Volet 5, Joana
Camille fixait l’horizon, un livre entre les mains. Dans trois mois, il lui faudrait en rendre la traduction complète et la tâche s’annonçait à la fois ardue et exaltante… L'éditeur avait longtemps hésité entre elle et un homme d'un certain âge, qui avait beaucoup plus d'expérience qu'elle dans le métier. Mais il avait fini par lui en confier la traduction. De toute façon, le manuscrit était fait pour elle, Camille le savait. C'est en sortant de la maison d'édition qu'elle avait réalisé ce que cela signifiait pour elle. Quelle chance de pouvoir enfin travailler avec son auteur de prédilection ! Elle ne l'avait pas choisi au hasard, car avant même d'obtenir son diplôme, elle s'attelait déjà à la traduction de plusieurs romans de cet écrivain argentin. Elle avait découvert ses ouvrages par le biais d’un ami chilien et était immédiatement tombée amoureuse de cette plume. Dès le premier chapitre, elle avait voulu partager sa nouvelle passion avec ses proches ; mais elle s’était rendu compte que cet auteur n’était pas encore traduit en France. Il fallait donc qu’elle devienne son passeur. Ni une ni deux, Camille reprit contact avec celle qui avait été sa tutrice à l'université. Celle-ci fut ravie d'apprendre qu'elle avait brillamment décroché un contrat dans une grande maison d'édition. "Entre en contact avec ton auteur et montre-lui que tu es passionnée par son œuvre."
À toi Marie !
1 commentaire:
Pour une fois, elle avait une longueur d’avance sur ce que lui conseillait sa tutrice ; son auteur, cela faisait bien longtemps qu’elle était entrée en contact avec lui. Il était marié à une française qui avait déjà lu les traductions qu’elle avait fait des premiers livres de son mari et qui l’avait d’ailleurs félicitée de son travail. Non, le plus difficile avait été de trouver et de convaincre un éditeur.
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