lundi 24 février 2014

Projet de traduction longue – Émeline Bénard


Gafas de no ver, de Javier Postigo (2013)
Qui ne s’est jamais demandé ce qu’aurait été sa vie, si ses anciennes relations n’avaient jamais cessé ? César, assailli par le doute à la veille d’un engagement crucial, tente de répondre à cette question.
Aux côtés de ce personnage empreint d’incertitudes, Javier Postigo nous guide dans une quête des possibles. C’est une interrogation qui pourrait tous nous effleurer : comment sera le passé ?
Avant de se laisser emporter dans un mariage avec Catherine, César décide d’explorer son passé. Il va donc à la recherche de chacune de ses conquêtes précédentes, essayant de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné et ce qu’il serait devenu si ces relations n’avaient pas pris fin. Cependant, regarder en arrière a nécessairement des conséquences…
Ce parcours initiatique au sein de la mémoire mène César de Paris à Lisbonne, en passant par Toulouse et les Asturies ; il retrouve María, Monique, Amanda et Paula. Il se confronte à leur présent, qui est loin de se conformer à ses propres illusions. À chaque maîtresse est consacrée une séquence qui dévoile un personnage et une rencontre particuliers. Néanmoins, ce qui commence sur une vacillation sentimentale se mue en une quête identitaire. Cette aventure va le conduire jusqu’en Afrique du Sud, sur les traces de son père et de ses souvenirs les plus profonds.
C’est de l’une de ces réminiscences que jaillit le titre du roman, qui aurait pu s’intituler « ¿Cómo será el pasado ? ». Par Gafas de no ver, l’auteur évoque ces lunettes que fabriquent les enfants au moyen des spirales de cahiers. Des lunettes pour ne pas voir.
Pour ce premier roman qualifié de « thriller érotico-sentimental » dans le Diario Vasco, Javier Postigo explore un sujet aux dimensions psychologiques qu’il émaille de traits érotiques. Comme dans ses recueils de nouvelles, l’auteur basque adopte une écriture sans prétention, accessible, pour traiter de thématiques qui concernent des gens ordinaires. Si ses premiers ouvrages ont reçu une diffusion plutôt régionale, ce premier roman, et ceux qui suivront pourraient offrir à J. Postigo une plus grande notoriété.

Gafas de no ver, Javier Postigo, 2013, 192p. AA ediciones.

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