mercredi 17 novembre 2010

Entretien avec les éditions Absalon, réalisé par Olivier Marchand

1. Tout d'abord, pouvez-vous me présenter votre maison d'édition. Comment a-t-elle vu le jour, qui est le responsable de sa naissance ? Où est-elle située ? Combien de personnes y travaillent ?
Les Editions Absalon ont été créées par mon épouse et moi-même en octobre 2006. Etant domicilés à Nancy, la maison y est aussi, mais cela n'en fait pas une maison nancéenne ou même lorraine. Nous sommes seuls à travailler, sans être rémunérés.

2.Comment, vous même, êtes-vous arrivé au monde de l'édition ?
Par goût de la lecture : nous n'avions ni l'un ni l'autre d'expérience dans ce domaine. Mon épouse était traductrice et moi, enseignant.

3.Quelle est la nature des livres que vous publiez ? Théâtre, poésie, fiction ? Nous publions avant tout de la fiction contemporaine autrichienne. Les autres titres sont des rééditions de textes épuisés ou oubliés.

4.Comment choisissez-vous ces livres ? Pour la collection autrichienne, mon épouse lit les textes en allemand (après consultation des catalogue d'éditeurs) et décide en fonction de son jugement ce qui mérite ou non d'être traduit.

5.À combien estimez-vous le nombre de manuscrits qui vous sont adressés chaque année ? Très peu : une trentaine, mais c'est déjà beaucoup trop puisqu'ils sont à peu de chose près tous indigents.

6.Combien de livres, approximativement, votre maison publie-t-elle chaque année ? Quels sont les critères qui guide vos choix à l'heure de choisir une œuvre ? Nous publions 4 ou 5 titres par an. Nos seuls critères de choix sont la qualité littéraire d'un texte, le jugement objectif (j'insiste sur objectif) que nous pouvons nous faire de la valeur esthétique d'une oeuvre.

7.Comment voyez-vous l'évolution de votre maison d'édition ? Son avenir dans un futur proche ? Aucune évolution : nous ne comptons ni augmenter ni réduire notre production.
Et nous savons que nos livres ne seront jamais des best-sellers.

8.Quelle est votre position quant au livre numérique ? Pensez-vous qu'il puisse un jour occuper la place du livre papier ? Le livre numérique n'est pas un livre : on peut lire un texte numérique sur son ordinateur ou sur une tablette, mais le mot « livre » désigne un ensemble de feuillets. Par ailleurs, je refuse que mes ouvrages soient numérisés, car le rythme de lecture d'un livre et d'un texte numérique sont fondamentalement différents et le texte numérique ne convient pas à de véritables oeuvres.
Oui, les textes numériques remplaceront sans doute les livres papier pour la majorité de la production, mais cela n'a acune importance pour une maison comme la nôtre : nos livres s'adressent déjà à un public très limité qui lui ira toujours vers le livre papier (même si une partie de ce public utilisera aussi des liseuses).

9.Quelles sont vos relations avec les auteurs ? Cela dépend des auteurs... Pour les auteurs autrichiens, selon le cas, les relations sont plus ou moins cordiales, voire amicales, mais le manque de proximité crée une nécessaire distance. Mais dans tous les cas, les auteurs autrichiens, nous sont très reconnaissants de les faire connaître au public français.
Pour les rares auteurs français avec lesquels nous travaillons, les relations ont toujours été très bonnes (sinon les projets ne pourraient aboutir).

10.Quelle est la pourcentage de livres d'auteurs étrangers que vous publiez ? Les deux tiers de notre production.

11.Pourquoi cette volonté de publier de la littérature étrangère ? Parce qu'il reste des pans entiers de la littérature étrangère qui mériteraient d'être connus et qui ne sont pas encore traduits. (Même si pour notre part nous nous fixons une limite claire : nous ne publions pas de textes que nous ne pouvons pas lire dans la langue originale.)

12.Quelles sont vos relations avec les traducteurs ? Cela dépend des traducteurs... Avec les bons tradcuteurs, qui sont moins nombreux que l'on ne le pense, les relations ont toujours été bonnes, car ils se rendent compte que mon épouse sait de quoi elle parle, lorsqu'elle parle d'un texte allemand et de sa traduction. Quant aux mauvais, ils mettent bien souvent en avant leur statut d'auteur, leurs "choix de traduction" pour justifier la faiblesse de leur travail.

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