Combien de fois vous entendrez dire cela de la traduction d'un film ou d'un roman… ?!?! Sans parler de la poésie, qui, à en croire certains, est au-delà du traduisible (n'atteint pas les régions éthérées qui veut !). C'est, plus encore qu'un cliché, une forme de snobisme que ces cris d'orfraie poussés au fond des librairies ou des bibliothèques : « Ah non, ciel, moi je ne liiiiiis qu'en V.O. ». Ne vous laissez pas intimider, chers apprentis traducteurs. Pas de quoi nourrir des complexes, comme si vous faisiez un sale boulot et qu'il fallait vous excuser pour une faute de goût. Le bon traducteur accomplit un travail immense, vous ne le savez que trop en cette période de premiers pas difficiles sur le chemin de l'apprentissage… et les bons auteurs le reconnaissent toujours. Regardez ce que dit Atxaga à propos de ses auto-traductions du basque au castillan : cela lui permet de corriger et d'améliorer son texte. Évidemment, le traducteur ne doit pas céder à ces tentations de la ré-écriture… mais non, effectivement, affirmons-le haut et fort : la traduction n'est pas en soi une perte. Il n'y a pas de fatalité à traduire et à lire des traductions.
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