par Ed Bensink
Voici le chapitre 2 de l'exercice d'écriture spécial dans lequel l'inventif Olivier s'est lancé :
Voilà deux semaines que le corps avait été découvert et l'enquête piétinait plus que jamais. Les informations glanées auprès de la famille de la victime avaient été inutiles et les interrogatoires menés sur les bouchers, médecins et chirurgiens du quartier s'étaient avérés infructueux. Dover se remémorant les conseils de Balsey, s'était rendu chez le psychologue des services de la police, le docteur Reilly. Ledit Reilly était un psychiatre indépendant, d'origine irlandaise, qui travaillait de façon sporadique pour les services de la police londonienne. Il était estimé de tous et profondément respecté pour sa connaissance des mécanismes du cerveau humain, celle-là même qui avait permis, il y a trois ans, de conclure l'affaire Berming. Depuis lors, à chaque fois qu'il était nécessaire, on faisait appel à lui.
Dover était entré dans la petite salle qui tenait lieu de bureau à Reilly. Celui-ci faisait les quatre-cents pas dans la salle, jetant de fréquents coups d'œil en direction de l'endroit où étaient éparpillées les photos de la victime.
—Ah inspecteur – s'exclama-t-il quand il s'apperçut de sa présence. Bonjour, asseyez-vous, je vous en prie.
—Bonjour docteur. Alors, avez-vous quelque chose à m'apprendre ?
—Bon, ça fait bien une heure que j'examine les documents que vous m'avez fait parvenir et j'ai, en effet, quelques éléments qui seraient susceptibles de vous aider.
—Allez-y, je vous écoute.
—Tout d'abord, parlons des membres coupés. À ce que j'ai pu lire dans les rapports, et n'hésitez pas à me contredire si je me trompe, les yeux et les mains n'ont été retrouvés ni sur la scène de crime, ni ailleurs. Ce qui inclinerait à penser que le tueur a emporté ces biens jolis souvenirs avec lui. On aurait donc, à priori, à faire à un fétichiste, une personne qui veut conserver de sa victime un souvenir, qui souhaite pérenniser son acte par une preuve matérielle. J'ai lu le rapport de Balsey qui souligne le soin apporté aux prélèvements des membres. Lui-même invite d'ailleurs à chercher auprès de certaines catégories de personnes, si je ne m'abuse ...
—Oui, et ça n'a absolument rien donné de ce côté là. C'est bien pour ça que je suis ici.
—Je m'en doutais. Abordons maintenant le sujet, si vous le voulez bien, des différentes lacérations au niveau de la poitrine et du sexe de la victime. Il y a quelque chose qui me dérange. À première vue, je vous aurais dis : « les lacérations au niveau des parties corporelles symboles même de la féminité m'inclinent à penser que le tueur a subi un traumatisme lié au sexe féminin dans son enfance, etc, etc ». Mais le problème ici, c'est que ces blessures semblent tout à fait secondaires et comme si le tueur se les étaient imposées à lui même
—Comment ça « imposées » ?
Docteur Reilly était sur le point de lui répondre, lorsque la sonnerie du portable de Dover interrompit la conversation.
—Inspecteur Dover, une nouvelle victime a été retrouvée à Ply Park. Je vous attends au commissariat ou on se rejoint directement sur place ?
—Allez, et c'est reparti pour un tour ! Bon, attendez-moi au commissariat, Green. J'arrive dans dix minutes.
L'inspecteur Green avait du tirer une leçon du dernier voyage en voiture aux côtés de Dover car il n'ouvrit pas la bouche une seule fois sur le trajet jusqu'au parc. Là, sous la pluie londonienne, dans le Ply Park, toute l'équipe s'affairait : techniciens de crime de scène, police de Londres, médecin légiste, … À peine Blasey les eut-il aperçus qu'il s'avança vers eux
—Inspecteur. Bonjour – lança-t-il.
—Bonjour. Alors, pour aujourd'hui, qu'est ce que vous nous réservez de beau ?
—Pas grand chose de différent, vous allez voir. Victime : Mary Abercombie, ses papiers, comme pour la précédente victime, ont été retrouvés à quelques pieds du corps, 32 ans, femme célibataire, sans enfant, sans casier judiciaire. Elle mesure sensiblement la même taille que la précédente, 5,6 pieds. Signes particuliers : un piercing au nombril et un tatouage en forme de papillon dans le bas du dos. Comme vous pouvez le voir, le modus operandi est le même que pour la première femme : coup mortel sur la nuque, déshabillage de la victime, lacérations des attributs féminins ; si ce n'est que dans ce cas, l'assassin n'a pas prélevé les yeux ou les mains, mais les oreilles et les pieds. Comme précédemment, deux armes différentes, bon, trois en effet si on compte la batte de bois qui a servi à porter le coup mortel. Donc, deux armes différentes en plus de la batte. Une pour les oreilles et une autre pour les pieds. Je ne prendrais pas trop de risque si je disais qu'on a affaire au même tueur. Les prélèvements sont différents mais les lacérations sont les mêmes. Au fait, en parlant de lacérations, avez-vous été voir le docteur Reilly ?
—J'y étais à l'instant, il m'expliquait je ne sais plus trop quoi au niveau des lacérations justement…
—Oui, il y a sans doute une piste à développer à ce sujet là. Ça m'étonnerait pas qu'on tombe sur un psychopathe du genre à reconstituer le corps de sa mère, qui a abusé de lui étant petit, avec des morceaux de femmes ramassés par-ci, par-là. Je sais que les techniciens de scène de crime n'avait rien trouvé lors du premier meurtre et je ne voudrais pas être défaitiste, mais ça m'étonnerait qu'ils trouvent quelque chose ce coup-ci. J'emmène le corps avec moi et je vous tiens au courant. Sauf, bien sûr, si vous voulez assister à l'autopsie...
—Pour aujourd'hui, ça ira, je vous remercie. Je vais travailler au bureau plutôt. Essayez de me faire parvenir vos conclusions au plus vite. Faut espérer qu'on aura plus de chance avec les indices ce coup-ci !
La découverte d'un deuxième corps plongeait l'inspecteur dans une situation difficile : la thèse du crime isolé était, désormais, clairement hors de propos et il fallait faire face à partir de maintenant, non seulement à un assassin déterminé et méthodique, mais aussi au déchainement médiatique qu'engendrait la découverte d'une deuxième victime. Après avoir essuyé les réprimandes de Mc Fear qui, tout en l'accusant de n'avoir rien fait pour empêcher ce second meurtre, le traitait de délicieux noms d'oiseaux aussi élégants les uns que les autres, l'inspecteur réunit les quelques photos de la seconde victime, récupérées auprès des techniciens de scène de crime, et retourna auprès du docteur.
En descendant les escaliers pour se rendre de nouveau au bureau de Reilly, Dover se dit qu'il pouvait, définitivement, faire une croix sur une prochaine retraite : Mc Fear, pressé par les politiciens locaux, ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas trouvé un coupable. Et vu la dimension méthodique de l'assassin, cela prendrait, à coup sûr, un certain nombre de jours. L'air iodé et le confortable canapé d'Hastings devraient attendre quelques semaines de plus.
—Bon, où en étions nous avant d'être interrompu, docteur Reilly ?
—Comme je vous disais, le tueur semble s'être imposé les coupures de la poitrine et du sexe. Si l'on avait affaire à une sociopathe détruit par un traumatisme lié au sexe féminin, le plaisir qu'aurait pris l'assassin se serait davantage ciblé sur ces lacérations Il y aurait mis plus de temps, plus de plaisir, plus de bestialité. Et là, non ! Là, ce qui a été son centre d'intérêt, c'est le processus de découpage. Voyez-vous même comme il semble avoir mis beaucoup plus de temps et d'énergie dans le sectionnement des membres que dans les quelques plaies qui recouvrent les parties intimes de la victime. Ce que je veux dire par là, c'est que cette partie du rituel ne semble faite que pour brouiller les pistes. Le tueur veut se faire passer pour un pauvre homme qui, après un traumatisme dans l'enfance, fait aujourd'hui acte de purgation en s'attaquant au sexe féminin. Mais, si tel était le cas, on aurait alors affaire à quelqu'un dominé par la haine, déchiré par une violence intérieure. Si tel était le cas, on n'observerait pas une telle méthode, une telle rigueur et un tel fétichisme. Si vous voulez mon avis, le tueur auquel on a affaire est né avec cet instinct bestial, avec cette soif de violence. À mon avis, le seul geste et le seul indice que l'on doit retenir sur cette première victime, c'est le sectionnement des différents membres. Se concentrer sur les lacérations ne vous mènera à rien.
—Bon. Eh bien, merci du conseil. Et je vous laisse les photos du deuxième meurtre. Étudiez-les et appelez-moi pour me dire si vous en tirez les mêmes conclusions.
Les heures passées dans le bureau, le regard vide plongé sur les rapports des deux crimes, ne l'avaient aidé en rien : aucune piste de travail, aucun nouveau suspect, rien, absolument rien. Le mystère qui entourait la mort des deux jeunes femmes restait entier.
À la fin de la journée, Reilly avait appelé l'inspecteur pour lui faire part de ses observations sur le deuxième assassinat : les photos qui avaient été prises confirmaient, à son avis, la théorie qu'il avait exposée à Dover. Les blessures sur la poitrine et le vagin de la victime y étaient encore plus superficielles et semblaient avoir été faites à la va-vite, sans que le tueur n'y mette aucune volonté, plus par obligation que par désir.
Voilà deux semaines que le corps avait été découvert et l'enquête piétinait plus que jamais. Les informations glanées auprès de la famille de la victime avaient été inutiles et les interrogatoires menés sur les bouchers, médecins et chirurgiens du quartier s'étaient avérés infructueux. Dover se remémorant les conseils de Balsey, s'était rendu chez le psychologue des services de la police, le docteur Reilly. Ledit Reilly était un psychiatre indépendant, d'origine irlandaise, qui travaillait de façon sporadique pour les services de la police londonienne. Il était estimé de tous et profondément respecté pour sa connaissance des mécanismes du cerveau humain, celle-là même qui avait permis, il y a trois ans, de conclure l'affaire Berming. Depuis lors, à chaque fois qu'il était nécessaire, on faisait appel à lui.
Dover était entré dans la petite salle qui tenait lieu de bureau à Reilly. Celui-ci faisait les quatre-cents pas dans la salle, jetant de fréquents coups d'œil en direction de l'endroit où étaient éparpillées les photos de la victime.
—Ah inspecteur – s'exclama-t-il quand il s'apperçut de sa présence. Bonjour, asseyez-vous, je vous en prie.
—Bonjour docteur. Alors, avez-vous quelque chose à m'apprendre ?
—Bon, ça fait bien une heure que j'examine les documents que vous m'avez fait parvenir et j'ai, en effet, quelques éléments qui seraient susceptibles de vous aider.
—Allez-y, je vous écoute.
—Tout d'abord, parlons des membres coupés. À ce que j'ai pu lire dans les rapports, et n'hésitez pas à me contredire si je me trompe, les yeux et les mains n'ont été retrouvés ni sur la scène de crime, ni ailleurs. Ce qui inclinerait à penser que le tueur a emporté ces biens jolis souvenirs avec lui. On aurait donc, à priori, à faire à un fétichiste, une personne qui veut conserver de sa victime un souvenir, qui souhaite pérenniser son acte par une preuve matérielle. J'ai lu le rapport de Balsey qui souligne le soin apporté aux prélèvements des membres. Lui-même invite d'ailleurs à chercher auprès de certaines catégories de personnes, si je ne m'abuse ...
—Oui, et ça n'a absolument rien donné de ce côté là. C'est bien pour ça que je suis ici.
—Je m'en doutais. Abordons maintenant le sujet, si vous le voulez bien, des différentes lacérations au niveau de la poitrine et du sexe de la victime. Il y a quelque chose qui me dérange. À première vue, je vous aurais dis : « les lacérations au niveau des parties corporelles symboles même de la féminité m'inclinent à penser que le tueur a subi un traumatisme lié au sexe féminin dans son enfance, etc, etc ». Mais le problème ici, c'est que ces blessures semblent tout à fait secondaires et comme si le tueur se les étaient imposées à lui même
—Comment ça « imposées » ?
Docteur Reilly était sur le point de lui répondre, lorsque la sonnerie du portable de Dover interrompit la conversation.
—Inspecteur Dover, une nouvelle victime a été retrouvée à Ply Park. Je vous attends au commissariat ou on se rejoint directement sur place ?
—Allez, et c'est reparti pour un tour ! Bon, attendez-moi au commissariat, Green. J'arrive dans dix minutes.
L'inspecteur Green avait du tirer une leçon du dernier voyage en voiture aux côtés de Dover car il n'ouvrit pas la bouche une seule fois sur le trajet jusqu'au parc. Là, sous la pluie londonienne, dans le Ply Park, toute l'équipe s'affairait : techniciens de crime de scène, police de Londres, médecin légiste, … À peine Blasey les eut-il aperçus qu'il s'avança vers eux
—Inspecteur. Bonjour – lança-t-il.
—Bonjour. Alors, pour aujourd'hui, qu'est ce que vous nous réservez de beau ?
—Pas grand chose de différent, vous allez voir. Victime : Mary Abercombie, ses papiers, comme pour la précédente victime, ont été retrouvés à quelques pieds du corps, 32 ans, femme célibataire, sans enfant, sans casier judiciaire. Elle mesure sensiblement la même taille que la précédente, 5,6 pieds. Signes particuliers : un piercing au nombril et un tatouage en forme de papillon dans le bas du dos. Comme vous pouvez le voir, le modus operandi est le même que pour la première femme : coup mortel sur la nuque, déshabillage de la victime, lacérations des attributs féminins ; si ce n'est que dans ce cas, l'assassin n'a pas prélevé les yeux ou les mains, mais les oreilles et les pieds. Comme précédemment, deux armes différentes, bon, trois en effet si on compte la batte de bois qui a servi à porter le coup mortel. Donc, deux armes différentes en plus de la batte. Une pour les oreilles et une autre pour les pieds. Je ne prendrais pas trop de risque si je disais qu'on a affaire au même tueur. Les prélèvements sont différents mais les lacérations sont les mêmes. Au fait, en parlant de lacérations, avez-vous été voir le docteur Reilly ?
—J'y étais à l'instant, il m'expliquait je ne sais plus trop quoi au niveau des lacérations justement…
—Oui, il y a sans doute une piste à développer à ce sujet là. Ça m'étonnerait pas qu'on tombe sur un psychopathe du genre à reconstituer le corps de sa mère, qui a abusé de lui étant petit, avec des morceaux de femmes ramassés par-ci, par-là. Je sais que les techniciens de scène de crime n'avait rien trouvé lors du premier meurtre et je ne voudrais pas être défaitiste, mais ça m'étonnerait qu'ils trouvent quelque chose ce coup-ci. J'emmène le corps avec moi et je vous tiens au courant. Sauf, bien sûr, si vous voulez assister à l'autopsie...
—Pour aujourd'hui, ça ira, je vous remercie. Je vais travailler au bureau plutôt. Essayez de me faire parvenir vos conclusions au plus vite. Faut espérer qu'on aura plus de chance avec les indices ce coup-ci !
La découverte d'un deuxième corps plongeait l'inspecteur dans une situation difficile : la thèse du crime isolé était, désormais, clairement hors de propos et il fallait faire face à partir de maintenant, non seulement à un assassin déterminé et méthodique, mais aussi au déchainement médiatique qu'engendrait la découverte d'une deuxième victime. Après avoir essuyé les réprimandes de Mc Fear qui, tout en l'accusant de n'avoir rien fait pour empêcher ce second meurtre, le traitait de délicieux noms d'oiseaux aussi élégants les uns que les autres, l'inspecteur réunit les quelques photos de la seconde victime, récupérées auprès des techniciens de scène de crime, et retourna auprès du docteur.
En descendant les escaliers pour se rendre de nouveau au bureau de Reilly, Dover se dit qu'il pouvait, définitivement, faire une croix sur une prochaine retraite : Mc Fear, pressé par les politiciens locaux, ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas trouvé un coupable. Et vu la dimension méthodique de l'assassin, cela prendrait, à coup sûr, un certain nombre de jours. L'air iodé et le confortable canapé d'Hastings devraient attendre quelques semaines de plus.
—Bon, où en étions nous avant d'être interrompu, docteur Reilly ?
—Comme je vous disais, le tueur semble s'être imposé les coupures de la poitrine et du sexe. Si l'on avait affaire à une sociopathe détruit par un traumatisme lié au sexe féminin, le plaisir qu'aurait pris l'assassin se serait davantage ciblé sur ces lacérations Il y aurait mis plus de temps, plus de plaisir, plus de bestialité. Et là, non ! Là, ce qui a été son centre d'intérêt, c'est le processus de découpage. Voyez-vous même comme il semble avoir mis beaucoup plus de temps et d'énergie dans le sectionnement des membres que dans les quelques plaies qui recouvrent les parties intimes de la victime. Ce que je veux dire par là, c'est que cette partie du rituel ne semble faite que pour brouiller les pistes. Le tueur veut se faire passer pour un pauvre homme qui, après un traumatisme dans l'enfance, fait aujourd'hui acte de purgation en s'attaquant au sexe féminin. Mais, si tel était le cas, on aurait alors affaire à quelqu'un dominé par la haine, déchiré par une violence intérieure. Si tel était le cas, on n'observerait pas une telle méthode, une telle rigueur et un tel fétichisme. Si vous voulez mon avis, le tueur auquel on a affaire est né avec cet instinct bestial, avec cette soif de violence. À mon avis, le seul geste et le seul indice que l'on doit retenir sur cette première victime, c'est le sectionnement des différents membres. Se concentrer sur les lacérations ne vous mènera à rien.
—Bon. Eh bien, merci du conseil. Et je vous laisse les photos du deuxième meurtre. Étudiez-les et appelez-moi pour me dire si vous en tirez les mêmes conclusions.
Les heures passées dans le bureau, le regard vide plongé sur les rapports des deux crimes, ne l'avaient aidé en rien : aucune piste de travail, aucun nouveau suspect, rien, absolument rien. Le mystère qui entourait la mort des deux jeunes femmes restait entier.
À la fin de la journée, Reilly avait appelé l'inspecteur pour lui faire part de ses observations sur le deuxième assassinat : les photos qui avaient été prises confirmaient, à son avis, la théorie qu'il avait exposée à Dover. Les blessures sur la poitrine et le vagin de la victime y étaient encore plus superficielles et semblaient avoir été faites à la va-vite, sans que le tueur n'y mette aucune volonté, plus par obligation que par désir.
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