Sujet : Maison d'hôtes
« La maison des supplices »
Il était une fois, une maison cachée au fin fond de la jungle. Qui aurait-pu s’imaginer qu’une maison pourrait se cacher dans un endroit si vert, si touffu, plein d’animaux effrayants, plus sauvages les uns que les autres et à la fois si mystérieux, bien à l’abri sous la canopée, tout un monde nous semblant hors d’atteinte et pourtant …
Un jour, un jeune couple assez téméraire mais pas vraiment aventurier dans l’âme décida d’aller explorer la forêt tropicale à la recherche de trésors perdus. Il se trouve que ce couple de françaises est passionné par les civilisations précolombiennes et s’imagine que simplement muni d’un sac à dos et de bonnes chaussures de randonnée, il arrivera à accomplir son rêve : trouver un site fabuleux où des siècles passés ont connu un jour, leur heure de gloire. Au fur et à mesure de leur promenade ou plutôt de leur trek, car rappelons-le, le jeune couple est sous la canopée, où l’air est humide, la chaleur étouffante, la sueur ne coule pas, elle reste collée à la peau et puis il ne faut pas oublier les charmants petits moustiques qui viennent vous marteler de leurs dards, gravant à jamais dans votre mémoire qu’ici, c’est la loi de la jungle qui règne, les amoureuses commencent à fatiguer. Elles marchent depuis maintenant six heures et s’enfoncent de plus en plus dans l’immense selva. Leurs pieds commencent à souhaiter du repos car, ici, le sol est boueux, leurs pas se font chaque fois plus difficiles et puis leur attention baisse car il faut se méfier des serpents, des mygales, et de toutes sortes d’insectes étranges. En plus, la nuit commence à tomber comme à l’accoutumée dans la forêt tropicale et bien sûr, il ne manquait plus que ça, la pluie se déchaine, heureusement que la canopée protège un peu mais à force les gouttes finissent par être plus fortes que cette épaisse végétation. Voilà alors qu’elles aperçoivent au loin, une charmante maison. Elles n’en croient pas leurs yeux, elles sont sans doute en train d’halluciner. Mais peu à peu, elles se rapprochent et il s’agit bien d’une maison. Et pas n’importe quelle maison, une grande maison en pierre, plantée là au milieu des arbres. Comme c’est étrange… il y a un écriteau sur la porte mais ce sont des glyphes et aucune d’elles ne comprend ce qu’ils veulent dire. Elles décident donc de frapper à la porte. La porte s’ouvre. Personne. Elles se regardent, se prennent par la main et décident d’entrer.
Une voix surgie de nulle part les prend par surprise. Elles n’en croient pas leurs oreilles, la voix parlent leur langue … et leur dit : « Soyez les bienvenues mes amies, vous êtes ici dans l’humble demeure du meilleur chef cuisinier de la région. Vous pourrez déguster tout ce que vous voudrez, vous reposez, dormir sans avoir à dépenser le moindre sous. » Juliette et Agnès se regardent, surprises mais heureuses d’avoir trouvé cette fabuleuse maison. Elles n’ont qu’une envie manger un bon plat chaud, se réchauffer et reprendre la route dès le lendemain pour continuer leur voyage. Elles se dirigent donc sereinement vers la grande table en pierre qui s’offre à elles. Elles s’assoient, imaginant que par on ne sait quel miracle, la nourriture va tomber du ciel. Et là, en deux temps trois mouvements, elles se retrouvent balayées par un vent si fort qu’elles se retrouvent six pieds sous terre ou du moins c’est l’impression qu’elles ressentirent à cet instant précis. Après quelques minutes, elles reprirent leurs esprits et virent autour d’elles un nombre incalculable d’appareils plus étranges les uns que les autres. « Où sommes-nous ? »
Juliette, la plus courageuse des deux décide de s’approcher de la machine numéro 1, dessus : il y a un petit mot, si vous arrivez à trouver l’utilité de cette machine et à l’utiliser vous aurez le droit à une banane et il en allait ainsi pour toutes les autres machines, certaines permettaient d’avoir du pain, d’autres un verre d’eau, une bière, des bonbons, du chocolat, des fruits, … et la plus grosse de toutes, au centre de cette pièce obscure permettaient d’avoir tout à volonté ! Ni une ni deux, les deux jeunes femmes décidèrent de s’attaquer à cette machine-là pour faire d’une pierre deux coups. La machine était rose bonbon, très haute, avec de grandes chaines métallisées qui tombaient sur le sol auxquelles étaient reliées des menottes en fourrure blanche comme neige et au centre il y avait un splendide siège en peau de serpent jaune fluo avec à ses pieds deux sangles en skaï noir. Au dessus du fauteuil, il y avait une sorte de sombrero vert, rouge, blanc qui brillait de mille feux duquel pendaient des rubans en soie aux mêmes couleurs. Sur un des côtés de la machine, il y avait une multitude de boutons aux couleurs acidulées. Juliette et Agnès étaient désemparées, elles mouraient de faim et ne savaient que faire de cette machine qui leur promettait monts et merveilles. Agnès prise d’une folie passagère pris Juliette au dépourvu la fit s’assoir sur le fauteuil. Juliette essaye instantanément de se redresser mais impossible, elle restait collée au siège en peau de serpent froid comme le marbre. Et les sangles vinrent se resserrer sur ses chevilles, les menottes se fixer à ses poignets et le sombrero s’enfiler sur sa tête. Juliette prise de panique commença à crier mais elle était immobilisée par tout cet attirail. Agnès bouche bée, n’en croyait pas ses yeux malgré l’étrangeté de la situation, elle explosa de rire devant tant de ridicule ! Dans les tréfonds de la jungle, une maison d’hôtes en pierre avec de drôles de machines dont une énorme aux couleurs complètement décalées, mais où étaient-elles tombées ? Agnès finit par reprendre son calme face à la panique de la pauvre Juliette, elle lui dit que tout allait bien se passer et qu’à présent, elle allait essayer d’appuyer sur les boutons pour voir ce qui se passerait…
Au moment où son doigt s’apprêtait à appuyer sur le plus gros des boutons qui ressemblait à une grosse pomme d’amour, la voix parla de nouveau ce qui la stoppa net : « Vous me semblez être de bien grosses gourmandes pour vous attaquez à la plus grosse, la plus gigantesque, la plus merveilleuse, la plus fabuleuse de toutes mes inventions, alors je vais vous contenter mais pour cela, une de vous devra être sacrifiée, Agnès vous pouvez appuyer sur le bouton. » Devant l’air dubitatif d’Agnès, Juliette la supplia de ne pas appuyer sur le bouton, comment pouvait-elle ne serait-ce qu’une seconde penser appuyer sur le dit bouton ? Agnès, silencieuse, l’air cérémonieux, le regard ancré dans celui de sa compagne, leva le bras et appuya sur le bouton.
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