mardi 23 octobre 2012

Exercice d'écriture – par Sonia Ferreira

Voilà déjà une heure qu’elle le tarabuste,
le fait sortir de ses gonds
le saisit à bras-le-corps
comme pour mieux lui dire
lui faire savoir
qu’elle est maître de lui
seigneur de chaque cellule de son être.

Tour à tour
lancinante, inouïe, implacable et
sournoise
elle ne semble point connaître de limites
ni éprouver une once de pitié
pour ce pauvre index lacéré
torturé et
violemment éraflé, par ce couteau de cuisine manié un peu trop de près.

Il manque s’évanouir en croyant voir
une goutte de sang
perler
mais
il n’en est rien
son doigt demeure obstinément sec
n’ayant de cesse de le narguer
devant le courage creux
évidé
de ce grand bonhomme dont les muscles saillants promettaient
pourtant
une vaillance digne d’un demi-dieu.

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