mercredi 25 février 2009

Version d'entraînement, 28 (Arturo Pérez Reverte), nouveau test

En photo : El Club Dumas par retanaviajes

El fogonazo de luz proyectó la silueta del ahorcado en la pared. Colgaba inmóvil de una lámpara en el centro del salón, y a medida que el fotógrafo se movía a su alrededor, accionando la cámara, la sombra provocada por el flash se recortaba sucesivamente sobre cuadros, vitrinas con porcelanas, estanterías con libros, cortinas abiertas sobre grandes ventanales tras los que caía la lluvia. El juez instructor era joven. Tenía el pelo escaso, revuelto y aún mojado, como la gabardina que conservaba sobre los hombros mientras dictaba las diligencias al secretario que escribía sentado en el sofá, con la máquina portátil sobre una silla. El tecleo punteaba la voz monótona del juez y los comentarios en voz baja de los policías moviéndose por la habitación :
- … En pijama, con un batín por encima. El cordón de esa prenda causó la muerte por ahorcamiento. El cadáver tiene las manos atadas en la parte anterior del cuerpo con una corbata. Su pie izquierdo conserva puesta una zapatilla y el otro se encuentra desnudo...
El juez tocó el pie calzado del muerto y el cuerpo giró un poco, despacio, al extremo del tenso cordón de seda que unía su cuello con el anclaje de la lámpara en el techo. El movimiento fue de izquierda a derecha, y después en sentido inverso y con más corto recorrido hasta centrarse de nuevo en la postura original, como una aguja imantada que recobrase el norte tras breve oscilación. Al apartarse, el juez se ladeó para esquivara un policía uniformado que, bajo el cadáver, buscaba huellas digitales. Había un jarrón roto en el suelo y un libro abierto por una Página subrayada con lápiz rojo. El libro era un viejo ejemplar de El vizconde de Bragelonne, una edición barata encuadernada en tela. Inclinándose sobre el hombro del agente, el juez le echó un vistazo al texto marcado :
« Me han vendido -murmuró-. ¡Todo se sabe!
- Todo se sabe al fin -repuso Porthos, que nada sabía. »
Hizo que el secretario tomase nota de aquello, ordenó incluir el libro en el sumario, y fue a reunirse con un hombre alto que fumaba junto al alféizar de una ventana abierta.
- ¿ Qué le parece ? - preguntó al llegar a su lado.
El hombre alto llevaba la placa de policía colgada en un bolsillo de su chaqueta de cuero. Tardó en responder el tiempo necesario para apurar la colilla que tenía entre los dedos, antes de arrojarla por la ventana sin mirar atrás.
- Cuando es blanca y viene embotellada, suele tratarse de leche- respondió por fin, críptico, mas no tanto como para que el juez no apuntara una sonrisa; a diferencia del policía, él sí miraba la calle, donde seguía lloviendo con fuerza. Alguien abrió una puerta al otro lado de la habitación, y la ráfaga de aire le trajo gotas de agua contra el rostro.
- Cierren esa puerta -ordenó sin volverse. Después le habló al policía-: Hay homicidios que se disfrazan de suicidios.
- Y viceversa - matizó tranquilo el otro.
- ¿ Qué opina de las manos y la corbata ?
- A veces temen arrepentirse a última hora... De otro modo las
tendría atadas a la espalda.
- Eso no cambia las cosas - repuso el juez -. El cordón es fino y resistente. Una vez perdido pie, ni con las manos libres tenía la menor oportunidad.
- Todo es posible. Con la autopsia sabremos más.
El juez volvió a echarle otra ojeada al cadáver. El agente de las huellas digitales se levantaba con el libro en las manos.
- Es curioso lo de esa página.
El policía alto se encogió de hombros.
- Yo leo poco - dijo -. Pero el tal Porthos será uno de esos personajes, ¿no?... Athos, Porthos, Aramis y d'Artagnan contaba con el pulgar sobre los dedos de una mano y al concluir se detuvo, pensativo. Tiene gracia. Siempre me he preguntado por qué se les llama los tres mosqueteros, si en realidad eran cuatro.

Arturo Pérez Reverte, El Club Dumas

***

La traduction officielle par Jean-Pierre Quijano, pour les éditions Jean-Claude Lattès :

« L'éclair du flash projeta la silhouette du mort sur le mur. Immobile, il pendait du lustre, au centre du salon. Et tandis que le photographe tournait autour de lui en appuyant sur le déclencheur de son appareil, l'ombre produite par le flash se dessinait successivement sur des tableaux, des vitrines aux étagères chargées de porcelaines, des rayons de livres, des rideaux ouverts sur des grandes fenêtres derrière lesquelles tombait la pluie.
Le juge d'instruction était jeune. Il avait le cheveu rare, en désordre, encore mouillé, comme la gabardine qu'il portait sur ses épaules tandis qu'il dictait son procès-verbal au secrétaire assis sur le sofa, une machine à écrire portative posée devant lui sur une chaise. Le crépitement des touches ponctuait la voix monotone du juge et les commentaires que les policiers échangeaient à voix basse en examinant la pièce :
— … En pyjama, avec une veste d'intérieur. Le cordon de celle-ci a provoqué la mort par strangulation. Le cadavre a les mains attachées devant lui au moyen d'une cravate. Son pied gauche est chaussé d'une pantoufle, le droit est nu…
Le juge toucha le pied nu du mort et le cadavre pivota lentement, au bout du cordon de soie qui reliait son cou à l'ancrage du lustre. Il tourna d'abord de gauche à droite, puis en sens contraire, mais un peu moins loin déjà, jusqu'à retrouver sa position initiale, comme une aiguille aimantée retrouve le Nord après une brève oscillation. Lorsque le juge s'écarta, il dut faire un mouvement de côté pour éviter un policier en uniforme qui cherchait des empreintes digitales au-dessus du cadavre. Une potiche brisée gisait à terre, de même qu'un livre ouvert dont une page était soulignée au crayon rouge. C'était un vieil exemplaire du Vicomte de Bragelonne, une édition bon marché reliée en toile. Le juge se pencha par-dessus l'épaule de l'agent et jeta un coup d'œil sur le texte souligné :
— Oh ! Je suis trahi, murmura-t-il : on sait tout.
— On sait toujours tout, répliqua Porthos qui ne savait rien. »
Il demanda au secrétaire de prendre note du passage et de faire mention du livre dans le procès-verbal, puis il alla rejoindre un homme de haute taille qui fumait devant une fenêtre ouverte.
— Qu'en pensez-vous ? demanda-t-il lorsqu'il l'eut rejoint.
L'homme de haute taille portait un insigne de policier sur la poche de son blouson en cuir. Il prit une bouffée de la cigarette qu'il tenait entre ses doigts avant de répondre, puis jeta le mégot par la fenêtre sans regarder derrière lui.
— Liquide blanc, en bouteille : on peut généralement conclure qu'il s'agit de lait, répondit-il enfin, énigmatique, mais le juge aperçut un sourire flotter sur ses lèvres ; à la différence du policier, il regardait dans la rue où la pluie continuait à tomber violemment.
Quelqu'un ouvrit une porte au fond de la pièce et le courant d'air fit pleuvoir quelques gouttes sur son visage.
— Fermez la porte, ordonna-t-il sans se retourner. Il arrive aussi qu'on maquille des homicides en suicides, continua-t-il en s'adressant au policier.
— Et inversement, corrigea l'autre, toujours très calme.
— Que pensez-vous des mains et de la cravate ?
— Il arrive qu'ils aient peur de reculer au dernier moment… Si c'était autre chose, elles seraient attachées derrière le dos.
— C'était inutile, rétorqua le juge. Le cordon est fin et solide. Une fois qu'il perdait pied, il n'aurait pas eu la moindre chance, même avec les mains libres.
— Tout est possible. Nous en saurons davantage après l'autopsie.
Le juge se retourna pour regarder de nouveau le cadavre. L'agent qui relevait les empreintes digitales se releva, le livre à la main.
— Plutôt curieux, cette page.
Le policier de haute taille haussa les épaules.
— Je lis peu, répondit-il. Mais ce Porthos était bien un de ces personnages, n'est-ce pas ?… Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan – il compta sur ses doigts, puis s'arrêta, pensif. C'est quand même bizarre. Je me suis toujours demandé pourquoi on les appelle les trois mousquetaires, alors qu'ils sont quatre.

***

Brigitte nous propose sa traduction :

L’éclair lumineux projeta la silhouette du cadavre sur le mur. Il pendait, immobile, au bout d’un fil électrique, au centre du salon, et au fur et à mesure que le photographe tournait autour en déclenchant son appareil, l’ombre produite par le flash se détachait successivement sur fond de tableaux, de vitrines, de porcelaine, d’étagères de livres, de rideaux ouverts sur de grandes baies vitrées derrière lesquelles tombait la pluie.
Le juge d’instruction était jeune. Les rares cheveux qu’il lui restait étaient en bataille et encore mouillés, tout comme la gabardine qu’il gardait sur le dos pendant qu’il dictait le procès verbal à son greffier. Celui-ci, assis sur le canapé, écrivait sur sa machine portable installée sur une chaise. Son pianotage sur le clavier ponctuait la voix monotone du juge et les commentaires à voix basse des policiers qui circulaient dans la pièce :
-« …en pyjama, avec un peignoir par-dessus. La ceinture dudit vêtement a provoqué la mort par pendaison. Le cadavre a les mains attachées par devant avec une cravate. Son pied gauche a conservé une pantoufle et l’autre est nu… »
Le juge toucha le pied chaussé du mort et le corps pivota lentement sur lui-même, au bout du cordon de soie tendu qui reliait son cou à la fixation de la lampe du plafond.
Il imprima un mouvement de gauche à droite puis en sens inverse, et sur une plus courte distance, pour se recentrer enfin dans sa position initiale, comme une aiguille aimantée qui retrouve le nord après une légère oscillation.
En s’écartant, le juge se pencha sur le côté pour éviter un policier en uniforme qui cherchait des empruntes digitales sous le cadavre. Par terre, il y avait un vase cassé et un livre ouvert à une page, soulignée au crayon rouge. Le livre était un vieil exemplaire du Vicomte de Bragelonne, une édition bon marché reliée en toile. En se penchant par-dessus l’épaule de l’agent, le juge jeta un coup d’œil au texte souligné :
- On m’a trahi ! – murmura-t-il. Ils savent tout !
- Tout finit par se savoir - répondit Porthos qui en fait ne savait rien.
Il fit en sorte que le greffier prenne ça en note, ordonna d’ajouter le livre aux pièces du dossier et alla rejoindre un grand type qui fumait près d’une fenêtre ouverte.
- Qu’est-ce que vous en dîtes ? – l’interrogea-t-il en arrivant près de lui.
Le gaillard portait une plaque de police fixée à la poche de son blouson en cuir. Il tarda à répondre, le temps de finir le mégot qu’il serrait entre ses doigts, avant de le jeter par la fenêtre sans se retourner.
- Quand c’est blanc et en bouteille, en général c’est du lait- répondit-il enfin, critique, mais pas assez pour que le juge ne le gratifie d’un sourire ; à la différence du policier, lui, par contre, il regardait dans la rue où il tombait toujours des cordes. Quelqu’un ouvrit une porte à l’autre bout de la pièce et le courant d’air lui projeta des gouttes d’eau sur le visage.
- Fermez-moi cette porte – ordonna-t-il sans se retourner. Puis, il parla au policier : il y a des homicides déguisés en suicides.
- Et inversement – précisa l’autre, serein.
- Qu’est-ce vous pensez des mains attachées avec la cravate ?
- Parfois, ils ont peur de regretter au dernier moment… Sinon, il aurait les mains attachées dans le dos.
- Ca ne change pas grand-chose – répliqua le juge – Le fil est fin et résistant. Une fois lâché pied, même avec les mains libres, il n’avait aucune chance.
- Tout est possible. On en saura plus avec l’autopsie.
- Le juge jeta un nouveau coup d’œil au cadavre. L’agent qui vérifiait les empreintes digitales se redressait avec le livre en mains.
- C’est bizarre, cette page.
Le grand policier haussa les épaules.
- Moi, je lis très peu – Mais le Porthos en question, ça doit être un des personnages, non ? …Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan, il faisait le compte sur les doigts d’une main puis s’arrêta, pensif. C’est drôle. Je me suis toujours demandé pourquoi on les appelait les Trois mousquetaires, puisqu’en fait ils sont quatre.

***

Andrès, étudiant du groupe 2 de CAPES, nous propose sa traduction :

L’éclair de lumière projeta la silhouette du pendu contre le mur. Il pendait, immobile, d’une lampe au centre du salon, et à mesure que le photographe se déplaçait autour de lui, actionnant l’appareil, l’ombre provoquée par le flash se découpait successivement contre les tableaux, les vitrines avec de la porcelaine, les étagères avec des livres, les rideaux ouverts sur de grandes baies vitrées derrière lesquelles tombait la pluie. Le juge instructeur était jeune. Il avait les cheveux courts, ébouriffés et encore mouillés, comme la gabardine qu’il conservait sur les épaules tandis qu’il dictait les diligences au secrétaire qui écrivait assis sur le canapé, avec la machine à écrire portable posée sur une chaise. Le bruit du clavier ponctuait la voix monotone du juge ainsi que les commentaires à voix basse des policiers se déplaçant dans la pièce :
- …En pyjama, avec une veste par-dessus. Le cordon de ce vêtement a provoqué la mort par pendaison. Le cadavre a les mains ligotées au dos avec une cravate. Son pied gauche chausse encore un chausson tandis que l’autre est nu…
Le juge toucha le pied chaussé du mort et le corps tourna un peu, lentement, à l’extrémité du cordon en soie tendu ; qui unissait son cou avec les branches de la lampe au plafond. Le mouvement se fit de gauche à droite, et après dans le sens inverse et avec moins d’espace parcouru jusqu’à se recentrer de nouveau dans la position initiale, comme une aiguille aimantée, qui retrouve le nord après une brève oscillation. En s’écartant, le juge se pencha pour esquiver un policier en uniforme qui, sous le cadavre, cherchait des empreintes digitales. Un vase cassé trônait sur le sol accompagné d’un livre ouvert à une page soulignée au stylo rouge. Le livre était un vieil exemplaire du Vicomte de Bragelonne, une édition bon marché recouverte de tissu. En se penchant par-dessus l’épaule de l’agent, le juge jeta un coup d’œil au texte souligné.
« on m’a dénoncé -murmura-t-il-. Tout se sait !
- Tout finit par se savoir- répliqua Porthos qui ne savait rien. »
Il fit en sorte que le secrétaire prenne note de cela, ordonna que l’on inclue le livre dans le sommaire, et alla rejoindre un homme grand, qui fumait contre le rebord d’une fenêtre ouverte.
-Qu’est-ce que vous en dites ?- demanda-t-il en arrivant à ses côtés.
L’homme grand portait une plaque de police qui pendait d’une poche de sa veste en cuir. Il tarda à répondre le temps de finir le mégot qu’il tenait entre ses doigts, avant de le jeter par la fenêtre sans regarder derrière lui.
-Quand il est blanc, et qu’on l’embouteille, il s’agit généralement de lait- répondit-il à la fin, cryptique, mais pas au point que cela empêche le juge d’esquisser un sourire ; contrairement au policier, lui regardait bien la rue, ou la pluie s’abattait toujours avec force.
Quelqu’un ouvrit une porte à l’autre extrémité de la pièce, et la rafale d’air lui amena des gouttes d’eau sur son visage.
-fermez la porte- ordonna-t-il sans se retourner. Après il parla au policier- : il y a des homicides que l’on déguise en suicides.
-Et vice et versa- nuança l’autre tranquillement.
- Que pensez-vous des mains et de la cravate ?
-Parfois il ont peur de se rétracter au dernier moment…elles seraient ligotées au dos d’une autre manière.
- Ca ne change rien- répliqua le juge-. Le cordon est fin et résistant. Une fois les pieds dans le vide, même avec les mains libres il n’avait pas la moindre chance.
-tout est possible- Avec l’autopsie nous en saurons davantage.
Le juge jeta de nouveau un coup d’œil au cadavre. L’agent des empreintes digitales se levait avec le livre dans ses mains.
- C’est curieux pour la page.
Le grand policier haussa les épaules.
- Je lis peu -avoua-t-il-. Mais ce Porthos doit être un des personnages, non ?
Athos, Porthos, Aramis et d’Artagnan contait-il avec son pouce sur les doigts de sa main et en concluant il s’arrêta, plongé dans ses pensées. C’est drôle. Je me suis toujours demandé pourquoi on les appelle les trois mousquetaires, alors qu’en réalité ils étaient quatre.

***

Odile nous propose sa traduction :

L'éclair de lumière projeta la sihouette du pendu sur le mur. Immobile, il pendait au lustre, au centre du salon et au fur et à mesure que le photographe tournait autour de lui tout en actionnant le déclencheur de son appareil, l'ombre produite par le flash se dessinait successivement sur des tableaux, des vitrines remplies de porcelaines, des étagères de livres, des rideaux ouverts sur de grandes fenêtres derrière lesquelles tombait la pluie.
Le juge d' instruction était jeune. Il avait le cheveu rare, en désordre et encore mouillé, comme l'imperméable qu'il portait sur lui tandis qu'il dictait le procès-verbal au greffier qui écrivait, assis sur le fauteuil, la machine à écrire portative posée sur une chaise. Le bruit de la frappe ponctuait la voix monotone du juge et les commentaires à voix basse de policiers se déplaçant dans la pièce.
-.... En pyjama, avec une veste d'intérieur. Le cordon de ce vêtement a provoqué la mort par strangulation. Le cadavre a les mains liées devant lui au moyen d'une cravate. Son pied gauche est chaussé d'une pantoufle, l'autre est nu.
Le juge toucha le pied chaussé du mort et le corps pivota un peu, lentement, au bout du cordon de soie tendu qui reliait son cou à l'ancrage du lustre. Le corps tourna de gauche à droite, moins complètement en sens inverse, puis finit par retrouver sa position initiale comme une aiguille aimantée qui retrouve le Nord après une brève oscillation.
Lorsqu'il s'écarta, le juge dût faire un mouvement de côté pour esquiver un policier en uniforme qui, sous le cadavre, cherchait des empreintes digitales. Il y avait une potiche brisée sur le sol et un livre ouvert à une page dont un passage était souligné au crayon rouge. Le livre était un vieil esemplaire du Vicomte de Bragelonne, d'une édition bon marché, reliée en toile. Le juge se pencha sur l'épaule de l'agent et jeta un coup d'oeil sur le texte souligné:
- « On m'a trahi – mumura-t-il-. On sait tout!
- Tout fini par se savoir – répliqua Porthos ,- qui ne savait rien. »
Il demanda au greffier de prendre note de ce passage, ordonna d'ajouter le livre aux pièces du dossier et rejoignit un homme de grande stature qui fumait près du rebord d'une fenêtre ouverte.
- Qu'est-ce que vous en dites? - lui demanda-t-il en arrivant près de lui.
L'homme de grande taille portait la plaque de police sur la poche de sa veste de cuir. Il ne lui répondit que lorsqu'il eut terminé sa cigarette et jeté le mégot par la fenêtre sans regarder derrière lui.
-Lorsque c'est blanc et mis en bouteille, généralement, c'est du lait – finit-il par répondre, énigmatique, mais son petit sourire n'échappa pas au juge; à la différence du policier, celui-ci regardait dans la rue, où la pluie tombait toujours violemment. Quelqu'un ouvrit une porte de l'autre côté de la pièce et le courant d'air projeta quelques gouttes d'eau sur son visage.
- Fermez cette porte- ordonna-t-il sans se retourner. Puis il s'adressa au policier :
- Il y a aussi des homicides maquillés en suicides.
- Et vice et versa,- nuança calmement l'autre.
- Que pensez-vous des mains et de la cravate?
- Parfois, ils ont peur de le regretter au dernier moment....Sinon, elles seraient attachées dans le dos.
Cela ne change rien -répondit le juge-. Le cordon est fin et résistant. Une fois qu'il perdait pied, il n'avait aucune chance, même avec les mains libres.
- Tout est possible. L'autopsie nous en dira plus.
Le juge jeta encore un coup d'oeil au cadavre. L'agent qui relevait les empreintes digitales se redressa, le livre entre les mains.
- C'est bizarre cette page.
Le policier a la grande taille haussa les épaules.
- Je lis peu dit-il-. Mais ce Porthos doit être un de ces personnages, non?... Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan - comptait-il avec le pouce sur les doigts d'une main et en terminant, il s'arrêta, pensif.- C'est drôle. Je me suis toujours demandé pourquoi on les appelle les trois mousquetaires, alors qu'en réalité ils sont quatre.

1 commentaire:

Tradabordo a dit…

Pour Andrès :
« pendre de » est un hispanisme… Pour éviter ce genre de problème idiot mais redoutable pour les points le jour du concours, il faut vraiment pendre tes distances avec l'espagnol… Je te conseille de laisser passer un bon quart d'heure avant une dernière relecture sans la moindre confrontation avec le texte original, que tu dois oublier définitivement. La question est de savoir si ta trad se suffit à elle-même, c'est-à-dire si un lecteur francophone peut la lire sans ressentir de gêne ou de difficulté de compréhension et si un lecteur maîtrisant l'espagnol n'a pas besoin de retourner à la V.O. pour savoir ce que l'auteur voulait dire exactement. Et surtout, en cas de doute, fais ce que je fais toujours : place-toi dans la vie quotidienne et demande-toi comment tu dirais des choses très simples avec le verbe, la construction… sur lesquels tu as des doutes.

Pendre : Quelqu'un pend quelque ou quelqu'un à ou sur quelque chose.