Masque
Vous avez déjà assisté à un cours de masque ? C’est très surprenant. Il ne s’agit pas simplement de prendre un masque quelconque et de faire le clown avec… Non ! D’ailleurs pour faire du clown, c’est pareil, il ne suffit pas de mettre un nez rouge comme ça et de penser que ce simple accessoire fait tout le reste. C’est aussi une attitude, une transparence, une honnêteté, et il s’agit en fait d’ôter ce masque que l’on porte au quotidien pour se mettre au service d’un art bien particulier.
Il existe plusieurs sortes de masques : tout d’abord, ceux issus de la commedia dell’arte, le plus connu étant l’Arlequin, mais il y aussi Brighella, Polichinelle, Pantalon, Le docteur et Matamore. Tous appartiennent à une classe sociale différente et ont quelques traits de caractère qui leur sont propres.
Les professeurs de masque vous diront que ce n’est pas vous qui choisissez le masque, mais que c’est le masque qui vous choisi. Une fois le masque posé sur votre visage (toujours en coulisse ou dos ou public, tout au moins), il vous faut adopter une posture, la posture du masque et prendre une voix, celle qui vous sera dictée par le masque… Soit vous jouez le jeu et essayez de percevoir avec tous les sens qui sont à votre disposition comment « honorer » au mieux ce masque, soit vous refusez mentalement de vous prêter à cette comédie et ne pourrez donc pas faire ce petit voyage.
Il y a aussi le masque neutre, celui-ci, comme son nom l’indique, doit vous permettre d’effectuer le moindre geste et le moindre mouvement de la façon la plus neutre possible, c’est à dire que vous devez avoir une hyper-conscience de chacun de vos mouvements, vous devez vous observer bouger. Votre corps n’est plus là pour se différencier, se démarquer ou faire comprendre que c’est vous, il doit au contraire s’effacer complètement afin d’être pleinement au service d’un mouvement, d’une respiration, d’une œuvre, d’un tout.
Il faut avoir un brin de folie pour faire confiance à cet art, assez méconnu du grand public, et oser se lancer dans cette aventure. Pour vivre cette expérience un véritable lâcher prise mental et physique est à faire. Le piège principal étant notre fameux « mental discursif », comme son nom l’indique, il est cette petite voix qui analyse, juge et commente tout ce que l’on fait, nous empêchant ainsi d’être pleinement dans l’action et nous obligeant bien souvent à rester à quai. Pas étonnant donc que les artistes qui laissent un nom, une œuvre soient aussi, bien souvent, les plus « fous » !
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