par Alberto Quiñones
Jacques Robert était l’heureux propriétaire de la brasserie du village.
Tout le monde l’appréciait et le surnommait affectueusement « Jacky le brave ». Mais, malgré sa popularité, Jacky n’était pas très futé -ce qui expliquait la deuxième partie de son surnom.
En réalité, il ne réfléchissait pas beaucoup avant d’agir. Comme aurait dit mon grand-père : « Il n’a pas deux sous d’idée, çui-là ! ».
Presque chaque semaine, Jacky faisait quelque chose de travers. Le mois dernier par exemple, la télévision de la brasserie reçut un projectile lancé par un des spectateurs du match de foot qui n’avait pas apprécié que l’équipe adverse marque un but. L’écran avait une énorme fissure sur le côté droit. Cela n’était pas tellement gênant, mais Jacky décida de le réparer. Il sortit son plus beau ruban adhésif marron (sa femme n’en avait plus de transparent) et recouvrit la fissure. Il descendit de son escabeau, satisfait, et personne n’osa rien dire de peur de le vexer.
Jacky était aussi un amoureux du tuning. Il avait une grosse voiture bleue et argent qu’il avait ornée d’ailerons à l’arrière et d’énormes jantes lustrées. Il avait également mis en place de grosses enceintes dans son coffre. Sa dernière idée lui semblait lumineuse : placer des néons bleus sous la voiture pour ne pas passer inaperçu. N’ayant pas trouvé de néons convenables, Jacky décida d’acheter des néons standards et de les peindre en bleu avant de les fixer sous son petit bijou. Seulement, ces néons n’étaient pas conçus à cet effet. Mais le brave homme ne perdit pas espoir. Il attacha le tout tant bien que mal, fit un tas de branchements compliqués et finalement, les néons furent installés le soir même. Le lendemain, Jacky, fier comme un coq montra sa voiture à tous les clients de la brasserie. En fin d’après-midi, il alla faire un tour dans l’avenue principale du village. Au bout de deux allers-retours, un des néons tomba sur le sol, se brisa et emporta les autres dans sa course folle derrière le bolide. Jacky, qui avait mis la musique à fond, n’avait rien entendu. C’est sa femme qui, en courant vers lui et en lui faisant de grands signes au milieu du chemin, l’alerta.
Le brasseur, déçu que son bricolage n’ait pas tenu, se remit à l’ouvrage trois jours après avec de nouveaux néons et une nouvelle idée. Il n’y a pas besoin de préciser que cette idée fut tout aussi folle que la première et que les néons se brisèrent une fois de plus…
Dernièrement, la femme de Jacky l’appela pour un problème de fuite de la poire de douche. Celle-ci s’était dévissée et le calcaire l’avait bloquée. Jacky n’arrivait pas à revisser la poire et il se dit qu’avec l’aide d’un objet, ce serait beaucoup plus simple. Il envoya sa femme chercher la paire de ciseaux dont il se servait à la brasserie. Celle-ci revint en trottinant et elle lui demanda s’il était sûr de lui. Sans répondre, Jacky tenta de gratter le calcaire avec les lames. Ceci lui prit une bonne heure et quand il eut fini, il essaya de remettre le pommeau tant bien que mal. Je dirais plutôt mal d’ailleurs, au vu de ce que nous a raconté sa femme, très inquiète : les ciseaux ont dérapé et ont entaillé les doigts de son pauvre mari. Jacky servait désormais ses bières avec un bandage peu esthétique sur la main gauche qui, en fin de journée, était tout imprégné du liquide collant.
Je vais arrêter là ma liste des aventures de ce drôle de personnage car nous en aurions pour un moment… Je me demande tout de même comment le brave Jacky a fait pour ne pas se tuer, depuis le temps !
Tout le monde l’appréciait et le surnommait affectueusement « Jacky le brave ». Mais, malgré sa popularité, Jacky n’était pas très futé -ce qui expliquait la deuxième partie de son surnom.
En réalité, il ne réfléchissait pas beaucoup avant d’agir. Comme aurait dit mon grand-père : « Il n’a pas deux sous d’idée, çui-là ! ».
Presque chaque semaine, Jacky faisait quelque chose de travers. Le mois dernier par exemple, la télévision de la brasserie reçut un projectile lancé par un des spectateurs du match de foot qui n’avait pas apprécié que l’équipe adverse marque un but. L’écran avait une énorme fissure sur le côté droit. Cela n’était pas tellement gênant, mais Jacky décida de le réparer. Il sortit son plus beau ruban adhésif marron (sa femme n’en avait plus de transparent) et recouvrit la fissure. Il descendit de son escabeau, satisfait, et personne n’osa rien dire de peur de le vexer.
Jacky était aussi un amoureux du tuning. Il avait une grosse voiture bleue et argent qu’il avait ornée d’ailerons à l’arrière et d’énormes jantes lustrées. Il avait également mis en place de grosses enceintes dans son coffre. Sa dernière idée lui semblait lumineuse : placer des néons bleus sous la voiture pour ne pas passer inaperçu. N’ayant pas trouvé de néons convenables, Jacky décida d’acheter des néons standards et de les peindre en bleu avant de les fixer sous son petit bijou. Seulement, ces néons n’étaient pas conçus à cet effet. Mais le brave homme ne perdit pas espoir. Il attacha le tout tant bien que mal, fit un tas de branchements compliqués et finalement, les néons furent installés le soir même. Le lendemain, Jacky, fier comme un coq montra sa voiture à tous les clients de la brasserie. En fin d’après-midi, il alla faire un tour dans l’avenue principale du village. Au bout de deux allers-retours, un des néons tomba sur le sol, se brisa et emporta les autres dans sa course folle derrière le bolide. Jacky, qui avait mis la musique à fond, n’avait rien entendu. C’est sa femme qui, en courant vers lui et en lui faisant de grands signes au milieu du chemin, l’alerta.
Le brasseur, déçu que son bricolage n’ait pas tenu, se remit à l’ouvrage trois jours après avec de nouveaux néons et une nouvelle idée. Il n’y a pas besoin de préciser que cette idée fut tout aussi folle que la première et que les néons se brisèrent une fois de plus…
Dernièrement, la femme de Jacky l’appela pour un problème de fuite de la poire de douche. Celle-ci s’était dévissée et le calcaire l’avait bloquée. Jacky n’arrivait pas à revisser la poire et il se dit qu’avec l’aide d’un objet, ce serait beaucoup plus simple. Il envoya sa femme chercher la paire de ciseaux dont il se servait à la brasserie. Celle-ci revint en trottinant et elle lui demanda s’il était sûr de lui. Sans répondre, Jacky tenta de gratter le calcaire avec les lames. Ceci lui prit une bonne heure et quand il eut fini, il essaya de remettre le pommeau tant bien que mal. Je dirais plutôt mal d’ailleurs, au vu de ce que nous a raconté sa femme, très inquiète : les ciseaux ont dérapé et ont entaillé les doigts de son pauvre mari. Jacky servait désormais ses bières avec un bandage peu esthétique sur la main gauche qui, en fin de journée, était tout imprégné du liquide collant.
Je vais arrêter là ma liste des aventures de ce drôle de personnage car nous en aurions pour un moment… Je me demande tout de même comment le brave Jacky a fait pour ne pas se tuer, depuis le temps !
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