Encore un texte de celle qui devient la spécialiste tradabordienne des exercices d'écriture.
Merci Nadia ;-)
« À la page 65 »
En poussant la porte d’entrée de la Bibliothèque municipale, j’étais bien décidée à me dénicher le bouquin qui allait me tenir en haleine toutes les vacances. En passant devant les rayonnages de livres, je n’ai encore aucune idée du genre littéraire dans lequel je veux me plonger. Après avoir feuilleté quelques pages d’un roman historique, je me dirige vers la section des romans policiers et autres thrillers, une couverture attire mon attention, je sors le livre de son étagère. Dessus, une jeune fille rousse me regarde l’air apeuré, je retourne le livre, survole le résumé et remarque que l’auteur a reçu un prix pour cette œuvre, ça n’a pas l’air mal. Après avoir rempli les formalités d’usage pour emprunter mon roman, je rentre chez moi toute satisfaite.
À peine franchi le seuil de mon appartement, j’enlève ma veste, me prépare un thé et commence une lecture qui m’absorbera une bonne partie de l’après-midi. Page après page, je fais la connaissance de Clara, une jeune fille rousse et pleine de vie dont j’apprécie la façon d’être, je sens que je vais bien m’entendre avec elle et j’envisage déjà mes vacances accompagnée de Clara. Les autres personnages sont pour le moins insignifiants. Un voisin taciturne, un clochard philosophe et une amie hypocondriaque. Pour l’instant, tout à l’air plus ou moins normal. Quand soudain, à la page 65, l’inimaginable vient frapper la rétine de la lectrice pleine d’espoir que je suis ce jour-là. L’incompréhension et la frustration commence à envahir mon cerveau. Clara est retrouvée morte dans sa baignoire, elle git dans son sang !!! Comment cela est-il possible ? Pourquoi elle ? Je ne crois pas ce que je vois. Comment l’auteur a-t-il pu faire une description si détaillée et réussie de son personnage pour le détruire en une page, que dis-je, en une ligne ! Ce portrait si attachant, cette fille si épanouie qui était déjà mon amie, rien, il n’en reste rien. Non, cela n’a pas de sens, je tourne vite les pages suivantes pour voir si ce n’est pas qu’une manœuvre de la part du narrateur pour brouiller les pistes. Mais, à la page 68, c’est encore pire, Clara sera bel et bien enterrée, j’hésite déjà à revêtir un habit sombre pour l’occasion. Mais, qu’est-ce que c’est que ce livre ? Qui parmi les autres imbéciles de personnages va-t-il être en mesure de résoudre l’énigme de ce crime ? Seule Clara avait l’intelligence de le faire, à moins qu’elle ne ressuscite, d’ailleurs je devrais peut-être lire l’histoire jusqu’au bout, on peut basculer à tout moment dans du fantastique avec un auteur pareil. C’est donc endeuillée et à la recherche de la vérité que je lirai ce livre, que je déconseille fortement, jusqu’à la page 424.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire