V. Quel(s) conseil(s) pourriez-vous donner à un(e) apprenti(e) traducteur(trice) ?
H. B. Je conseillerai à un apprenti traducteur de traduire tout ce qui lui passe sous la main, toute traduction est intéressante et formatrice. Je conseillerai également l’humilité. Se croire le meilleur ou le seul capable de bien traduire (dans ce métier on est souvent tenté de penser cela) n’aide ni à progresser ni à bien traduire.
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