dimanche 22 février 2009

Votre thème du week-end, La Fontaine

En photo : Heron Today :)) (20080923-110342-PJG) par DrgnMastr










Le héron

Un jour sur ses longs pieds allait je ne sais où
Le Héron au long bec emmanché d'un long cou.
Il côtoyait une rivière.
L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours ;
Ma commère la Carpe y faisait mille tours
Avec le Brochet son compère.
Le Héron en eût fait aisément son profit :
Tous approchaient du bord, l'Oiseau n'avait qu'à prendre ;
Mais il crut mieux faire d'attendre
Qu'il eût un peu plus d'appétit.
Il vivait de régime, et mangeait à ses heures.
Après quelques moments l'appétit vint ; l'Oiseau
S'approchant du bord vit sur l'eau
Des Tanches qui sortaient du fond de ces demeures.
Le mets ne lui plut pas ; il s'attendait à mieux,
Et montrait un goût dédaigneux
Comme le Rat du bon Horace.
Moi des Tanches ? dit-il, moi Héron que je fasse
Une si pauvre chère ? Et pour qui me prend-on ?
La Tanche rebutée, il trouva du Goujon.
Du Goujon ! C'est bien là le dîner d'un Héron !
J'ouvrirais pour si peu le bec ! Aux Dieux ne plaise !
Il l'ouvrit pour bien moins : tout alla de façon
Qu'il ne vit plus aucun Poisson.
La faim le prit ; il fut tout heureux et tout aise
De rencontrer un Limaçon.
Ne soyons pas si difficiles :
Les plus accommodants, ce sont les plus habiles :
On hasarde de perdre en voulant trop gagner.
Gardez-vous de rien dédaigner ;
Surtout quand vous avez à peu près votre compte.

***

Laure G. nous propose sa traduction :

LA GARZA

Un día sobre sus patas largas andaba por allí
La garza de largo pico y largo cuello enmangado.
Seguía la orilla de un río.
Las aguas estaban transparentes como en los días más despejados;
Mi comadre la Carpa daba vueltas ahí
Junto al Lucio su compadre.
Con esto la Garza hubiera disfrutado ampliamente:
Todos se acercaban al borde, tan sólo tenía que coger el Ave;
Pero pensó que más le valiera que esperase
A que algo más apetito le entrase.
Su vida era dieta y comidas a sus horas.
Al rato llegó el apetito; el Ave a estas alturas
Aproximándose a la orilla vio en las aguas
Tencas que salían del fondo de sus casas.
No le gustó el plato; se esperaba mejores comidas,
Y tenía ínfulas desdeñosas
Como la Rata del buen Horacio.
¿Para mí Tencas? dijo, ¿que yo Garza coma
tan mala comida? ¿Por quién me están tomando?
Siendo desechada la Tenca, se topó con Gobio.
¡Gobio! ¡A que no puede ser la cena de una Garza!
No abriría el pico para tan poco, ¡a que no!
Para mucho menos lo abrió: todo fue de tal manera
Que ya no vio ningún pez más.
Le cogió el hambre; estuvo muy feliz y contento
De encontrar a un Caracol.
No seamos tan exigentes:
Los más complacientes son los más hábiles:
Se corre el riesgo de perderlo todo queriendo ganar demasiado.
De no desdeñar nada absténgase;
Sobre todo cuando tiene bastante con que saciarse.

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