El espectro, 5
Pero entre él y yo se había levantado algo más consistente que una sombra. Su mujer fue, mientras él vivió—y lo hubiera sido eternamente—, intangible para mí.
Pero él había muerto. No podía Wyoming exigirme el sacrificio de la Vida en que él acaba de fracasar. Y Enid era mi vida, mi porvenir, mi aliento y mi ansia de vivir, que nadie, ni Duncan—mi amigo íntimo, pero muerto—, podía negarme.
Vela por ella. . . ¡Sí, mas dándole lo que él le había restado al perder su turno: la adoración de una vida entera consagrada a ella!
Durante dos meses, a su lado de día y de noche, velé por ella como un hermano.
Pero al tercero caí a sus pies.
Enid me miró inmóvil, y seguramente subieron a su memoria los últimos instantes de Wyoming, porque me rechazó violentamente. Pero yo no quité la cabeza de su falda.
—Te amo, Enid—le dije—. Sin ti me muero.
—¡Tú, Guillermo!—murmuró ella—¡Es horrible oírte decir esto!
—Todo lo que quieras—repliqué—. Pero te amo inmensamente.
—¡Cállate, cállate!
—Y te he amado siempre... Ya lo sabes...
—¡No, no sé!
—Sí, lo sabes.
Enid me apartaba siempre, y yo resistía con la cabeza entre sus rodillas.
—Dime que lo sabías...
—¡No, cállate! Estamos profanando...
—Dime que lo sabías...
—¡Guillermo!
—Dime solamente que sabías que siempre te he querido...
Pero entre él y yo se había levantado algo más consistente que una sombra. Su mujer fue, mientras él vivió—y lo hubiera sido eternamente—, intangible para mí.
Pero él había muerto. No podía Wyoming exigirme el sacrificio de la Vida en que él acaba de fracasar. Y Enid era mi vida, mi porvenir, mi aliento y mi ansia de vivir, que nadie, ni Duncan—mi amigo íntimo, pero muerto—, podía negarme.
Vela por ella. . . ¡Sí, mas dándole lo que él le había restado al perder su turno: la adoración de una vida entera consagrada a ella!
Durante dos meses, a su lado de día y de noche, velé por ella como un hermano.
Pero al tercero caí a sus pies.
Enid me miró inmóvil, y seguramente subieron a su memoria los últimos instantes de Wyoming, porque me rechazó violentamente. Pero yo no quité la cabeza de su falda.
—Te amo, Enid—le dije—. Sin ti me muero.
—¡Tú, Guillermo!—murmuró ella—¡Es horrible oírte decir esto!
—Todo lo que quieras—repliqué—. Pero te amo inmensamente.
—¡Cállate, cállate!
—Y te he amado siempre... Ya lo sabes...
—¡No, no sé!
—Sí, lo sabes.
Enid me apartaba siempre, y yo resistía con la cabeza entre sus rodillas.
—Dime que lo sabías...
—¡No, cállate! Estamos profanando...
—Dime que lo sabías...
—¡Guillermo!
—Dime solamente que sabías que siempre te he querido...
Horacio Quiroga
***
***
***
Julie nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Cependant, entre lui et moi, s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, pendant qu’il était en vie – et elle l’aurait été éternellement –, intouchable pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle, ma soif de vivre, que personne, pas même Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me refuser.
Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Toutefois, au troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants de Wyoming revinrent sûrement à sa mémoire car elle me rejeta violemment. Mais je n’ôtai pas ma tête de sa jupe.
Je t’aime, Enid ! – lui dis-je –. Sans toi, je me meurs.
Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle – C’est horrible de t’entendre dire cela !
Tout ce que tu veux – répliquai-je –. Mais je t’aime immensément.
Tais-toi, tais-toi !
Et je t’ai toujours aimée… Tu le sais bien…
Non, je ne sais pas !
Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
Dis-moi que tu le savais…
Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
Dis-moi que tu le savais…
Guillermo !
Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
Le spectre, 5
Cependant, entre lui et moi, s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, pendant qu’il était en vie – et elle l’aurait été éternellement –, intouchable pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle, ma soif de vivre, que personne, pas même Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me refuser.
Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Toutefois, au troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants de Wyoming revinrent sûrement à sa mémoire car elle me rejeta violemment. Mais je n’ôtai pas ma tête de sa jupe.
Je t’aime, Enid ! – lui dis-je –. Sans toi, je me meurs.
Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle – C’est horrible de t’entendre dire cela !
Tout ce que tu veux – répliquai-je –. Mais je t’aime immensément.
Tais-toi, tais-toi !
Et je t’ai toujours aimée… Tu le sais bien…
Non, je ne sais pas !
Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
Dis-moi que tu le savais…
Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
Dis-moi que tu le savais…
Guillermo !
Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
***
Mélissa nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Mais entre elle et moi, quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était dressé. Sa femme a été, pendant qu’il était en vie, et elle le sera éternellement, intangible pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas attendre de moi le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre, dont personne, pas même Duncan, mon ami intime, mais mort, ne pouvait me refuser.
Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé à sa mort : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés de jour comme de nuit, j’ai veillé sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je suis tombé à ses pieds.
Enid m’a regardé, immobile, et les ultimes instants de Wyoming lui sont surement revenu en mémoire, car elle m’a violemment rejeté. Mais je n’ai pas quitté la tête de sa jupe.
- Je t’aime Enid, lui ai-je dit. Sans toi, je meurs.
- Toi Guillermo ? A-t-elle murmuré. C’est horrible de t’entendre dire ça !
- Tout ce que tu veux, ai-je répliqué. Mais je t’aime démesurément.
- Tais-toi, tais-toi donc !
- Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais déjà…
- Non, je ne sais pas !
- Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et je résistais, ma tête entre ses genoux.
- Dis-moi que tu le savais…
- Non, tais-toi ! Nous profanons…
- Dis-moi que tu le savais…
- Guillermo !
- Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
Le spectre, 5
Mais entre elle et moi, quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était dressé. Sa femme a été, pendant qu’il était en vie, et elle le sera éternellement, intangible pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas attendre de moi le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre, dont personne, pas même Duncan, mon ami intime, mais mort, ne pouvait me refuser.
Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé à sa mort : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés de jour comme de nuit, j’ai veillé sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je suis tombé à ses pieds.
Enid m’a regardé, immobile, et les ultimes instants de Wyoming lui sont surement revenu en mémoire, car elle m’a violemment rejeté. Mais je n’ai pas quitté la tête de sa jupe.
- Je t’aime Enid, lui ai-je dit. Sans toi, je meurs.
- Toi Guillermo ? A-t-elle murmuré. C’est horrible de t’entendre dire ça !
- Tout ce que tu veux, ai-je répliqué. Mais je t’aime démesurément.
- Tais-toi, tais-toi donc !
- Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais déjà…
- Non, je ne sais pas !
- Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et je résistais, ma tête entre ses genoux.
- Dis-moi que tu le savais…
- Non, tais-toi ! Nous profanons…
- Dis-moi que tu le savais…
- Guillermo !
- Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
***
Pauline nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, tant qu’il vécut—et elle l’eût été éternellement—, intangible pour moi.
Mais lui, il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie où il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon désir ardent de vivre, que personne, pas même Duncan—mon ami intime,mais mort—ne pouvait me nier.
Veille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants de Wyoming remontèrent sûrement à sa mémoire, parce qu’elle me repoussa violemment. Mais moi, je n’ôtai pas ma tête de sa jupe.
« Je t’aime, Enid—lui dis-je—.Sans toi, je meurs.
—Toi, Guillermo !—murmura-t-elle—C’est affreux de t’entendre dire ça !
—Tout ce que tu veux—répliquai-je—. Mais je t’aime immensément.
—Tais-toi, tais-toi !
—Et je t’ai toujours aimée…Tu le sais bien…
—Non, je ne sais pas !
—Si, tu le sais. »
Enid m’écartait toujours, mais moi, je résistais, la tête entre ses genoux.
« Dis-moi que tu le savais…
—Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
—Dis-moi que tu le savais…
—Guillermo !
—Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée… »
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, tant qu’il vécut—et elle l’eût été éternellement—, intangible pour moi.
Mais lui, il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie où il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon désir ardent de vivre, que personne, pas même Duncan—mon ami intime,mais mort—ne pouvait me nier.
Veille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants de Wyoming remontèrent sûrement à sa mémoire, parce qu’elle me repoussa violemment. Mais moi, je n’ôtai pas ma tête de sa jupe.
« Je t’aime, Enid—lui dis-je—.Sans toi, je meurs.
—Toi, Guillermo !—murmura-t-elle—C’est affreux de t’entendre dire ça !
—Tout ce que tu veux—répliquai-je—. Mais je t’aime immensément.
—Tais-toi, tais-toi !
—Et je t’ai toujours aimée…Tu le sais bien…
—Non, je ne sais pas !
—Si, tu le sais. »
Enid m’écartait toujours, mais moi, je résistais, la tête entre ses genoux.
« Dis-moi que tu le savais…
—Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
—Dis-moi que tu le savais…
—Guillermo !
—Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée… »
***
Sonita nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Mais, entre lui et moi s’était érigé quelque chose de plus fort qu’une ombre. Sa femme fut, tandis qu’il vécut — et elle l’aurait été pour toujours — intangible pour moi.
Mais lui, il était décédé. Wyoming ne pouvait pas m’exiger le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon courage et mon envie de vivre, que personne, même pas Duncan — mon ami intime, mais mort — ne pouvait me refuser.
Veuille sur elle… Oui, et bien plus encore en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés jour et nuit, j’ai veillé sur elle comme un frère.
Mais au troisième je suis tombé à ses pieds.
Enid me regarda immobile, et certainement elle se rappela des derniers instants de Wyoming, parce qu’elle me repoussa violemment. Mais moi, je ne quittai pas la tête de sa jupe.
—Je t’aime, Enid — lui dis-je — sans toi je me meurs.
—Toi, Guillermo! — murmura-t-elle — c’est horrible de t’entendre dire cela !
—Tout ce que tu veux! — ai-je répliqué — Mais moi, je t’aime énormément.
—Tais-toi! Tais-toi!
—Et je t’ai toujours aimée… tu le sais déjà…
—Non, non je ne le sais pas !
—Oui, tu le sais!
Enid continuait toujours de m’éloigner, et moi, je résistai avec ma tête entre ses genoux.
—Dis-moi que tu le savais…
—Non, tais-toi! Nous sommes en train de profaner…
—Dis-moi que tu le savais…
—Guillermo!
—Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
Le spectre, 5
Mais, entre lui et moi s’était érigé quelque chose de plus fort qu’une ombre. Sa femme fut, tandis qu’il vécut — et elle l’aurait été pour toujours — intangible pour moi.
Mais lui, il était décédé. Wyoming ne pouvait pas m’exiger le sacrifice de la Vie dans laquelle il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon courage et mon envie de vivre, que personne, même pas Duncan — mon ami intime, mais mort — ne pouvait me refuser.
Veuille sur elle… Oui, et bien plus encore en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés jour et nuit, j’ai veillé sur elle comme un frère.
Mais au troisième je suis tombé à ses pieds.
Enid me regarda immobile, et certainement elle se rappela des derniers instants de Wyoming, parce qu’elle me repoussa violemment. Mais moi, je ne quittai pas la tête de sa jupe.
—Je t’aime, Enid — lui dis-je — sans toi je me meurs.
—Toi, Guillermo! — murmura-t-elle — c’est horrible de t’entendre dire cela !
—Tout ce que tu veux! — ai-je répliqué — Mais moi, je t’aime énormément.
—Tais-toi! Tais-toi!
—Et je t’ai toujours aimée… tu le sais déjà…
—Non, non je ne le sais pas !
—Oui, tu le sais!
Enid continuait toujours de m’éloigner, et moi, je résistai avec ma tête entre ses genoux.
—Dis-moi que tu le savais…
—Non, tais-toi! Nous sommes en train de profaner…
—Dis-moi que tu le savais…
—Guillermo!
—Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
***
Aurélie nous propose sa traduction :
Le Spectre, 5 :
Mais entre lui et moi quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était dressé. Sa femme fut, de son vivant- et elle l’aurait été éternellement- intangible pour moi.
Mais lui était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie où lui venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon futur, mon souffle et mon désir de vivre, que personne, ni Duncan- mon ami intime, mais décédé- pouvait me refuser.
Veuille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle.
Pendant deux mois, nuit et jour à ses côtés, je veillai sur elle comme un frère.
Mais le troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda immobile et les derniers instants de Wyoming lui revinrent sûrement en mémoire, parce qu’elle me rejeta violemment. Mais moi je n’enlevai pas ma tête de sa jupe.
-Je t’aime, Enid-lui déclarai-je. Sans toi je meurs.
-Toi, Guillermo ! murmura-t-elle. C’est horrible de t’entendre dire ces choses là !
-Tout ce que tu voudras-répliquai-je. Mais je t’aime à la folie.
-Tais-toi, tais-toi !
-Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais bien…
-Non, je ne sais pas !
-Si, tu le sais.
Enid me repoussa toujours, et moi je résistai la tête entre ses genoux.
-Dis-moi que tu savais.
-Non, tais-toi ! Nous somme en train de profaner…
-Dis-moi que tu le savais.
-Guillermo !
-Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé.
Le Spectre, 5 :
Mais entre lui et moi quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était dressé. Sa femme fut, de son vivant- et elle l’aurait été éternellement- intangible pour moi.
Mais lui était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie où lui venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon futur, mon souffle et mon désir de vivre, que personne, ni Duncan- mon ami intime, mais décédé- pouvait me refuser.
Veuille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle.
Pendant deux mois, nuit et jour à ses côtés, je veillai sur elle comme un frère.
Mais le troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda immobile et les derniers instants de Wyoming lui revinrent sûrement en mémoire, parce qu’elle me rejeta violemment. Mais moi je n’enlevai pas ma tête de sa jupe.
-Je t’aime, Enid-lui déclarai-je. Sans toi je meurs.
-Toi, Guillermo ! murmura-t-elle. C’est horrible de t’entendre dire ces choses là !
-Tout ce que tu voudras-répliquai-je. Mais je t’aime à la folie.
-Tais-toi, tais-toi !
-Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais bien…
-Non, je ne sais pas !
-Si, tu le sais.
Enid me repoussa toujours, et moi je résistai la tête entre ses genoux.
-Dis-moi que tu savais.
-Non, tais-toi ! Nous somme en train de profaner…
-Dis-moi que tu le savais.
-Guillermo !
-Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé.
***
Vanessa nous propose sa traduction :
Mais entre lui et moi s'était élevé quelque chose de plus consistant qu'une ombre. Sa femme fut, de son vivant, – et elle l'aurait été éternellement – intangible pour moi. Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie, dans laquelle lui venait d'échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon angoisse de vivre, que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me nier.
Veille sur elle... Oui, mais en lui donnant ce que lui, il lui avait enlevé en perdant son tour : l'adoration d'une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés jour et nuits, je veillai sur elle comme un frère. Mais au troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid m'observa sans bouger ; sans doute les derniers instants de Wyoming revinrent-ils à sa mémoire, car elle me repoussa violemment. Toutefois je n'ôtai pas la tête de ses jupes.
— Je t'aime, Enid – avouai-je. Sans toi, je me meurs.
— Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle. C'est horrible de t'entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras – répliquai-je. Mais je t'aime intensément.
— Tais-toi, tais-toi !
— Et je t'ai toujours aimé... Tu le sais bien...
— Non, je ne le sais pas !
— Si, tu le sais.
Enid m'écartait toujours, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais...
— Non, tais-toi ! C'est une profanation !
— Dis-moi que tu le savais...
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t'ai toujours aimée...
Mais entre lui et moi s'était élevé quelque chose de plus consistant qu'une ombre. Sa femme fut, de son vivant, – et elle l'aurait été éternellement – intangible pour moi. Mais il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie, dans laquelle lui venait d'échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon angoisse de vivre, que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me nier.
Veille sur elle... Oui, mais en lui donnant ce que lui, il lui avait enlevé en perdant son tour : l'adoration d'une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côtés jour et nuits, je veillai sur elle comme un frère. Mais au troisième mois, je tombai à ses pieds.
Enid m'observa sans bouger ; sans doute les derniers instants de Wyoming revinrent-ils à sa mémoire, car elle me repoussa violemment. Toutefois je n'ôtai pas la tête de ses jupes.
— Je t'aime, Enid – avouai-je. Sans toi, je me meurs.
— Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle. C'est horrible de t'entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras – répliquai-je. Mais je t'aime intensément.
— Tais-toi, tais-toi !
— Et je t'ai toujours aimé... Tu le sais bien...
— Non, je ne le sais pas !
— Si, tu le sais.
Enid m'écartait toujours, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais...
— Non, tais-toi ! C'est une profanation !
— Dis-moi que tu le savais...
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t'ai toujours aimée...
***
Stéphanie nous propose sa traduction :
Mais entre lui et moi s'était érigé quelque chose de plus épais qu'une ombre. Sa femme fut, alors qu'il était en vie – et l'aurait été éternellement – , intangible pour moi.
Or, désormais, il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie, dans laquelle lui venait d'échouer. De plus, Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre, que personne, pas même Duncan – mon ami intime mais mort – ne pouvait me refuser.
Veille sur elle... D'accord, à condition de lui donner ce qu'il lui avait ôté en perdant sa place : l'adoration d'une vie entière à lui consacrer.
Durant deux mois, à ses côtés, jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Toutefois au bout du troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, sans ciller, les derniers instants de Wyoming durent lui revenir en mémoire, puisqu'elle me repoussa violemment. Cependant, je ne retirai pas la tête de sa jupe.
— Je t'aime Enid – lui dis-je– . Sans toi, je me meurs.
— Oh toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C'est horrible de t'entendre dire ça !
— Comme tu voudras ! – répondis-je – . Mais je t'aime passionnément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t'ai toujours aimé ! Tu le sais bien !
— Non, non, je ne sais pas !
— Si, tu le sais !
Enid me rejetait encore, et moi, je résistais, ma tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais...
— Non, tais-toi, nous profanons !
— Dis-moi que tu le savais...
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t'ai toujours aimé !
Mais entre lui et moi s'était érigé quelque chose de plus épais qu'une ombre. Sa femme fut, alors qu'il était en vie – et l'aurait été éternellement – , intangible pour moi.
Or, désormais, il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie, dans laquelle lui venait d'échouer. De plus, Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre, que personne, pas même Duncan – mon ami intime mais mort – ne pouvait me refuser.
Veille sur elle... D'accord, à condition de lui donner ce qu'il lui avait ôté en perdant sa place : l'adoration d'une vie entière à lui consacrer.
Durant deux mois, à ses côtés, jour et nuit, je veillai sur elle comme un frère.
Toutefois au bout du troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, sans ciller, les derniers instants de Wyoming durent lui revenir en mémoire, puisqu'elle me repoussa violemment. Cependant, je ne retirai pas la tête de sa jupe.
— Je t'aime Enid – lui dis-je– . Sans toi, je me meurs.
— Oh toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C'est horrible de t'entendre dire ça !
— Comme tu voudras ! – répondis-je – . Mais je t'aime passionnément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t'ai toujours aimé ! Tu le sais bien !
— Non, non, je ne sais pas !
— Si, tu le sais !
Enid me rejetait encore, et moi, je résistais, ma tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais...
— Non, tais-toi, nous profanons !
— Dis-moi que tu le savais...
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t'ai toujours aimé !
***
Perrine nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus palpable qu’une ombre s’était élevé. Sa femme fut, lorsqu’il était vivant – elle l’aurait même été éternellement –, inaccessible pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie auquel il venait d’échouer. En effet, Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif d’exister, que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me nier.
Veille sur elle…Oui, mais en lui offrant ce qu’il avait laissé en cédant sa place : l’adoration d’une existence entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés nuit et jour, je veillai sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je me jetai à ses pieds.
Enid m’observa immobile, et les derniers instants de Wyoming remontèrent certainement à sa mémoire, car elle me repoussa violemment. Mais moi, je n’éloignai pas mon visage de sa jupe.
Je t’aime, Enid – lui avouai-je –. Sans toi je meurs.
Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C’est horrible de t’entendre dire ça !
Tout ce que tu voudras – répliquai-je –. Mais je t’aime infiniment.
Tais-toi, tais-toi !
Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais bien…
Non, je ne le sais pas !
Si, tu le sais.
Enid m’écartait encore, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
Dis-moi que tu le savais…
Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
Dis-moi que tu le savais…
Guillermo !
Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus palpable qu’une ombre s’était élevé. Sa femme fut, lorsqu’il était vivant – elle l’aurait même été éternellement –, inaccessible pour moi.
Mais il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie auquel il venait d’échouer. En effet, Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif d’exister, que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais décédé –, ne pouvait me nier.
Veille sur elle…Oui, mais en lui offrant ce qu’il avait laissé en cédant sa place : l’adoration d’une existence entière consacrée à elle !
Pendant deux mois, à ses côtés nuit et jour, je veillai sur elle comme un frère.
Mais au troisième, je me jetai à ses pieds.
Enid m’observa immobile, et les derniers instants de Wyoming remontèrent certainement à sa mémoire, car elle me repoussa violemment. Mais moi, je n’éloignai pas mon visage de sa jupe.
Je t’aime, Enid – lui avouai-je –. Sans toi je meurs.
Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C’est horrible de t’entendre dire ça !
Tout ce que tu voudras – répliquai-je –. Mais je t’aime infiniment.
Tais-toi, tais-toi !
Et je t’ai toujours aimé… Tu le sais bien…
Non, je ne le sais pas !
Si, tu le sais.
Enid m’écartait encore, et moi je résistais, la tête entre ses genoux.
Dis-moi que tu le savais…
Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
Dis-moi que tu le savais…
Guillermo !
Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
***
Auréba nous propose sa traduction :
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était élevé. Sa femme a été, pendant que lui a vécu – et l’aurait été éternellement –, intangible pour moi. Mais lui, il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie dans lequel lui, il vient d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle, ma soif de vivre, que personne, même pas Duncan – mon ami intime, mais mort – ne pouvait me refuser.
Veille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côté nuit et jour, j’ai veillé sur elle comme un frère. Mais au troisième, je suis tombé à ses pieds.
Enid m’a regardé, immobile, et les derniers instants de Wyoming ont sûrement refait surface dans sa mémoire, car elle m’a rejeté violemment. Mais moi, je n’ai pas ôté ma tête de sa jupe.
— Je t’aime, Enid – lui ai-je déclaré –. Sans toi, je meurs.
— Toi, Guillermo ! – a-t-elle murmuré – C’est horrible de t’entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras –ai-je répliqué –. Mais je t’aime immensément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t’ai toujours aimée… Tu le sais bien.
— Non, je ne le sais pas !
— Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et moi, je résistais, la tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais…
— Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
— Dis-moi que tu le savais…
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
Le spectre, 5
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus consistant qu’une ombre s’était élevé. Sa femme a été, pendant que lui a vécu – et l’aurait été éternellement –, intangible pour moi. Mais lui, il était mort. Wyoming ne pouvait pas exiger de moi le sacrifice de la Vie dans lequel lui, il vient d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle, ma soif de vivre, que personne, même pas Duncan – mon ami intime, mais mort – ne pouvait me refuser.
Veille sur elle…Oui, mais en lui donnant ce qu’il lui avait enlevé en perdant son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle !
Durant deux mois, à ses côté nuit et jour, j’ai veillé sur elle comme un frère. Mais au troisième, je suis tombé à ses pieds.
Enid m’a regardé, immobile, et les derniers instants de Wyoming ont sûrement refait surface dans sa mémoire, car elle m’a rejeté violemment. Mais moi, je n’ai pas ôté ma tête de sa jupe.
— Je t’aime, Enid – lui ai-je déclaré –. Sans toi, je meurs.
— Toi, Guillermo ! – a-t-elle murmuré – C’est horrible de t’entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras –ai-je répliqué –. Mais je t’aime immensément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t’ai toujours aimée… Tu le sais bien.
— Non, je ne le sais pas !
— Si, tu le sais.
Enid me repoussait toujours, et moi, je résistais, la tête entre ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais…
— Non, tais-toi ! Nous sommes en train de profaner…
— Dis-moi que tu le savais…
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimée…
***
Alexis nous propose sa traduction :
Mais entre lui et moi s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, alors qu’elle était vivante – et elle l’aurait été éternellement – sacrée pour moi. Mais il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie dans lequel il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon anxiété de vivre que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais mort – pouvait me refuser. Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce que lui devait encore lui donner avant qu’il ne passe son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle ! Deux mois durant, à ses côtés de jour comme de nuit, je veillai sur elle comme un frère. Mais au troisième jour, je tombai à ses pieds. Enid me regarda immobile et les derniers instants de Wyoming remontèrent certainement dans sa mémoire car elle me rejeta violemment. Mais je n’enlevai pas la tête de sa jupe.
— Je t’aime, Enid – lui dis-je –, je me meurs sans toi.
— Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle – c’est horrible de t’entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras – répliquai-je – mais je t’aime immensément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t’ai toujours aimé, tu le sais…
— Non, je ne le sais pas.
— Si tu le sais.
Enid me repoussais toujours mais je résistais, la tête sur ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais…
— Non, tais-toi ! Nous profanons sa mémoire…
— Dis-moi que tu le savais…
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
Mais entre lui et moi s’était dressé quelque chose de plus consistant qu’une ombre. Sa femme fut, alors qu’elle était vivante – et elle l’aurait été éternellement – sacrée pour moi. Mais il était mort. Wyoming ne pouvait exiger de moi le sacrifice de la Vie dans lequel il venait d’échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et mon anxiété de vivre que personne, ni Duncan – mon ami intime, mais mort – pouvait me refuser. Veille sur elle… Oui, mais en lui donnant ce que lui devait encore lui donner avant qu’il ne passe son tour : l’adoration d’une vie entière consacrée à elle ! Deux mois durant, à ses côtés de jour comme de nuit, je veillai sur elle comme un frère. Mais au troisième jour, je tombai à ses pieds. Enid me regarda immobile et les derniers instants de Wyoming remontèrent certainement dans sa mémoire car elle me rejeta violemment. Mais je n’enlevai pas la tête de sa jupe.
— Je t’aime, Enid – lui dis-je –, je me meurs sans toi.
— Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle – c’est horrible de t’entendre dire ça !
— Tout ce que tu voudras – répliquai-je – mais je t’aime immensément.
— Tais-toi ! Tais-toi !
— Et je t’ai toujours aimé, tu le sais…
— Non, je ne le sais pas.
— Si tu le sais.
Enid me repoussais toujours mais je résistais, la tête sur ses genoux.
— Dis-moi que tu le savais…
— Non, tais-toi ! Nous profanons sa mémoire…
— Dis-moi que tu le savais…
— Guillermo !
— Dis-moi seulement que tu savais que je t’ai toujours aimé…
***
Olivier nous propose sa traduction :
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus consistant qu'une ombre s'était dressée. Sa femme fut, pendant qu'il était en vie, – et il l'aurait été éternellement – intangible pour moi.
Seulement, il était mort. Wyoming ne pouvait m'exiger le sacrifice de la Vie dans lequel il venait d'échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre que personne, ni même Duncan – mon ami intime, mais décédé – ne pouvait me nier.
Prends soin d'elle … Oui, mais en lui offrant ce qu'il lui avait ôté en abandonnant son poste : l'adoration d'une vie entière vouée à sa personne.
Pendant deux mois, à ses côtés nuit et jour, j'ai pris soin d'elle comme un frère.
Cependant, au troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants avec Wyoming remontèrent sûrement à sa mémoire car elle me rejeta violemment. Toutefois, je n'enlevai pas ma tête de sa jupe.
—Je t'aime, Enid – lui-déclarai-je –. Sans toi je me meurs.
—Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C'est horrible de t'entendre dire ça !
—Tout ce que tu voudras – répliquai-je –. Mais je t'aime de tout mon cœur.
—Tais-toi, tais-toi !
—Et je t'ai toujours aimé … Tu le sais bien …
—Non, je ne le sais pas !
—Si, tu le sais
Enid me repoussait toujours, mais je résistai, la tête entre ses genoux.
—Dis-moi que tu le savais …
—Non, tais-toi. On est en train de profaner …
—Dis-moi que tu le savais …
—Guillermo !
—Dis-moi simplement que tu savais que je t'ai toujours aimé…
Mais entre lui et moi, quelque chose de plus consistant qu'une ombre s'était dressée. Sa femme fut, pendant qu'il était en vie, – et il l'aurait été éternellement – intangible pour moi.
Seulement, il était mort. Wyoming ne pouvait m'exiger le sacrifice de la Vie dans lequel il venait d'échouer. Et Enid était ma vie, mon avenir, mon souffle et ma soif de vivre que personne, ni même Duncan – mon ami intime, mais décédé – ne pouvait me nier.
Prends soin d'elle … Oui, mais en lui offrant ce qu'il lui avait ôté en abandonnant son poste : l'adoration d'une vie entière vouée à sa personne.
Pendant deux mois, à ses côtés nuit et jour, j'ai pris soin d'elle comme un frère.
Cependant, au troisième, je tombai à ses pieds.
Enid me regarda, immobile, et les derniers instants avec Wyoming remontèrent sûrement à sa mémoire car elle me rejeta violemment. Toutefois, je n'enlevai pas ma tête de sa jupe.
—Je t'aime, Enid – lui-déclarai-je –. Sans toi je me meurs.
—Toi, Guillermo ! – murmura-t-elle –. C'est horrible de t'entendre dire ça !
—Tout ce que tu voudras – répliquai-je –. Mais je t'aime de tout mon cœur.
—Tais-toi, tais-toi !
—Et je t'ai toujours aimé … Tu le sais bien …
—Non, je ne le sais pas !
—Si, tu le sais
Enid me repoussait toujours, mais je résistai, la tête entre ses genoux.
—Dis-moi que tu le savais …
—Non, tais-toi. On est en train de profaner …
—Dis-moi que tu le savais …
—Guillermo !
—Dis-moi simplement que tu savais que je t'ai toujours aimé…
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