lundi 8 novembre 2010

Version de CAPES, 47

El espectro, 8

Pero la mirada de Enid era la vida misma, y presto entre el terciopelo húmedo de sus ojos y los
míos no medió sino la dicha convulsiva de adorarnos. ¡Y nada más!
Fuimos al Metropole, y desde la penumbra rojiza del palco vimos aparecer, enorme y con el rostro más blanco que la hora de morir, a Duncan Wyoming. Sentí temblar bajo mi mano el brazo de Enid.
¡Duncan!
Sus mismos gestos eran aquéllos. Su misma sonrisa confiada era la de sus labios. Era su misma enérgica figura la que se deslizaba adherida a la pantalla. Y a veinte metros de él, era su misma mujer la que estaba bajo los dedos del amigo íntimo...
Mientras la sala estuvo a obscuras, ni Enid ni yo pronunciamos una palabra ni dejamos un instante de mirar. Largas lágrimas rodaban por sus mejillas, y me sonreía. Me sonreía sin tratar de ocultarme sus lágrimas.
—Sí, comprendo, amor mío...—murmuré, con los labios sobre el extremo de sus pieles, que, siendo un obscuro detalle de su traje, era asimismo toda su persona idolatrada—Comprendo, pero no nos rindamos... ¿Sí?... Así olvidaremos...
Por toda respuesta, Enid, sonriéndome siempre, se recogió muda a mi cuello.

Horacio Quiroga

***

Virginie nous propose sa traduction :

Le spectre, 8

Mais le regard d'Enid était la vie même, et rapidement, entre le velours de ses yeux et les miens rien de s'interposa sinon le bonheur convulsif de nous adorer. Et rien de plus !
Nous allâmes au Metropole, et depuis la pénombre rougeâtre de la loge nous vîmes apparaître, énorme et avec le visage plus blanc qu'à l'heure de mourir, Duncan Wyoming. Je sentis trembler sous ma main le bras d'Enid.
Duncan !
Ses mêmes gestes étaient ceux-là. Son même sourire confiant était celui de ses lèvres. C'était sa même énergique silhouette, celle qui glissait, collée à l'écran. Et à vingt mètres de lui, c'était sa même femme, celle qui était sous les doigts de l'ami intime...
Pendant que la salle était dans l'obsurité, ni Enid ni moi ne prononçâmes un mot ni ne cessâmes un instant de regarder. De grosses larmes roulaient sur ses joues, et elle me souriait. Elle me souriait sans essayer de me cacher ses larmes.
Oui, je comprends, mon amour... - murmurai-je, les lèvres sur le bout de sa fourrure, qui, étant un obscure détail de son costume, était également toute sa personne idolâtrée- Je comprends, mais n'abandonnons pas... D'accord ? Ainsi nous oublierons...
Pour toute réponse, Enid, me souriant toujours, se recroquevilla silencieuse dans mon cou.

***

Mélissa nous propose sa traduction :

Le spectre, 8

Mais le regard d’Enid était la vie même, et, très vite, entre le velours humide de ses yeux et les miens rien ne s’interposa sinon le bonheur convulsif de s’adorer. Et rien de plus !
Nous sommes allés au Métropole, et depuis la pénombre rougeâtre de la loge, nous avons vu apparaître, énorme et avec le visage plus blanc qu’au moment de mourir, Duncan Wyoming. Je sentis trembler le bras d’Enid sous ma main.
Duncan !
Il faisait les mêmes gestes. Le sourire confiant sur ses lèvres était le même. Sa silhouette énergique qui glissait, collée à l’écran, était la même. Et à vingt mètres de lui, sa femme qui était sous les doigts de l’ami intime était la même…
Tandis que la salle était plongée dans la pénombre, ni Enid, ni moi n’avons dit mot, et nous n’avons pas cessé un seul instant de regarder non plus. De grosses larmes coulaient le long de ses joues, et elle me souriait. Elle me souriait sans tenter de me dissimuler des ses larmes.
- Oui, je comprends, mon Amour… - murmurai-je, avec les lèvres sur le bord de sa fourrure, qui, étant un détail sombre de sa tenue, était aussi toute sa personne idolâtrée - Je comprends, mais n’abandonnons pas… D’accord ?... Ainsi, nous oublierons…
Pour seule réponse, Enid, me souriant toujours, s’est agrippé, muette, à mon cou.

***

Aurélie nous propose sa traduction :

Mais le regard d’Enid incarnait la vie même, et rapidement entre le velours humide de ses yeux et des miens seul le bonheur convulsif de nous adorer s’imposa. Et rien d’autre ! Nous allâmes au Metropole, et depuis la pénombre rougeâtre de la loge nous vîmes apparaître, énorme et le visage plus blanc qu’à l’heure de mourir, Duncan Wyoming. Je sentis trembler sous ma main le bras d’Enid. Duncan ! C’était bien ses mêmes gestes. Son même sourire confiant était celui de ses lèvres. C’était sa même énergique silhouette qui glissait accrochée à l’écran. Et à vingt mètres de lui, c’était sa même femme qui était sous les doigts de l’ami intime…
Pendant que la salle était dans l’obscurité, ni Enid ni moi ne prononçâmes un mot ni cessâmes un instant de regarder. Des grosses larmes coulaient sur ses joues, et elle me souriait. Elle me souriait sans essayer de me cacher ses larmes.
-Oui, je comprends mon amour...-murmurai-je, les lèvres posées sur l’extrémité de sa fourrure, qui, étant un obscure détail de son costume, était de la même manière toute sa personne idolâtrée. Je comprends, mais nous n’abandonnons pas…D’accord ? Nous oublierons donc…Pour toute réponse, Enid, me souriant toujours, se blottit muette dans mon cou.

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