1.Quel a été le livre que tu as choisi pour ta traduction longue ?
J’ai choisi Antigua vida mía de Marcela Serrano, une écrivain chilienne.
2.Pourquoi ce livre ?
C’est un livre que j’ai trouvé complètement par hasard dans une librairie… Je l’ai lu, il m’a plu, j'ai donc fait quelques recherches afin de savoir s'il avait déjà été traduit en français.
3.As-tu regretté ton choix lorsque tu t’es mise à traduire ? Pourquoi ?
J’ai connu une période durant laquelle j’ai un peu regretté mon choix : une fois immergée dans le roman, j'ai eu l'impression qu'il était beaucoup moins intéressant que lors de la première lecture. Je dois aussi avouer qu'à force de passer des heures, des journées entières, des mois entiers, plongée dans ma traduction, je n'y trouvais plus aucun plaisir. Si bien que, une fois mon mémoire terminé, je ne voulais même plus aller jusqu'au bout de la traduction du roman. Aujourd’hui, avec le recul et en ayant laissé reposer la pâte, j’ai changé d’avis : ce serait dommage de rester sur de l’inachevé et, surtout, j'ai fini par découvrir de véritables enjeux (que j’avais plus ou moins discernés avant de préparer ma soutenance) qui rendraient mon travail beaucoup plus motivant.
4.Comment as-tu géré ton temps ? As-tu été prise de cours ?
Pas très bien… J’ai traduit mes trois premiers chapitres pendant les vacances de Noël. J’étais assez contente puisque j'avais réussi à m'imposer un rythme de travail, que je n'ai malheureusement pas gardé quand les cours ont repris. Ma traduction n'a donc pas avancé aussi bien que je l'aurais voulu et j'ai fini par être prise de cours. En effet, j'ai terminé de rédiger mon mémoire à peine une dizaine de jours avant de le rendre (il fallait encore faire la mise en page, imprimer, relier…) Si je m’étais un peu mieux organisée, j’aurais certainement pu mettre mon travail de côté pendant quelques semaines, ce qui m’aurait permis de mieux voir mes erreurs lors de ma dernière relecture.
5.Où en étais-tu quand tu as commencé ton stage ?
J’ai commencé mon stage début mai et il me semble que j’étais dans mon deuxième jet.
6.Quels problèmes as-tu rencontrés lors de ta traduction longue ?
Il y avait beaucoup d’américanismes, de références culturelles pas toujours simples à comprendre, comme des mots ou expressions qui représentaient une réalité chilienne méconnue d'un européen. Heureusement, j'ai pu compter sur l'aide d'amis d'origine latino-américaine ou connaissant le Chili, rien de mieux pour trouver la bonne solution. Ensuite, mon roman était truffé de paroles de chansons, je me suis alors longtemps demandé s'il fallait que je les traduise ou non, et dans le cas où je ne les traduirais pas, devrais-je mettre une note de bas de page donnant quelques informations sur la chanson... C'est d'ailleurs la solution que j'ai choisie. Les notes de bas de page constituent aussi un problème que j'ai rencontré (comme de nombreux traducteurs, j’imagine) : on ne veut pas surcharger la traduction mais on veut tout de même que le lecteur comprenne ce dont il est question, notamment dans le cas des références culturelles, et il n'y a pas de théorie pouvant s’appliquer de la même façon à tous les cas.
7.Des bons moments aussi ?
Bien sûr ! Lorsque, par exemple, on aboutit à une solution plus que satisfaisante après des heures et des heures passées à se torturer l’esprit sur un problème de traduction. Il y a aussi le sentiment d’être un peu plus cultivée chaque jour grâce aux nombreuses recherches qui sont nécessaires. C'est un travail tellement enrichissant ! Il ne faut pas oublier non plus que j’ai choisi la traduction par passion et que, malgré les petits problèmes ou les découragements, l’amour des mots est resté présent.
8.Comment as-tu travaillé, concrètement ?
J’ai passé de longues journées devant mon ordinateur, avec le maximum d’outils (dictionnaires bilingue, unilingues, celui de la Real Academia, plusieurs d'américanismes, de synonymes, et toute la collection des usuels Robert !). Quand nous avons terminé les cours, nous avons parfois organisé entre apprenties quelques "ateliers casseroles" qui, en résolvant certains problèmes, nous ont permis de rester motivées, de lutter contre le découragement et de retrouver le plaisir éprouvé lors des ateliers collectifs. Et dans le même esprit, nous avons beaucoup dialogué via internet, ce qui, je pense, nous a aidé à avancer. En fait, j'ai travaillé seule mais sans jamais l’être totalement.
9.Comment se sont passées tes séances de tutorat ?
Très bien ! Travailler avec Jean-Marie Saint-Lu est une expérience très agréable et enrichissante, d’autant plus que sa « théorie » de la traduction est loin d'être la même que celle de Caroline. Tiraillée entre les deux, il m’a alors été plus difficile de me forger ma propre opinion mais cela m’a obligé à réfléchir et à assumer mes choix. Un léger bémol : je regrette qu'il n'ait pas plus été question de nos traductions longues pendant ces séances. Je pense qu'il aurait été bon qu'on en discute avec notre tuteur.
10.Où as-tu effectué ton stage ? A-t-il répondu à tes attentes ?
Chez Arphilvolis, une toute petite maison d’édition lot-et-garonnaise qui se concentre sur la littérature enfantine et ne veut pas faire de traduction. Trop petite d’ailleurs… L'éditrice n’avait pas grand-chose à me faire faire ni à me faire découvrir. L’entreprise ne débordait pas d’activité mais j’ai pourtant eu beaucoup de mal à grappiller quelques informations pour mon rapport de stage. Un des rares points positifs : ce stage m'a confortée dans mon désir de me spécialiser dans la traduction de littérature jeunesse.
11.Comme pour l'interview du traducteur, un conseil d'ancienne apprentie aux apprentis actuels ?
Du travail, du sérieux, de la motivation et beaucoup de passion. Je crois sincèrement que sans une bonne dose de passion, il est très difficile de continuer d'avancer et d'aller jusqu'au bout. Cela a été pour moi une année éprouvante, mais aussi, et surtout, ma meilleure année de fac !
J’ai choisi Antigua vida mía de Marcela Serrano, une écrivain chilienne.
2.Pourquoi ce livre ?
C’est un livre que j’ai trouvé complètement par hasard dans une librairie… Je l’ai lu, il m’a plu, j'ai donc fait quelques recherches afin de savoir s'il avait déjà été traduit en français.
3.As-tu regretté ton choix lorsque tu t’es mise à traduire ? Pourquoi ?
J’ai connu une période durant laquelle j’ai un peu regretté mon choix : une fois immergée dans le roman, j'ai eu l'impression qu'il était beaucoup moins intéressant que lors de la première lecture. Je dois aussi avouer qu'à force de passer des heures, des journées entières, des mois entiers, plongée dans ma traduction, je n'y trouvais plus aucun plaisir. Si bien que, une fois mon mémoire terminé, je ne voulais même plus aller jusqu'au bout de la traduction du roman. Aujourd’hui, avec le recul et en ayant laissé reposer la pâte, j’ai changé d’avis : ce serait dommage de rester sur de l’inachevé et, surtout, j'ai fini par découvrir de véritables enjeux (que j’avais plus ou moins discernés avant de préparer ma soutenance) qui rendraient mon travail beaucoup plus motivant.
4.Comment as-tu géré ton temps ? As-tu été prise de cours ?
Pas très bien… J’ai traduit mes trois premiers chapitres pendant les vacances de Noël. J’étais assez contente puisque j'avais réussi à m'imposer un rythme de travail, que je n'ai malheureusement pas gardé quand les cours ont repris. Ma traduction n'a donc pas avancé aussi bien que je l'aurais voulu et j'ai fini par être prise de cours. En effet, j'ai terminé de rédiger mon mémoire à peine une dizaine de jours avant de le rendre (il fallait encore faire la mise en page, imprimer, relier…) Si je m’étais un peu mieux organisée, j’aurais certainement pu mettre mon travail de côté pendant quelques semaines, ce qui m’aurait permis de mieux voir mes erreurs lors de ma dernière relecture.
5.Où en étais-tu quand tu as commencé ton stage ?
J’ai commencé mon stage début mai et il me semble que j’étais dans mon deuxième jet.
6.Quels problèmes as-tu rencontrés lors de ta traduction longue ?
Il y avait beaucoup d’américanismes, de références culturelles pas toujours simples à comprendre, comme des mots ou expressions qui représentaient une réalité chilienne méconnue d'un européen. Heureusement, j'ai pu compter sur l'aide d'amis d'origine latino-américaine ou connaissant le Chili, rien de mieux pour trouver la bonne solution. Ensuite, mon roman était truffé de paroles de chansons, je me suis alors longtemps demandé s'il fallait que je les traduise ou non, et dans le cas où je ne les traduirais pas, devrais-je mettre une note de bas de page donnant quelques informations sur la chanson... C'est d'ailleurs la solution que j'ai choisie. Les notes de bas de page constituent aussi un problème que j'ai rencontré (comme de nombreux traducteurs, j’imagine) : on ne veut pas surcharger la traduction mais on veut tout de même que le lecteur comprenne ce dont il est question, notamment dans le cas des références culturelles, et il n'y a pas de théorie pouvant s’appliquer de la même façon à tous les cas.
7.Des bons moments aussi ?
Bien sûr ! Lorsque, par exemple, on aboutit à une solution plus que satisfaisante après des heures et des heures passées à se torturer l’esprit sur un problème de traduction. Il y a aussi le sentiment d’être un peu plus cultivée chaque jour grâce aux nombreuses recherches qui sont nécessaires. C'est un travail tellement enrichissant ! Il ne faut pas oublier non plus que j’ai choisi la traduction par passion et que, malgré les petits problèmes ou les découragements, l’amour des mots est resté présent.
8.Comment as-tu travaillé, concrètement ?
J’ai passé de longues journées devant mon ordinateur, avec le maximum d’outils (dictionnaires bilingue, unilingues, celui de la Real Academia, plusieurs d'américanismes, de synonymes, et toute la collection des usuels Robert !). Quand nous avons terminé les cours, nous avons parfois organisé entre apprenties quelques "ateliers casseroles" qui, en résolvant certains problèmes, nous ont permis de rester motivées, de lutter contre le découragement et de retrouver le plaisir éprouvé lors des ateliers collectifs. Et dans le même esprit, nous avons beaucoup dialogué via internet, ce qui, je pense, nous a aidé à avancer. En fait, j'ai travaillé seule mais sans jamais l’être totalement.
9.Comment se sont passées tes séances de tutorat ?
Très bien ! Travailler avec Jean-Marie Saint-Lu est une expérience très agréable et enrichissante, d’autant plus que sa « théorie » de la traduction est loin d'être la même que celle de Caroline. Tiraillée entre les deux, il m’a alors été plus difficile de me forger ma propre opinion mais cela m’a obligé à réfléchir et à assumer mes choix. Un léger bémol : je regrette qu'il n'ait pas plus été question de nos traductions longues pendant ces séances. Je pense qu'il aurait été bon qu'on en discute avec notre tuteur.
10.Où as-tu effectué ton stage ? A-t-il répondu à tes attentes ?
Chez Arphilvolis, une toute petite maison d’édition lot-et-garonnaise qui se concentre sur la littérature enfantine et ne veut pas faire de traduction. Trop petite d’ailleurs… L'éditrice n’avait pas grand-chose à me faire faire ni à me faire découvrir. L’entreprise ne débordait pas d’activité mais j’ai pourtant eu beaucoup de mal à grappiller quelques informations pour mon rapport de stage. Un des rares points positifs : ce stage m'a confortée dans mon désir de me spécialiser dans la traduction de littérature jeunesse.
11.Comme pour l'interview du traducteur, un conseil d'ancienne apprentie aux apprentis actuels ?
Du travail, du sérieux, de la motivation et beaucoup de passion. Je crois sincèrement que sans une bonne dose de passion, il est très difficile de continuer d'avancer et d'aller jusqu'au bout. Cela a été pour moi une année éprouvante, mais aussi, et surtout, ma meilleure année de fac !
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