Il y a quelques jours, je vous ai donné à traduire un extrait du Capitán Alatriste de Pérez Reverte ; et je vous avais ensuite envoyé la traduction « officielle », qui avait suscité un certain nombre d'interrogations du côté de Brigitte. « interrogations… », pour ne pas dire plus.
Qu'en pensez-vous ?
« - La suppression de "tercios espanoles" ne me semble pas justifiée. Pour moi, cela représente un apport historique essentiel, une référence culturelle dans un roman de cape et d'épée sur fond de guerre des Flandres. Par ailleurs, le protagoniste raconte ensuite comment Alatriste s'est chargé de lui à la suite du décès de son père, compagnon d'arme d'Alatriste dans le même "corps" si mes souvenirs sont bons...
- Le mot "degollado" a été également supprimé. Pourquoi ? Image trop sanglante pour un public lecteur ??? (Public adolescent aussi ?) (La version filmée ne s'est pas privée de rendre la scène à l'écran).
- La fin du passage "Cosas de la guerra y de la voragine. Cosas de Espana" a également disparu et comme il n'était pas facile de rendre cela en Français, force est de s'interroger... sans aucune envie de soulever la polémique de ma part.
En dehors de ces considérations, liées strictement à la traduction officielle du texte, il me semblait important de poser certaines questions, quant au respect de l'auteur (même s'il est dépossédé, on le sait, de son texte, dès qu'il le laisse traduire) quant aux impératifs éditoriaux (qui peuvent être strictement liés à une question "mathématique" de nombre de signes ou de pages dans la version de poche grand public d'un best seller) ou de public visé.
Il serait extrêmement intéressant pour notre formation d'apprentis traducteurs de participer un jour à un débat entre un auteur son traducteur ET l'éditeur de la version française d'une même œuvre afin de pouvoir confronter les différents choix qui ont du être faits. »
Qu'en pensez-vous ?
« - La suppression de "tercios espanoles" ne me semble pas justifiée. Pour moi, cela représente un apport historique essentiel, une référence culturelle dans un roman de cape et d'épée sur fond de guerre des Flandres. Par ailleurs, le protagoniste raconte ensuite comment Alatriste s'est chargé de lui à la suite du décès de son père, compagnon d'arme d'Alatriste dans le même "corps" si mes souvenirs sont bons...
- Le mot "degollado" a été également supprimé. Pourquoi ? Image trop sanglante pour un public lecteur ??? (Public adolescent aussi ?) (La version filmée ne s'est pas privée de rendre la scène à l'écran).
- La fin du passage "Cosas de la guerra y de la voragine. Cosas de Espana" a également disparu et comme il n'était pas facile de rendre cela en Français, force est de s'interroger... sans aucune envie de soulever la polémique de ma part.
En dehors de ces considérations, liées strictement à la traduction officielle du texte, il me semblait important de poser certaines questions, quant au respect de l'auteur (même s'il est dépossédé, on le sait, de son texte, dès qu'il le laisse traduire) quant aux impératifs éditoriaux (qui peuvent être strictement liés à une question "mathématique" de nombre de signes ou de pages dans la version de poche grand public d'un best seller) ou de public visé.
Il serait extrêmement intéressant pour notre formation d'apprentis traducteurs de participer un jour à un débat entre un auteur son traducteur ET l'éditeur de la version française d'une même œuvre afin de pouvoir confronter les différents choix qui ont du être faits. »
3 commentaires:
Je ne cherche pas à défendre le traducteur mais je vois dans la supression de "tercios españoles" la volonté de ne pas ajouter une note de bas de page pour expliciter la référence (même si ce genre de notes a tout à fait sa place dans un roman historique). Pour ce qui est des autres supressions, on ne peut que se perdre en conjectures.
J'avoue que je n'ai pas encore osé faire disparaître ce qui me gênait dans une traduction, mais peut-être que j'y arriverai un jour...
Que ce soit dit, et définitivement, sur ce blog :
il est formellement interdit de faire disparaître les mots, les phrases, voire les paragraphes qui posent problème. Ce serait un infâme, un ignoble, un impardonnable crime…
Et cela est valable aujourd'hui, demain, dans huit jours, dans un an et dans dix lustres.
Merci Caroline pour la photo de la combattante en croisade, elle me convient parfaitement !
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