par : Nathalie Lavigne
Qu’avons-nous appris aujourd’hui ? Qu’il fallait réfréner cette irrépressible envie de proposer une traduction immédiate de la phrase espagnole que nous avions sous les yeux… Une mission pour ainsi dire impossible, alors que - comme nous le faisait remarquer notre spécialiste es traduction - à vouloir traduire trop vite, on saute une étape essentielle du travail de traduction : la réflexion sur le texte (analyse de la situation d’énonciation, de la syntaxe, du lexique, des temps verbaux…). Il s’agit de cerner les difficultés avant de les résoudre, une à une. « De l’ordre et de la méthode », pour reprendre les propos d’Hercule Poirot.
Illustration avec ce « petit » exemple : « el perrito pequinés », tiré de l’article de Gabriel García Márquez dans son article « vidas de perros ». Tout le monde ( ?) sait que le pékinois est un chien de petite taille ; alors, comment justifier la redondance du texte espagnol ? Simplement, par le fait que l’auteur s’adresse ici au lectorat latino-américain pour lui expliquer qu’en Europe, le chien bénéficie d’un statut particulier et jouit de conditions de vie privilégiées (ce qui est loin d’être le cas en Amérique du Sud). Le traducteur se trouve, dès lors, face à un dilemme : respecter le texte original ou impliciter la référence culturelle. Nous avons tranché et opté, après mûre réflexion, pour l’implicitation.
Le travail du traducteur consiste donc à questionner en permanence le texte, les réponses apportées étant le fruit d’une démarche raisonnée.
Voilà pour la leçon du jour. Mais, avant de conclure, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée émue pour cette pauvre petite bête dont parle García Márquez dans son article, happée par la marche inexorable du progrès, et ce, dans l’indifférence quasi générale. R.I.P.
Malgré tout, cette scène poignante a donné lieu à une discussion animée sur la nécessité pour tout traducteur qui se respecte de traduire n’importe quel texte, quel que soit son contenu. Pas d’état d’âme : on ne nous demande pas d’investir le texte… et pourtant, si on ne le « vit » pas, on passe à côté du message véhiculé. On frôle la schizophrénie !
Je finirai en vous donnant le travail à faire pour la semaine prochaine : poursuivre la traduction de l’article « vidas de perros » et surtout, commencer à enrichir notre vocabulaire afin de combler certaines lacunes, aussi bien en français qu’en espagnol : c’est pourquoi, il nous faut apprendre le chapitre « arbres et fleurs » du Mot et l’idée. Histoire de se ressourcer auprès de dame Nature, en évoluant dans un cadre bucolique enchanteur, loin des escalators et des petits chiens écrabouillés !
Note de Caroline Lepage :
Chère Nathalie, je te promets de ne pas illustrer ton compte rendu avec une photo de perrito pequinés.
Qu’avons-nous appris aujourd’hui ? Qu’il fallait réfréner cette irrépressible envie de proposer une traduction immédiate de la phrase espagnole que nous avions sous les yeux… Une mission pour ainsi dire impossible, alors que - comme nous le faisait remarquer notre spécialiste es traduction - à vouloir traduire trop vite, on saute une étape essentielle du travail de traduction : la réflexion sur le texte (analyse de la situation d’énonciation, de la syntaxe, du lexique, des temps verbaux…). Il s’agit de cerner les difficultés avant de les résoudre, une à une. « De l’ordre et de la méthode », pour reprendre les propos d’Hercule Poirot.
Illustration avec ce « petit » exemple : « el perrito pequinés », tiré de l’article de Gabriel García Márquez dans son article « vidas de perros ». Tout le monde ( ?) sait que le pékinois est un chien de petite taille ; alors, comment justifier la redondance du texte espagnol ? Simplement, par le fait que l’auteur s’adresse ici au lectorat latino-américain pour lui expliquer qu’en Europe, le chien bénéficie d’un statut particulier et jouit de conditions de vie privilégiées (ce qui est loin d’être le cas en Amérique du Sud). Le traducteur se trouve, dès lors, face à un dilemme : respecter le texte original ou impliciter la référence culturelle. Nous avons tranché et opté, après mûre réflexion, pour l’implicitation.
Le travail du traducteur consiste donc à questionner en permanence le texte, les réponses apportées étant le fruit d’une démarche raisonnée.
Voilà pour la leçon du jour. Mais, avant de conclure, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensée émue pour cette pauvre petite bête dont parle García Márquez dans son article, happée par la marche inexorable du progrès, et ce, dans l’indifférence quasi générale. R.I.P.
Malgré tout, cette scène poignante a donné lieu à une discussion animée sur la nécessité pour tout traducteur qui se respecte de traduire n’importe quel texte, quel que soit son contenu. Pas d’état d’âme : on ne nous demande pas d’investir le texte… et pourtant, si on ne le « vit » pas, on passe à côté du message véhiculé. On frôle la schizophrénie !
Je finirai en vous donnant le travail à faire pour la semaine prochaine : poursuivre la traduction de l’article « vidas de perros » et surtout, commencer à enrichir notre vocabulaire afin de combler certaines lacunes, aussi bien en français qu’en espagnol : c’est pourquoi, il nous faut apprendre le chapitre « arbres et fleurs » du Mot et l’idée. Histoire de se ressourcer auprès de dame Nature, en évoluant dans un cadre bucolique enchanteur, loin des escalators et des petits chiens écrabouillés !
Note de Caroline Lepage :
Chère Nathalie, je te promets de ne pas illustrer ton compte rendu avec une photo de perrito pequinés.
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